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Nasrallah : ‘Je me réjouis de la défaite de Trump, mais je n’ai aucune illusion sur Biden’


par lecridespeuples

Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 11 novembre 2020, à l’occasion de la « Journée du martyr » du Hezbollah, qui honore tous les martyrs de la Résistance.

Cette date a été choisie car le 11 novembre 1982, a eu lieu la plus grande action de résistance de toute l’histoire de la lutte israélo-arabe, lorsque l’opération martyre du combattant Ahmad Qassir, âgé de 19 ans, a tué plus de 100 officiers et soldats israéliens occupants en faisant exploser leur quartier général de la ville libanaise de Tyr. Nous retranscrivons ci-dessous deux sections du discours consacrées aux manœuvres militaires israéliennes et aux élections américaines.

Source : https://video.moqawama.org/details.php?cid=1&linkid=2183

Traduction : lecridespeuples.fr

Transcription :

Les manœuvres militaires israéliennes

[…] Le deuxième dossier (que je veux évoquer) est les manœuvres militaires israéliennes qui se sont déroulées il y a quelques jours, et ont duré de dimanche (1er) à jeudi (5 novembre). Je ne vais évidemment pas parler en détail de ces manœuvres, de ses étapes, de ses objectifs, etc. Ce serait trop long. Mais je vais me contenter d’énoncer les points suivants.

Bien sûr, il s’agissait de manœuvres considérables, comptant parmi les plus grandes et les plus importantes manœuvres israéliennes (de l’histoire). Elles ressemblent à celles qui se sont déroulées simultanément au nord de la Palestine occupée et dans le Golan, qu’ils considèrent comme un seul front, en 2017 : ces manœuvres étaient aussi grandes ou peut-être un peu plus grandes (que celles de novembre 2020). Il s’agissait à peu près de la même chose dans les deux manœuvres (à savoir faire face à une attaque du Hezbollah). Bien sûr, durant les manœuvres, il y avait des analyses, des menaces et des indices selon lesquels Israël pourrait profiter de cet état de préparation (maximale) et de cette énorme concentration de forces au Nord de la Palestine occupée et dans le Golan pour lancer une opération contre le Liban ou contre la Syrie, pour le moins [il était aussi question d’une éventuelle attaque contre l’Iran]. Il y avait des analyses, des suppositions de ce genre, et bien sûr, ces manœuvres ont été suivies avec la plus grande attention en Israël, même si les Libanais s’en sont peu souciés, à l’exception du Hezbollah qui suivait tout cela de près. Le Premier ministre ennemi est venu rendre visite (aux forces engagées dans ces manœuvres), de même que le Ministre de la Défense, et le chef d’état-major et d’autres responsables y étaient tout au long de leur déroulement, et ils ont fait des déclarations dans tous les sens.

En ce qui concerne ces manœuvres, je veux faire deux ou trois brefs commentaires.

Israël est passé d’une posture d’agression permanente à une attitude défensive

Premièrement, lorsqu’on considère ces manœuvres, quel était l’un de leurs objectifs principaux ? Ils les ont annoncés eux-mêmes, je ne parle pas d’informations secrètes. L’un des principaux objectifs est qu’ils simulaient une invasion par les forces de la Résistance Islamique au Liban (Hezbollah) des positions et colonies israéliennes de Galilée, et le but de ces manœuvres est que l’armée israélienne récupère ces positions et ces colonies, c’est-à-dire en expulse les forces de la Résistance, et mette en œuvre une autre riposte dans la région frontalière. Il ne s’agit pas d’envahir (le Liban) et de parvenir je ne sais où, mais simplement d’organiser une riposte sur la zone frontalière, moins loin que la zone de sécurité israélienne de jadis [de 1985 à 2000, Israël a occupé tout le Liban-Sud, dans une enclave continue large de 10 à 20 kilomètres]. Voilà en quoi consistaient ces manœuvres, qui impliquaient l’armée de l’air, l’infanterie, l’artillerie, etc.

