Le général syrien Tlass affirme avoir été exfiltré par les services français
septembre 12, 2012
AFP, 10/09
Le général Manaf Tlass, plus haut gradé syrien ayant fait défection, a affirmé lundi à une chaîne française avoir été exfiltré de Syrie par les services secrets français.
“Des services français m’ont aidé à sortir de Syrie et je les en remercie”, a déclaré le général dissident dans un entretien à la chaîne d’informations en continu BFM TV.
“J’ai fait défection au régime depuis le mois de mars. Depuis le début de la révolution, j’ai eu des rencontres avec les révolutionnaires, avec les rebelles, et j’ai senti dès les premiers jours, dès les premiers mois, que le régime mentait à tout le monde. C’est pourquoi j’ai d’abord fait défection en restant dans mon bureau”, ajoute M. Tlass, fils d’un ancien ministre de la Défense syrien.
L’ancien général s’est dit opposé à “toute intervention étrangère en Syrie, quelle que soit la forme que prendrait cette intervention”.
Il a en revanche appelé la communauté internationale à armer les rebelles. “Jusque là, le peuple syrien a obtenu beaucoup de victoires, il faudrait le soutenir, il faudrait l’aider, il faudrait l’armer”.
Interrogé sur la présence d’islamistes syriens et étrangers en Syrie, le général a minimisé leur importance. “Il y a bien évidemment 20% d’islamistes, mais ils ne sont qu’une minorité. Le peuple syrien n’a jamais été un peuple extrémiste”.
Interrogée par l’AFP, la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) n’a pas souhaité faire de commentaire.
La diplomatie française a en revanche facilité la venue en France d’opposants syriens.
Fils du général Moustapha Tlass, un ex-ministre de la Défense et ami proche de l’ancien chef de l’Etat Hafez al-Assad, Manaf Tlass a fait partie de la “nomenklatura” syrienne et a été l’ami d’enfance de l’actuel président, Bachar al-Assad.
Général dans la Garde républicaine, une unité d‘élite chargée de la protection du régime, cet homme d’une cinquantaine d’années originaire de Rastane dans la province de Homs (centre) avait été écarté il y a plus d’un an de ses responsabilités, car jugé peu fiable, selon une source proche du pouvoir syrien.
Il avait fait défection en juillet et avait appelé à la “transition” dans son pays, en accusant le pouvoir d‘être responsable de la crise et en exprimant sa “colère” vis-à-vis de l’armée.
Il a depuis indiqué qu’il préparait une feuille de route pour une sortie de crise impliquant d’“honnêtes” gens au sein du régime mais sans Bachar al-Assad.
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