Médias serviles…
septembre 27, 2013
En obtenant, sinon un abandon définitif, du moins une suspension sine die de l’attaque franco-étasunienne de la Syrie, la Russie a obtenu un incontestable succès diplomatique. Sa position, ferme et constante, en faveur de la résolution politique et non militaire de la crise syrienne, a fini par s’imposer alors que les tambours de la guerre avaient résonné avec une exceptionnelle intensité.
Pour parachever cette victoire la Russie a eu l’intelligence de ne pas humilier le vaincu qu’elle a sorti d’une impasse dans laquelle il s’était lui-même enfoncé et elle a choisi de le faire magistralement par le biais d’une tribune libre de Vladimir Poutine sur le New York Times, quotidien étasunien d’audience mondiale le 11 Septembre.
Magistralement d’abord parce que Poutine a réaffirmé le rôle central de l’ONU que les Etats-Unis et la France étaient prêts à contourner pour régler par une intervention militaire directe un conflit qu’elles avaient alimenté par un soutien politique, logistique, militaire et financier à des « rebelles » dont le seul programme s’est avéré être le meurtre de masse et la violence sectaire et dans les rangs desquels les citoyens syriens se faisaient de plus en plus rares.
Magistralement ensuite parce que Poutine a clos sans agressivité mais dans des termes clairs la période historique ouverte par la disparition de l’URSS et qui a vu les Etats-Unis abuser de sa position dominante en usant de la violence militaire et en piétinant le droit international.
Magistralement enfin parce que Poutine a affirmé que le multilatéralisme venait de s’imposer sur la scène historique et que désormais les Etats-Unis n’étaient plus la puissance dominante par essence et ne pouvaient plus se considérer que comme un Etat parmi d’autres et que le principe du respect de la souveraineté des Etats était la pierre angulaire des rapports de droit entre eux.
Les grands médias français au lieu de publier intégralement cette interview qui fera date et de permettre à leurs lecteurs de se faire une opinion, texte en main, se sont contentés des commentaires habituels sur la personne du président russe : le « tsar », l’homme du KGB… ce qui leur a permis de minimiser l’évènement. L’auraient-ils publié que les lecteurs auraient constaté que Poutine a parlé d’Obama mais n’a à aucun moment mentionné la France et son Président montrant qu’il se désintéressait de ce second couteau sans classe.
Aussi avons-nous choisi, pour ceux de nos lecteurs qui n’auraient pas eu l’occasion de la découvrir sur Internet de joindre la tribune de Poutine dans son intégralité. Nous y avons ajouté la traduction du communiqué final de la réunion des présidents des Etats membres de l’Organisation de Coopération de Shanghai qui s’est tenue à Bichkek les 12 et 13 Septembre , communiqué qui confirme le soutien de la Chine , du Kazakhstan, de la république kirghize, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan aux positions de la Russie sur la politique internationale et réaffirme, en présence du nouveau président iranien , le droit de l’Iran, pays membre associé de l’OCS, à l’usage civil de l’énergie atomique. Ainsi après douze ans d’existence, l’OCS prend progressivement sa place sur la scène internationale, sur la base de rapports de coopération de plus en plus étroits entre ses membres et sans construction d’une mécanique supranationale technocratique détruisant peu à peu l’indépendance et la souveraineté des Etats membres comme c’est le cas dans l’Union Européenne.