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La colonisation de peuplement en Palestine


« Résister à l’occupation, c’est vivre libre »

 

 

 

 

mardi 27 mars 2012, par Walid Atallah

Depuis la création du mouvement sioniste  à la fin du 19e siècle, la colonisation a toujours été son principal moyen d’arriver à la création d’une entité coloniale « le foyer national juif » tel que définit lors du premier congrès sioniste tenu à Bâle en Suisse en 1897 :

Le programme de Bâle de 1897

« Le but du sionisme est de créer pour le peuple juif un foyer en Palestine garanti par le droit public. Afin d’atteindre ce but, le congrès recommande les mesures suivantes :

1- l’encouragement systématique de la colonisation de la Palestine par l’établissement d’agriculteurs, d’artisans et d’ouvriers juifs.
2- l’organisation et la fédération de tout le judaïsme au moyen de sociétés locales et de fédérations générales dans la mesure permise par les lois du pays où elles sont fondées.
3- le raffermissement du sentiment juif et de la conscience du peuple juif.
4- des démarches préparatoires afin d’obtenir des gouvernements le consentement nécessaire pour atteindre le but du sionisme ».

Théodor Herzl, l’un des théoriciens du mouvement sioniste et organisateur du 1er congrès, soumettra son projet aux puissants de l’époque, le tsar en Russie, le sultan Turc, ou aux dirigeants européens, des prussiens aux britanniques. Il soumettra aussi son projet aux banquiers comme Rothschild, qui le soutiendra dans son entreprise coloniale. La première colonie sioniste – Petah Tikvha verra le jour à la fin du 19e siècle à l’époque où la Palestine était encore occupée par les Turcs.
Le mouvement sioniste naissant se dota entre autre du fonds national juif en 1902 (KKL) dont l’objectif principal sera de financer l’installation de colonies de peuplement en Palestine.
Si l’idée du sionisme de créer un foyer national juif en Palestine resta minoritaire au sein de la communauté juive en Europe, les grandes puissances coloniales (Angleterre et France) commencèrent à y prêter la plus grande attention afin de servir leurs visées et intérêts dans la région.
Elles commencèrent par découper le Moyen-Orient (accords Syckes-Picot en 1916) en zones devant être sous leur influence, dans la perspective du démantèlement de l’Empire Ottoman qui s’effondrera en 1917, avec l’aide des Britanniques aux tribus arabes de la région.

La déclaration Balfour

C’est justement le 2 novembre 1917 que Lord Balfour, ministre britannique des Affaires étrangères fera sa fameuse promesse d’aider à la création d’un foyer national juif en Palestine.
Le 17 décembre 1917, les troupes britanniques entrent et occupent La Palestine et Jérusalem. Dès ce moment, la puissance coloniale mettra tout en œuvre matériellement et militairement afin de faire aboutir le projet sioniste en Palestine.
Outre les livraisons d’armes aux escadrons sionistes, les britanniques modifient la législation ottomane de gestion des terres afin d’en prendre possession et de la vendre ou de la donner ensuite aux sionistes (voir ci-dessous ces lois).

STATUT JURIDIQUE DES TERRES PALESTINIENNES
SOUS L’EMPIRE OTTOMAN (1517 – 1917)

Avant 1858 le système « moushah » était en vigueur. Les terres « moushah » étaient divisées en plusieurs parties, selon leur fertilité et les revenus des familles. Elles étaient redistribuées tous les deux ou cinq ans. Dans ce cadre de propriété collective, la vente de parcelles à l’extérieur des limites du village était impossible et la terre subissait une parcellisation continue qui entravait la constitution de grandes propriétés. En 1858 l’Empire ottoman intensifie l’exploitation des paysans à travers une série de lois. La plus importante classait la terre en cinq catégories, elle permettait la propriété privée et exigeait de tous les propriétaires terriens l’enregistrement de leurs terres au cadastre.

