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Rapport annuel de l’Institution Internationale al-Qods : « La mosquée al-Aqsa en danger »


 

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« Résister à l’occupation, c’est vivre libre »

 

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dimanche 7 octobre 2012, par La Rédaction

(Résumé du rapport annuel de l’Institution Internationale al-Qods (QII) Septembre 2012 – « Baladi »)

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1 – Développement de l’idée de la présence juive dans la mosquée al-Aqsa (sur les plans politique, religieux et juridique)
Le développement le plus notoire et le plus grave réalisé au cours de la période couverte par ce rapport (septembre 2011 – septembre 2012) s’est manifesté par la demande de partager la mosquée al-Aqsa entre les musulmans et les juifs, exprimée par un membre du parlement sioniste, Arieh Eldad, qui a proposé un partage chronologique de la mosquée. Ceci rappelle le scénario du partage déjà réalisé de la mosquée al-Ibrahimie dans la ville d’al-Khalil, où la fréquentation des musulmans de leur mosquée est entièrement soumise au contrôle des autorités de l’occupation.

Le partage de la mosquée al-Aqsa a également été proposée par un autre membre du parlement sioniste, Zeev Ilkin, qui a promis de faire entrer les juifs dans la mosquée, vidée de ses fidèles, en certains jours de l’année. Les paroles de Ilkin prennent de l’importance, au vu qu’il réclame que la police sioniste cesse d’interdire aux juifs l’entrée de la mosquée et qu’elle se conforme aux décisions du gouvernement de l’occupation. Ilkin, membre du Likoud, s’appuie également sur les déclarations de Netanyahou, disant qu’il ne faut pas abandonner la mosquée al-Aqsa aux musulmans, et qu’un tel abandon, ainsi que l’abandon de la partie Est d’al-Qods, ne mènent pas à la « paix ». Les paroles de Netanyahou, chef du gouvernement sioniste, signifient la poursuite de la judaïsation d’al-Qods et de la mosquée al-Aqsa.
Sur le plan religieux, bien que certains rabbins aient pris la décision d’encourager les juifs à entrer dans la mosquée al-Aqsa, l’institution religieuse continue à adopter une attitude de réserve. Au mois de mars 2012, le grand rabbin de l’Etat de l’occupation a appelé, avec quelques-uns de ses confrères, à éviter la visite du « mont du temple », considérée comme étant contraire à la loi juive. Cette attitude de réserve, qui a suscité des remous au sein de l’establishment sioniste, ne signifie pas un abandon des visées sionistes sur la mosquée al-Aqsa, mais est une plutôt une attitude « attentiste » jusqu’à la concrétisation de la domination totale sur la mosquée, avec la venue « du sauveur ».

D’autre part, l’institution rabbinique de l’armée avait diffusé auprès des officiers en décembre 2011 des photos indicatives à l’occasion des fêtes religieuses, où la mosquée al-Aqsa apparaît sans le Dôme du Rocher. La diffusion par l’armée d’occupation d’une telle photo a été considérée comme provocatrice par un officier de réserve, qui a réclamé au rabbinat militaire plus de réserve à propos du « mont du temple », ceci pouvant faire exploser la région.
Il est possible de résumer que l’attitude religieuse envers l’entrée des juifs dans la mosquée al-Aqsa pour accomplir leurs rites religieux continue à susciter les discussions au sein de l’establishment religieux juif. Malgré l’augmentation des voix religieuses réclamant l’autorisation d’y prier, des lignes à ne pas franchir sont encore posées d’une part, par ceux qui, parmi les rabbins, tiennent à une lecture stricte des textes bibliques et d’autre part, par la crainte d’une réaction du monde islamique.

