Le front al-Nosra dénigre la démocratie et menace de décapiter ses adeptes.
mars 16, 2013
La milice du front al-Nosra d’Al-Qaïda , influente dans certaines régions du nord de la Syrie, ne s’en cache pas : le régime qu’elle prône n’est autre que le califat. Terme très flou qui ne donne pas de détails sur sa nature. En revanche, la démocratie est totalement bannie dans la littérature politique de cette milice. Ces derniers jours, elle a distribué des tracts sur ces positions dans les deux villes d’Alep et de Raqqa ,dans lesquelles elle a apostasié tous les partisans de la démocratie. « La démocratie est la religion des impies… le fait de l’admettre est une sorte d’adhésion à leur religion et à leur communauté et une exclusion de la communauté des Musulmans », est-il écrit dans le texte rédigée par la Commission légiférant d’Al-Qaïda en Irak, qui œuvre aussi au nord de la Syrie. Selon Syria Truth, le contenu de ces tracts s’inspire de la littérature politique d’Al-Qaïda exposé sur un de ces sites, » Manbar al-Tawhid wal-Jihad » ( Instance de l’Unicité et du Jihad). Il y est mentionné: « La démocratie se base sur la souveraineté du peuple… La souveraineté qui consiste en une autorité suprême absolue et ne se soumet à aucun des autres pouvoirs, s’illustre par le droit du peuple de choisir ses représentants et de légiférer comme bon lui semble… Le peuple exerce son pouvoir par procuration, en disposant du droit de choisir ceux qui le représentent au parlement et dans l’exercice du pouvoir. Ce qui veut dire que la partie qui légifère, définit ce qui est permis ou prohibé est le peuple et non Dieu, et il le fait en choisissant ceux qui le représentent dans la mission de légiférer et de décréter des lois… ceci veut dire que celui qui est adoré et obéi du point de vue législatif est l’homme et non Dieu… Ce qui est contraire aux principes de la religion et de l’unicité… La démocratie veut dire la laïcité dans toutes ses dimensions, basée sur le principe de séparation entre la religion, n’importe quelle religion, de l’État et de la vie. De point de vue de la démocratie, Dieu ne dispose que des coins et des mosquées, alors que tous les autres aspects de la vie, politique, économique et sociaux ne font pas partie de ses prérogatives, mais de celles du peuple. Il revient de droit au peuple de s’ingérer dans les affaires propres aux mosquées, s’il le faut… De plus, la démocratie renvoie à la liberté de l’individu. Dans les démocraties, l’être humain peut se permettre de commettre tous les vices, interdits et perversités, sans contrôle. Dans la logique des démocrates, rien n’empêche un musulman de changer de religion et d’adhérer au christianisme ou au judaïsme, ou même de sombrer dans la pornographie : apanage des hérétiques tout au long de l’histoire … Il revient aux membres du parlement de légiférer pour les gens… Raison pour laquelle ce sont eux, en réalité , les dieux adorés à la place de Dieu… Il est donc prohibé d’entrer dans leurs réunions ou de participer aux élections ». Le texte conclut : « compte tenu des faits exposés, du point de vue de la religion de Dieu, la démocratie est de la pure apostasie… Celui qui l’adopte, la prône ou la vante, sans justificatif légitime, est un apostat qui a abjuré sa religion, quand-bien mème il garde sa qualité de musulman… Son châtiment est la décapitation par d’épée. » Al-Nosra arrête un médecin opposant Dans les régions qu’elle contrôle, la milice du front al-Nosra poursuit sa politique de persécution de ceux qui refusent son diktat. La dernière de ses victimes est un médecin de l’opposition dans la ville d’Alep, Osman Al-Haj Osman. Il occupe le poste de responsable du bureau médical dans le conseil de la ville d’Alep fondé par les milices sur place. 530 enfants syriens sans parents S’agissant des enfants syriens réfugiés au Liban, l’Unicef en a dénombré quelques 530 qui vivent loin de leurs parents. 90 d’entre eux ont traversé la frontière seuls et sans aucune compagnie. Dans la plupart des cas, explique la représentante de l’UNICEF Vanan Manjekiane, les parents décident d’envoyer leurs enfants pour les éloigner des régions dangereuses où ils vivent. Dans des cas minoritaires, les parents de ces enfants ont été tués ou enlevés. « Les parents ont peur pour leur enfants,surtout peur pour leurs filles de faire l’objet d’agression sexuelle, ou pour leurs garçons d’être enrolés dans des milices ». |