terre « mulk » : propriété privée.
terre « miri » : terre de l’Etat (sultan), louée à titre individuel à un paysan et non au village. Elle pouvait devenir propriété privée. Une exception de cette loi, « sur les terres incultes » autorise la réquisition d’une terre non cultivée.
terre « wakf » : bien religieux inaliénable, ne peut être transféré ni vendu, etc…
terre « matrouk » : terre délaissée (pour l’utilité publique), propriété de l’Etat.
terre « mawat » : terre morte, vacante. La loi ottomane accorde la possibilité aux habitants nécessiteux de cultiver la terre sans rien payer en contre partie, mais à condition que cette terre reste propriété du sultan.

En 1869 les Ottomans éditent une nouvelle loi qui permet aux étrangers d’acheter une terre en Palestine. Elle facilita l’acquisition de terres aux agences sionistes.

SOUS L’OCCUPATION ANGLAISE (1917 – 1948)

En 1917 l’Angleterre occupe la Palestine. En cette même année le ministre britannique des Affaires Etrangères (Lord Balfour) faisait sa fameuse déclaration, qui promettait l’installation en Palestine « d’un foyer national juif ». C’est dans ce contexte que nous pouvons comprendre l’intervention de la Grande Bretagne dans le système de l’appropriation des terres. Le projet sioniste n’aurait jamais pu réussir sans la politique favorable de l’Angleterre.

La loi de 1920 permet la vente des terres quelle que soit leur classification (y compris les terres « wakf »).

Une autre loi de 1926 permet aux compagnies l’acquisition de terres, et ce sans le consentement des propriétaires.

La loi de 1936 « Emergency-Defence-Regulation » (lois spéciales), ces lois furent émises pour mater la révolte arabe de 1936 (exemple : dynamitage de maisons, détention administrative plus de six mois… Elles sont toujours en vigueur dans les Territoires Palestiniens Occupés).

La loi de 1945, est la même que celle de 1936 mais améliorée (170 articles). Ces lois permettaient à l’armée Anglaise l’acquisition de terres à des fins militaires. Elles étaient souvent vendues ou cédées par la suite à des organisations sionistes. L’ensemble de ces lois facilita le transfert des terres aux mains du mouvement sioniste. Parfois c’est à la suite de ventes de grands propriétaires absentéistes arabes (ce sont des propriétaires qui habitent le Caire ou Beyrouth, et qui font travailler leurs paysans). Ces paysans furent expulsés de ces terres. Le slogan des colons juifs qui disait qu’une terre juive ne pouvait être cultivée que par un juif, interdisait aux Palestiniens d’y travailler en tant que métayers, d’où leur révolte.

Le partage de la Palestine

Il est évident que toutes ces mesures d’occupation ainsi que l’arrivée massive de colons permise par les Britanniques ont entraîné la révolte des Palestiniens – années 1920 et 1930. Les Anglais sont obligés de donner un coup de frein à cette colonisation, malgré le nazisme qui fait fuir les juifs d’Europe. Mais il est clair que malgré ce ralentissement, la présence massive armée de ces nouveaux colons crée une situation de conflit armé en Palestine en faveur des sionistes.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale et du massacre des juifs, le sionisme en sort renforcé, d’une légitimité internationale accrue quant à sa volonté d’instaurer un foyer national juif en Palestine.
Les affrontements en Palestine allant crescendo, l’ONU naissante se saisit de la question et entreprend finalement le partage de la Palestine le 29 novembre 1947 en faveur des sionistes et sans consulter le peuple palestinien.
Il faut noter qu’à cette époque, seulement 5,67 % de la terre de Palestine, selon le dernier « Survey of Palestine » édité par les Anglais en 1945, est aux mains des sionistes, mais le partage leur donne 54% du territoire.
Dès l’annonce du plan de partage, les sionistes armés entreprennent un nettoyage ethnique de la Palestine afin d’imposer un fait accomplit en occupant un maximum de territoire vidé des non juifs. Environ 900 000 Palestiniens seront expulsés de leurs terres. Ils en seront dépossédés selon les lois éditées après la création de l’entité sioniste.
Les sionistes n’hésitent pas à commettre des massacres afin d’arriver à leurs fins et finalement le 14 mai 1948, la veille du retrait et de la fin du mandat britannique de la Palestine, les sionistes déclarent la création de l’entité sioniste en référence aux lois fondamentales juives.
Dès lors les sionistes créé un nouvel arsenal juridique qui va renforcer la confiscation des terres palestiniennes occupées et la construction de nouvelles colonies.

