Déclarée mardi persona non grata par les autorités françaises après le massacre de Houla, l’ambassadrice syrienne Lamia Chakkour pourrait en fait rester en France et à Paris au titre de son accréditation auprès de l’Unesco dont le siège est situé dans la capitale.
Interrogé sur le départ de France de Mme Chakkour, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, a souligné mercredi lors d’un point-presse que « Lamia Chakkour a été déclarée persona non grata en sa qualité d’ambassadeur de la République arabe syrienne ».
« Elle est par ailleurs ambassadeur, délégué permanent de la République arabe syrienne auprès de l’Unesco » et « la France respecte l’accord de siège avec cette organisation », a-t-il ajouté, justifiant implicitement la possibilité pour l’ambassadrice de rester sur le territoire national.
« Les ambassadeurs, délégués permanents sont accrédités auprès de l’Unesco et non auprès de l’État français », a précisé Bernard Valero en indiquant que le ministère avait « notifié au Secrétariat de l’Unesco la décision des autorités françaises » annoncée mardi par le président François Hollande.
Interrogée, l’Unesco a indiqué que « seule la Syrie peut changer le statut de Mme Chakkour ». « Pour l’instant, nous n’avons aucune information, aucune notification émanant de Damas, elle est donc toujours en poste », a-t-on indiqué à l’Unesco.
L’ambassade de Syrie à Paris n’était pas immédiatement joignable mercredi après-midi pour un commentaire.
Washington et les grandes capitales européennes, notamment Paris, Londres et Berlin, ont annoncé mardi l’expulsion des représentants diplomatiques syriens dans leur capitale en représailles au massacre de Houla qui a fait 108 morts.
Le président français, François Hollande, a également promis de nouvelles sanctions contre le régime du président Bachar al-Assad.
(30 mai 2012 – Avec les agences de presse)