Monsieur Hollande ridiculise la France
septembre 9, 2013
Le 8 septembre 2013
Paul-Marie Coûteaux
Président de Souveraineté, indépendance et libertés (SIEL).
Au sommet de Saint-Pétersbourg, M. Hollande se trouve en position ridicule, et avec lui la France. Converti en caniche des États-Unis au Proche-Orient, comme jadis Guy Mollet ou Christian Pineau, prisonnier des surenchères d’un ministre des Affaires étrangères fanatique, le président de la République française déconsidère son nom et celui de son pays, tombé au fond de l’habile piège russe, et cruellement seul à soutenir un président des États-Unis lui-même contesté par une majorité de sa population et même de son parti, ne se trouvant plus finalement défendu que par les vieux faucons des équipes Bush, et tenant pauvrement en laisse le pauvre toutou français.
Seul, M. Hollande l’est aussi en France où, derrière la façade d’une représentation nationale dont il est plus évident que jamais que, à la différence du parlement britannique, elle ne représente nullement notre pays, les voix se multiplient contre une intervention militaire dont les Français finissent pas comprendre, après les aventures en Irak, au Kosovo, en Libye, qu’elle ne peut mener qu’au chaos, lequel est sans doute voulu par les « jusqu’au-bushistes » et leurs divers mandataires acharnés à exciter l’islamisme sunnite, autre élément du chaos général qui mine de toutes parts le monde arabe.
Les Français savent depuis longtemps que la France doit, comme le répétait de Gaulle, se garder de faire les guerres qui ne sont pas les siennes, s’empêcher d’attaquer un peuple qui ne lui a rien fait (et encore au bénéfice d’un fanatisme religieux qui, lui, nous menace !), refuser de s’immiscer dans les affaires intérieures d’un État, même quand les provocations ont fini par rendre fous leurs dirigeants ; les Français sont au contraire gardiens d’une Charte des Nations unies qu’ils ont eux-mêmes écrite, qui fait du principe de souveraineté la clef de voûte du droit international, et qui interdit les interventions militaires hormis les cas prévus au titre VII et constatés par le seul Conseil de sécurité – ou bien la France devra quitter l’organisation universelle et se mettre au ban des nations sous le couvert déchiré d’une communauté internationale réduite aux États Unis et aux féodaux du Quatar et de l’Arabie saoudite.
Il est cependant remarquable que le coup réussi de M. Poutine, lequel est parvenu à réunir les Européens, pourrait esquisser un retour sur la scène internationale de l’Europe, une Europe européenne qui, lorsqu’elle va de l’Atlantique à l’Oural, peut enfin se dégager de l’hégémonie états-unienne et de ses diktats. Seules la lâcheté de M. Hollande et l’insigne naïveté d’une rhétorique des droits de l’homme – si éculée qu’elle ne parvient plus, malgré les renforts de la désinformation, à manipuler les opinions publiques – peuvent expliquer que la nouvelle coopération transeuropéenne se fasse sans la France. Voire contre elle.
Isolé dans le monde, isolé en Europe, isolé en France, M. Hollande doit se reprendre et retrouver les voies d’une politique française dont on aurait pu croire, après son action au Mali, qu’il avait gardé quelques lueurs, et qui commande en Syrie, où le principal tort de M. Assad fut de résister victorieusement à l’islamisme, comme partout dans le monde arabe, de soutenir les laïcs et les modérés de tous les camps contre les extrémismes une fois de plus coalisés.