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Nouri-al Maliki menace le Kurdistan irakien d’une nouvelle guerre


Publié par Gilles Munier sur 8 Juin 2017,


Revue de presse : Bas News, Rudaw, Sky Press (*)

En campagne pour se faire élire Premier ministre, le vice-président irakien Nouri al-Maliki propose de recourir à la force pour faire avorter le référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien prévu en septembre prochain.

Selon Umed Sabah, porte-parole de la présidence de la Région du Kurdistan, Massoud Barzani – président de région – considère les menaces lancées par Maliki contre sa personne et le Kurdistan comme étant « inadéquates », et sans aucune valeur.

Stopper le projet de référendum

sur l’indépendance

Dans un entretien avec le journal Al-Akhbar de Beyrouth, Maliki évoque l’idée de « recourir » à la force, si besoin est, pour stopper le projet de référendum sur l’Etat du Grand Kurdistan (c’est-à-dire incluant les régions kurdes de Syrie, Turquie, d’Iran ainsi que la région de Kirkouk en raison de ses champs pétrolifères… alors que Maliki sait fort bien que la consultation initiée par Barzani ne s’adresse qu’aux Kurdes irakiens).

Umed Sabah ajoute : « Maliki s’est permis de parler d’événements et des droits du peuple du Kurdistan selon sa fantaisie », il « a fréquemment montré son hostilité au peuple du Kurdistan et l’a exploitée à des fins électorales ». « Mais ni lui, ni ceux qui le suivent ne nous sont d’aucune utilité et leurs vues n’ont aucune valeur ».

Un Kurdistan dans les limites

tracées par le régime de Saddam Hussein

Dans son communiqué, le porte-parole du G.R.K (Gouvernement régional kurde), s’est également interrogé sur le sérieux de l’ancien Premier ministre Maliki, exprimant sa surprise de ce « qu’un individu, devenu le fléau de l’Irak, la source de ses défaites et de la catastrophe qu’il connaît, de la montée du terrorisme , n’ait aucune honte à prendre la parole » « Une personne comme lui qui a ruiné l’Irak devrait mieux terminer sa vie » continue ce texte qui accuse Maliki d’avoir, au cours de ses deux mandats, d’être à l’origine de l’expansion du confessionnalisme, de la corruption et du blanchissement d’argent dans le pays. Umed Sabah a invité Maliki à mettre à exécution ses menaces : «allez-y » dit-il.

« Nos ennemis précédents, plus forts et supérieurs (à Maliki) ont essayé et ont dû s’agenouiller devant la détermination du peuple kurde et ont connu un destin abominable »

Dans son entretien avec le journal beyrouthin, Maliki a reconnu que Barzani était parfaitement au courant de son opposition à l’indépendance du Kurdistan, mais il a précisé que « si Maliki revient au pouvoir, je la déclarerai ». Maliki a ajouté que si la région du Kurdistan voulait faire sécession, elle ne pourrait le faire que dans les limites géographiques tracées par l’ancien régime de Saddam Hussein. Son opposition à cette indépendance vient de que « dans la Constitution, l’Irak est une république fédérale et les Kurdes font partie de cette République » et donc Barzani n’a pas le droit de prévoir un référendum sur la sécession ou de l’autodétermination de cette région car, selon Maliki, « il n’y a aucune référence à l’autodétermination dans la Constitution. La pratique de l’autodétermination des Kurdes passe par la Constitution pour laquelle ils ont voté».

Le Kurdistan et les agences

de renseignements israéliennes

Pour contrecarrer ces remarques, le porte-parole écrit que le préambule à la constitution irakienne se réfère clairement à l’engagement pris devant la constitution d’être la garantie et la condition de l’unité territoriale du pays.

« C’est Maliki qui a violé la constitution et l’a rendue sans objet… Aussi quelqu’un qui transgresse la constitution ne devrait pas la mentionner et l’exploiter (pour ses propres intérêts), ajoute le porte-parole soulignant que la Région du Kurdistan poursuivra son appel pour l’indépendance.

Maliki explique cette position par le fait que le « Kurdistan est devenu un aimant pour les compagnies israéliennes et les agences de renseignements particulièrement pour l’agence israélienne » et qu’il « existe un complot par les puissances étrangères reliées par le pouvoir irakien pour repousser les élections générales qui doivent se tenir l’an prochain afin de mettre en place un gouvernement intérimaire qui ne serait pas « islamiste ».

Traduction et Synthèse : Xavière Jardez

*Sources: Bas News, Rudaw, Sky Press

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