Ce que je veux souligner à ce sujet, en revenant à ce qu’ont accompli les martyrs (du Hezbollah par leur lutte et leur sacrifice), l’un des grands accomplissements des martyrs est (le suivant) : en 2017, Israël a réalisé des manœuvres militaires dans lesquelles dès les premiers jours, il s’agissait de mesures défensives, de mettre en place un plan défensif pour protéger ses positions et ses colonies de Galilée, au Nord de la Palestine occupée, (face au Hezbollah). Et encore en 2020, Israël réalise des manœuvres similaires, malgré la situation économique, le coronavirus, les difficultés, etc. Qu’est-ce que tout cela prouve ? Cela prouve que la Résistance libanaise, pour la première fois (dans l’histoire de la lutte israélo-arabe), a fait passer l’armée israélienne d’une position offensive à une position défensive. Cela démontre la puissance de la Résistance. Jadis, si quelqu’un (parmi les dirigeants arabo-musulmans) prétendait envahir ou attaquer Israël, bouleverser les équations (en vigueur), pénétrer en Palestine occupée si Israël envahissait notre territoire, Israël se moquait et riait (de ces vaines prétentions). Vous vous souvenez que dans les guerres précédentes, Israël se comportait comme si le Liban était quantité négligeable, et (considérait) qu’un simple groupe musical suffisait à le vaincre. Cette Résistance au Liban, les martyrs de cette Résistance, les moudjahidines de cette Résistance dont « certains ont atteint leur fin [le martyre], et d’autres attendent encore [et ils n’ont varié aucunement (dans leur engagement) » (Coran, 33, 23)], ont fait parvenir le Liban a une étape où l’ennemi nous considère de manière très différente. L’ennemi est obsédé par l’idée d’une attaque depuis le Liban, et lorsqu’il pense à attaquer lui-même le Liban, il imagine tout de suite la destruction via les avions, l’artillerie, les missiles, et ne pense nullement à l’invasion et l’occupation de vastes territoires, car ses ambitions terrestres sont très limitées. Et plus encore, il est passé à un mode de pensée défensif. C’est pourquoi il a conçu des plans défensifs pour protéger ses positions, ses colonies, la région de Galilée, il ne cesse de les repenser, il fait des manœuvres en ce sens depuis 2017, et à leur lumière, procède à des amendements, et il insiste pour faire de nouvelles manœuvres en 2020. C’est un point très important pour connaître le poids du Liban, de la Résistance libanaise et notre force dans les calculs de l’ennemi. C’est une chose à laquelle il n’aurait jamais pensé par le passé. Et naturellement, cela doit nous conduire à faire des calculs exacts lorsqu’on réfléchit aux équations de force au Liban, qu’il s’agisse de négociations sur les frontières maritimes ou des points de discorde sur la frontière terrestre, de l’équation de dissuasion, de l’équation de protection, etc.

Un aveu d’échec et d’impréparation

Le deuxième point est l’insistance de l’ennemi pour mener ces manœuvres de 2020, et le fait que le chef de l’état-major de l’armée ennemie ait déclaré que même si 1 000 soldats doivent être contaminés par le Covid-19, il était résolu à les mener. Cela confirme une autre vérité qu’ont longtemps évoquée des généraux israéliens après la guerre de 2006 contre le Liban et après la guerre de Gaza en 2014 : ils disent eux-mêmes que l’armée israélienne, l’infanterie israélienne souffre d’une crise réelle et profonde. Il y a une crise de préparation, une crise des officiers, des soldats et des combattants au niveau personnel, psychologique, moral, une crise de l’âme (guerrière), une crise de confiance dans les officiers et les dirigeants, des problèmes de discipline, (un manque de disposition à) avancer (sur le terrain), à se sacrifier, à aller en première ligne, etc. C’est pourquoi dans toutes leurs manœuvres, les Israéliens apportent aux soldats et aux officiers toutes les garanties de sécurité, les assurant qu’il ne va rien leur arriver, et que leur avancée sera sécurisée. C’est la conséquence des failles et du vide énormes qu’il y a dans l’esprit et le moral des troupes des forces terrestres de l’armée israélienne. C’est pour cela qu’Israël a besoin de ces manœuvres pour y remédier, pour leur donner confiance en eux-mêmes, pour leur redonner le moral, pour leur donner une motivation, des garanties, les assurer qu’ils sont capables (de faire face au Hezbollah) avec leur plan et leurs manœuvres. C’est là une vraie crise qui frappe aujourd’hui l’infanterie israélienne.

Concernant la marine, nous savons que son champ d’action est (très) limité. En 2006, un seul missile a fait sortir toute la marine israélienne de l’équation de la guerre, lorsque nous avons frappé (la corvette) Sa’ar 5. Et en cas de guerre à l’avenir, la marine israélienne sera incapable de réaliser le moindre accomplissement véritable. Et quant à l’armée de l’air, nous ne la méprisons pas, et reconnaissons que c’est l’une des forces aériennes les plus puissantes de la région. Et les Etats-Unis leur donnent (tout) sans limite, si bien que tous les développements de la capacité aérienne sont ouverts pour Israël. Mais cela ne constitue pas une garantie, cela ne protège pas le projet sioniste dans la région, cela ne protège même pas (la survie de) l’entité usurpatrice. Toutes les guerres et batailles récentes ont confirmé que la force aérienne seule est incapable de façonner la victoire, de la guerre de 2006 aux guerres de Gaza, toutes les guerres qui ont eu lieu dans notre région, de même que la guerre qui entre dans sa 6e année au Yémen. Toutes ces guerres démontrent que la force aérienne seule est incapable de façonner la victoire ou de gagner une bataille. Ce sont les forces terrestres qui sont essentielles et décisives, que ce soit dans la défense, l’attaque ou la victoire. Aujourd’hui, l’armée israélienne traverse de véritables crises à cet égard, et nous devons bâtir (et consolider notre force) là-dessus.

