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Le Guardian calomnie le président syrien avec un article trompeur lié à l’explosion du port de Beyrouth


Publié par Jean-Pierre | 17 Jan 2021 | Proche-Orient, Syrie | 0 |

Le Guardian calomnie le président syrien avec un article trompeur lié à l’explosion du port de Beyrouth

Par Moon of Alabama – Le 15 janvier 2021

Le 4 août 2020, 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium stockées dans un entrepôt du port de Beyrouth explosaient, détruisant une grande partie de la ville.

Cette dangereuse charge avait été déchargée d’un navire défectueux qui avait été saisi par les autorités libanaises. Elle était entreposée depuis 2013. Malgré les avertissements d’urgence, la bureaucratie libanaise n’avait jamais trouvé le moyen de se débarrasser de la dangereuse cargaison.

Rapidement, des théories du complot se sont développées au sujet du « vrai » propriétaire du bateau et de la finalité du chargement, ainsi que sur les personnes qui auraient pu avoir intérêt à le faire exploser. Aucune de ces théories n’avait beaucoup de sens. L’explication initiale de la lourdeur bureaucratique et d’une pure négligence est toujours la plus plausible.

Mais cela n’empêche pas le journal anglais, The Guardian, d’essayer de rejeter la responsabilité de l’incident sur le gouvernement syrien :

Voici comment le Guardian « fait le lien » entre le gouvernement syrien et l’explosion :

La société qui transportait un énorme stock de nitrate d’ammonium au port de Beyrouth, où il a causé une explosion dévastatrice en août dernier, était liée à trois hommes d’affaires influents ayant des liens avec le président syrien Bachar al-Assad, selon une nouvelle enquête. …
Une enquête du cinéaste libanais Firas Hatoum, diffusée cette semaine sur la chaîne de télévision locale Al-Jadeed, a établi des liens entre Savaro et trois personnalités qui étaient au centre d’initiatives pour soutenir Assad dès les premiers mois de la guerre syrienne.

George Haswani, Mudalal Khuri et son frère Imad sont des citoyens russo/syriens qui ont tous été sanctionnés par les États-Unis pour avoir soutenu l’effort de guerre du leader syrien. Les entreprises liées à Haswani et Imad Khuri partageaient une adresse à Londres avec Savaro, celui qui a acheté le nitrate en 2013. La destination officielle de la cargaison était le Mozambique, mais elle a été détournée et déchargée à Beyrouth, où elle a été stockée dans des conditions peu sûres jusqu’à l’explosion catastrophique. …
L’adresse de Savaro – 10 Great Russell Street, Londres WC1B 3BQ – était également l’adresse enregistrée de Hesco Engineering and Construction, qui était dirigée par Haswani, un homme d’affaires associé à Assad qui a également été sanctionné par les États-Unis en 2015 pour avoir prétendument acheté du pétrole au groupe terroriste État islamique, au nom du gouvernement syrien.

Selon des documents fournis par Hatoum, une autre adresse de Savaro à Londres est liée à une deuxième société liée à la société Hesco de Haswani, aujourd’hui disparue, IK Petroleum, qui était dirigée par Imad Khruri jusqu’en 2016.

Le « lien » suspect décrit par le Guardian est uniquement basé sur l’adresse commune de sociétés qui n’ont pas de lien entre elles.

Mais toutes les sociétés citées ne sont que des boîtes aux lettres. Elles sont créées et dissoutes par douzaines tous les jours. Le registre du gouvernement britannique pour ces entreprises est la Companies House. Il permet à quiconque de rechercher le nom, l’adresse et la propriété d’une société.

Une recherche effectuée dans la Companies House au 10 Great Russell Street, Londres WC1B 3BQ, l’adresse commune des entreprises suspectes, donne actuellement 140 871 résultats. Et oui, elles ont toutes la même adresse.

Plus de 140 000 sociétés actives ou déjà dissoutes ont été enregistrées au 10 Great Russell Street, Londres WC1B 3BQ. Prétendre que certaines de ces sociétés sont soupçonnées d’être « liées » les unes aux autres parce qu’elles partagent la même boîte aux lettres nominale est un peu démentiel. C’est comme prétendre que des sociétés américaines sont « liées » parce qu’elles sont, pour des raisons fiscales, enregistrées dans le Delaware.

Pourquoi Martin Chulov, correspondant du Guardian au Moyen-Orient et auteur de l’article, n’a pas fait preuve de la diligence nécessaire pour vérifier les registres ou a choisi de ne pas dire à ses lecteurs que ce partage d’adresses est extrêmement courant et ne prouve rien, cela me dépasse.

On pourrait soupçonner que toute chance de dénoncer le gouvernement syrien pour quelque absurdité que ce soit a pris le pas sur la diligence journalistique.

En 2015, Chulov a remporté le prix Orwell de journalisme.

C’est effectivement tout à fait Orwellien.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé pour le Saker Francophone

Source : Le Saker
https://lesakerfrancophone.fr/…

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