Sur le plan juridique, le conseiller juridique du gouvernement de l’occupation, a récemment considéré que la mosquée al-Aqsa fait partie intégrante de l’Etat de l’occupation, et de ce fait, les lois israéliennes, celles relatives aux fouilles archéologiques ou à l’organisation et la construction, s’appliquent également à la mosquée. Cette position intervient en parallèle avec les voix qui réclament d’interdire à l’administration des Awqafs musulmans la poursuite des travaux de rénovation de la mosquée al-Aqsa, et notamment du dôme du Rocher, sous prétexte que ces travaux démolissent les vestiges juifs qui seraient dans ces lieux. L’association « les gardiens du temple » avait transmis, le 12 juillet 2012 une note à la cour suprême de l’Etat sioniste demandant d’interdire les travaux de rénovation et de construction menés par l’administration des Awqafs. La gravité de cette note réside dans sa prétention à supprimer tout rôle de l’admnistration des Awqafs musulmans en appuyant les positions politiques de l’Etat de l’occupation. De plus, dans la réponse du tribunal de l’occupation parue le 7 février 2012, contre le président de cette association, Gershon Salmon, qui réclamait l’autorisation de « monter » à la mosquée al-Aqsa, l’insistance sur l’aspect sécuritaire, avancé par la police de l’occupation, pour justifier l’interdiction, laisse prévoir que le jour où les « menaces sécuritaires » seront écartées, les juifs pourraient pratiquer librement leurs cultes dans la mosquée.

2 – les excavations et les constructions sous la mosquée al-Aqsa et ses alentours
Ce n’est plus le nombre de sites d’excavations sous et aux alentours de la mosquée al-Aqsa qui intéresse l’Etat occupant, puisqu’ils se trouvent déjà sur les côtés ouest, sud et nord de la mosquée. L’étape actuelle est de restaurer les anciens sites et de les arranger pour recevoir les visiteurs, et de les équiper des infrastructures nécessaires pour transformer « l’antique ville juive » construite sous la mosquée en un site touristique de premier plan pour l’occupant. Au cours de la période couverte par ce rapport, le projet de construction de la « ville de David « (la ville juive sacrée) a connu un développement notable, avec une accélération des excavations. Celles-ci se sont étalées jusqu’à l’extrême nord de l’ancienne ville et comprennent les murs et leurs alentours. Du côté de l’ouest, elles ont dépassé l’ancienne ville et les murs pour atteindre la zone jourat- al-Annab, hors des murs. Les excavations à Selwan ont été élargies dans la zone du « parking Jeefati », provoquant des éboulements près de la mosquée Ayn Selwan et la route conduisant à la mosquée al-Aqsa.
La commission de la planification dans la municipalité de l’occupation a approuvé en février 2012 la construction du « parking Jeefati », qui comprend un parking moins spacieux que dans le plan précédent, mais posé sur des piliers afin de maintenir les vestiges et les excavations pour les transformer en musée. Ce qui nouveau dans ce plan, soutenu par l’association sioniste Elaad, c’est l’aménagement de voies de passage reliant le parking au « jardin des purifications » (les palais omeyyades) et « la ville de David » ainsi que le mur d’al-Bouraq.

Six nouveaux sites d’excavations ont été ouverts, quatre d’entre eux situés à l’ouest de la mosquée al-Aqsa, l’un au sud et le dernier au nord, ce qui fait au total 47 sites d’excavations sous la mosquée al-Aqsa et ses alentours, dont 30 actifs (13 à l’ouest, 12 au sud et 5 au nord), 17 achevés (5 au sud et 12 à l’ouest).

A – les excavations dans la partie occidentale : cette partie de la mosquée al-Aqsa, jusqu’à la rue al-Wad, représente le nerf principal de la « ville juive sacrée » que l’occupant construit sous la mosquée et ses alentours. C’est là où se trouvent les principaux lieux de visite, avec un chemin qui relie le sud de cette « ville » dans Selwan au nord, vers la Via Dolorosa. Dans cette partie, l’occupant a construit un réseau souterrain de tunnels, d’un demi-kilomètre de long.

B – les excavations dans la partie méridionale.
Elles visent à fonder ce qui s’appelle « la ville de David » qui s’étend du complexe de Ayn Selwan au sud jusqu’aux murs de la mosquée al-Aqsa, au nord, sur l’ensemble de la superficie de Wadi Helwa, à Selwan. La partie responsable des excavations est l’association sioniste Elaad. La période couverte par le rapport a vu l’intensification des excavations au sud de la mosquée al-Aqsa.

C – les excavations dans la partie septentrionale.
Elles sont récentes. Il n’y avait qu’une seule, à la fontaine des Dames de Sion, au bas de l’école Ma’mariya. Cependant, les nouveaux sites d’excavation ont pour but de falsifier l’histoire en inventant des faits liés à la zone qui s’étend du mur de la mosquée al-Aqsa, et à relier cette zone aux tunnels souterrains du mur occidental. Un nouveau site d’excavation a été mis en place à l’intérieur de la grotte d’al-Qittan, au nord de la mosquée al-Aqsa.