Le Hezbollah était en état d’alerte maximale

Dernier point concernant ces manœuvres, et que je souhaite que les Libanais et les gens sachent clairement : du fait des suppositions, des analyses et des possibilités (d’attaque israélienne contre le Hezbollah), je tiens à dire, sans créer d’état de terreur au Liban, mais je me dois de révéler cela, que la Résistance islamique était, de samedi 31 octobre, soit avant le commencement des manœuvres, jusqu’aux jours des manœuvres, et jusqu’à après la fin des manœuvres, soit après jeudi (5 novembre), jusqu’à vendredi et samedi, nous étions en état d’alerte. Certaines unités de la Résistance au Liban étaient en état d’alerte totale, à 100%, et d’autres étaient prêtes à 75%. Et au niveau de l’organisation, de la direction et du contrôle, tous les commandants étaient à leurs postes. Bien sûr, Israël le savait, et nous tenions à ce qu’il le sache, car ce qui nous importait, c’est d’adresser clairement le message suivant : nous sommes attentifs, nous sommes prêts, nous sommes aux aguets, nous avons le doigt sur la gâchette, et si tu penses à te lancer dans n’importe quel acte stupide, n’importe quelle agression, notre réponse sera prête, rapide et immédiate. En Syrie également… Et au Liban, bien sûr, nous avons fait tout cela durant 7 à 8 jours sans que les Libanais et le peuple libanais, les villages et les villes ne ressentent la moindre chose qui puisse les déranger, les inquiéter ou susciter la peur. C’est l’un des points forts de la Résistance populaire, qui est précise, pondérée, mesurée, loin de tout excès et de toute esbroufe, sérieuse et véridique.

De même, en Syrie, d’après mes informations, les mesures de prudence des dirigeants syriens et des forces armées étaient maximales, de même que pour leurs alliés présents sur le terrain. Le message adressé à l’ennemi était clair : face à toi, il y a des gens prêts et disposés au combat, des gens nullement affaiblis ni prêts à se rendre, et nullement affectés par tous les événements qui se produisent dans notre région. Voilà pour ce point.

Les élections américaines

Mon troisième dossier est les élections américaines. Je m’exprime rapidement pour avoir le temps d’évoquer tous les dossiers. Le monde entier a suivi… Bien sûr, je ne vais pas faire d’analyse (exhaustive) sur les élections américaines, mais je vais parler de ce qui nous concerne et concerne nos peuples, notre région et notre Axe (de la Résistance). Le monde entier a suivi ce qui s’est passé et ce qui se passe actuellement dans les élections présidentielles américaines. Et c’est quelque chose de normal, car le résultat des élections aura une influence sur le monde entier. Je souhaite faire plusieurs commentaires à ce sujet.

Un Empire en papier et une démocratie de pacotille

Premièrement, le déroulement des élections américaines, les discours des candidats et les campagnes électorales contradictoires et pleines d’invectives, le tapage médiatique, etc., je considère que plus que jamais, tout cela a montré l’image (véritable et éloquente) d’un certain nombre de vérités et de réalités aux Etats-Unis, que ce soit au niveau du régime politique, des forces et partis et du peuple. Les peuples du monde, les peuples de notre région et nous devons tous nous arrêter (face à ces réalités et y réfléchir). Car en fin de compte, ces Etats-Unis sont une calamité mondiale. A nos yeux, c’est un problème pour tous les peuples du monde, tant pour ses amis et alliés que pour ses ennemis, les deux en même temps.

