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Les saintes alliances de Doha et de l’Occident avec le terrorisme


 

 

Par Ali El Hadj Tahar 

 

 

Selon WikiLeaks, les Etats-Unis ont depuis plusieurs années des preuves formelles du soutien à des groupes terroristes par des Qataris, y compris des membres de la famille royale.
«Selon le rapport de la commission du 11 septembre et d’anciens officiels du gouvernement américain, la famille royale et l’actuel ministre de l’Intérieur, cheikh Abdallah Ben Khaled Al-Thani auraient accordé asile et assistance à des chefs d’Al-Qaïda durant les années 1990, y compris au cerveau du complot du 11 septembre, Khalid Cheikh Mohamed. Selon d’anciens officiels américains et selon des rapports secrets, Oussama Ben Laden a aussi visité Doha par deux fois durant les années 1990 en qualité d’invité de cheikh Abdallah Ben Khaled Al-Thani, alors ministre des Affaires religieuses (…) Lors de sa visite en janvier 1996, Ben Laden a discuté du transfert réussi d’explosifs en Arabie Saoudite et d’opérations visant les intérêts des Etats-Unis et du Royaume-Uni à Dammam, Dharan et Khobar, par l’entremise de cellules clandestines d’Al-Qaïda.» Selon d’autres rapports, cheikh Abdallah Ben Khaled Al-Thani «a hébergé au Qatar des dizaines de vétérans arabes d’Afghanistan du conflit antisoviétique, et ce, au début des années 1990, et gérait une ferme où certains de ces individus vivaient et travaillaient parfois durant une période de plusieurs années…» Et lorsque le FBI s’apprête à arrêter Ben Laden, des officiels américains l’avertissent, lui permettant de s’enfuir, ajoute WikiLeaks : affaire cousue de fil blanc, depuis longtemps. Le pays qui donne aux Etats-Unis leurs bases d’intervention sur l’ensemble du Proche-Orient, le bassin de la mer Caspienne et l’Asie centrale, leur ferait ces vacheries ! C’est la pilule que les Etats- Unis, l’Occident et leurs médias veulent faire passer, et ils réussissent parfois. Cocasse. Cocasse aussi de dire que deux monarchies dictatoriales animées par le fanatisme puissent œuvrer à imposer des régimes démocratiques sous d’autres cieux. Il s’avère alors, dans ces conflits issus des «printemps arabes» qui ont dévoilé les saintes alliances de l’Occident avec le terrorisme islamiste en général et avec Al-Qaïda en particulier, que les groupuscules qu’ils disent combattre en Afghanistan et ailleurs ne sont, in fine, que les armées secrètes de leurs velléités de mainmise sur le monde… Le terrorisme islamiste est en train de faire tache d’huile partout en Afrique et en Asie. Un simple regard sur la carte montre que sa menace sur l’Amérique et l’Europe n’est que propagande, pour les besoins de marketing du produit lui-même afin de continuer à avoir des budgets de défense élevés. Le terrorisme est une menace pour le monde arabo musulman, africain et asiatique, ce monde sous-développé, pas pour l’Occident, son géniteur, son bailleur de fonds, son manipulateur. La carte actuelle du terrorisme montre que l’Occident utilise le terrorisme comme stimulant pour la vente des armes, une poule aux œufs d’or qui ne tolère aucune paix pour la prospérité continuelle du complexe militaro-industriel. Le candidat pacifiste Ron Paul qui demandait des coupes drastiques de 50% dans le budget défense des Etats- Unis n’avait aucune chance de se faire élire à la Maison-Blanche.


