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Selon Bagdad, les frappes israéliennes en Irak ont été lancées depuis des régions de Syrie contrôlées par les FDS


France-Irak Actualité : actualités du Golfe à l’Atlantique

Analyses, informations et revue de presse sur la situation en Irak et du Golfe à l’Atlantique. Traduction d’articles parus dans la presse arabe ou anglo-saxonne.


Publié par Gilles Munier sur 1 Septembre 2019, 10:08am

Catégories : #Syrie, #Irak, #Iran

Crash d’un drone américain près de Bagdad, en août dernier (AFP)

Par David Hearst (revue de presse : Middle East Eye – 28/8/19)*

Selon les services de renseignement irakiens, les cinq attaques par drone contre des paramilitaires irakiens ont été lancées depuis des bases sous contrôle de la milice des Forces démocratiques syriennes (FDS) dans le nord de la Syrie, confie un responsable à Middle East Eye.

Ce responsable irakien, au fait du dernier briefing des services de sécurité de Bagdad, affirme que les frappes ont été menées par Israël, avec l’accord des FDS et le soutien de l’Arabie saoudite.

« Les attaques par drone ont été lancées depuis des régions sous contrôle des FDS avec le financement et le soutien des Saoudiens », explique à MEE le responsable, s’exprimant sous couvert d’anonymat.

Depuis juillet, une série d’explosions a touché des bases, des dépôts d’armes et un convoi appartenant aux Hachd al-Chaabi (Unités de mobilisation populaires, UMP), un groupe de milices principalement chiites, étroitement lié à l’Iran.

La plus récente a eu lieu ce dimanche, quand deux drones ont frappé une des positions des UMP près de la frontière avec la Syrie. Selon le groupe, un combattant a été tué et un autre blessé.

Selon ce haut responsable, le projet de frapper les paramilitaires soutenus par l’Iran en Irak est né lorsque Thamer al-Sabhan, ministre d’État saoudien en charge des Affaires du Golfe, a visité le nord de la Syrie contrôlé par les FDS en juin.

Là-bas, Sabhan, connu pour être l’un des principaux lieutenants du prince héritier Mohammed ben Salmane, a préparé le terrain en offrant aux FDS – réticentes à l’origine – des fonds en échange de l’utilisation de leur base comme aire de lancement de ces frappes.

Les FDS, milice dirigée par les Kurdes, détiennent actuellement des parties du nord-est de la Syrie qui regorge de pétrole après avoir fait campagne contre le groupe État islamique (EI) avec un important soutien des États-Unis. Elles restent le principal partenaire de Washington dans le pays.

Middle East Eye a sollicité une réaction des FDS.

Partenariat saoudien

Les UMP ont publiquement tenu Israël pour responsable de ces cinq attaques.

Bagdad cherche à régulariser ces unités suite au succès de la campagne contre l’EI dans laquelle le Hachd al-Chaabi a joué un rôle clé.

Lundi, le président irakien Barham Salih a déclaré que la souveraineté et la sécurité du pays constituaient « une ligne rouge » que son gouvernement protégera.

Selon le haut responsable irakien, le nord de la Syrie a servi à lancer les attaques car les drones de combat israéliens n’ont pas la portée nécessaire pour frapper des cibles en Irak depuis Israël.

« Du personnel israélien pilotait les drones depuis des bases contrôlées par les FDS », affirme le responsable irakien.

Selon notre source, les Irakiens ont d’abord été sceptiques quant au fait qu’Israël soit derrière ces attaques car ils doutaient que les drones israéliens puissent atteindre l’Irak.

Un analyste du renseignement basé à Téhéran, affilié aux Gardiens de la révolution iranienne a déclaré à MEE la semaine dernière que d’autres suspects étaient envisagés, « comme des opposants aux UMP au sein de l’armée irakienne ou les Américains eux-mêmes ».

La visite de Sabhan en juin dans le nord-est de la Syrie a été remarquée du fait de ses efforts pour consolider le soutien aux FDS parmi les tribus arabes dans la région.

Ses rencontres avec les sages de la région, les dirigeants des FDS et un haut responsable américain, William Robak, comprenaient des engagements en matière de soutien économique et sécuritaire.

Sabhan a été le premier ambassadeur saoudien en poste en Irak en 25 ans, avant sa brouille avec les responsables à Bagdad lorsqu’il a affirmé que l’Iran avait ordonné aux Hachd al-Chaabi de l’assassiner en 2016.

Autrefois hostiles l’un envers l’autre, Israël et l’Arabie saoudite se sont rapprochés ces dernières années, en particulier depuis qu’ils cherchent à contrer leur ennemi commun, l’Iran.

Les attaques présumées d’Israël contre Hachd al-Chaabi entrent dans le cadre d’un élargissement des attaques contre les cibles iraniennes dans les pays de la région, après des centaines de raids menés en Syrie ces dernières années

L’ambassade saoudienne à Londres a été sollicitée pour réagir aux propos de notre source.

Interrogée sur sa responsabilité dans les attaques contre les paramilitaires en Irak, l’armée israélienne a répondu à MEE qu’elle ne pouvait ni confirmer ni infirmer sa responsabilité.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

*Source : Middle East Eye

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