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Les cauteleuses et coûteuses guerres modernes de l’ère du capitalisme décadent


les 7 du quebec

Robert Bibeau

Mai 25

Par Khider Mesloub.

Globalement, les gouvernants, en particulier les chefs d’État des grandes puissances, se déclarent volontiers pacifistes. Ils affichent ostensiblement leur détestation de la guerre. Mais cela ne les empêche pas, sous divers prétextes, de déclencher régulièrement des guerres. Sans scrupule, envoyer leur population au front pour mourir pour la patrie, cette abstraction fondée sur les privations alimentaires et les sacrifices socioéconomiques (exploitation et oppression), véritable entité bourgeoise belligène.

De manière générale, pour justifier et légitimer la mobilisation générale militaire, chaque dirigeant proclame mener une guerre défensive car ce serait l’autre pays belligérant l’agresseur.

À notre époque, en temps de guerre, l’agression est devenue une notion honteuse, car jamais diplomatiquement assumée. Aucun président engagé dans un conflit armé ne revendique fièrement être l’agresseur. Par couardise, il soutient lâchement être l’agressé. Donc, drapé dans sa légitimité de victime idéologiquement fabriquée, son pays aurait le droit de faire la guerre pour se défendre contre le prétendu pays agresseur. (Comme ces zélateurs défenseurs d’un camp impérialiste – à l’instar de certains révolutionnaires de salon, émargeant au Webmagazine Les 7 du Québec, supportent sans vergogne leur maître va-t-en-guerre Poutine – justifient leur soutien à la guerre au moyen d’arguties doctrinales marxistes ou d’analyses géopolitiques byzantines).

En cette période de guerres honteuses, depuis peu, avec la téméraire Russie poutinienne, y compris le terme guerre, devenu tabou, est banni désormais du lexique. L’invasion de l’Ukraine est qualifiée, de manière euphémistique, « d’opération militaire spéciale ». Bien que des centaines de villes soient, en quelques semaines, réduites en décombres, des milliers de civils ukrainiens massacrés, des millions acculés à l’exil ou déportés, selon la terminologie polémologique cauteleuse du Kremlin il s’agirait d’une routinière « opération militaire spéciale ». C’est vrai qu’il s’agit d’un peuple frère à libérer. Même au prix de son extermination. De la dévastation totale de son pays. À écouter Poutine, cet infâme patriotard du néoslavisme, contre ce peuple frère slave, il ne mène pas une guerre, mais une « opération militaire spéciale ». À l’exemple de l’État colonial et impérialiste français qui avait, plusieurs décennies durant, usé d’une terminologie cauteleuse pour qualifier la guerre d’Algérie (1954/1962). En effet, les autorités françaises avaient longtemps parlé honteusement d’« événements » d’Algérie avant de reconnaître tardivement qu’il s’agissait, en vérité, d’une véritable guerre menée contre le peuple algérien en lutte pour l’obtention de son indépendance. Et à l’exemple des multiples interventions militaires impérialistes étasuniennes exécutées, selon la formule propagandiste polémologique consacrée, comme des opérations chirurgicales, autrement dit sans victimes, ni dommages collatéraux.

Dans cet empire des prisons du peuple russe, soumis à l’emprise des oligarques rusés, interdiction est ainsi décrétée de prononcer le mot guerre, sous peine d’encourir 15 ans d’emprisonnement. Au sein du Kremlin, dominée par Poutine et ses généraux à la poitrine gonflée de médailles, se dresse fougueusement cette opinion partagée par les médias, avec le soutien de la population tétanisée et terrorisée mais gorgée de culpabilité : « Cachez-moi cette honteuse guerre que je ne saurais voir ! ».

À l’ère de la désacralisation de l’État et de la patrie, de la délégitimation des gouvernants, la guerre est devenue honteuse (les Occidentaux attisent l’ardeur belliqueuse des Ukrainiens, arment leur pays, mais n’entendent nullement s’engager directement dans la guerre. Et pour cause. Aucun « citoyen » américain ou européen n’est disposé à mourir pour l’Ukraine. Alors, depuis leurs bureaux dorés gouvernementaux, ils se mobilisent vaillamment pour approvisionner en armes Zelensky en vue d’alimenter cette poudrière ukrainienne, exacerber verbalement leur guerre par procuration dirigée par la puissance étasunienne, qui n’ose pas endosser la tenue de combat de belligérance, mais la pudique tunique de la neutralité belliqueuse.

Hissée à la tête d’une coalition de 28 pays répartis sur quatre continents, l’Amérique de Biden a annoncé le 28 avril, non la mobilisation générale de ses troupes mais l’attribution d’une spectaculaire aide de 33 milliards de dollars à l’Ukraine, dont 20 milliards de dollars de livraisons d’armes.). Et irrationnelle (des peuples frères, russe et ukrainien, s’entretuent pour les intérêts respectifs du capital occidental et ceux des riches oligarques du Kremlin).

