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Situation en Ukraine : conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des affaires étrangères russe
par lecridespeuples
Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 9 mars 2022.

Source : Ministère des Affaires Étrangères de la Fédération de Russie

Sur la situation en Ukraine

[…] L’opération militaire spéciale des Forces armées de la Fédération de Russie se poursuit en Ukraine. Elle s’effectue en stricte conformité avec le plan établi, comme il a été annoncé par les dirigeants de la Fédération de Russie. Le Ministère russe de la Défense présente les détails de l’opération lors des points de presse quotidiens.

Nous voudrions quant à nous souligner encore une fois que l’opération porte un caractère forcé. Elle résulte de l’agression que le régime de Kiev effectuait contre le Donbass pendant huit ans, le refus de Kiev d’assurer le respect des droits de l’homme et de mettre fin à la discrimination de la population russophone. Tous cela se déroulait dans le contexte de la dégradation catastrophique de la sécurité globale, provoquée par les actions de l’Otan et notamment des États-Unis.

La principale responsabilité de la crise incombe aux pays membres de l’Alliance atlantique, qui encourageaient et soutenaient la politique russophobe de Kiev, et ont soutenu voire ont organisé le coup d’État anticonstitutionnel de 2014. Mais la mesure a été comblée par des propos officiels des politiciens ukrainiens sur leur prétentions aux armes nucléaires.

Ces derniers jours, nous avons obtenu des confirmations de nos préoccupations, évoquées à plusieurs reprises depuis des années, concernant l’élaboration par les États-Unis sur le territoire ukrainien de matériaux biologiques militaires sous l’égide des services spéciaux des États-Unis. Cela a été confirmé non seulement par des documents et des informations obtenus lors de l’opération en Ukraine ou par des propos des institutions ukrainiennes concernées, mais aussi par les déclarations de la sous-secrétaire d’État américaine Victoria Nuland, qui répondait aujourd’hui aux questions des législateurs américains.

L’objectif de l’opération militaire spéciale en Ukraine réside dans la protection des habitants des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine, la suppression de la menace militaire pour la Russie émanant depuis le territoire ukrainien en raison de son assimilation par les pays de l’Otan qui livrent les armes à l’Ukraine. Elle ne vise pas l’occupation de l’Ukraine, la destruction de son État ou la destitution du pouvoir existant. Elle n’est pas orientée contre la population civile. Nous sommes obligés de le répéter constamment compte tenu de la quantité des désinformations promues par les services secrets occidentaux dans les médias des pays de l’Occident.

Nous sommes très préoccupés par les méthodes de combat de l’Ukraine. Nous comprenons bien que les forces armées d’Ukraine comprennent des extrémistes, récemment enregistrés en bataillons nationalistes armés, mais ces derniers constituent dans tous les cas une partie intégrante des forces armées de ce pays. La Russie a notamment constaté l’utilisation par l’armée ukrainienne de munitions au phosphore, interdites par le troisième protocole de la Conventions sur les armes inhumaines. Les combattants des bataillons nationalistes ainsi que des mercenaires du Moyen-Orient et de certains pays d’Europe occidentale, utilisent les civils comme un bouclier humain, déploient leurs positions dans des immeubles ou des sites civils. Les terroristes de Daech ont utilisé la même tactique. Nous constatons une opposition à l’évacuation des habitants et des étrangers des zones dangereuses. On refuse sciemment d’informer la population des couloirs humanitaires. Ceux qui veulent partir en Russie, sont obligés de s’évacuer vers l’ouest. Il y a eu des cas où des nationalistes ont fusillaient les civils qui voulaient quitter les zones de combats.

Une autre source de danger réside dans les criminels, que les autorités ont sciemment libérés des prisons en se rendant parfaitement compte des répercussions éventuelles. Qui plus est, ils ont reçu des armes à feu. Il existe donc en Ukraine non seulement des néonazis et des mercenaires, mais aussi des bandes de maraudeurs, de pilleurs et de violeurs.

