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Internet, fantastique instrument de liberté, devient un redoutable instrument de surveillance aux mains des gouvernements.


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Internet : Menaces sur nos libertés

Internet : Menaces sur nos libertés

Publié le 11/06/2013

Internet, fantastique instrument de liberté, devient un redoutable instrument de surveillance aux mains des gouvernements.

Par Pierre Chappaz.

Je viens de terminer la lecture du livre Menace sur nos libertés de Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, qui dialogue avec trois amis : Jeremie Zimmermann de la Quadrature du Net, Jacob Appelbaum l’un des leaders de Wikileaks et du Projet Tor, et Andy Müller-Maguhn, un ancien du Chaos Computer Club et de l’Icann.

Les quatre compères, tous de gros calibres du logiciel libre et de la mouvance de l’Internet libertaire, échangent leurs idées et leurs expériences concernant la mainmise des gouvernements et d’entreprises privées sur Internet, qui constitue selon eux une menace fondamentale pour nos libertés individuelles et la démocratie.

Appels téléphoniques, SMS, chats, forums, Google, Facebook, Twitter : toutes nos communications sont stockées, enregistrées. Si je suis moins sensible qu’Assange et ses amis au sujet de l’exploitation possible de ces données par les entreprises comme Google ou Facebook, qui s’en servent essentiellement pour mieux cibler les publicités, ce qui est plutôt une bonne chose, je suis en revanche très inquiet de la dérive totalitaire des gouvernements des pays démocratiques de plus en plus tentés d’utiliser les technologies de communication pour contrôler le moindre de nos faits et gestes.

Les menaces sont bien réelles !

Avec humour, Julian Assange définit ainsi nos téléphones portables comme des « mouchards pouvant aussi passer des coups de fil ». C’est malheureusement le cas, si votre gouvernement souhaite savoir où vous vous trouvez, où vous vous déplacez, à qui vous téléphonez, il le saura.

Les gouvernements n’ont pas beaucoup de scrupules avec la loi comme l’affaire des journalistes du Monde espionnés l’a illustré il n’y a pas si longtemps. De l’autre côté de l’Atlantique, on apprend coup sur coup que la totalité des appels téléphoniques des citoyens américains clients de Verizon sont quotidiennement transmis à la NSA (Agence Nationale de Sécurité), puis que la même NSA et le FBI ont un accès direct aux serveurs des grands services Internet (Google, Facebook, Microsoft, etc.), et peuvent consulter sans limites l’ensemble des communications (mails, réseaux sociaux, chats, etc.) des utilisateurs non-américains. Pour les utilisateurs américains, un certain niveau de protection légale existerait encore, semble-t-il.

Des gouvernements sans scrupules.

On peut légitimement s’inquiéter pour la vie d’Edward Snowden qui a révélé cette dernière affaire (Prism), il risque fort de rejoindre un jour Bradley Manning dans les prisons américaines.

Internet, qui est un fantastique instrument de liberté, devient ainsi, simultanément, un redoutable instrument de surveillance aux mains des gouvernements. Il en est de même du système financier : les États à court d’argent veulent absolument savoir dans les moindres détails tout ce que vous gagnez, tout ce que vous dépensez, et ce que vous arrivez à mettre de côté. C’est le sens de l’interdiction des transactions cash au-delà de très faibles montants, et des diverses mesures contraires aux libertés prises au nom de la lutte contre les paradis fiscaux.

Toutes ces atteintes aux libertés humaines – liberté de communication, de déplacement, d’échange – sont toujours commises au nom de bonnes raisons : le combat contre le terrorisme, la protection des droits d’auteur, ou encore la lutte contre l’évasion fiscale. Mais seuls les esclaves volontaires pourront s’accommoder d’un monde digne de Georges Orwell et vivre sous le contrôle permanent de Big Brother.

Grâce à Internet, nous pouvons protester.

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