En effet, l’État sacralisé d’antan incarnant la nation et inspirant ardeur patriotique et sacrifice, a été remplacé par le nouveau Totem, incarné par le Dieu-argent, la finance transnationale, ennemi de la patrie, de la morale et autres valeurs nationales bourgeoises. Pas étonnant que le sacrifice pour la patrie ait perdu tout sens moral et politique. Dans cette période de la mondialisation, donc de la dissolution des nations, plus aucun « citoyen » n’est prêt à mourir pour la patrie, pour un idéal national.

Comme l’avait écrit Ernst Kantorowicz : « Nous sommes sur le point de demander au soldat de mourir sans proposer un quelconque équivalent émotionnel réconciliateur en échange de cette vie perdue. Si la mort du soldat au combat – pour ne pas mentionner celle du civil dans les villes bombardées – est dépouillée de toute idée embrassant l’humanitas, fût-elle Dieu, roi ou patria, elle sera aussi dépourvue de toute idée anoblissante du sacrifice de soi. Elle devient un meurtre de sang-froid, ou, ce qui est pire, prend la valeur et la signification d’un accident de circulation politique un jour de fête légale ».

Pour revenir à la Russie (cette République vodka-enne – comme existent des République bannières –, enivrée actuellement d’un chauvinisme éthylique), l’usage de la force est l’expression de la faiblesse. En l’espèce, cela illustre la faiblesse et le désarroi du régime capitaliste poutinien, contraint de recourir au bâillonnement et à la répression de sa population (dépourvue en vrai de fibre patriotique : son silence actuel ne peut être interprété comme la preuve de son adhésion totale à la guerre, mais comme l’expression de la terreur totalitaire imposée par le régime terroriste poutinien) pour entreprendre une guerre contre une autre population (sœur), sur laquelle les États atlantistes ont greffé un artificiel nationalisme belliqueux pour les mobiliser comme mercenaires dans leur guerre impérialiste menée contre la Russie. Pour neutraliser les opposants, désignés sous la dénomination de « cinquième colonne » par le Kremlin, Poutine a appelé à mener une action de « purification interne » (ira-t-il les pourchasser, voire les buter jusque dans les chiottes, selon sa formule terroriste consacrée ?).

Côté ukrainien, la même répression gouvernementale s’abat sur la population. Selon les médias occidentaux, tout le peuple ukrainien soutiendrait le saltimbanque millionnaire Zelensky, donc Sa guerre orchestrée par l’OTAN, financée par les États-Unis et leurs vassaux, les pays de l’Europe atlantiste. (Certes, depuis l’effondrement de l’URSS, en dépit des assurances fournies au début des années 1990, l’OTAN, bras armé de l’hyperpuissance impérialiste étasunienne, ne cesse

de se déplacer vers l’est, intégrant plusieurs pays des anciens pays du Pacte de Varsovie, exerçant une pression autour des frontières de la Russie. Cette pression est considérée par le Kremlin comme une « menace existentielle », justifiant l’invasion de l’Ukraine, voire le recours potentiel à l’arme nucléaire contre les pays membres de l’OTAN. Avec l’annonce officielle de l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN, Poutine va-t-il envahir ces deux pays frontaliers ? Je doute fortement. Ce qui démontrerait l’inanité des arguments spécieux du Kremlin pour justifier SA guerre contre l’Ukraine. En vérité, la guerre actuelle menée par la Russie sous-développée contre l’Ukraine est une guerre coloniale, drapée dans des justifications anachroniques staliniennes : « dénazification », « démilitarisation ». En tout cas, drôle de manière de démilitariser et de dénazifier l’Ukraine : par une guerre meurtrière opérée avec des méthodes nazies.)

Aucune voix discordante ni dissidente ne semble avoir surgi au sein de ce concert belliciste patriotique ukrainien. Toujours selon les médias occidentaux, mû par une fibre patriotique exemplaire, tout le monde serait prêt à mourir pour la patrie ukrainienne. Pourtant, le président Zelensky a dû décréter l’interdiction aux hommes de 18 à 60 ans de quitter le pays (comme s’il craignait que la majorité des Ukrainiens préférerait prendre la route de l’exode ouest-européen plutôt que le chemin des fronts de guerre. Ainsi, ce n’est pas avec la fleur au fusil mais le pistolet de l’État fasciste de Zelensky pointé sur leur tempe que les Ukrainiens se mobilisent pour affronter leurs frères russes).

De même, curieusement, dans ce « pays libéral » qui se bat pour la défense de la « démocratie », pour mener sa guerre « de la liberté », ce même président à dû décréter également l’interdiction des partis d’opposition. Au reste, la loi martiale a été décrétée pour réprimer toutes sortes d’actions considérées comme antipatriotiques.

