Des vétos ? Il arrive souvent qu’ils soient d’origine américaine garantie !
février 12, 2012
Par Louis Denghien, le 10 février 2012
18 février 2011 : la représentante américaine au Conseil de sécurité oppose le 83e véto américain. Contre un projet de résolution arabe qui condamnait, il est vrai, non la Syrie mais Israël pour l’ensemble de son oeuvre en Palestine
Un récent double véto au conseil de sécurité ayant suscité l’émotion qu’on sait, de la part de qui on sait, il nous parait opportun de rappeler l’ »expérience » très riche des Etats-Unis en matière de vétos opposés à des projets de résolution au Conseil de sécurité. On s’aperçoit en effet que depuis 1946, le droit de véto a été utilisé 300 fois. Dont 28 sur la période 1990/2011. Et sur ces 28 vétos, 17 quand même ont été le fait des Etats-Unis – et ce, comme l’indique Le Monde, à propos de projets de résolution portant « presqu’exclusivement sur la question palestinienne ».
Des chiffres et des motivations qui parlent d’eux-mêmes, et soulignent l’absolue illégitimité morale et diplomatique des Américains et de leurs suiveurs dans le dossier syrien, et bien au-delà, dans le domaine des relations internationales. On s’apercevra que, symboliquement, que le dernier véto américain recensé, en 2011, frappait un projet de résolution demandant l’arrêt immédiat de la construction de nouvelles implantations dans tous les territoires arabes occupés par Israël, y compris Jérusalem Est « et le plateau syrien du Golan » !
La diplomatie impériale américaine, qui fait si bien et si fréquemment rimer cynisme et sionisme, est une machine de guerre, au service non de la justice, des droits de l’homme ou des peuples, mais des intérêts géostratégiques et économiques d’une super-puissance. Ce n’est certes ni nouveau, ni étrange, ni d’ailleurs limité aux Etats-Unis, ni même forcément illégitime. Mais ça n’a vraiment rien à voir avec la défense de la démocratie et des droits de l’homme, que ce soit en Irak, en Iran, en Syrie, en Palestine, en Yougoslavie, en Ukraine, en Géorgie, à Cuba, au Nicaragua, au Panama, au Soudan ou en Libye !
Un an plus tard, presque jour pour jour : véto sino-russe contre un projet de résolution arabe cette fois agréé par Washington…