Constructions et confiscations de terrains autour de la mosquée al-Aqsa Il s’agit, pour l’Etat occupant, de consolider la présence juive dans la mosquée plus particulièrement et la ville d’al-Qods en général, soit en ajoutant un caractère juif à l’environnement, soit en prenant ces bâtiments pour bases avant de se lancer en direction de la mosquée al-Aqsa, ou de les utiliser comme point de rassemblement avant de mener des incursions dans la mosquée, ou pour masquer les excavations ou consolider la présence sécuritaire dans la mosquée.
Au cours des décennies précédentes, l’occupant a agi avec réserve et inquiétude en ce qui concerne sa présence dans les alentours de la mosquée al-Aqsa, à cause des révoltes suscitées chaque fois qu’il a entrepris une provocation, et ce depuis sa présence en Palestine, depuis la révolte d’al-Bouraq en 1929 jusqu’à l’intifada al-Aqsa en 2000.

Il semble cependant que la situation ait changé, à partir de 2010, avec la construction d’un site juif aux alentours de la mosquée, avec l’ouverture de la synagogue al-Kharab, premier site juif aussi massif construit dans la vieille ville, ce qui annonce d’autre part que l’occupant a dépassé sa réserve et sa crainte et a regagné une confiance en sa capacité de concrétiser ses plans, aussi grands soient-ils, sans provoquer de réactions. Cette situation laisse prévoir que les plans de l’occupant vont se poursuivre, et de plus en plus à proximité de la mosquée, comme la synagogue de « la lumière » évoqué dans le plan « Urshalim d’abord », prévue pour être construite au-dessus du tribunal islamique, vers le mur occidental de la mosquée al-Aqsa.

En 2012, le gouvernement de l’occupation a émis l’ordre 4656 consistant à construire un site « dimension et attirance biblique » dans la ville d’al-Qods, et notamment sur les sites historiques, de sorte qu’ils apparaissent comme des sites appartenant à la « période biblique ». Il a consacré deux millions de shekels (520 mille dollars) pour une première planification de ce projet.

Parmi les autres projets de judaïsation, la commission régionale de la construction dans la ville d’al-Qods a approuvé le 2 juillet 2012 la construction d’une académie militaire d’une superficie de 14 dunums dans Jabal Zaytoun, près de l’hôpital Matla’, à l’est de la mosquée al-Aqsa, selon un plan défini consistant à consolider les institutions de l’Etat de l’occupation dans la partie Est de la ville, en vue d’en faire la capitale et de la judaïser.
Les autorités de l’occupation poursuivent leurs tentatives de détruire le pont donnant sur la porte al-Maghariba, suscitant des réactions populaires et officielles, l’amenant à geler leur décision. Il faut cependant dire que les excavations et la modification du terrain (transport de la terre hors du site) au mois de juillet 2012 indiquent l’intention de l’Etat occupant à poursuivre ses plans dans ce sens.

3 – Concrétisation de la présence juive à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa et l’intervention directe dans son administration
Les tentatives israéliennes d’imposer puis de consolider une présence juive à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa n’ont pas cessé. De même, le discours politique réclamant cette présence en partageant la mosquée de manière à assurer une présence alternative entre musulmans et juifs est devenu de plus en plus insistant. Les différents appareils de l’occupation se sont mis à se soutenir les uns les autres en vue de consacrer « un droit juif » pour prier dans la mosquée al-Aqsa, première étape avant de chasser les fidèles musulmans. Il faut dire que le comportement officiel et sécuritaire de l’occupation a constitué une aide aux incursions devenues presque quotidiennes. Parallèlement à ces incursions, les déclarations officielles et la protection sécuritaire, tout fait et geste concernant la mosquée est contrôlé, avec la présence d’une multitude de caméras de surveillance qui peuvent à présent compter les fidèles entrant pour la prière.
Ces incursions, devenues presque quotidiennes, sont menées par les extrémistes, les officiels et les membres des appareils sécuritaires. Certaines ont pu être refoulées par les fidèles, cependant, ce sont les autorités de l’occupation qui contrôlent la fréquence et la gravité des incursions menées, jouant tantôt la fermeté, tantôt le laisser-faire, envers les extrémistes, selon les exigences des fêtes et occasions juives, tout en maintenant une ligne fictive ne devant pas être dépassée pour éviter la perte de contrôle. Parfois, ce sont les incursions massives qui sont autorisées, juste avant la célébration de la « ruine du temple », mais le 29 juillet 2012, les autorités de l’occupation empêchèrent ces incursions, au jour même de la célébration, car le grand nombre d’extrémistes dans la mosquée provoque en général les fidèles et suscite les affrontements. Alors que pendant le mois de Ramadan, les incursions ont été autorisées, elles furent interdites les deux derniers jours du mois sacré, et pendant les fêtes de la rupture du jeûne. Ce comportement nous invite à réfléchir s’il ne s’agit pas plutôt d’une tentative de commencer à partager la mosquée, en laissant les juifs y entrer de temps à autre.