Mon premier point est un simple appel à réfléchir aux chiffres et aux données qui ont été fournis pendant la campagne électorale, pour s’y arrêter et en tirer les leçons, afin de savoir ce que sont (vraiment) ces Etats-Unis, car il y a des gens qui nous les présentent comme le plus grand exemple que nos pays arabes et musulmans et les pays du Tiers Monde (en général) devraient suivre. Voyons donc quelle est la vérité de ce (prétendu) modèle le plus éminent. (Cherchons) sa vérité dans ses valeurs, dans ses usages, dans ses habitudes, dans les résultats de son comportement et de ses pratiques, (cherchons) la vérité de sa démocratie, la vérité de son régime politique, la vérité du comportement de ses autorités avec son peuple, dans ses différentes composantes (ethnico-sociales). Tout cela nécessite réflexion de notre part, car des chiffres ont été donnés, des choses incroyables ont été vues, et des scènes (frappantes) sont visibles sur les chaînes de télévision et les réseaux sociaux, qu’il s’agisse de tout ce qui a trait à la situation économique et financière, de l’ampleur des dettes qui pèsent sur le trésor américain —on parle beaucoup des dettes du Liban, mais voyez donc celles des Etats-Unis—, de la situation sociale et du niveau de vie de dizaines de millions d’habitants des Etats-Unis… On voit des images à la télévision de villes très modernes, avec des rues très modernes, dans lesquelles on voit des gens vivre dans des camps de fortune, à gauche et à droite, se lavant dans les rues, et n’ayant pas de domicile, pas de sécurité sociale, etc. Quoi qu’il en soit, il s’agit de chiffres ahurissants, qu’on parle du nombre de personnes infectées par le coronavirus [plus de 11 millions], du nombre de personnes touchées par des maladies terminales —Biden a parlé de chiffres énormes il y a quelques jours—, des maladies psychiques et nerveuses, des drogués et toxicomanes, de l’ampleur des diverses formes de criminalité dans la société américaine —meurtres, blessures, incidents, fusillades, vols, viols, etc.—, le nombre de détenus dans les prisons, l’ampleur de la corruption au niveau de l’administration de l’Etat et des cadres politiques, etc. Telle est (la réalité des) Etats-Unis que certains nous présentent comme (un modèle de) liberté, de démocratie, de justice, de développement, de prospérité, etc., etc., etc. (Sans parler du) racisme foncier qui a été mis en lumière par les événements des derniers mois. Tout cela mérite —je n’ai pas le temps de donner les chiffres et d’en parler en détails, d’autres pourront le faire, et chacun peut se renseigner en consultant les chiffres, les archives, les images, les preuves, etc. ; ce ne sont pas de vaines prétentions de la part d’un ennemi des Etats-Unis qui viendrait lancer de fausses accusations, ce sont leurs propres déclarations, leurs propres chiffres et leurs propres statistiques quant à leur situation, leurs soucis, leurs maux et problèmes intérieurs et réels ; et telle est la priorité qui peut s’imposer à la nouvelle administration. Voilà une première chose qui est apparue durant ces élections.

Voir Les États-Unis sont sur le point de devenir une nation du Tiers-Monde

Le deuxième point est l’humiliation de la (prétendue) démocratie américaine que Washington appelle le monde entier à prendre pour exemple, affirmant la primauté de la décision du peuple, des élections, etc. Si l’administration américaine elle-même, qui est aujourd’hui celle du Président Trump et également toute son administration —car on ne peut pas dire qu’il a un état d’esprit (sans précédent), qu’il est fou, résolu à garder son trône, etc. : c’est tout le Parti Républicain (qui le soutient). Si deux Sénateurs (Républicains) ont félicité Biden, (soulignons bien que) c’est tout le Parti Républicain, de manière officielle, tous ses dirigeants et cadres, tous ses échelons qui soutiennent la bataille électorale que poursuit Trump, et qui ne reconnaissent pas les résultats. Quelle est cette (pseudo-) démocratie ? Je vous rappelle une chose : comme (l’ont déclaré) tous les gens qui suivaient (ces élections), les envoyés spéciaux des médias, même ceux des chaînes amies de Trump, durant ces élections, certains citoyens ont voté par correspondance, certains ont voté de manière anticipée —c’est le cas de Trump— et enfin certains ont voté (en personne) le jour des élections. Lorsque (les agents qui dépouillent les votes) commencent leur décompte, ils comptent d’abord les voix exprimées le jour des élections, puis les votes anticipés, et enfin les votes par correspondance. Il est de notoriété publique que la majorité des votes par correspondance sont en faveur des Démocrates. Pour les votes anticipés, c’est mitigé. Pour les votes directs le jour des élections, la majorité est en faveur des Républicains. Dès que le décompte des votes du jour de l’élection s’est terminé, Trump s’est élevé et exclamé « Arrêtez le décompte des voix ! Arrêtez le décompte des voix ! ». Pourquoi ? Parce qu’il se considérait vainqueur, haut la main, ce qui est naturel lorsqu’on ne compte que les voix exprimées le jour du vote. Mais lorsqu’on compte les 70 millions de votes —voire davantage— anticipés, et les votes par correspondance, il est certain que cela modifiera le résultat. Il veut donc jeter aux oubliettes les voix de dizaines de millions de citoyens pour pouvoir déclarer « Je suis le vainqueur, point final ». Et il s’est annoncé vainqueur, et ne reconnaît pas les résultats, considérant que tout ce qui se passe n’est qu’une (vaste) fraude. Et c’est le Parti Républicain qui se tient derrière tout ça. Il serait erroné de dire que ce n’est que l’action d’une seule personne, d’un imbécile, fébrile, nerveux, etc., non ! Et à présent, nous ne savons pas où l’administration Trump et le Parti Républicain veulent emmener tous les Etats-Unis s’ils maintiennent leur ligne. Donc que personne ne vienne (nous morigéner) avec (les prétendues vertus de) la démocratie occidentale ou de la démocratie américaine, ni se présenter comme un Maître en matière d’élections et de respect du vote des gens et de la volonté des peuples, ni à l’intérieur des Etats-Unis, ni à l’extérieur.

