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N’oublions pas Sabra et Shatila : Échapper à la justice Par Al Akhbar


Ce mois de septembre marque le 30ème anniversaire du massacre de Sabra et Shatila, perpétré du 16 au 18 septembre 1982, au cours duquel des centaines (entre 700 et 3500 selon les sources, ndt) de réfugiés palestiniens sans défense ont été abattus par des milices libanaises d’extrême-droite sous couvert de l’armée israélienne. Voici les profils des principaux coupables responsables de ces meurtres.

Sabra et Shatila : Échapper à la justice

Prières devant les corps des martyrs du massacre de Sabra et Shatila de 1982 (image d’archives)
Ariel Sharon

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Ariel Sharon
Ariel Sharon, 84 ans, est entré dans le coma il y a six ans alors qu’il préparait sa campagne électorale. Sa présence sur la scène politique israélienne est toujours forte malgré le blackout imposé par l’État israélien sur des nouvelles ou des photos le concernant.

Son état ne s’est pas amélioré. Le médecin chargé de le soigner dit que son « état est stable« , ajoutant que « Sharon est un homme physiquement très fort, et, à mon avis, mentalement aussi. »

La commission financière de la Knesset israélienne a décidé de diviser le coût du traitement de Sharon – 1,5 millions de shekels (300.000€) par an – entre le gouvernement et sa famille.

Une commission d’enquête israélienne a conclu que Sharon était indirectement responsable du massacre de Sabra et Shatila en 1982 où des centaines de réfugiés palestiniens ont été tués « alors qu’il était ministre de la Défense. »

Rafael Eitan

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Eitan
Rafael Eitan est né le 11 décembre 1929. En 1946, il a rejoint le Palmach, qui était la force de frappe de la Haganah (groupe terroriste juif créé en 1920, ndt). Il a occupé plusieurs postes dans l’armée israélienne, dont celui de chef d’état-major entre 1978 et 1983.

Pendant son mandat, il a participé à la planification de l’attaque contre le réacteur atomique irakien Tammuz et à l’invasion du Liban. Après le massacre de Sabra et Shatila, la Commission Kahan a conclu qu’Eitan « avait enfreint les obligations incombant au chef d’état-major. »

Le rapport a relevé qu’Eitan n’avait pas pris les mesures nécessaires pour empêcher le massacre et n’avait pas agi en accord avec les devoirs d’un commandant militaire.

La commission ne l’a cependant pas destituer ni n’a fait aucune recommandation contre lui, au prétexte qu’il devait bientôt prendre sa retraite. Il est mort en 2004.

Fadi Frem

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Frem (à droite)
Bashir Gemayel a nommé Fadi Frem chef de la milice des Forces libanaises (FL) en 1982, après son « élection » comme président et la veille de son assassinat.

Lorsque le massacre de Sabra et Shatila a eu lieu, c’est Frem qui donnaient les ordres aux combattants des FL et qui a pris la décision d’entrer dans les camps de réfugiés.

Frem était marié à une des petites-filles du fondateur du Parti Phalangiste Pierre Gemayel. Il est monté progressivement en grade dans les FL et fut l’un des premiers à rejoindre l’escadron de Bashir Gemayel. Plus tard, il fut nommé chef du service de renseignement militaire de la milice avant de devenir vice-commandant en chef puis chef des FL.

Sous sa direction, la « Guerre de la Montagne » entre milices chrétiennes et druzes a éclaté et les FL ont été battues, provoquant le déplacement des Chrétiens de la région du Chouf.

Sa relation avec le président Amin Gemayel s’est tendue et Fouad Abou Nader a été nommé à sa place. Les forces de Frem ont participé, avec celles de Eli Hobeika, au massacre de Sabra et Shatila.

Il vit maintenant au Canada. Il faut noter qu’en 2000, le département canadien de la justice a enquêté sur les responsables des tortures dans le centre de détention de Khiam, au sud du Liban, et n’a pas autorisé beaucoup d’entre eux à immigrer au Canada pour cette raison.

Saad Haddad

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Haddad (à droite)
Saad Haddad est né en 1936 dans le ville de Marjayoun, au sud du Liban. Il était officier lorsqu’il fut nommé chef d’une unité de l’armée libanaise qui comprenait 400 soldats dans la ville de Qulaiah.

En 1979, il s’est allié à Israël pour créer la milice de l’Armée du Sud Liban (ASL). Le 19 avril 1979, il a annoncé l’établissement du Liban Libre dans les territoires occupés par Israël au sud du pays.

Pendant l’invasion israélienne de 1982, il a transféré des membres de ses forces du Sud à l’aéroport du Beyrouth, puis à Sabra et Shatila, où ils ont joué un rôle déterminant dans la perpétration du massacre.

Haddad est mort le 14 janvier 1984 d’un cancer. Sa fille Arzeh, qui est devenue citoyenne israélienne, travaille dans le domaine de la recherche militaire, sur le développement des missiles israéliens.

Etienne Sakr

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Sakr
Etienne Sakr est né à Ain Ebel, au sud du Liban, et est devenu plus tard officier à la Direction de la Sécurité générale. Après que le gouvernement libanais a signé l’Accord du Caire en 1969 avec l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), Sakr a quitté le renseignement pour se consacrer à la politique.

Avec le poète Said Akel, il a créé le Parti du Renouveau libanais qui est devenu les Gardiens de la milice des Cèdres – un mouvement libanais ultra-nationaliste.

Sakr était aussi un des fondateurs du Front libanais. Son parti a participé aux combats, au début de la guerre civile, contre les combattants de l’OLP et leurs alliés libanais.

Il était connu pour sa collaboration avec Israël. Il a soutenu l’ALS et, dans les années 1990, il a vécu à Jezzine, au sud du Liban.

Lorsque Israël s’est retiré du Liban en 2000, il a demandé que la zone qui borde la frontière sud devienne une région autonome. Il a été condamné à mort par contumace pour trahison. Il vit actuellement à Chypre.

Elie Hobeika

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Hobeika
Eli Hobeika est né en 1956 et était l’un des principaux leaders des milices des FL pendant la guerre civile. Jeune, il a rejoint le Parti phalangiste, puis est passé aux FL dès leur création.

En 1979, il a été chargé du service information et sécurité aux FL. Début 1985, lui et Samir Geagea a mené un soulèvement contre la direction de la Phalange et Hobeika a pris la tête des FL.

A la fin de la même année, il a signé l’Accord tripartite avec Nabih Berri et Walid Jumblatt.

Cet accord a marqué le début de sa relation publique avec la Syrie et son admission officielle dans l’axe syrien au Liban. Début 1986, Geagea s’est retourné contre lui et les deux ont combattu à Achrafieh et Zahle, ce qui a conduit à la prise de contrôle de la direction des FL par Geagea.

Après la guerre, Hobeika est devenu député et a été nommé ministre. Il s’est éloigné de la politique en 2000 lorsque il a perdu son siège aux élections législatives.

Hobeika a été assassiné en 2002 à Hazmieh dans un voiture piégée après sa décision d’aller devant la Cour Pénale Internationale aux Pays-Bas pour « dénoncer les crimes de guerre israéliens« .

 

Source : Al Akhbar

Traduction : MR pour ISM

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