Quand la Turquie change de cap…envers la Syrie.
mai 21, 2013
Il semble que la Turquie remette en question sa politique envers la Syrie à en juger la presse turque, a rapporté le quotidien libanais asSafir. Les commentaires turques sur la visite du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan à Washington portent essentiellement sur la sur la situation syrienne et ses impacts . La presse est unanime : la position turque a changé dans le sens de la recherche d’une solution pacifique d’une part, et l’abandon du soutien aux groupes fondamentalistes comme le Front Al Nosra qui utilise la Turquie comme passage d’acheminement d’armes vers la Syrie. Sur le premier point, Erdogan a déclaré à Washington que la position turque a changé et évolué sur la question syrienne. Il s’est justifié en invoquant devoir céder aux pressions du président américain Barack Obama qui lui aurait demandé de soutenir les groupes modérés de « l’opposition » syrienne. Le journaliste Kadri Gursel, duquotidien turc Melliat, estime que « la solution à la crise syrienne sera apportée par la conférence internationale Genève 2 par les moyens diplomatiques ». Selon Gursel, « la tenue d’une telle conférence traduit la conviction de toutes les parties qu’il n’y a pas de solution militaire à la crise syrienne, ce qui signifie qu’il y aura ensuite un Genève 3 ». La Turquie sera partie intégrante à Genève 2 après s’y ètre fermement opposée. Toujours selon le journaliste, «l’option militaire ne sera jamais posée sur la table compte tenu des efforts continus pour parvenir à un règlement pacifique mais aussi parce que la communauté internationale ne veut pas que la Syrie devienne un pays dominé par les djihadistes et Al-Qaïda. La Turquie n’a donc aucune justification à maintenir chez elle une base arrière pour les djihadistes. Il lui sera demandé de contrôler ses frontières et de se comporter en Etat de droit ». «Erdogan n’est pas clair en parlant des organisations terroristes. Car si ce n’est pas du Front Al Nosra dont il s’agit, mais du PKK et du Parti de l’union démocratique en Syrie, alors on ne peut pas dire qu’il y a un changement dans la politique turque. Par contre, quand il s’agit du rôle du président syrien Bachar Al Assad dans le processus de règlement, là il y a un changement dans la position turque : car désormais on parle d’une participation du gouvernement syrien dans le processus de règlement », souligne le journaliste. Et de poursuivre : « La Turquie a décidé d’abandonner son opposition au profit d’une participation active à la Conférence de Genève -2. Son rôle sera de convaincre « l’opposition » sunnite syrienne de participer à la conférence ». Un autre journaliste du quotidien Milliet, Fouad Keyman, a estimé que «les efforts actuels se concentreront sur le processus d’une solution pacifique à la crise syrienne où le rôle de la Turquie sera de persuader la Russie, la Chine et l’Iran de parvenir à une telle solution ». Il a indiqué que «l’objectif des Etats-Unis est de réussir la phase de transition, ce qui nécessite l’arrêt de la guerre et la participation de tous, y compris des personnalités du gouvernement syrien actuel . Or, la Turquie veut un règlement rapide pour mettre fin au risque d’attentats comme celui de Rihaniyya et aussi faire cesser le flux des réfugiés syriens . Pour jouer ce rôle, la Turquie doit se concentrer à régler le problème kurde . Ainsi, le processus de résolution du problème kurde offre des possibilités à la Turquie de jouer un rôle plus important dans la région ». Pour le journaliste Ozil du quotidien Khabar Turk , «le réalisme et le pragmatisme ont prévalu lors des réunions d’ Erdogan à Washington : la Turquie sait maintenant ce que veulent les États-Unis dans la crise syrienne. Il est clair que la Turquie agira dans la en conformité avec les normes établies par l’administration d’ Obama ». « La politique étrangère d’Ankara a perdu de sa valeur, la Turquie a dû affronter les limites de ses moyens. Désormais, l’influence turque dans les développements régionaux est limitée par les approbations de l’administration d’Obama. La Turquie devra faire preuve de plus de sérieux dans le contrôle des frontières et envers les groupes djihadistes. Par conséquent, on peut s’attendre à des résultats sérieux à Genève-2″ souligne Ozil. Enfin, selon le quotidien turc Star, il faut garder en mémoire que finalement « ce qui importe dans la question syrienne pour les Etats-Unis, c’est uniquement la sécurité « d’israël ». Tout développement en Syrie qui ne menace pas la sécurité « d’israël » n’a pas d’importance pour les États-Unis. Et si une guerre en Syrie ne constitue pas une menace pour « l’israël », qu’elle se prolonge. ». |