Israël sera toujours l’alpha et l’oméga de toute administration américaine

Troisièmement, ce qui nous importe aujourd’hui en ce qui concerne la nouvelle administration —quant à ce qui concerne les deux mois restants à la présente administration Trump, j’en parlerai de manière isolée, de même que (notre réaction) psychologique et émotionnelle (face à la défaite de Trump)—, (au sujet de) la question plus vaste de la nouvelle administration (qui prendra le pouvoir en janvier 2021), (il faut bien souligner que) dans notre région en particulier —car pour ce que peuvent envisager les autres peuples du monde, les autres Etats et gouvernements, c’est leur problème—, mais en ce qui nous concerne, notre plus grande calamité est que dans notre région, depuis bien longtemps, et durant des décennies, la politique américaine dans notre région est une politique israélienne. La base (de réflexion) est Israël, (et tout ce qui importe est la manière d’assurer) la force d’Israël, le maintien d’Israël, la sécurité d’Israël, la supériorité d’Israël. C’est l’une des constantes de la politique américaine, qu’il s’agisse des Démocrates ou des Républicains, de Bush, de Clinton, d’Obama, de Trump ou de Biden : quel que soit (le Président américain), ils s’empressent et rivalisent tous pour savoir qui soutient le plus Israël, qui couvre le plus Israël, qui défend le plus Israël, qui protège le plus Israël, qui renforce le plus Israël, qui assiste le plus Israël.

Par conséquent, en ce qui nous concerne, les choses ne vont pas changer. Peut-être que leur politique vis-à-vis de la Russie, de la Chine, de la Corée du Nord, de Cuba, du Venezuela ou que sais-je encore, peut-être que cette politique va changer. Mais ici, dans notre région, pour tout ce qui a trait à l’entité usurpatrice de la Palestine occupée, et pour toute la zone qui comprend l’Iran, l’Irak, la Syrie, le Golfe, le Yémen, l’Afrique du Nord, toute cette région arabo-islamique, en ce qui concerne les Etats-Unis, la seule constante fondamentale, ou du moins la principale si ce n’est pas la seule, est Israël et la domination d’Israël. Par conséquent, bâtir des espoirs prometteurs en des changements fondamentaux et stratégiques (des politiques d’une administration Biden est vain) : que personne ne se berce d’illusions ou ne se mente à lui-même, ni rien de tel.

Il est vrai que sur certains détails (on peut s’attendre à quelques changements mineurs)… Par exemple, je ne considère absolument pas comme vraisemblable l’hypothèse que l’administration Biden abroge la reconnaissance (de la totalité) d’Al-Quds (Jérusalem) comme partie intégrante de l’entité sioniste et capitale éternelle d’Israël, déplace l’ambassade américaine d’Al-Quds à Tel-Aviv, ne reconnaisse plus le Golan comme territoire israélien… Mais il est possible que concernant les colonies, la Cisjordanie, la question des deux Etats et de leurs frontières, ce sont des détails (sur lesquels une marge de manœuvre est possible). Mais même concernant ces détails, le principe fondamental et la priorité absolue resteront la manière de rendre Israël aussi fort que possible, aussi dominant que possible, supérieur à tous, etc. Par conséquent, ne perdons pas de temps à compter sur la nouvelle administration (Biden), à imaginer divers projets (de politique étrangère au Moyen-Orient), et à nous bercer de rêves et d’illusions.