Parallèlement à l’opération militaire spéciale, nous négocions avec l’Ukraine afin de mettre fin le plus rapidement possible à l’effusion du sang absurde et à la résistance de l’armée ukrainienne. La troisième étape des négociations a eu lieu le 7 mars dernier en Biélorussie. Les participants ont continué d’évoquer des questions politiques, militaires et humanitaires. Nous avons constaté un certain progrès, notamment en matière des couloirs humanitaires visant à assurer l’évacuation des civils des zones de combats. Environ deux millions de personnes ont demandé leur évacuation vers la Russie, et près de 140.000 personnes ont déjà atteint le territoire russe. Malheureusement, les ententes sont souvent violées sur le terrain. Je voudrais attirer l’attention aux statistiques claires, présentées régulièrement par le Ministère des Situations d’urgence. Elles comprennent toutes les informations sur le nombre de personnes qui arrivent sur le territoire russe, les régions de leur hébergement ou leur appartenance à tel ou tel groupe social.

Malheureusement, les ententes sont souvent ignorées en pratique. Nous appelons les Ukrainiens à faire tout leur possible pour assurer une évacuation sécurisée des civils. Nous espérons que les prochaines étapes des négociations permettront d’obtenir des progrès plus considérables.

Nous accomplirons les objectifs proclamés par le pouvoir russe et concernant le retour de l’Ukraine vers les origines de sa souveraineté, fixées dans sa Déclaration de l’indépendance, stipulant la neutralité du pays et sa coopération avec la Russie. Il vaut mieux qu’on arrive à cela à l’aide de négociations. Nous espérons que les autorités ukrainiennes sont du même avis.

Sur les laboratoires biologiques en Ukraine

Nous avons déjà commenté hier cette situation. Je vais répéter les principaux éléments des déclarations du Ministère des Affaires étrangères.

Nous confirmons les faits révélés pendant l’opération militaire spéciale en Ukraine qui témoignent d’un nettoyage rapide par le régime de Kiev des traces des programmes biologiques militaires, menés par Kiev avec le financement américain.

Il ne s’agit pas absolument des objectifs scientifiques visant la paix ou le développement. Le fait est que ces recherches ont été financées par le Ministère américain de la Défense.

Nous estimons que le Ministère américain de la Défense et l’Administration du Président américain doivent présenter prochainement à la communauté internationale – de manière officielle au lieu des « têtes parlantes » – les informations sur les recherches effectuées en Ukraine. À notre avis, les documents, les confirmations et les propos tenus ces derniers jours par l’Ukraine et les États-Unis – notamment par la sous-secrétaire d’État américaine Victoria Nuland – ne laissent à Washington aucune opportunité de garder silence cette fois-ci.

Nous nous rappelons bien que les Américains ont recherché pendant des années – sans résultats visibles – d’armes chimiques, biologiques ou bactériologiques dans le monde entier en occupant des pays et en massacrant des populations. Mais ils se sont évidemment trompés des pays. Nous avons trouvé ces armes au lieu de vous. Vos recherches et matériaux biologiques, y compris militaires, se sont retrouvés en Ukraine. Qu’est-ce que vous avez fait dans ce pays? Il se trouve sur un autre continent et n’a pas de frontières avec vous. Il n’y a pas de vos bases là-bas. Que faisaient vos experts sous couverture de recherches scientifiques en présentant régulièrement aux Ukrainiens des instructions concernant leur travail? Comme il n’est plus possible aujourd’hui de réfuter ces preuves, nous exigeons des détails. Le monde a le droit de savoir l’objet et le but de ces recherches, la durée et la quantité des investissements dans l’activité biologique de l’Ukraine. Présentez-nous, s’il vous plaît, tous les documents et informations relatives. Les jeux sont terminés.

Nous avons obtenu de la part des employés des laboratoires biologiques ukrainiens des documents sur une destruction urgente le 24 février d’agents pathogènes très dangereux de peste, d’anthrax, de choléra et d’autres maladies létales. Il existe des preuves documentées de ces faits. Qui plus est, nous avons mis en garde contre ces activités il y a des années lors de ces conférence de presse, dans des communiqués du Ministère des Affaires étrangères et d’autres institutions publiques russes. Les dirigeants russes ont régulièrement évoqué ces faits et ont notamment demandé aux Américains d’expliquer leur activité. Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’une suggestion, mais d’une exigence. Le monde attend.