Pareillement, ce « démocrate » défenseur de la liberté d’expression, Zelensky, a dû contraindre de manière autoritaire tous les médias, en particulier les chaînes d’information télévisées ukrainiennes, à se regrouper en « une seule plateforme d’information de communication stratégique » baptisée « United News ».

Curieusement, à notre époque moderne particulièrement belliqueuse, lors de chaque guerre, devenue ordinaire (autant que sa sœur siamoise, la crise, ancrée dans le quotidien, liée au capitalisme par ce cordon ombilical dénommé la loi de la baisse tendancielle du taux de profit), comme celle opposant actuellement la Russie et l’Ukraine, l’accusation de « crimes de guerre » est invoquée par l’un des deux belligérants. Comme si la guerre n’était pas intrinsèquement un crime. Le Crime des crimes. Comme si la guerre était ordinairement une simple compétition sportive menée entre deux pays adversaires. Or, la guerre est par essence un exercice de massacres effroyables de masse, de destructions épouvantables d’infrastructures.

À croire qu’il y aurait deux manières de faire la guerre, différenciée en fonction du système politique du pays belligérant. Menée par un pays « démocratique » occidental, la guerre se déroulerait de manière civilisée. En revanche, un pays totalitaire ne livrerait de facto, selon la conception idéologique occidentale, qu’une guerre barbare, autrement dit criminelle. De là s’expliquerait la présomption de culpabilité pesant sur lui L’accusation de « crimes de guerre ». Comme celle qui frappe aujourd’hui la Russie.

En vérité, à l’ère de la domination impérialiste fondée sur le développement extraordinaire de la technologie militaire destructrice et exterminatrice, toutes les guerres sont meurtrières, criminelles et génocidaires (il suffit de citer les récentes guerres destructrices et ruineuses livrées par les États-Unis et leurs alliés contre l’Irak, l’Afghanistan, la Libye, la Syrie). En effet, si, jusqu’à la fin du XIXème siècle, les guerres décimaient principalement des militaires engagés directement sur les lignes de front, depuis la Première Guerre mondiale, c’est-à-dire l’entrée du capitalisme en décadence, les populations civiles constituent majoritairement les principales victimes, et les villes administratives et les zones d’habitation les principaux foyers de guerre. De nos jours, 90% du total de décès de guerre sont des civils. Sans oublier les destructions totales des villes abritant principalement des civils.

Ainsi, aujourd’hui, après seulement quelques semaines de conflits armés, la Russie est accusée, sans autre forme de procès, par l’Occident de « crimes de guerre » commis en Ukraine. La coalition dirigée par l’Arabie saoudite mène depuis 7 ans une guerre génocidaire au Yémen, et pourtant jamais l’accusation de crimes de guerre n’a été invoquée contre la monarchie saoudienne par les pays occidentaux, qui par ailleurs épaulent militairement cette monarchie moyenâgeuse, notamment par la vente d’armes. Pourquoi ce silence criminel des occidentaux ? Probablement, car, à l’instar de l’Ukraine à l’État nazifié, l’Arabie saoudite obscurantiste mènerait une guerre pour la démocratie. Et, comme tout le monde le sait, les pays démocratiques ne commettent pas de crimes de guerre car leurs guerres sont opérées de manière chirurgicale, dans les règles de l’art de la destruction humanitaire et du génocide philanthropique.

À l’instar d’Israël qui mène en toute impunité, sans provoquer la moindre riposte militaire ou sanctions économiques des pays occidentaux, sa guerre d’épuration ethnique des Palestiniens depuis 74 ans. Selon la définition juridique des instances internationales, notamment des Nations-Unies, le nettoyage ethnique est « une politique délibérée conçue par un groupe ethnique ou religieux visant à faire disparaître, par le recours à la violence et à la terreur, des populations civiles appartenant à une communauté ethnique ou religieuse distincte de certaines zones géographiques ». Telle est la nature de l’occupation coloniale de la Palestine par les sionistes. Une guerre d’épuration ethnique, appelée également guerre de colonisation de peuplement, consistant à confisquer militairement les terres des autochtones pour les attribuer aux colons, après avoir exterminé ou chassé leurs habitants légitimes et légaux.

Par ailleurs, lors de chaque guerre, en matière de communication, l’information se distingue difficilement de la propagande. La frontière est poreuse. En fonction du camp belligérant, la communication est qualifiée d’information ou de propagande.

Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, quand il s’agit d’un pays belligérant occidental, toute communication diffusée par les autorités ou les médias est présumée être sûre et véridique. Donc, il s’agirait d’une authentique information. En revanche, toute communication émanant d’un pays belligérant dit totalitaire, par exemple la Russie depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, est d’emblée qualifiée de propagande. Elle est frappée du sceau de contrevérité. Il est vrai qu’en Russie tous les médias d’opposition sont aujourd’hui réduits au silence. Seuls les organes de presse des oligarques et du gouvernement ont le droit de diffuser les informations relatives à « l’opération militaire spéciale ». La propagande comme la censure tiennent lieu d’information ou de protection. Actuellement, en Ukraine comme en Russie, les autorités soutiennent cyniquement appliquer la censure pour protéger leurs populations de la désinformation adverse. Aussi, le gouvernement russe a-t-il ordonné la fermeture d’accès aux réseaux sociaux, notamment Facebook, Twitter, Instagram et TikTok.

De l’autre côté du rideau de fer, l’enfer doré de l’Occident, les pays européens atlantistes ont interdit à tous médias internationaux russes, notamment Russia Today et Sputnik, la diffusion de leurs programmes sur les canaux dits « libres », notamment Facebook. Bien évidemment, selon les Occidentaux, il ne s’agit pas de censure. Mais de mesures démocratiques de protection. Sans conteste, à notre époque l’information est une arme de guerre car elle permet de mener une guerre de désinformation.

Quoi qu’il en soit, dans cette guerre d’Ukraine, les principales victimes de la guerre sont les populations ukrainiennes. Doublement victimes. Victimes des destructions et des massacres. Mais également victimes de l’hystérie patriotique injectée par les pays atlantistes. Car leur combat pour la patrie est vain. En effet, au terme de leur guerre (victorieuse ou perdue) menée pour vivre sous un État intégré à l’OTAN et à l’Union Européenne, les Ukrainiens hériteront d’un pays ruiné, dévasté, appauvri, dépeuplé, probablement démembré. Et ce n’est sûrement pas les nations occidentales, certes actuellement très prodigues en matière d’aide en armements coûteux, qui financeront la reconstruction de leur pays, l’Ukraine.

De même, une fois les canons tus et la paix signée entre les dirigeants maffieux russes et ukrainiens réconciliés, assurément les populations ukrainiennes sombreront dans l’indigence et la détresse sociale, livrées à elles-mêmes, abandonnées et ignorées des Européens. En revanche le président Zelensky comme ses acolytes oligarques seront toujours opulents, millionnaires.

En guise de conclusion : à l’intention des révolutionnaires de salon s’évertuant à invoquer toutes les justifications doctrinales et à confectionner des analyses géostratégiques emberlificotées pour légitimer leur criminel soutien à la guerre génocidaire menée par Poutine et par l’OTAN-Zelensky-Biden, je reproduis un court extrait du manifeste contre la guerre impérialiste, d’une brûlante actualité, publié en février 1915 par le groupe anarchiste (dont A. Berkman, E. Goldmann, E. Malatesta, D. Nieuwenhuis), pouvant servir de plateforme minimale de classe sur la question de la guerre: « Aussi est-il naïf et puéril, après avoir multiplié les causes et les occasions de conflits, de chercher à établir les responsabilités de tel ou tel gouvernement. Il n’y a pas de distinction possible entre les guerres offensives et les guerres défensives. (…) Aucun des belligérants n’a le droit de se réclamer de la civilisation, comme aucun n’a le droit de se déclarer en état de légitime défense. (…) Quelle que soit la forme qu’il revête, l’État n’est que l’oppression organisée au profit d’une minorité de privilégiés. Le conflit actuel illustre cela de façon frappante : toutes les formes de l’État se trouvent engagées dans la guerre présente: l’absolutisme avec la Russie, l’absolutisme mitigé de parlementarisme avec l’Allemagne, l’État régnant sur des peuples de races bien différentes avec l’Autriche, le régime démocratique constitutionnel avec l’Angleterre, et le régime démocratique républicain avec la France. (…) Le rôle des anarchistes (des Révolutionnaires NDA), quels que soient l’endroit ou la situation dans lesquels ils se trouvent, dans la tragédie actuelle, est de continuer à proclamer qu’il n’y a qu’une seule guerre de libération: celle qui, dans tous les pays, est menée par les opprimés contre les oppresseurs, par les exploités contre les exploiteurs».

En complément à cet éditorial en ces tristes jours de guerre en Ukraine je vous invite à lire ceci: Contre la Guerre Impérialiste, pour la Guerre de Classe – les 7 du quebec et ceci: Faisons la guerre à la guerre réactionnaire! – les 7 du quebec et ceci: LETTRE OUVERTE CONTRE LA GUERRE IMPÉRIALISTE – les 7 du quebec et ceci: 5 QUESTIONS POUR COMPRENDRE JUSQU’OÙ IRA LA GUERRE EN UKRAINE – les 7 du quebec et ceci: Guerre en Ukraine pour une pose dans la mondialisation – les 7 du quebec

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