Chasseur de primes dans le Far West arabe
Sanctuarisé et hyper-protégé par les Etats-Unis, le Qatar veut jouer sa propre partition même s’il ne maîtrise pas l’instrument diplomatique, preuve en est cette arrogance et ce ton intrépide qui irrite même ceux qui ne sont pas concernés. Devenu un acteur majeur de la scène orientale et nord-africaine, cet exécuteur des basses besognes, cet agitateur de service dans les banlieues arabes, ce programmeur de fausses démocraties ne peut être un électron vraiment libre et ne faire qu’à sa tête. Certes, sa manie des putschs pousse celui qui a détrôné son propre père à comploter même contre ses alliés, mais…Selon une information diffusée le 7 mai 2012 par le Réseau Voltaire, le Qatar serait même derrière une tentative de coup au Koweït. Dans sa foulée putschiste, il n’épargne même pas son partenaire au CGC ! Le réseau présidé par Thierry Meyssan révèle que la police du Koweït a arrêté un groupe d’agents qataris chargés de renverser l’émir Al-Sabah IV. Les documents saisis attestent de l’organisation du complot par l’émir Hamad ben Khalifa Al-Thani. Des copies de ces documents ainsi que des procès-verbaux judiciaires ont immédiatement été transmis à l’Arabie Saoudite. Parce que Hamad aurait aussi des visées contre son ami Abdallah Bin Abdelaziz Al-Saoud, celui-là même qui voudrait acheter Facebook, dont Hamad doit lui avoir donné le tuyau pour l’amadouer, lui aussi, avant de le cueillir au tournant du boulevard des Putschs. Nul n’échappe à Hamad, ce chasseur de primes qui prend le monde pour un immense Far-West. Selon Reuters, les proches de Nouri Al-Maliki, le Premier ministre irakien, ont révélé le 12 juin 2012 que le Qatar a versé dix milliards de dollars pour changer la carte politique en Irak, en essayant de corrompre des membres de l’Alliance nationale afin qu’ils lui retirent leur soutien. La coalition autour d’Al-Maliki a permis de sortir le pays d’une longue crise politique qui avait empêché le pays de se consacrer aux tâches de reconstruction, d’autant qu’elle était accompagnée d’une violence terroriste inouïe. Cette violence semble reprendre depuis le départ des Américains : la recrudescence terroriste vise à faire pression sur Bagdad de s’éloigner de Damas et d’affaiblir l’axe de la résistance à Israël, car Al-Maliki reste aussi inflexible que Bahar El-Assad sur la question palestinienne. Pas de concessions à Israël tant qu’elle méprise les droits de ce peuple. Depuis le refus de Bagdad d’armer l’opposition dite de l’Armée syrienne libre, les villes irakiennes subissent quotidiennement des attentats à la bombe signés Al-Qaïda. Au bord de la division, l’Irak est partagé entre deux entités politiques, l’une avec un projet national et l’autre avec une vision régionaliste. Al-Maliki continue à maintenir la fermeture des bureaux en Irak d’Al Jazeera et d’Al-Arabia ainsi que plusieurs autres chaînes tenues par des wahhabites. La coalition Ankara-Doha-Riyad a pour dénominateur commun une inféodation aux Etats-Unis et à Israël. A coalition Damas-Bagdad-Téhéran représente le dernier bastion anti-israélien et anti-impérialiste. C’est dans une phase critique de délitement du monde que se déroule ce phénomène d’alliance contre-nature : l’Occident supposé moderne s’allie aux monarchies et aux groupes wahhabites, pour une domination où le fou du roi a pris la place sur le trône. Mais ce n’est pas une couronne prêtée qui fait le vrai roi. L’Iran est un point de fixation fondamental de l’impérialisme américain. Depuis qu’il est passé du bloc pro-OTAN au bloc anti-américain et anti-israélien, Téhéran est catalogué «Etat voyou», «Etat terroriste». Pour le jeu trouble mené par Doha depuis quelques années, les relations Iran-Qatar sont au plus bas. Les Iraniens sont irrités d’autant que l’affaire syrienne est venue envenimer les relations souvent tendues entre les deux pays : pour avoir participé à provoquer la guerre Iran-Irak, pour attiser les différends entre chiites et sunnites, pour le double jeu dans l’affaire du nucléaire iranien, pour le soutien actuel du Qatar au terrorisme en Irak, et enfin à cause de l’affaire syrienne qui vise aussi à affaiblir Téhéran si un pouvoir wahhabite est installé à Damas. Enfin, si Israël mettait à exécution ses menaces de frappes préventives contre les réacteurs nucléaires iraniens, Téhéran promet de bloquer le détroit d’Ormuz par où passe le pétrole de la région ; par conséquent cela engendrerait la réaction américaine depuis les bases qataries d’El-Oudeïd, sises à deux pas des côtes iraniennes.
Des complots derrière les «bons offices»
Comment un micron géographique peut-il jouer aussi dangereusement avec la sécurité des pays ? Tout le monde sait que sa boulimie d’achats et d’investissements couplée à une boulimie d’ingérences l’inscrit dans une politique étrangère américaine comme un poisson pilote aux côtés des grands prédateurs. Doha a établi des relations commerciales avec l’état hébreu en 1996, en faisant inaugurer un bureau israélien à Doha par Shimon Peres. Plusieurs rencontres officielles et secrètes ont eu lieu entre les responsables des deux pays même après la «rupture» ayant suivi l’invasion de Ghaza en 2009. Entre les deux pays il n’est pas nécessaire d’avoir une ambassade, un simple bureau commercial suffit pour entretenir des échanges importants dont ceux qui prévoient le ravitaillement de l’état hébreu en gaz qatari en remplacement du gaz égyptien ! Le «marchandage» de la question palestinienne ne dupe personne surtout depuis qu’Al-Qardaoui, depuis sa tribune d’Al Jazeera, a dit préférer le combat contre le peuple syrien au djihad contre l’occupation israélienne. En 2010, l’émir Hamad avait promis aux Etatsuniens qu’il «pourrait pousser le Hamas vers la paix» : il allait réussir et on sait avec quels arguments. Il a donné à Khaled Mechaal, le chef du bureau politique du Hamas en exil, le double de ce que lui donnaient les Iraniens, soit un milliard de dollars, à condition de quitter Damas et de s’installer à Doha. Il y a toujours des victimes dans les actions de «bons offices» qataries.
A. E. T.
(A suivre)
1.http://iraqidinarchat.net/? p=5143

lesoirdalgerie.com

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