L’Axe de la Résistance se réjouit de la défaite humiliante de Trump

Bien sûr, sur le plan émotionnel, il ne fait aucun doute —et je parle là de mes sentiments personnels— que lorsqu’on considère l’administration Trump, le gouvernement Trump, il s’avère que c’est le pire gouvernement (de l’histoire américaine), ou, que si ce n’est pas le pire, il fait partie des pires gouvernements américains de l’histoire. Ce gouvernement était le plus odieux, le plus vil, le plus despotique, le plus arrogant, le plus méprisant envers ses amis et alliés —par exemple, il y avait une différence entre sa manière de s’adresser à l’Arabie Saoudite [humiliations à répétition], et sa manière de s’adresser à l’Iran : quand il s’adressait à l’Iran, il était plus pondéré, plus mesuré, plus prudent ; et il va quitter le pouvoir avec l’amertume de ne pas avoir pu trouver un seul responsable iranien qui lui réponde au téléphone. C’était le gouvernement le plus tyrannique, le plus despotique, le plus arrogant, le plus criminel, le plus terroriste… Tel était le gouvernement de Trump. Rappelons donc ce qu’il a fait durant 4 ans. Durant 4 ans, il a mis le monde entier au bord de la guerre, qu’il ait (délibérément) joué sur le plan de la guerre psychologique, (sur la menace permanente) du bord du gouffre, ou qu’il ait été sérieux (et disposé à la guerre). Face à la Corée du Nord, il a mené les choses au bord de la guerre. De même avec la Chine, avec l’Iran, avec le Venezuela, avec Cuba, avec la Syrie, avec de nombreux endroits dans le monde. Il a mis le monde entier au bord de la guerre ! En ce qui concerne les Etats et les peuples, il a intensifié les blocus, les actes d’agression manifeste et d’ingérence la plus explicite dans les affaires intérieures… Certes, reconnaissons à Trump une qualité très importante, c’est qu’il a montré le vrai visage des Etats-Unis. Tel est leur vrai visage. L’arrogance, la tyrannie, l’agression (permanente), le despotisme, l’impérialisme, le terrorisme, la bestialité, les crimes (de masse), les meurtres, la corruption… Voilà ce qu’a montré Trump. Ses prédécesseurs mettaient du maquillage et mesuraient leurs paroles, mais son point positif est qu’il a montré les choses telles qu’elles étaient aux peuples du monde, (sans fard ni rhétorique).

Par conséquent, lorsqu’on voit la longue liste de ses crimes, comme, en Palestine, l’attribution d’Al-Quds (Jérusalem) à Israël comme capitale éternelle, le déménagement de l’ambassade (américaine de Tel-Aviv à Al-Quds), l’octroi du Golan (syrien occupé à Israël), de même que les fermes de Chebaa (territoire libanais occupé octroyé à Israël par Trump), l’étranglement qu’il a exercé contre les Palestiniens, qu’il s’agisse de l’Autorité Palestinienne, de l’OLP, du peuple palestinien… Mais malgré cela, il a été brisé, et j’y reviendrai. En Iran, il a imposé les sanctions les plus sévères contre un pays de 80 ou 85 millions d’habitants, l’année du coronavirus, sans parler des menaces (constantes) de guerre, et (d’un flirt permanent) avec le bord du gouffre ! De même en Syrie, des menaces constantes de guerre, et les sanctions César et davantage de blocus. Un soutien ouvert à la guerre saoudo-émiratie contre le Yémen et le peuple opprimé du Yémen. Il a ravivé la sédition en Irak, et tente de raviver la sédition au Liban. Il a tenté de renverser l’Etat du Venezuela, de Cuba, de Corée du Nord, etc. (Il a semé le sang et le chaos) partout, au point qu’il est (presque impossible) de dénombrer ses crimes !

Voir Trump veut affamer le Liban et la Syrie, Projet d’agression US au Venezuela : la lettre ouverte du Président Maduro au peuple américain

La politique extérieure de Trump est un échec monumental

Mais bien sûr, si nous devons donner un titre à l’ensemble de ces actions, c’est celui de l’échec. Il a échoué dans toutes ces tentatives ! Il a échoué à briser la volonté du peuple palestinien, et c’est pourquoi aujourd’hui, on ne parle plus de l’Accord du Siècle. Où est-il passé ? Par le passé, lorsque l’Accord du Siècle prenait forme, j’ai dit qu’il était basé sur 3 piliers : 1. Trump, 2. Netanyahou et 3. Ben Salmane (le prince héritier saoudien). Aujourd’hui, avec la grâce de Dieu, Trump va partir. Soit il va partir, soit il va emporter les Etats-Unis dans sa chute s’il ne reconnaît pas les résultats. Le 2e pilier, Netanyahou, est aujourd’hui dans une situation pire que jamais. Même avec la présence de Trump, il était au plus bas de toute son histoire politique, et dorénavant, il va plus mal encore. Et de même pour Ben Salmane, qui est peut-être, parmi les dirigeants de la région, le plus inquiet de tous. Qui sait si Biden va respecter ses promesses électorales de punir Ben Salmane et de l’inculper pour le meurtre de Khashoggi et son dépècement à la scie, de mettre fin au soutien américain pour la guerre saoudienne au Yémen et de cesser de lui vendre des armes… Si Biden respecte ses promesses électorales, Mohammed Ben Salmane a toutes les raisons d’être très inquiet. Il y a donc un pilier vaincu, qui va quitter la scène (Trump), et deux piliers ébranlés, prêts à s’effondrer (Netanyahou et Ben Salmane). La probabilité de chute est la plus grande pour Netanyahou, car le système politique de l’entité usurpatrice (démocratie racialiste) est différent de celui du royaume d’Arabie Saoudite (monarchie absolue). Et cet Accord du Siècle va disparaître avec ses piliers. La volonté du peuple palestinien n’a pas été brisée malgré toutes les difficultés, l’état de siège, les châtiments, les souffrances. La volonté de l’Iran n’a pas été brisée, malgré les sanctions sévères, les plus sévères (de l’histoire), et les conditions difficiles dues au coronavirus. La volonté de la Syrie n’a pas été brisée. Les Irakiens s’efforcent de vaincre la sédition quotidienne qui est façonnée chez eux [via les tentatives américaines de ranimer Daech, etc.]. Au Liban, nous avons vaincu la sédition. Je reparlerai (plus en détail) du Liban dans la dernière partie (de mon discours). Au Venezuela, (Trump) a échoué, il a échoué à Cuba, il a échoué en Corée du Nord, il a échoué à soumettre la Chine, et il a échoué, échoué et échoué (partout). Globalement, le grand titre (de sa politique extérieure) est l’échec (universel).