Il s’agit notamment d’un ordre du Ministère ukrainien de la Santé concernant une destruction rapide des réserves d’agents pathogènes dangereux et destiné à tous les laboratoires biologiques. Ces textes sont disponibles sur le site du Ministère russe de la Défense.

Les documents obtenus sont actuellement analysés de manière très méticuleuse par les spécialistes militaires de protection radiologique, chimique et biologique. Dans tous les cas, on peut en déjà conclure que les laboratoires biologiques ukrainiens, situés à proximité de notre pays, assuraient l’élaboration de composants d’armes biologiques. La destruction urgente d’agents pathogènes très dangereux, décrétée le 24 février 2022, visait à éliminer les preuves de la violation par l’Ukraine et les États-Unis de l’article I de la Convention sur l’interdiction des armes biologiques. Comment a-t-on détruit tout cela? A-t-on détruit tous les matériaux? Il s’agit d’un ordre pour les ministères concernés. Mais qui a été pendant des années ministre ukrainien de la Santé? Vous en souvenez-vous? D’où est venu ce médecin « magnifique » qui a pris les rênes du Ministère de la Santé? Je me le rappelle très bien, il est venu du continent américain. Cela jette donc la lumière sur la nature du secteur de la santé en Ukraine, ses dirigeants et leurs objectifs. Une question reste néanmoins sur la table: a-t-on en effet détruit tous les matériaux biologiques? Comment peut-on le vérifier aujourd’hui? Ne se sont-ils pas retrouvés entre les mains des extrémistes ou des nationalistes? Qui offrira ces garanties?

Ces informations confirment le caractère bien fondé des prétentions avancées à plusieurs reprises par la Russie concernant le respect de la Convention du point de vue des activités biologiques militaires des États-Unis et de leurs alliés dans l’espace postsoviétique. Dans ce contexte, nous n’excluons pas le recours aux mécanismes des articles V et VI de la Convention qui obligent les pays participants à mener des consultations afin de résoudre toutes les questions relatives à l’objectif de la Convention et d’assurer l’application de toutes ses clauses, ainsi qu’à coopérer dans les enquêtes sur n’importe quelles violations possibles des engagements dans le cadre de la Convention.

La prévention des activités biologiques militaires allant à l’encontre des clauses de la Convention exige des mesures résolues de renforcement du régime de cette dernière. Nous soulignons la nécessité de reprendre le travail sur un protocole juridiquement contraignant à la Convention comprenant un mécanisme de vérification efficace, bloqué par les États-Unis depuis 2001, ce que nous avons rappelé à plusieurs reprises. Dans ce contexte, nous appelons à former au sein de la Convention un groupe ouvert reflétant les intérêts de la majorité écrasante des États membres.

À l’heure actuelle, on parle du pétrole, du gaz, des entreprises, de leur avenir, des affaires, de tout: des avions, du transport, de la logistique des visas, des frontières. Tout cela peut être réglé d’une manière ou d’une autre. L’arme biologique, comme nous le savons à présent après la propagation du coronavirus en 2020, ne peut pas être contrôlée par l’humanité si elle s’est retrouvée à l’extérieur. Le monde entier, tous les pays du continent, au lieu de regarder ces aberrations sur CNN et lire les fables du Washington Post, devraient revenir à la raison et demander: sont-ils prêts à une nouvelle aventure avec des virus non identifiés ou à la prolifération de matières biologiques de ce genre si elles se retrouvaient ou peuvent se retrouver entre les mains des extrémistes et des combattants à travers le monde? Y sont-ils prêts? Ou ils sont prêts à se solidariser seulement sous une forte pression avec ceux qui ont construit sur tous les continents en grand nombre de biolaboratoires et dirigeaient directement depuis le Pentagone leur activité, qui est secrète, opaque et sans aucun suivi.

