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Les chrétiens d’Orient élèvent leurs voix contre une action militaire US .


 
 
 

De Jérusalem à Alep, de Beyrouth à Bagdad, la perspective de frappes occidentales est dénoncée avec force par les patriarches d’Églises implantées depuis la naissance du christianisme et qui n’ont pas envie d’être assimilées aux «croisés» par les islamistes comme en Irak en 2003.

Le plus vif est le patriarche irakien Louis Raphaël Sako, patriarche des Chaldéens : une intervention militaire américaine reviendrait «à faire exploser un volcan destiné à emporter l’Irak, le Liban, la Palestine. Et peut-être que quelqu’un veut précisément cela».

L’évêque d’Alep, Mgr Antoine Audo, évoque le risque d’une «guerre mondiale».

 Le patriarche maronite Béchara Boutros Raï a accusé «des pays, surtout occidentaux mais aussi d’Orient», de «fomenter tous ces conflits». «Nous sommes en train de voir la destruction totale de ce que les Chrétiens ont pu construire durant 1 400 ans de cohabitation avec les Musulmans, a-t-il estimé.

Le patriarche syriaque-catholique Youssef III Younan a accusé les puissances extérieures «d’avoir armé les rebelles, incité à la violence,et d’ envenimé  les relations entre Sunnites et Chi’ites».

«L’Occident pense qu’avec les sunnites au pouvoir, la démocratie remplacera la dictature, mais c’est une grande illusion», s’est-il insurgé.

 La crainte que «le scénario de l’Irak se répète» est constamment évoquée, de même que la perte d’une «laïcité» qui rendait vivable la cohabitation au Moyen-Orient.

Les patriarches font remarquer que les Occidentaux ne semblent guère soucieux d’attendre les conclusions de l’enquête de l’Onu sur l’attaque chimique de la semaine dernière.

Ils rappellent qu’il y a dix ans, les Américains sont partis en guerre en Irak pour de supposées preuves inexistantes d’armes de destruction massive. Ils s’étonnent du peu d’attention accordé par les Occidentaux à la dimension communautaire et religieuse dans les déséquilibres actuels.

Même dans les rangs des Chrétiens opposés à Bachar el-Assad, le rejet de frappes étrangères est net: le monastère du père Paolo Dall’Oglio, actuellement enlevé dans le nord de la Syrie, a ainsi exhorté au «refus de toute violence». Enfin, sur les blogs et Twitter, les opposants chrétiens à une intervention étrangère sont intervenus massivement ces derniers jours.

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