STATUT JURIDIQUE DES TERRES
PALESTINIENNES (1948-1967) OCCUPEES PAR L’ENTITE COLONIALE

L’acquisition des terres de la Palestine figurait parmi les principaux objectifs du mouvement sioniste, depuis sa création à la fin du siècle dernier. Après la création de l’Etat d’Israël en 1948, le parlement israélien proclama plusieurs lois pour acquérir les terres des Palestiniens.
La loi règlement de défense, héritée du Mandat britannique et reconduit par Israël (170 articles). L’article 125 de ce règlement permettait à l’autorité de déclarer une zone comme close. Ainsi on expulsa des villageois palestiniens de leurs villages déclarés zones interdites.
La loi de 1949 dite ordonnance d’urgence « zone de sécurité », permettait à l’autorité d’expulser les habitants d’un village et de leur en interdire l’accès.
La loi de 1949 permettait à Israël de déposséder les paysans palestiniens de leurs terres jugées « mal exploitées » pour les donner à des Kibboutz.
Une cinquième loi de 1949 visait à combler les lacunes que pouvaient présenter les précédentes lois. Cette loi permettait à l’autorité de saisir la terre d’un palestinien pour raisons de sécurité ou d’autres raisons, mais aboutissant toujours au même résultat : déposséder le palestinien de sa terre pour l’attribuer à des Israéliens.
La loi sur les biens des propriétaires absents de 1950. Etaient considérés comme absents, non seulement ceux que l’Etat d’Israël a expulsé ou ont du fuir les massacres, mais aussi, les personnes qui s’étaient déplacées d’une région à l’autre pendant les hostilités ou pour une affaire. Selon l’annuaire du gouvernement israélien de 1959, les biens ruraux des propriétaires non-juifs déclarés absents de la sorte comportaient 300 villages abandonnés ou partiellement abandonnés ; quant aux biens urbains, ils sont composés de 25 416 bâtiments avec 45 497 appartements et 10 729 locaux commerciaux, ateliers, etc.
Une sixième loi de 1953 vint couronner les cinq premières. Elle réglait le transfert de la propriété des terres confisquées par les lois précédentes à l’autorité de développement.
Israël se sert aussi de lois ottomanes, notamment celle qui permet de confisquer une terre si elle n’est pas cultivée (loi des terres incultes).
Conclusion : Le gouvernement israélien a confisqué jusqu’à maintenant près de 93 % des terres des Palestiniens vivant en Israël et le processus de colonisation se poursuit.

Le peuple palestinien devient réfugié

La colonisation engagée en Palestine aboutit à l’expulsion directe de la population autochtone afin de créer l’entité coloniale. Les réfugiés sont au nombre d’environ 6,5 millions de personnes en 2012 répartit dans plusieurs pays arabes ou ailleurs dans le monde. Ils sont la preuve vivante de la dépossession par le mouvement sioniste de leurs terres.
Leur droit au retour des Palestiniens non-juif – refusé catégoriquement par Israël – dans leur foyer et sur leur terre d’origine (comme le stipule la déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948 et la résolution n° 194 de l’ONU du 11 décembre 1948) pose la question de la légitimité de l’entité sioniste ainsi que celle de la propriété des terres expulsées et actuellement aux mains de l’entité coloniale.

