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Les sanctions économiques : une nouvelle arme de destruction massive


Les sanctions économiques : une nouvelle arme de destruction massive
Résistance
Le 6 août 1945, les États-Unis ont largué une bombe atomique sur la ville d’Hiroshima, tuant instantanément entre 90.000 et 166.000 civils. Trois jours plus tard, l’Oncle Sam réitéra l’expérience sur Nagasaki, provoquant cette fois-ci la mort de 60.000 à 80.000 victimes innocentes. Aujourd’hui encore, le monde continue de frémir devant la vision d’horreur qu’offrent les images au lendemain des destructions causées par les deux bombes.

L’impact négatif provoqué par cet événement sans précédent a conduit les États-Unis à utiliser une nouvelle arme de destruction massive, bien plus discrète que l’arme atomique mais tout aussi « efficace » : les sanctions économiques. Aucune d’image d’un quelconque massacre, aucune effusion de sang… Un document du conseil économique et social des Nations Unies, en date du 21 juin 2000 (page 16), n’y va pas par quatre chemins : « la question du nombre exact de décès directement imputables à l’embargo irakien suscite de vives controverses, d’autant plus que les données bien attestées sont rares : les estimations vont de 500.000 à 1.500.000 victimes, la majorité d’entre elles étant des enfants. Il convient de souligner que cette controverse autour du nombre de morts occulte le fait essentiel : toute mort causée par le régime des sanctions montre bien qu’il y a eu des violations graves du droit humanitaire et est en soi inacceptable ». Les États-Unis continuent ainsi d’assassiner en masse.

Quelques voix s’élevèrent malgré tout pour s’opposer à cette politique inique, comme en 1999 lorsque soixante-dix membres du Congrès firent appel au président Clinton pour qu’il abandonne les sanctions contre l’Irak et mette fin à ce qu’ils appelaient déjà à l’époque un « infanticide déguisé en politique ». Mais la position des États-Unis ne varia pas d’un iota. Au contraire, l’Oncle Sam se fit le héraut des valeurs démocratiques en faisant croire au monde entier que le système des sanctions était de loin préférable à une intervention armée. C’est, indéniablement, une des grandes victoires diplomatiques de l’Empire.

En fait, l’idée selon laquelle les sanctions économiques sont moralement préférables à l’utilisation de la force militaire a été remise en cause par Albert C. Pierce, professeur d’éthique et de sécurité nationale à l’université nationale de la défense. Son analyse a montré que les sanctions économiques pouvaient infliger beaucoup de souffrance à des civils innocents et que des opérations militaires sur une petite échelle pouvaient parfois être une solution moins coûteuse en vies humaines (just war principles and economic sanctions – Albert C. Pierce).

Mais les États-Unis préfèrent de loin ne pas s’impliquer dans une guerre. Une confrontation militaire risque en effet de provoquer une condamnation mondiale, mais surtout, l’histoire a montré que, même s’ils pouvaient toujours gagner des batailles, ils ne peuvent plus gagner les guerres (Vietnam, Irak, Afghanistan …). En recourant à des sanctions économiques, ils espèrent ainsi renverser tous les régimes qui s’opposent à leur hégémonie… en s’attaquant à des civils, femmes et des enfants compris.

En cette année électorale aux États-Unis, comme par le passé, la satisfaction des lobbies pro-israéliens est plus importante que la nature humaine et la sécurité de la communauté mondiale. Rien d’étonnant dans ce contexte-là à ce que les sanctions contre la République islamique d’Iran soient renforcées. Mais croire que ce pays soit la seule cible de ces sanctions est aussi naïf que de croire que ces dernières s’inscrivent dans un cadre démocratique destiné à apporter la paix à l’échelle mondiale. Bien au contraire, cette nouvelle arme létale que cachent les sanctions économiques est devenue un levier diplomatique implacable. L’impérialisme, la guerre et les États-Unis forment plus que jamais les éléments de la nouvelle Trinité.

Capitaine Martin

http://www.resistance-politique.fr

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