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Déclaration des Organisations Mauritaniennes en Europe à l’occasion de la journée internationale contre l’esclavage


Déclaration des Organisations Mauritaniennes en Europe à l’occasion de la journée internationale contre l’esclavage du 02 Décembre 2013

Nous, organisations Mauritaniennes non gouvernementales de l’extérieur, manifestons contre la continuité de l’esclavage en Mauritanie. Depuis le 28 novembre 1960, date de l’indépendance de la Mauritanie, les différents chefs d’État qui se sont succédé sont issus des familles féodales, lesquelles détiennent la totalité des esclaves en Mauritanie. C’est pour cette raison que ces Chefs d’États refusent d’abolir l’esclavage qui est un crime contre l’humanité. En Mauritanie il y a encore et toujours des personnes en esclavage appartenant à leurs maîtres. Ils travaillent sans être payé, peuvent être vendus, louées, données, héritées et subissent très souvent des sévices physiques et mentaux. A ce jour, des personnes naissent et meurent esclaves sans jamais connaître la liberté. L’esclavage existe dans toutes les ethnies mauritaniennes, (berbère, arabe, soninké, peulh et wolof). Dans la communauté maure (berbère et arabe), les pratiques esclavagistes sont particulièrement pénibles et touchent une grande partie de la population. L’État Mauritanien nie l’existence de l’esclavage mais admet des séquelles. Or, l’esclavage existe bel et bien. Les témoignages des ONG Internationales (Humans Rights, Watch, Amnesty International, FIDH etc) confirment l’existence de l’esclavage et du racisme en Mauritanie. Aussi, au mois d’octobre 2013, la Fondation Australienne « Walk Free Foundation » publie son rapport annuel qui classe la Mauritanie en tête des 162 pays au monde comme le pays le plus esclavagiste.

Sous l’État post-colonial une première tentative d’abolition a eu lieu en 1981 à travers une ordonnance laquelle n’a jamais été appliquée. La loi de 2007 incriminant l’esclavage a connu le même sort que la première ordonnance parce que la volonté politique fait défaut et l’État continue sa politique de négationnisme. Des cas d’esclavage sont fréquemment présentés devant les commissariats de police et les tribunaux du pays qui refusent de prendre les dépositions des victimes. Des pressions exercées par des associations de lutte contre l’esclavage en Mauritanie peuvent conduire certaines infractions à la loi devant les tribunaux. Le résultat est le suivant: les esclavagistes sont innocentés, les victimes et les militants des Droits de l’Homme sont pris en chasse, emprisonnés et subissent des pressions afin de les dissuader de continuer le combat. L’État Mauritanien a ratifié plusieurs conventions internationales, sous l’égide de l’ONU (Organisation des Nations Unies) abolissant l’esclavage. Mais elles ne sont guère appliquées du fait, d’une part, de la Charia ( lois islamiques) en vigueur en République Islamique de Mauritanie et d’autre part, le manque de volonté politique découlant d’une solidarité, à la fois, raciale et d’intérêt entre la classe politique et la féodalité dans son ensemble. Le 02 décembre est la journée internationale contre l’esclavage.
-Demandons la suppression de l’esclavage et du racisme en Mauritanie. -Sollicitons l’appui de toutes les personnes éprises de liberté, des peuples pouvant exercer des pressions par le biais de leur État afin que les pratiques esclavagistes et raciales cessent en Mauritanie. Ces États peuvent dans le cadre de la coopération bilatérale ou par le moyen de l’ONU, influencer la politique mauritanienne dans le but d’appliquer les conventions internationales que ce pays a signées et ratifiées. Ternir l’image d’un pays est un fait en soi qu’aucun gouvernement ne peut ignorer. Ceci passe par la désapprobation des réalités inhumaines constatées en Mauritanie. Non à l’esclavage, non au racisme d’État, et aux pratiques féodales en Mauritanie.

Paris le 02 Décembre 2013; signataires : ARMEPES, IRA-FRANCE, OCVIDH, OTMF, AHME.

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