Le problème de l’eau

Les projets d’implantation des colonies étaient toujours accompagnés de plans pour le contrôle de l’eau. C’est ainsi que bien avant (dans les années 30) le partage de la Palestine par l’ONU le 29 novembre 1947, les sionistes ont toujours présenté des plans du foyer national juif incluant des sources d’eau. Certains plans incluaient le fleuve Litani au sud Liban, d’autres, le plateau du Golan qui comporte diverses sources d’eau, ou d’autres encore comportaient le Nil égyptien ou encore le Tigre et l’Euphrate en Irak.
D’ailleurs vous pouvez constater le plan du Grand Israël qui s’étend du Nil à l’Euphrate dessiné sur les pièces de monnaies sionistes ou encore sur le fronton de l’entrée du parlement sioniste.

L’occupation du reste de la Palestine en juin 1967 avec le Sinaï égyptien et le plateau du Golan syrien étaient entre autre la conséquence des visées sionistes sur les réserves d’eau de ces territoires sans qui aucune vie ne peut voir le jour.

En juin 1967, au terme de la guerre dite des six jours, Israël occupe la bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est. Dès le mois de septembre, une première colonie juive, Kfar Etzion, est érigée au sud de Al Qods, le gouvernement de Levy Eshkol entreprend la « judaïsation » de la partie de Al Qods annexée.

En novembre 1967, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la résolution 242 qui demande « le retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés pendant le récent conflit ».

Le plan Allon, du nom du vice-Premier ministre travailliste, souligne l’importance de la zone frontalière du Jourdain. C’est là que sont installées les premières colonies, dans des secteurs peu peuplés.

En 1974 est créé le Goush Emounim (Bloc de la foi), mouvement nationaliste religieux revendiquant le droit des juifs à s’installer partout en Eretz Israël (la Terre d’Israël promise au peuple juif dans la Bible.) Celui-ci multiplie les occupations dans les zones de fort peuplement arabe.

En mai 1977, le Likoud arrive au pouvoir, le Premier ministre Menahem Begin étend la législation israélienne à la bande de Gaza et à la Cisjordanie. Il existe alors 31 colonies qui comptent 4.400 habitants en dehors de Jérusalem-Est.

En juillet 1980, le Parlement sioniste déclare que Al Qods est annexée – « réunifiée » – et devient « capitale » de l’Etat d’Israël (la plupart des pays étrangers ne reconnaissent pas Jérusalem comme capitale en raison de l’occupation de sa partie est). En 1984, le nombre de colons est de 44.000.

En juin 1992, quand les travaillistes reviennent au pouvoir, le Premier ministre Yitzhak Rabin annonce un gel de la colonisation. Pourtant, le nombre de colons en Cisjordanie passe de 112.000 en 1992 à 150.000 en 1995, tandis que les colonies de Jérusalem Est comptent 170.000 habitants juifs.

Après les accords d’Oslo en 1993, le rythme de construction augmente. Le gouvernement construit même des routes de contournements, réservées aux colons, pour relier directement les colonies des territoires occupés en 1967 et ceux occupés en 1948.

En août 1996, le Premier ministre Benyamin Netanyahu lève le gel partiel décrété par Yitzhak Rabin, puis en 1998, Ariel Sharon, ministre des Affaires étrangères, encourage les colons à s’emparer des collines de Cisjordanie. A l’arrivée au pouvoir d’Ehud Barak en mai 1999, 180.000 colons résident dans 123 implantations de Cisjordanie et de Gaza. En 2004, Ariel Sharon a décidé le démantèlement des colonies de Gaza (8000 personnes), achevé en 2005.

En 2008, le nombre de colons en Cisjordanie approchait les 300.000 selon la Foundation for Middle East Peace . Cette dernière chiffre à 184.700 le nombre de colons à Jérusalem-Est au 31 décembre 2008, soit un total de 475.400 pour la Cisjordanie et Jérusalem-Est.

