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Pour garder leur terre, des Palestiniens redécouvrent les vertus du « bocage »


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« Résister à l’occupation, c’est vivre libre »

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dimanche 22 juillet 2012, par La Rédaction

Voilà déjà quatre ans qu’Amer Dahabreh a commencé à dresser un enclos traditionnel de pierres autour de sa terre, la « solution idéale » selon lui pour préserver les propriétés palestiniennes des colons et de l’armée israélienne.

A l’abri de cette clôture de pierres agglomérées, ramassées sur les collines avoisinantes, il fait pousser abricots, vignes, pêches et courgettes, dans son village d’Aïn Yabroud, surplombé par la colonie d’Ofra, près de Ramallah, en zone C, c’est-à-dire sous contrôle total israélien, soit 60% de la Cisjordanie.

« Ces enclos nous ont été légués par nos ancêtres, ils étaient dressés pour protéger la terre », explique Amer Dahabreh, 60 ans, qui possède un lopin de 8 dounams (0,8 hectare) « je pense que le moment est venu pour tous les Palestiniens de s’y intéresser parce que c’est la solution idéale ».

« Si tous les Palestiniens clôturaient leur terre ainsi, nous pourrions peut-être la protéger de la colonisation », insiste l’agriculteur, qui a vécu dix ans aux Etats-Unis.

« Israël nous interdit même d’utiliser du ciment c’est pourquoi nous employons de vieilles pierres », ajoute-t-il.

Selon Abdallah Abdallah, fonctionnaire de l’administration palestinienne des Affaires du Mur et de la colonisation « l’administration civile (dépendant de l’armée, NDLR) israélienne a récemment édicté des réglementations pour limiter la mise en valeur » des terres palestiniennes en zone C.

« A la suite de la récente prise de position européenne pour le développement palestinien en zone C, Israël a décrété des restrictions, comme l’interdiction d’utiliser le ciment, sauf autorisation expresse, et l’imposition de nouvelles taxes », indique-t-il.

En mai, le Conseil des Affaires étrangères de l’Union européenne a déclaré « continuer à apporter une assistance financière au développement palestinien en zone C et s’attendre à ce que de tels investissements soient protégés », une allusion aux démolitions israéliennes de constructions palestiniennes sans permis.

Interrogée par l’AFP, l’administration militaire israélienne n’a pas commenté ces affirmations.

De l’autre côté de la terre d’Amer Dahabreh, Nader al-Taher a lui aussi entouré d’un enclos traditionnel 9 dounams (0,9 hectare) de terre appartenant à un Palestinien émigré aux Etats-Unis, dont il vient chaque jour irriguer les cultures à partir d’un puits qu’il y a creusé.

« Le propriétaire ne veut pas s’embringuer dans des problèmes juridiques, il a dépensé beaucoup pour préserver cette terre », dit-il, pour expliquer la construction de l’enclos, qui a demandé aux ouvriers 70 jours de dur labeur, au moyen d’un bulldozer, pour agglomérer les rochers.

D’après les statistiques publiées en 2011 par le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), la construction palestinienne est interdite dans 70 % de la zone C, très limitée dans 29 %, ne laissant qu’1% attribué au développement palestinien.

Environ 150.000 Palestiniens vivent en zone C, où se concentrent plus de 300.000 des quelque 340.000 colons de Cisjordanie, selon la même source.

Amer Dahabreh raconte que les colons d’Ofra ne l’entendaient pas de cette oreille et ont cherché à le dissuader de son entreprise en tirant en l’air près de lui pendant qu’il bâtissait son enclos.

« Je n’ai pas tremblé, ni eu peur », assure-t-il, « au contraire, j’ai continué à travailler sur ma terre, car je sens que c’est le seul moyen de la protéger ».

(22 juillet 2012 – Avec les agences de presse)

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