Le Conseil de sécurité paralysé, Ban Ki-moon discrédité
août 6, 2012
par Kharroubi Habib pour LE QUOTIDIEN D’ORAN
Avant cela, sa faute a été en tant que responsable de l’Organisation des Nations unies d’avoir fait sienne la thèse des puissances occidentales et des monarchies de la presqu’île arabique imputant la responsabilité du conflit et sa persistance au seul régime de Damas et à ses alliés internationaux et régionaux et fait chorus avec elles dans leur campagne internationale contre celui-ci. Le rapport que lui a remis Kofi Annan l’a contraint à réviser sa perception. Trop tardivement, hélas, pour que son revirement ait une quelconque influence positive dans ce conflit. A l’inconsistance qui est la marque distinctive du caractère de l’actuel secrétaire général de l’ONU, l’opinion internationale ajoutera à charge contre lui d’avoir agi avec une partialité toute en faveur des partisans de la manière forte comme solution à la crise syrienne. Il a certes nommé Kofi Annan pour entreprendre une médiation de paix pour le conflit, mais ne l’a nullement aidé avec tout le poids de sa fonction dans sa mission.
Quant au Conseil de sécurité qui a été dénoncé par l’Assemblée générale de l’ONU pour son inaction et son impuissance face à la situation syrienne, il est clair qu’il n’y a rien à en attendre du moment que ceux qui sont les instigateurs de la «guerre par procuration» qui se déroule en Syrie sont ses membres permanents tous rangés aux côtés de l’un ou l’autre protagoniste syrien. Oui, le Conseil de sécurité est paralysé sur le conflit syrien.
Ce n’est pas une situation exceptionnelle que sa paralysie. Il en a été ainsi pour cette instance onusienne sur d’autres conflits tout aussi douloureux et révoltants pour la conscience humaine. Ceux notamment du Sahara Occidental et du conflit palestino-israélien. Les Etats qui dénoncent la responsabilité de la Russie et de la Chine dans le blocage du Conseil de sécurité dans le cas de la crise syrienne sont plus discrets sur celle des puissances occidentales s’agissant de ces deux conflits.
La réalité des «guerres par procuration» que se livrent les grandes puissances sur le dos des peuples fait que le Conseil de sécurité n’est plus la source des décisions pouvant les prévenir ou les arrêter. Ce qui rend aussi indispensable qu’urgent sa réforme incluant que soit mis fin en son sein au monopole de la décision qu’ont ces actuels cinq Etats membres. Cela est certes une affaire qui pour l’heure passe après l’impérieuse nécessité de solutionner la crise syrienne. Laquelle étant une «guerre par procuration» ne finira qu’après que ceux acteurs internationaux ou régionaux acceptent d’en négocier les termes de la solution. Exactement ce que Kofi Annan a tenté de les convaincre de faire sans avoir été soutenu par Ban Ki-moon dont la réputation et le crédit ne sortiront pas grandis de ce conflit syrien.