En juillet 2010, un rapport s’appuyant sur des sources gouvernementales, révélait que le demi-million de colons occupe 42% du territoire de la Cisjordanie dans 121 colonies, une centaine de colonies sauvages (outposts), et les 12 faubourgs annexés par la municipalité de Jérusalem avec l’aide du gouvernement.

Les méthodes
Différents rapports décrivent les mécanismes par lesquels l’Etat a peu à peu étendu son contrôle en Cisjordanie : les principales méthodes sont la réquisition de certaines zones au nom des « besoins militaires », leur classement en « terres d’Etat » ou l’expropriation pour « besoins publics ».
Cette politique de colonisation systématique a été officiellement encouragée par des incitations financières et des avantages accordés aux colons encouragés à franchir la « ligne verte ». La plupart des colonies profitent du statut de « zones de priorité nationale » qui leur donne droit à des aides au logement et à l’éducation.

Le statut des colonies
Selon la Convention de Genève, les colonies de peuplement sont illégales : l’article 49 précise que « la Puissance occupante ne pourra procéder à la déportation ou au transfert d’une partie de sa population civile dans le territoire occupé par elle ».
Pour la communauté internationale, ces colonies qui constituent un fait accompli sont donc illégales. Dans le cadre des accords d’Oslo, la question des colonies, écartée des négociations pour la période intérimaire, est reportée aux négociations finales.

Le moratoire sur la colonisation
Après plusieurs semaines de pression des Américains, Israël a proposé, en novembre 2009, un gel partiel de dix mois sur la colonisation, non sans avoir autorisé, deux mois plus tôt, la construction de plusieurs centaines de nouveaux logements. La proposition ne touchait pas les permis de construire déjà délivrés, qui représentent environ 3 000 logements, et excluait Jérusalem-Est. C’est cette période qui arrive à terme.

La position américaine
Au début du mandat d’Obama, l’administration américaine demande à Israël de geler les colonies pour restaurer sa crédibilité sur ce dossier. En novembre 2009, la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, en visite à Jérusalem, fait volte-face. Alors que les Palestiniens considèrent qu’un gel total de la colonisation doit précéder la reprise des pourparlers entre les deux parties, Hillary Clinton estime que l’arrêt de la construction « n’a jamais été une précondition ».
Tout cela est bien sûr sans compter les aides financières que les USA donne chaque année à l’entité sioniste qui sont en partie consacrées à la colonisation.

Le point de vue israélien
Le Premier ministre a exprimé à plusieurs reprises son intention ne pas prolonger le moratoire partiel de la construction dans les colonies. Il met en avant sa faible marge de manoeuvre : le mouvement des colons et les partis de droite menacent de provoquer une crise gouvernementale en cas de maintien du moratoire.
Depuis un an, le gouvernement Netanyahu a multiplié les gestes de défiance vis-à-vis de Washington. Ainsi, le ministère de l’Intérieur a approuvé la construction de 1.600 nouveaux logements pour des colons à Jérusalem-Est au moment de la visite du vice-président américain Joe Biden à Jérusalem pour relancer le processus en mars 2011.
Pour Benyamin Netanyahu, « le peuple juif a construit Jérusalem il y a 3000 ans et le peuple juif construit Jérusalem aujourd’hui. Jérusalem n’est pas une colonie, c’est notre capitale « , c’est ce qu’il déclare en mars 2011 devant le Congrès annuel de l’Américan Israël Public Affairs Committee (AIPAC), le principal lobby pro-israélien aux Etats-Unis.

La réaction des Palestiniens
Mahmoud Abbas exclut la poursuite des négociations avec Israël sans un arrêt de la colonisation. De son côté, le Premier ministre palestinien Salam Fayyad, a décidé d’interdire la vente et la consommation de produits fabriqués dans les colonies juives de peuplement.

