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Droit d’ingérence et ONG par Ahmed Halfaoui


http://www.lesdebats.com/editions/160712/les%20debats.htm

Droit d’ingérence et ONG

Quand on a commencé à parler de droit d’ingérence, on ne se rendait pas compte jusqu’où cela pouvait aller, même s’il était évident que ne pouvaient user de ce droit que ceux qui en avait les moyens.

Maintenant que l’on sait ce qu’il signifie, après l’Afghanistan, l’Irak, la Libye et la Syrie, il faut se mettre à en comprendre les mécanismes et la procédure de sélection des «régimes» éligibles à l’ingérence. Pour les mécanismes, on observe immédiatement, qu’à l’origine du branle-bas de combat se trouvent toujours les «ONG» ou Organisations non gouvernementales, personnes morales à but non lucratif financées, en principe et seulement en principe, par des fonds privés. «Non gouvernementales» étant un qualificatif qui donne tous les gages d’impartialité, de neutralité et de désintéressement, que sont censées dicter les seules considérations humanitaires.

Ainsi, l’activation d’une ONG ne peut reposer que sur le souci d’apporter aide et protection à une ou des populations données. Et des ONG, il y en a des centaines, voire des milliers, qui peuplent le vide laissé par les Etats, ce pourquoi elles se sont constituées en théorie. Mais, il y a un petit nombre qui sort du lot. Ce sont celles qui se sont spécialisées dans ce qu’on appelle «les droits de l’homme». Dans cette catégorie, il y en a de toutes sortes des associations, des ligues, des observatoires…

Après ces ONG, ce sont les médias et des personnalités médiatiques qui se mobilisent autour du pays concerné par les faits relevés. Ensuite, ce sont des pays, exclusivement européens ou les Etats-Unis, surtout les Etats-Unis, qui se mêlent du dossier. Eux, on les appelle la «communauté internationale», l’ONU étant ce «machin» qui peut ou ne peut pas, selon les cas, servir de caution aux opérations d’ingérence. Les pays ciblés se situent invariablement en Afrique ou en Asie, pour le moment. Ils sont, de préférence, assez riches en ressources naturelles et/ou font partie des «Etats-voyous», c’est-à-dire des Etats qui s’opposaient et qui persistent à vouloir conserver une certaine souveraineté, tout en traînant les tares de l’autoritarisme politique ou d’une «démocratie» contestée. Inutile donc de trop s’appesantir sur la notion de «droits de l’homme» en ce concerne le «droit d’ingérence», car on n’en finirait pas de s’interroger sur les innombrables cas d’atteinte à ces droits, sans que des ONG ou la «communauté internationale» remuent la moindre poussière pour y mettre un frein. Par contre, il suffit de très peu pour que le monde entier soit secoué et mis devant ses responsabilités, dès que Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat étatsunienne, est chargée d’une affaire. Ce qui se produit, comme on l’a signalé plus haut, à l’initiative d’une ou de plusieurs ONG. Le mieux étant que le signal vienne de l’intérieur du pays concerné. Le cas syrien a fait ressortir l’efficacité de ses observatoires qui vont vraisemblablement constituer la formule la plus adaptée. 

L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), dont les informations font autorité, envers et contre tout, même s’il est représenté pas un seul individu… à partir de Londres, comprendrait 200 militants qui… ne se connaissent pas.

C’est dire l’aisance avec laquelle il devient possible de fabriquer une ONG qui peut démolir une nation, pour peu que les détenteurs de la force s’appuient sur elle. Avec cela, on aura fait le tour du droit d’ingérence. 

Par Ahmed Halfaoui 

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