Au Moyen-Orient, personne ne regrettera l’assassin de Qassem Soleimani

C’est pourquoi je vais tirer deux conclusions de cet exposé (succinct). La première conclusion c’est que oui, sur le plan personnel, je suis heureux du départ, de la chute, de la chute humiliante de Trump. Peu nous importe la nouvelle administration, ils sont tous pareils, (la politique extérieure des Etats-Unis) ne changera pas (sinon dans des détails mineurs). Mais nous avons toutes les raisons de nous réjouir (du départ de Trump), surtout du fait du crime que j’ai laissé en dernier dans la (longue liste) de ses crimes, le (plus grand) crime de notre époque qu’a commis Trump en assassinant le grand chef Hajj Qassem Soleimani, et le grand chef Abu Mahdi al-Muhandis, ses agressions (multiples) contre l’Irak et l’Iran, et le fait qu’il se soit vanté publiquement de ce crime. Même durant sa campagne électorale, je suivais (ses discours), à plusieurs occasions, il a souligné (avec orgueil) ce crime odieux qu’il a commis. Par conséquent, au niveau émotionnel, nous avons toutes les raisons —personne ne peut empêcher quiconque (de se réjouir)— de nous réjouir de cette défaite humiliante de Trump, infligée par son propre peuple. Nous ne prétendons pas que c’est nous qui l’avons fait tomber. C’est son (propre) peuple qui l’a fait tomber. Ce peuple (américain) que Trump a également rabaissé et humilié, de même qu’il s’est efforcé d’humilier ses alliés et amis, et a perpétué son agression contre les peuples du monde entier. Voilà pour ce qui concerne le niveau émotionnel.

Trump a démontré la faiblesse des Etats-Unis

Mais au niveau pratique, nous devons savoir, via notre évaluation de ces quatre années (de règne de Trump), que sous un (tel) gouvernement (américain) d’agression, ayant un niveau si élevé de tyrannie et de disposition à entrer en guerre… Car il est évident que la possibilité de l’administration Trump d’entrer en guerre était plus haute et restera plus haute que celle de l’administration à venir. Cette administration avait une disposition très grande à entrer en guerre. Ils n’avaient aucune prudence, aucune limite. Malgré cela, nos peuples et l’Axe de la Résistance ont persisté dans leur détermination (à résister), et sont parvenus à faire échouer (les projets de Trump), et à empêcher ce projet de se réaliser et d’atteindre (ses objectifs). Cela signifie que notre volonté est plus forte que leur tyrannie, plus forte que leur blocus, plus forte que leur arrogance. Cela signifie que (malgré tout) ce que disent Trump ou son gouvernement, ou (même) le gouvernement à venir, les Etats-Unis ne sont pas une destinée manifeste, et que les peuples du monde, les gouvernements du monde et les opprimés du monde peuvent se dresser et dire « Non ! », et à Dieu vat, (nous pouvons et devons résister) quelles que soient les conséquences. Et en fin de compte, ce sont (les peuples du monde) qui sont victorieux. Et celui (Trump) qui les a combattus, les a agressés et s’en est pris à eux, c’est lui qui sera vaincu, humilié et brisé. Cela doit également constituer une des leçons de ces élections.

