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Quand MM. Obama et Hollande donnent leur feu vert aux djihadistes…


Quand MM. Obama et Hollande donnent leur feu vert aux djihadistes…

Le 22 septembre 2014

Les dirigeants occidentaux s’obstinent à refuser l’aide que le gouvernement syrien et l’État iranien leur offrent en vain.

Ne jamais sous-estimer l’adversaire. Ne jamais aider l’adversaire. Ne jamais se tromper d’adversaire. Trois règles que nos dirigeants seraient bien inspirés d’avoir présentes à l’esprit et d’observer dans le contexte actuel.

Le groupe qui se pare du nom d’État islamique a pour principe la terreur, pour levier le fanatisme, pour idéologie l’obscurantisme. Il ne s’ensuit pas que ses chefs soient inintelligents, qu’ils ne recourent pas aux techniques les plus modernes et qu’ils ne savent pas recueillir et mettre à profit les informations que nous avons la faiblesse ou la sottise de leur fournir.

Le territoire tenu et contrôlé par Daech, aussi étendu que la moitié de la Grande-Bretagne, est à cheval sur l’Irak et la Syrie. Or, si les États-Unis et la France, mollement soutenus par quelques autres pays, se sont décidés à intervenir militairement en Irak, à la demande des autorités plus ou moins légitimes de cet État, la stratégie occidentale vis-à-vis de la Syrie n’est toujours pas fixée. En réaffirmant leur refus de coopérer avec le régime et l’armée de Bachar el-Assad, en prétendant réserver leur aide aux seuls démocrates syriens, MM. Obama et Hollande ont donné, sans le vouloir, le feu vert aux djihadistes. Ceux-ci ont immédiatement interprété ce signal comme il convenait et ont lancé une puissante offensive contre une région syrienne, frontalière de la Turquie et peuplée de Kurdes, forts de l’impunité que leur garantissait la position franco-américaine.

Plus de cent mille malheureux, terrorisés à juste titre, ont pris la fuite pour chercher refuge en territoire turc. De fait, la Turquie, supposée alliée de l’Occident, les a accueillis, ce qui ne l’empêche toujours pas de fermer les yeux sur le trafic d’armes et le passage de combattants qui viennent renforcer les moyens et grossir les troupes de l’État islamique. La Turquie réislamisée et conquérante de Recep Tayyip Erdo?an joue un drôle de jeu, pour ne pas dire un double jeu dans le drame du Moyen-Orient. Elle semble moins soucieuse de contrecarrer l’entreprise islamiste de Daech que de s’opposer à l’émergence d’un État kurde. Oublieuse de son alliance avec l’Occident, elle penche pour le camp sunnite dans la guerre de religion qui l’oppose au camp chiite.

Cependant, avec une stupidité rare, les dirigeants occidentaux s’obstinent à refuser l’aide que le gouvernement syrien et l’État iranien, quelles que soient leurs motivations et leurs arrière-pensées, leur offrent en vain et à faire confiance à leurs faux amis que sont la Turquie et les monarchies du Golfe.

La barbarie a déclaré la guerre à la civilisation. Les États-Unis et la France, en pointe, ont ouvert les hostilités contre le prétendu califat. Cette décision, louable dans son principe, même si les modalités en sont contestables, est à notre honneur. Elle nous met aussi en danger. Ce n’est pas un hasard si la secte des assassins, ménageant pour l’instant ceux qui se réfugient dans une peureuse et honteuse neutralité, appelle ses fidèles à tuer en priorité les ressortissants nord-américains et français. La guerre sans logique et sans péril que nous menons au Moyen-Orient peut, à tout moment, débarquer sur notre sol et y faire des victimes.

53 % seulement des Français approuvent notre intervention armée. Mais est-ce à dire que les 47 % qui la désapprouvent soutiennent la cause des barbares ? On ne peut le croire. Ou qu’ils estiment, compte tenu de nos moyens humains, financiers et militaires, que nous n’avons pas la capacité de notre politique ? Ou qu’ils ont renoncé à ce qui fit notre grandeur et qu’ils souhaitent que nous nous désintéressions du reste du monde ? Ou qu’ils se moquent éperdument de la tragédie que vivent les populations concernées ? Ou tout simplement qu’ils ont peur des représailles de l’ennemi ? L’avenir ne tardera pas à nous dire ce qu’il en est.

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