L’opposition syrienne n’a pas signalé de combat depuis l’heure fixée pour l’entrée en vigueur du cessez-le-feu négocié par l’émissaire international Kofi Annan, mais n’a pas constaté de retrait des troupes des centres urbains, en dépit des engagements de Damas.
Depuis 06h00 (03h00 GMT), la situation est calme à Homs, à Idlib et à Hama, trois des principaux foyers de contestation, rapportent des opposants locaux.
« La nuit a été sanglante, il y a eu d’importants bombardements à Homs, mais maintenant, c’est calme et il n’y a pas de tirs », a dit un activiste se faisant appeler Abou Rami, qui se trouve à Homs.
Mais il a précisé n’avoir constaté aucun retrait des forces gouvernementales déployées dans les villes.
« Il n’y a aucun signe de retrait, les chars, les tireurs embusqués et les forces armées sont toujours visibles dans la ville », a-t-il poursuivi.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a fait état d’explosions à Zabadani, près de la frontière libanaise, peu après l’échéance, mais dit en ignorer la cause. Selon une habitante, la ville a été bombardée dans la nuit, mais aucun tir n’a retenti depuis 06h00.
A Damas, la capitale, aucun trouble n’a été constaté jusqu’à présent, rapporte un activiste.
Le gouvernement syrien a assuré à Kofi Annan qu’il respecterait le cessez-le-feu tout en se réservant un droit de riposte, a annoncé mercredi à Genève Ahmad Fawzi, porte-parole de l’émissaire spécial des Nations unies et de la Ligue arabe.
Kofi Annan doit s’exprimer devant le Conseil de sécurité de l’Onu sur le cessez-le-feu en Syrie à 14h00 GMT.
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L’opposition appelle à manifester après le cessez-le-feu
Le chef du Conseil national syrien (CNS), principale composante de l’opposition, a appelé jeudi les Syriens à manifester après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le plan Annan « garantissant le droit à manifester pacifiquement ». « Nous appelons le peuple à manifester et à s’exprimer, car c’est un droit absolu, les manifestations étant un point essentiel du plan » de l’émissaire international Kofi Annan, a affirmé Burhan Ghalioun. Ces manifestations avaient été à chaque fois réprimées par les troupes syriennes. « Le cessez-le-feu n’a aucune valeur s’il ne permet pas au peuple de manifester et le plan Annan n’a aucune valeur s’il ne permet pas la transition du pays vers un gouvernement démocratique pluraliste », a-t-il indiqué. « Et le début de ce processus de transition, c’est le droit du peuple à manifester et la liberté de la presse », a poursuivi Burhan Ghalioun.
Interrogé sur les intentions du régime de Bachar el-Assad concernant le respect du cessez-le-feu entré en vigueur à 6 heures locales ce jeudi, le chef du CNS a exprimé son scepticisme. « Nous attendons pour voir, la journée n’est pas terminée, nous ne faisons aucune confiance au régime d’autant plus que les forces armées ne se sont pas retirées encore », a-t-il dit.
Les autorités syriennes ont annoncé qu’elles mettraient fin aux opérations militaires jeudi matin, tout en prévenant que l’armée répondrait à toute attaque « terroriste », en référence aux rebelles qui se sont engagés à respecter l’ultimatum. « Il y a cessez-le-feu mais ils disent qu’ils sont prêts à tirer à tout moment… Que signifie cela ? », s’est insurgé Burhan Ghalioun. Plus de cinq heures après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à 6 heures (5 heures à Paris), aucune violation n’a été constatée mais l’armée n’a toujours pas retiré ses troupes des villes comme le stipule le plan Annan, selon une ONG syrienne et des militants.
(12 avril 2012 – Avec les agences de presse)
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Il faut juste espérer que les renégats tiendront leur parole et respecteront le cessez le feu
Ginette