Lors des incursions menées par les groupes extrémistes, ces derniers étaient protégés par les forces de sécurité de l’occupation, qui réprimaient toute tentative des fidèles musulmans à s’y opposer. Même les appels « Allah est le plus Grand » furent interdits et soumis aux contraventions et punis par l’expulsion hors de la mosquée. C’est pourquoi les gardiens de la mosquée et les fidèles ont parfois préféré éviter leur propre expulsion, laissant les groupes extrémistes entrer sans leur opposer de résistance notoire. Les incursions et les déclarations des personnalités officielles : Elles furent moins fréquentes que l’année dernière, même si elles se sont poursuivies pour assurer une couverture aux extrémistes. Le 13/3/2012, Moshe Viglin, l’un des dirigeants du Likoud, a pénétré illégalement dans la mosquée avec une protection renforcée des forces de l’occupation. Avec un groupe de colons, ils ont inspecté la mosquée et mené des rites religieux talmudiques. Le 17/5/2012, plusieurs personnalités politiques et membres de la Knesset ont mené une incursion dans la mosquée. Le 26/6/2012, le président russe Vladimir Poutine a déclaré qu’une des raisons de sa visite est de soutenir la « reconstruction du temple ». Le 29/7/2012, le candidat aux élections présidentielles américaines s’est rendu au mur al-Bouraq dans le cadre de sa campagne électorale et y a laissé un papier, signe de solidarité avec l’occupant.

Les incursions et déclarations des extrémistes juifs : La fréquence des incursions menées par les extrémistes juifs dans la mosquée al-Aqsa, tout au long de l’année, a augmenté suite à la décision de la cour suprême de l’occupation, qui a confirmé « le droit des juifs à prier dans la mosquée al-Aqsa ». Nous n’indiquerons que les plus importantes de ces incursions : Le 22 novembre 2011, 140 colons ont investi la mosquée dans le cadre des festivités religieuses. Ils y ont entrepris quelques rites religieux spécifiques à ces festivités. A l’occasion des pâques juives, des dizaines d’extrémistes ont investi la mosquée, protégés par les forces de l’occupation. A l’appel de grands rabbins, ces incursions se sont déroulées du 6 au 14 avril 2012.
Le 20 mai 2012, 90 extrémistes juifs ont investi la mosquée al-Aqsa et exécuté des rites religieux à l’occasion de la commémoration de l’occupation de la partie orientale d’al-Qods. Le rabbin Israël Ariel, soldat parachutiste ayant participé à l’occupation de la mosquée al-Aqsa en 1967, a déclaré avoir attendu 45 ans avant de pouvoir y prier. Le 25 juillet 2012, 120 extrémistes juifs ont investi la mosquée à l’occasion d’une commémoration juive. Pendant le mois de ramadan, plusieurs incursions ont eu lieu, et le nombre de colons ayant investi la mosquée a atteint 350 colons pendant la première semaine du mois.

Incursions et déclarations des appareils sécuritaires : Les appareils sécuritaires de l’Etat de l’occupation ont poursuivi le rôle qu’ils se sont fixés. Après avoir interdit pendant des années les incursions juives, les voilà avec pour rôle de protéger ceux qui mènent ces incursions et d’interdire aux musulmans de riposter en les arrêtant. Cependant, les forces sécuritaires de l’occupation ont mené elles-mêmes des incursions indépendamment des colons, en petits groupes. Le fait le plus notable à ce propos est l’autorisation qui a été accordée à nouveau, le 5 janvier 2012, de circuler dans la mosquée al-Aqsa en tenue militaire, ce qui a considérablement augmenté le nombre d’incursions. De plus, le commandant de l’armée sioniste Benny Gantz a investi la mosquée le 18 juillet 2012, accompagné de dizaines de soldats et de rabbins, pour y accomplir des rites religieux, et cela un jour après la découverte d’un texte du conseiller du gouvernement israélien disant que la mosquée al-Aqsa fait partie intégrande de l’Etat de l’occupation, et que les lois israéliennes y sont appliquées, dont les lois relatives aux fouilles archéologiques et la construction.