Tout peut se produire durant les deux derniers mois de l’administration Trump

La dernière chose que je veux dire au sujet des élections concerne ce qui reste, ces deux derniers mois (de l’administration Trump). Car il a été dit dans les médias que de grands responsables du Pentagone ont fait part de leurs craintes (d’une guerre avant la fin du mandat de Trump), de même que la présidente de la Chambre des représentants (Nancy Pelosi), et d’autres responsables américains dans la région. Beaucoup de personnes ont dit qu’en limogeant son Secrétaire d’Etat à la Défense (Mark Esper), le remplaçant par un autre (Christopher C. Miller), qui est devenu Secrétaire d’Etat à la Défense par intérim, il se préparait à faire quelque chose durant ces deux derniers mois. Mais quoi donc ? C’est une grande question qui taraude le monde entier. Je ne sais pas ce qu’il peut faire durant ces deux mois, mais tout est possible. Avec quelqu’un comme Trump, il faut s’attendre à tout. Il se peut que ce limogeage ne soit qu’un acte impulsif dû à son ego blessé, car il se dit que ce Secrétaire d’Etat Esper n’était pas toujours docile, qu’il s’opposait à certaines choses que voulait faire Trump et avait préparé sa lettre de démission, et que par conséquent, Trump se l’est fait au déjeuner avant qu’Esper se fasse Trump au dîner. C’est tout à fait possible, ce ne serait pas étonnant (de la part d’une baudruche boursouflée d’orgueil comme Trump). Mais il est également possible que ce soit lié à des décisions majeures et dangereuses que Trump s’apprêterait à prendre. Parmi ces décisions majeures et dangereuses, le monde entier a immédiatement pensé à la possibilité d’une action à l’extérieur des Etats-Unis. Car il y a deux hypothèses. Soit il a limogé Esper parce que la dernière fois, lorsqu’il y a eu des manifestations (massives aux Etats-Unis), et que Trump a voulu envoyer l’armée pour réprimer les manifestants, ce Secrétaire d’Etat a menacé de démissionner autant que je me souvienne, ou d’y moins s’est opposé à l’intervention de l’armée, je suis certain qu’il n’avait pas accepté. J’ai entendu qu’il avait menacé de démissionner. Et peut-être que Trump a considéré que l’une des raisons de sa défaite, c’est qu’il n’a pas pu en finir définitivement (avec ces manifestations) durant les derniers mois, du fait des répercussions internes (qu’aurait eu l’intervention de l’armée). Et il est bien connu que les principales raisons de la chute de Trump sont des raisons internes. Peut-être que Trump fait endosser à Esper la responsabilité de sa défaite, et se venge de lui en le châtiant ainsi. Mais d’un autre côté, le limogeage d’Esper est peut-être dû à la volonté de Trump de recourir aux forces armées américaines à l’intérieur des Etats-Unis (pour se maintenir au pouvoir), c’est une hypothèse possible. Et l’autre hypothèse est (que Trump va prendre une décision majeure et dangereuse) à l’extérieur des Etats-Unis : le Parti Républicain, l’extrême droite et leur allié Israël (se disent peut-être) qu’ils auraient dû faire quelque chose d’important au Moyen-Orient qu’ils ne sont pas parvenus à faire durant ces 4 années, et qu’ils veulent rattraper durant ces deux derniers mois. C’est également une possibilité. Je n’ai pas de préférence (pour favoriser l’une ou l’autre de ces hypothèses), cela demande une analyse et ce sont des choses nouvelles qui viennent tout juste de se produire, mais il se peut qu’il n’y ait rien (de sérieux derrière tout ça), il se peut que ce soit une question d’ordre intérieur et il se peut que quelque chose (de grand) se prépare à l’extérieur (et principalement une attaque contre l’Iran). Tout est possible.

L’Axe de la Résistance reste en état d’alerte, prêt à une guerre américano-israélienne

Au sein de l’Axe de la Résistance, les Etats, les gouvernements, les dirigeants, les Présidents, les factions de la Résistance, et les peuples de l’Axe de la Résistance, pour le moins, car nous en faisons partie, je les appelle tous à la vigilance, à l’éveil, à faire attention. Dans tout ce que nous disons, dans tout ce que nous faisons, dans tout ce que nous suivons (de près), nous devons être attentifs et vigilants, prendre nos précautions (et se préparer à tout), car c’est ce qu’exigent la sagesse et la raison. Nous devons imaginer le pire, même s’il ne doit rien se passer, et être prêts à y faire face. Nous devons être dans un état d’alerte durant ces deux mois, en espérant qu’avec la grâce de Dieu, ils se termineront bien. Nous devons également nous tenir à un haut niveau de préparation, prêts à faire face à tout danger, toute agression, toute atteinte, et rendre coup pour coup et davantage si l’imbécilité des Etats-Unis ou d’Israël va jusqu’à une chose de ce genre. […]

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