Moscou: pas d’intervention US , Damas est libre de demander l’aide du Hezbollah.
novembre 10, 2013
La Russie a exclu l’éventualité d’une intervention américaine en Syrie. Il indique que l’option militaire en Syrie est inadmissible et que la poursuite de la guerre pourrait provoquer l’effondrement de ce pays, ce qui est extrêmement dangereux. Cette position russe intervient au moment où des fuites médiatiques occidentales et arabes propagent l’éventualité d’une intervention américano-« israélienne » en Syrie. Par ailleurs, le diplomate russe estime que le pouvoir en Syrie est libre de demander l’aide du Hezbollah. Interrogé par le journal libanais Al Akhbar, au lendemain d’une tournée historique de l’émissaire du président russe, Mikhaïl Bogdanov, il considère que le péché commis par les occidentaux est d’avoir tenté d’ôter toute légitimité au gouvernement syrien. Zaspekine reproche aussi aux Occidentaux de s’atteler à vouloir faire croire que le peuple syrien est incapable de régler seul ses problèmes, sans ingérence étrangère. Il les accuse d’entraver le dialogue entre le pouvoir et « l’opposition ». Selon lui « les terroristes viennent des quatre coins du monde pour combattre le pouvoir en Syrie, le fait de dire que le soutien à « l’opposition » n’est pas un soutien au terrorisme n’est que des paroles sans aucun sens, parce que les « opposants », tout en étant disparates sur les points de vue idéologiques, combattent ensemble et l’armement finit par se retrouver chez les terroristes ». S’expliquant sur les raisons réelles de la position de ralliement russe à Damas, Zaspekine rappelle des évènement syriens et arabes: «le président Bachar Al Assad était très proche de Paris. Il n’a visité Moscou qu’après avoir retiré ses forces du Liban. De plus, les régimes arabes qui ont été renversés n’étaient pas les alliés de la Russie mais de l’Occident. Lorsque nous avons accepté une zone d’exclusion aérienne en Lybie, le but était de protéger les civils. Mais l’Occident a déformé cette résolution. L’Otan a tué plus de Libyens que Mouammar Al Kadhafi ». Il en est de même pour la Syrie où , d’après lui, « Moscou ne pourra admettre aucune offensive étrangère ni aucune immixtion dans ses affaires internes ». De plus, précise-t-il, le parti-pris de Moscou en faveur de la Syrie n’a rien à avoir avec ses intérêts dans ce pays, dont entre autre la présence de la base maritime sur la Méditerranée à Tartous. Le diplomate russe explique que « les approvisionnements que nos navires effectuent dans la base de Tartous pourraient leur être procurés par d’ autres ports comme celui de Beyrouth, de Chypre ou de Grèce. De plus, notre position n’a rien à voir avec nos industries militaires parce que l’ampleur des transactions n’est pas de taille ». S’agissant du rôle de la Russie au Liban, Zaspekine récuse aussi qu’il puisse ressembler à celui des Américains qui ont un parti pris en faveur des forces du 14 mars. « Nous n’avons pas de problèmes, ni avec les 8 mars, ni avec les 14 mars, nous soutenons la déclaration de Baabda et la position d’écart sur la crise syrienne », enchaine-t-il. Et d’ajouter : « Les occidentaux essaient de dire que la Russie se trouve dans l’axe Chiite, nous ne sommes pas dans l’axe des Chiites contre les sunnites. Ni avec les sunnites contre les Chi’ites. Nous sommes un Etat laïc où vit une majorité de Chrétiens orthodoxes et des citoyens sunnites. Nous ne pouvons être en faveur d’une communauté contre une autre ». D’après lui, Moscou ne s’ingère pas dans les affaires internes du Liban. Interrogé sur le rôle du Hezbollah en Syrie, il répond : « Certains mettent l’accent sur un rôle du Hezbollah en Syrie, et qu’il combattrait aux côtés du pouvoir mais ils occultent le fait qu’ils envoient des miliciens et des armes pour ceux qui combattent le gouvernement légitime de ce pays ». Et de conclure : « Le pouvoir en Syrie estseul à mème de décider qui viole sa souveraineté ou pas. Il est libre de décider si le Hezbollah doit l’aider ou pas ». |