Avec les incursions, l’intervention israélienne flagrante dans l’administration de la mosquée al-Aqsa s’est poursuivie, selon trois parcours : l’interdiction de rénover, l’intervention dans les affaires de l’administration des Awqafs musulmans dans al-Qods, et les limites imposées à la circulation des employés des Awqafs et à l’entrée dans la mosquée, notamment des fidèles. A ce propos, l’intervention la plus notable est celle de la « commission de l’éducation et de l’enseignement » du parlement de l’occupation, qui a consacré une séance spécifique le 13 mars 2012 à la mosquée al-Aqsa prétendant que les Awqafs musulmans détruisent les vestiges dans la mosquée al-Aqsa. De même, s’est poursuivie la politique d’interdire l’entrée de la mosquée aux fidèles, notamment au mois de Ramadan et aux étudiants des « tribunes du savoir ».

4 – Réactions aux développements en cours dans la mosquée al-Aqsa
Malgré l’intensification sans précédent des violations de la sacralité de la mosquée al-Aqsa par l’occupant, les réactions palestiniennes, que ce soient les organisations ou l’Autorité, n’ont pas dépassé les déclarations de protestations, et les appels aux Etats arabes et musulmans à assurer la défense de la ville d’al-Qods et de ses habitants, ainsi que les appels à la communauté internationale et ses institutions pour intervenir et empêcher l’occupant de poursuivre ses violations du droit international et de la légalité internationale, en ce qui concerne la ville sainte. Les réactions populaires et officielles arabes et islamiques furent très timides, et n’ont pas atteint le niveau nécessaire pouvant modifier le cours des événements et protéger la mosquée al-Aqsa ou la ville d’al-Qods. Il faut noter que les Palestiniens vivant dans les territoires occupés en 1948 furent les principaux défenseurs de la ville et de la mosquée al-Aqsa, face aux attaques israéliennes.

Au niveau arabe et musulman, les réactions n’ont pas dépassé la ligne fixée après l’incendie de la mosquée en 1969, soit des protestations et des conférences pour dénoncer les agressions israéliennes et des promesses de soutien.

L’événement le plus notable a été la tenue de la conférence internationale à Doha, Qatar, pour la défense d’al-Qods, au mois de février 2012. Cette conférence s’est achevée par « la proclamation de Doha » qui a exprimé la profonde inquiétude des conférenciers quant à ce qui se passe, telles les excavations menées sous la mosquée al-Aqsa et ses alentours dans la vieille ville. Elle a adopté une stratégie globale et élargie à plusieurs secteurs de projets dont a besoin la ville d’al-Qods, et a décidé de se diriger vers le conseil de sécurité pour obtenir une décision, concernant la formation d’une commission d’enquête sur les mesures prises par l’Etat de l’occupation, depuis l’achèvement de l’occupation de la ville d’al-Qods, en 1967. Selon Ahmad Qrai’, président du département d’al-Qods dans l’OLP, seuls 37 millions de dollars des 500 millions prévus pour al-Qods, au sommet arabe de Syrte (Libye) sont parvenus jusqu’à présent.

Malgré la tenue d’une conférence au sommet de l’Organisation de la coopération islamique à la Mecque le 14-15 août 2012, le communiqué final ne mentionne aucunement les dangers contre al-Aqsa, alors que plusieurs faits étaient publics. Mais le sommet a adopté le soutien d’un plan stratégique multiple pour la ville d’al-Qods, plan adopté lors de la 38ème session du conseil des ministres le 30 juin 2011, au Khazakhstan, comme cadre de définition des priorités de financement islamique pour la ville d’al-Qods. Reste alors de mettre ce plan à exécution.
Sur le plan populaire et les réactions civiles et institutionnelles agissant en faveur de la ville d’al-Qods, les actions se sont limitées aux conférences qui appelaient au soutien d’al-Aqsa ainsi qu’aux manifestations populaires épisodiques. Le rôle de l’institution d’al-Azhar, qui a publié un communiqué le 20 novembre 2011, appelé « le document d’al-Azhar contre la judaïsation d’al-Aqsa » a été notable. Ce document confirme l’arabité d’al-Qods, dont les racines plongent dans l’histoire millénaire alors que la présence juive n’est que récente et fugitive.

