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Pourquoi l’Iran vient-il de claquer la porte au nez des USA?


vendredi, 08 février 2013

 par Pierre Coville

Pourquoi l'Iran vient-il de claquer la porte au nez des USA?, par Pierre Coville
Atlantico : L’Ayatollah Khamenei vient de décliner, de manière radicale, l’offre faite par le vice-Président américain, Joe Biden,

ce dernier ayant proposé de renouer le dialogue entre Téhéran et Washington. Comment s’explique ce refus ? Peut-on parler d’un mutisme iranien, sur le plan diplomatique ?

Thierry Coville : Ce refus traduit la méfiance traditionnelle de l’Iran qui est d’avis que l’administration américaine cherche à lui tendre un piège avec cette proposition. ….. Il fallait par ailleurs être assez naïf pour croire que l’Iran allait donner suite à cette offre dans le contexte actuel : les sanctions économiques de la communauté internationale ne sont ainsi qu’un point parmi d’autres justifiant cette réaction. Les Américains ont tendance à croire qu’en étant spontanément conciliants envers les Iraniens, ces derniers se jetteront sur l’occasion en oubliant le passé, et cet épisode vient rappeler qu’il n’en est rien en vérité.

Alors que ses alliés syriens et libanais sont dans une passe difficile, l’Iran n’aurait-il, pourtant, pas intérêt à développer une nouvelle stratégie diplomatique ?

Le régime de Bachar el-Assad et par extension le Hezbollah libanais sont effectivement des alliés de longue date, mais il ne faudrait pas oublier que l’Iran est loin d’être si isolé que cela sur la scène régionale. Les relations avec l’Égypte de Morsi viennent ainsi de reprendre (Ahmadinejad, ndlr) tandis que l’Irak représente leur premier partenaire commercial (hors pétrole). Bien que le sort du soutien syrien reste effectivement incertain, on ne peut pas donc dire que le pays soit dans une phase de retrait diplomatique.

Peut-on dire que cette main tendue soit révélatrice d’une refonte de la politique américaine, au Moyen-Orient ?

En quelque sorte, puisque les mesures sévères adoptées par les États-Unis à l’égard de l’Iran découlent directement des relations inhérentes au triangle Israël-USA-Iran. Obama, au lendemain de sa réélection semble penser que l’opinion publique américaine est désormais prête à voir la politique étrangère évoluer dans la région, l’offre formulée par Joe Biden s’inscrivant clairement dans cette logique. Netanyahou sort de son côté relativement affaibli des dernières élections ce qui incite encore plus Washington à rééquilibrer sa relation en faveur des pays arabes.

Cette déclaration américaine n’est-elle pas justement une pierre, dans le jardin d’Israël, dont l’administration Obama se désolidarise de plus en plus ?

 Oui. Le fait que les relations avec l’État hébreu soient moins inconditionnelles qu’auparavant permet à Obama de dégager de nouveaux champs diplomatiques, bien que cela ne se fera pas d’un claquement de doigts aisée, au vu des dégâts provoqués par les interventions américaines, en Irak et en Afghanistan. La Maison Blanche, si elle souhaite persister, dans la reprise d’un dialogue, devra trouver un autre moyen d’approche et faire en sorte que les Iraniens y trouvent un minimum d’intérêt pour eux. Pour l’instant, ce type d’offres est resté ponctuel, on a, par exemple, à l’esprit la main tendue, par Obama, en 2009, et il faut espérer qu’à l’avenir les tentatives de normalisation entreront dans un réel processus, plutôt que de se limiter à des offres, sans lendemain. Comme, dans le cas chinois, les États-Unis ont un gros travail diplomatique à effectuer, pour créer un climat de confiance, qui soit, au moins, relatif, tout en évitant de froisser l’opinion publique, en interne.

En savoir plus sur http://www.atlantico.fr/

vendredi, 08 février 2013 12:03

Les USA fixent le lieu du dialogue direct avec l’Iran!!

Les USA fixent le lieu du dialogue direct avec l'Iran!!
IRIB– En dépit du discours tenu par le Guide suprême de la Révolution islamique et son refus d’un « faux dialogue »

avec les Américains, Washington persiste et signe : il veut entamer des pourparlers directs avec l’Iran, selon le site Tabnak, la Porte-parole du Département d’État, Victoria Nuland, a, une nouvelle fois, réitéré, jeudi, la disposition de son pays à dialoguer avec l’Iran autour du programme nucléaire iranien. « Le vice-Président Joe Biden l’a dit, les États Unis sont prêts à dialoguer avec l’Iran, de façon bilatérale, et le lieu de ce dialogue pourrait être Almaty, là où se tiendront les pourparlers iran/5+1 », a-t-elle affirmé. « Les Iraniens devront, eux mêmes, décider comment ils veulent faire avancer les choses, dans le cadre des pourparlers avec les 5+1 ». « Les États Unis espèrent que les Iraniens seront prêts, dans les semaines à venir, à dialoguer des questions fondamentales qui préoccupent les deux parties ». « Qu’ils veuillent un dialogue direct avec nous ou en présence de nos autres partenaires, nous sommes prêts, et nous avons toujours dit que le moindre pas franchi, de leur part, sera suivi par une démarche de notre part ». Nuland n’a, toutefois, pas oublié d’user, comme toujours, de son langage de menace : « En cas de piétinement, dans le processus du dialogue, les pressions contre l’Iran s’accroîtront. L’offre du dialogue américain s’est renouvelé, quelques heures après le discours de l’Ayatollah Khamenei, qui a rejeté, d’emblée, « un faux dialogue, qui se combine aux pressions et aux menaces »

 

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