La Syrie critique le chef du Hamas après sa réélection
DAMAS, 3 avr 2013 (AFP)

Un journal proche du régime syrien a accusé mercredi le mouvement palestinien Hamas et son chef Khaled Mechaal d’avoir coupé les liens avec Damas et abandonné la résistance contre Israël.

Le Hamas a changé « son fusil de l’épaule de la résistance (contre Israël) à l’épaule du compromis », a indiqué le journal Al-Thawra deux jours après la réélection de M. Mechaal comme président du bureau politique du mouvement islamiste pour quatre ans.

« Aujourd’hui, alors que Mechaal devient le chef du Hamas pour la cinquième fois (…), la Cisjordanie, Gaza et toute la Palestine occupée n’ont aucun motif de célébration », ajoute le quotidien.

Khaled Mechaal « n’arrive pas à croire à sa chance. Après un passé combattant salué, il est retourné dans les bras sûrs du Qatar, riche et engraissé dans l’ère des tempêtes des Printemps arabe », dit le journal.

Après des années d’entente cordiale avec le régime syrien, durant lesquelles il s’est servi de Damas pour base, Mechaal s’est installé en 2012 à Doha, rompant les liens avec le président Bachar al-Assad et soutenant la révolte contre son régime.

Le régime de Bachar al-Assad, allié de l’Iran et soutien de longue date du mouvement chiite libanais Hezbollah, assure être le dernier bastion arabe résistant à Israël.

Il a sévèrement critiqué la décision de Mechaal de rompre avec le régime, rappelant que Damas accueillait le chef du Hamas quand d’autres capitales régionales refusaient de le faire.

Au cours des deux ans de conflit en Syrie, qui a fait selon l’ONU 70.000 morts, le régime a également accusé la Turquie, l’Occident et plusieurs pays arabes de conspiration dans le but de faire tomber le régime d’Assad en raison de son opposition à Israël.

M. Mechaal doit être assisté dans ses fonctions de président du bureau politique de deux adjoints: le Premier ministre du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, et le numéro deux du mouvement, Moussa Abou Marzouk. Le premier sera chargé du Hamas dit de « l’intérieur », installé à Gaza, territoire qu’il contrôle depuis 2007, et le second de la branche en exil.