Sur le plan populaire, le mouvement fut émotionnel, sporadique, sans impact sur les gouvernements arabes et islamiques, pour les obliger à adopter des positions fermes et hardies envers ce qui se passe dans al-Qods. La commémoration de la journée de la terre le 30 mars 2012 sous l’appelation « marche mondiale pour al-Qods » fut l’événement le plus notable en solidarité avec al-Qods et sa population.

Au niveau international
Les réactions à la question d’al-Aqsa peuvent être perçues, sur le plan international, à partir des positions envers al-Qods d’une manière générale. Ces positions se sont limitées à la dénonciation verbale en même temps que la poursuite du soutien à la politique israélienne, comme fut l’attitude des Etats-Unis qui, verbalement, exprime sa dénonciation de la colonisation, alors qu’en réalité, ils ont bloqué le vote le 6 juillet 2012 du conseil des droits de l’homme de l’ONU réclamant la formation d’une commission d’enquête pour examiner la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens, y compris al-Qods. Cette duplicité dans l’attitude américaine est un encouragement à la poursuite de la politique israélienne, du moins c’est ainsi que l’entend l’occupant.

Par ailleurs, la publication du rapport annuel sur la liberté de religion, au cours de l’année 2011 par le ministre américain des AE indique « une politique gouvernementale suivie depuis 1967 interdisant aux non-musulmans à prier dans la mosquée al-Aqsa », ce qui fut immédiatement traduit dans la réalité par la proposition d’un membre du bloc de l’union nationale dans l’Etat de l’occupation de partager la mosquée al-Aqsa entre musulmans et juifs.
Les déclarations du président russe Vladimir Poutine et du candidat américain aux élections présidentielles, Mitt Romney, ont montré qu’en réalité, ils négligent le fait que le mur al-Bouraq fait partie de la mosquée al-Aqsa et ils apportent leur soutien au plan de « construction du temple » par les sionistes, à la place de la mosquée.

Sur le plan médiatique
Alors que les chaînes locales et internationales dans le monde arabe et musulman sont tournées vers les événements du « printemps arabe », al-Qods fut négligée par ces médias d’une manière générale, à l’exception de quelques chaînes palestiniennes et les sites électroniques des Palestiniens de 48. Au mois d’avril 2012, fut tenue au Gabon la 9ème conférence islamique des ministres de l’information, qui a appelé à s’intéresser particulièrement à la ville d’al-Qods, en consacrant le dernier vendredi du mois de Ramadan de chaque année à une couverture spéciale se rapportat à la ville d’al-Qods. Mais ce vendredi est passé sans que la ville ne soit l’objet de cette attention, et la mosquée al-Aqsa fut à peine touchée par les médias arabes et islamiques.

D’une manière générale, les réactions arabes et islamiques furent loin de répondre à la gravité de l’attaque israélienne, que les seules conférences et réunions n’ont pas réussi à stopper. Sur le plan populaire, le mouvement est encore faible, au moment où les peuples arabes affichent leur volonté de se débarrasser de l’asservissement et du suivisme. De même que le comportement de l’Autorité palestinienne avec la question d’al-Aqsa n’a pas été à la hauteur des préparatifs des sionistes. Elle a invité à la visite de la mosquée, suscitant les divergences entre les différentes composantes de la nation, qui se sont ajoutées à d’autres divergences. L’attitude arabe et musulmane aujourd’hui ne diffère encore pas de la dénonciation lors de l’incendie criminelle il y a 34 ans, ce qui rassure l’Etat de l’occupation et l’encourage à aller plus loin dans sa politique.