Aujourd’hui
Israël a approuvé mercredi 22 février 2012 la légalisation et la construction de plusieurs centaines de logements pour des colons dans le nord de la Cisjordanie occupée. C’est le plan de construction le plus important à ce jour du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu en Cisjordanie.
L’ONU, par la voix de son coordinateur spécial pour le processus de paix au Proche-Orient, Robert Serry, a aussitôt qualifié l’annonce israélienne de « déplorable » tandis que la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton faisait part de sa « profonde préoccupation ».
La décision a été prise mercredi par le conseil supérieur de la planification de l’Administration militaire chargée des affaires civiles dans les Territoires palestiniens (COGAT), selon un porte-parole de cette administration qui dépend du ministère de la Défense. Le porte-parole a ajouté que la première étape de ce projet avait été approuvée il y a six mois par le ministère de la Défense.
Selon le chef du conseil local des colons, Avi Roeh, les autorités ont de facto légalisé l’implantation sauvage de Shvout Rachel (400 habitants), près de la colonie de Shilo, entre les villes palestiniennes de Ramallah et Naplouse, en y autorisant un plan de construction de 500 logements. « Enfin les habitants de Shvout Rachel ne seront plus considérés comme des hors-la-loi ». Le conseil supérieur de la planification de COGAT a également légalisé rétroactivement une centaine d’habitations déjà existantes à Shvout Rachel et 95 autres bâties sans permis, dans la colonie voisine de Shilo (2.000 habitants), a-t-il précisé.
Le porte-parole de COGAT a confirmé que des logements édifiés sans autorisation allaient être légalisés « pour des raisons humanitaires », mais sans en préciser le nombre.

Conclusion
19 ans après les accords d’Oslo, alors que les négociations ont échoué et que la colonisation ne cesse de progresser, l’entité sioniste a de fait empêché l’émergence d’une quelconque entité palestinienne sur les territoires occupés en 1967.
Dans les territoires occupés en 1948 par l’entité sioniste, le processus de construction de colonies de peuplement n’a jamais été interrompu ainsi que la destruction de maisons, de quartiers entier – dans Al Qods ou à Jaffa, Akka ou de village comme celui de Arakib dans le désert du Naqab.
C’est non seulement la négation de l’autre, du non-juif par l’entité sioniste mais c’est toujours le processus de colonisation par la force qui continue depuis l’installation du mouvement sioniste en Palestine avec l’aide de l’occupant britannique.
Certains dans le « mouvement de solidarité en France » qualifie la situation au sein de l’entité sioniste d’Apartheid » en niant la source de la guerre coloniale menée par cette même entité contre le peuple palestinien.

Les perspectives
Il est certain et logique comme l’a prouvé l’histoire que tout processus d’occupation et de colonisation entraîne une protestation et finalement une révolte.
Le peuple palestinien n’a jamais cessé de revendiquer ses droits sur la terre de Palestine, depuis l’occupation anglaise en 1917 jusqu’à aujourd’hui. Il n’a pas seulement revendiqué, mais il a résisté à ce processus depuis les années 20, puis la grande révolte de 1935 jusqu’à 1939, puis la résistance après l’expulsion – la Nakba – en 1948 – la création des organisations de fédayines – années 1960 – malgré la répression en Jordanie – Septembre noir – septembre 1970 – puis le Liban, Beyrouth, l’invasion sioniste pour déloger l’OLP en juin 1982, les massacres de Sabra et Chatila, puis la première Intifada de décembre 1987 à 1992, puis enfin la deuxième Intifada de septembre 2000.
La conséquence logique aujourd’hui du processus de colonisation, de l’échec des négociations et celui d’une direction palestinienne corrompue et collaboratrice, va mener à une nouvelle protestation d’ampleur en Palestine avec l’aide des Palestiniens à l’extérieur. Le peuple palestinien continue sa lutte jusqu’à la libération de toute la Palestine.

Walid Atallah
Vendredi 23 mars 2012

Israël-Palestine, de l’affrontement à la coexistence, Belgique, Grip informations, n° 14-19, 1988.
Mohammad Majdi, Le changement social dans les régions rurales montagneuses en Cisjordanie, après 1967, Université Paris X, 1988.

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