Liban : Après des tirs de roquettes, Israël riposte contre Al-Qaïda… en frappant le FPLP-CG !
août 24, 2013
Samedi 24 août 2013
FRANCE-IRAK-ACTUALITE
Revue de presse : Médiarama (23/8/13)*
Dans une action jugée incompréhensible et incohérente par les observateurs, Israël a riposté au tir de quatre roquettes, jeudi, vers la Galilée occidentale, en lançant vendredi à l’aube un raid contre des positions du Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), à Naamé, à 15 kilomètres au sud de Beyrouth. Pourtant, juste après la chute des projectiles près de Naharaya, les milieux militaires, politiques et médiatiques israéliens avaient accusé des organisations liées à Al-Qaïda d’être à l’origine de ce tir. Quelques heures plus tard, les avions frappaient une cible appartenant à une organisation qui combat Al-Qaïda en Syrie (dans le camp de Yarmouk, près de Damas et dans la région frontalière libano-syrienne de Yanta).
« Cette riposte est surtout destinée à rassurer l’opinion publique israélienne, mais aussi à montrer qu’Israël n’hésitera pas à frapper près de Beyrouth. Nous assistons à un mélange des cartes et des équilibres mis en place depuis la guerre de 2006 », explique une source politique bien informée à Beyrouth.
Un tir de roquette assez suspect
Une source sécuritaire libanaise a précisé qu’un missile tiré par des chasseurs-bombardiers israéliens était tombé près de tunnels utilisés par le FPLP-CG. Le porte-parole de cette organisation, Ramez Moustapha, a affirmé à l’AFP que le raid « n’a fait ni victimes, ni dégâts ». Il a démenti tout lien entre son groupe et le tir de roquettes sur l’Etat hébreu la veille. « Le FPLP-CG n’a rien à voir avec l’affaire des roquettes. Au contraire, nous estimons que le timing de ces roquettes est assez suspect, il y a des points d’interrogation », a-t-il dit.
Les tirs de roquettes avaient été revendiqués sur Twitter par un responsable des Brigades Abdallah Azzam, un groupe lié à Al-Qaïda qui avait déjà revendiqué des attaques similaires en 2009 puis 2011. « Les Brigades Abdallah Azzam ne se trouvent pas à Naamé », a précisé le porte-parole du FPLP-CG.
La chaîne israélienne 10 a également indiqué que « des groupes sympathisants avec Al-Qaïda seraient derrière le tir de roquettes ». Même son de cloche du côté de l’armée israélienne. Un porte-parole militaire a affirmé que « les roquettes ont été probablement tirées par une organisation jihadiste internationale ».
Après cet incident, l’espace aérien du nord d’Israël a été fermé jusqu’à dimanche. Une source au sein des services de renseignement libanais a précisé que les roquettes avaient été tirées à partir de deux secteurs, à l’est et au sud de la ville de Tyr. L’armée libanaise a découvert quatre rampes de lancement en bois dans la région d’al-Haouch, au sud-est de Tyr, dans des vergers à environ 20 kilomètres de la frontière avec Israël.
Le président Michel Sleiman a condamné les tirs, estimant qu’il s’agissait d’une violation de la résolution 1701 des Nations unies et de la souveraineté du Liban, appelant les autorités à démasquer les responsables et à les traduire en justice. Le Premier ministre démissionnaire Najib Mikati a estimé qu’il s’agit d’ »une tentative de déstabiliser la sécurité du pays et qui constitue une violation flagrante de la 1701″.
Le commandant de la Finul, le général Paolo Serra, a affirmé dans un communiqué que « le tir de roquettes révèle que des personnes désirent déstabiliser la région ».
*Source: Médiarama (23/8/13)
http://gallery.mailchimp.com/fdeacba4fa4c5ec4d8ce5787c/files/Mediarama_406.pdf