5 – Recommandations
C’est le sixième rapport annuel publié par l’Institution Internationale al-Qods, depuis le premier janvier 2005. Il est constitué à partir d’une lecture cumulative des développements sur le terrain et il a pour but de définir le principal facteur protégeant la mosquée al-Aqsa contre la judaïsation. Il a souligné que l’absence de dissuasion et l’absence d’un projet arabo-musulman pour consolider la présence des Maqdisis dans la ville sont les principaux facteurs qui encouragent les sionistes à aller plus en avant dans leurs projets. De même le rapport essaie de proposer des recommandations en vue de mettre en place cette politique dissuasive et la reprise du calcul des gains et des pertes chez le décideur sioniste, lorsqu’il envisage d’attaquer la mosquée al-Aqsa ou de modifier ses traits. La consolidation d’une telle équation peut retarder les agissements sionistes envers la mosquée comme cela a été le cas pendant 45 ans d’occupation. Une telle équation peut faire éviter le partage de la mosquée au moment où le rapport de forces démographique est nécessairement secoué.

Les recommandations aux masses arabes et islamiques
Les masses arabes et islamiques sont parvenues à renverser l’équation de la soumission contre des régimes connus pour leur autoritarisme et leur complots contre la cause palestinienne. Mais leur préoccupation par leurs affaires internes laissent le champ libre à l’Etat de l’occupation pour étendre ses agressions. Ceux qui peuvent aujourd’hui protéger al-Aqsa sont les masses qui ont entrepris ces changements. C’est pourquoi nous appelons les peuples arabes et islamiques, et s’ils le veulent, ils le peuvent, à avoir al-Aqsa en vue et de centrer leurs activités sur le soutien à al-Aqsa, en organisant des manifestations de colère pour obliger leurs gouvernements à prendre al-Qods et al-Aqsa pour des questions prioritaires . Nous les appelons à prendre le critère du soutien à al-Qods dans le choix des personnalités, des programmes et des partis politiques, dans toute élection à venir.

Recommandations aux parties agissant en faveur d’al-Qods
Il reste encore beaucoup à faire, pour les institutions civiles arabes et islamiques qui agissent pour al-Aqsa. Nous appelons incessamment ces associations de bienfaisance à investir dans al-Qods et à consacrer des programmes continus, en ayant à l’esprit des projets de développement et non pas de secours. Il est nécessaire de soutenir les « tribunes du savoir » dans la mosquée, et les programmes de visite régulière à la mosquée, garanties pour assurer une présence continue des fidèles dans la mosquée, afin de repousser les incursions des extrémistes et empêcher le partage de la mosquée. Ces parties sont invitées à assurer des sources de financement régulier et continu pour soutenir al-Qods et al-Aqsa.

Nous appelons les partis politiques à se rappeler d’al-Qods dans leurs déclarations et activités, programmes éducatifs et mobilisations, en vue de propager la conscience au sein des masses et de les mobiliser pour le soutien aux causes véritables de la nation, al-Aqsa en particulier.

Recommandations aux médias
Les événements sanglants ont pris le dessus des informations en cette période des « révolutions arabes », faisant souvent oublier les informations sur les agressions et les attaques contre la mosquée al-Aqsa, même lorsque celles-ci atteignent un niveau sans précédent. Etant donné le rôle important joué par les médias pour la prise de conscience et la formation d’une public, il est nécessaire de porter une attention à la question d’al-Aqsa, en tant qu’une des principales causes de la nation, afin de ne pas se retrouver complice de la judaïsation.
L’occupation craint les médias et craint qu’ils ne dévoilent ses plans de judaïsation ; la responsabilité des médias et des journalistes est grande, quand il s’agit d’empêcher l’occupant de dilapider les lieux sacrés en le dénonçant et en suscitant des remous pour l’obliger à reculer. Mais le fait de noyer le plus important avec le moins important et de plonger dans les détails des affaires internes ont éloigné les médias et les journalistes des agressions graves contre al-Aqsa. C’est pourquoi nous appelons les médias à adopter une stratégie qui place al-Qods et al-Aqsa à la tête de leur couverture et programmes. Il en est de même pour les écrivains et journalistes qui doivent consacrer une place de choix dans leurs écrits et articles à la question d’al-Qods et d’al-Aqsa. Les médias arabes et islamiques peuvent influencer le cours des événements, mais il suffit d’avoir la volonté de le faire.

De même, nous encourageons les jeunes à prendre des initiatives et à mettre à profit l’espace électronique en vue de propager les informations, à transférer les images, à mobiliser les internautes pour affronter l’activité électronique israélienne qui semble plutôt en avance sur celle des Arabes et musulmans.

(Résumé et traduit de l’arabe par « Baladi » – Septembre 2012)

Pétition

Non au terrorisme de l’Etat d’Israël
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