Dans le but de consolider les fondements organisationnels de la Convention, nous promouvons des initiatives largement soutenues au niveau international pour créer sur la base de ce Document des sections médico-biologiques mobiles (pour apporter une aide en cas d’utilisation de l’arme biologique et lutter contre les épidémies de différentes origines), ainsi qu’un comité scientifique consultatif (pour analyser les exploits scientifiques et techniques et donner des recommandations respectives aux États).

De plus, nous proposons d’inclure aux rapports annuels fournis par les États membres de la Convention dans le cadre des mesures de confiance des informations sur l’activité militaro-biologique menée à l’étranger.

Seules ces démarches permettront de placer sous un contrôle international l’activité militaro-biologique des États-Unis, qui a échappé à tout contrôle, et l’activité de leurs alliés dans l’espace postsoviétique et dans d’autres régions du monde, et d’assurer un accomplissement vérifiable des engagements par les États membres de la CABT.

Nous indiquerons des liens à toutes nos déclarations.

Le 13 mai 2021, il y a un peu moins d’un an, lors d’une conférence de presse, nous répondons à une question sur l’élaboration d’un protocole juridiquement contraignant avec un mécanisme efficace de vérification de la Convention dont nous venons de parler, sur l’interdiction des armes biologiques et à toxines. Une nouvelle fois nous expliquons au monde entier comment les États-Unis ont unilatéralement saboté le processus d’adoption du projet de document. Que faisaient-ils pendant toutes ces années? Nous avons noté également (au printemps 2021) que Washington bloquait systématiquement toute reprise des négociations sur le protocole, alors que formellement le mandat du Groupe spécial reste en vigueur.

Nous partions du principe que le bon sens prévaudrait à Washington et que les États-Unis en tant que dépositaire de la CABT, au lieu de bloquer le travail sur le document, apporteraient leur contribution constructive au renforcement du régime de la Convention.

Il devient clair à présent qu’ils sabotaient exprès le travail en ce sens pour bloquer toute possibilité de vérification des laboratoires où ils menaient des recherches et des activités liées à l’armement biologique.

Le 9 avril 2021. Une déclaration lors d’une conférence de presse sur l’activité militaro-biologique des États-Unis.

Le 28 août 2020 ont été décrétées des sanctions contre trois instituts de recherche scientifiques russes.

Nous soulignions que les États-Unis restaient l’unique pays membre de la CIAC à posséder l’arme chimique. Sachant qu’ils brevètent différentes inventions liées à l’usage de substances toxiques militaires, notamment paralytiques.

Nous disions que ces choses représentaient l’approche des États-Unis: d’un côté, le blocage du travail d’autres pays pour contrôler leur activité, de l’autre, l’intensification tous azimuts de recherches visant à produire et à répandre l’arme chimique et bactériologique.

Nous soulignions que des laboratoires américains se retrouvaient au cœur de grands scandales internationaux. Par exemple, lors d’une enquête sur les attentats liés à l’envoi de l’anthrax aux États-Unis en 2001, il s’est avéré que le chercheur qui envoyait les enveloppes avec du poison travaillait au biolaboratoire de Fort Detrick, étant un site de pointe du Pentagone en matière de protection biologique.

Nous exprimions plusieurs fois en 2020 nos préoccupations concernant l’activité militaro-biologique des États-Unis dans l’espace postsoviétique.

Un très grand nombre de question se pose sur l’activité du Centre de recherche de la santé publique Lugar construit par le Pentagone en Géorgie, où travaille la Direction des recherches médicales de l’armée de terre américano-géorgienne. Ce n’est pas suffisant? Faut-il encore des exemples? Nous en avons.

Le 27 mai 2020 – un commentaire détaillé sur le laboratoire Lugar.

Le 17 avril 2020, une conférence de presse sur un nouveau renforcement de la présence biologique américaine à l’étranger. Les laboratoires sont officiellement incorporés dans le système militaire américain de contrôle global de la prolifération de maladie infectieuses avec des structures similaires dans plusieurs autres pays.

Personne ne l’entendait, personne ne voulait le savoir. L’Otan nous a étroitement encerclé d’un point de vue militaro-technique. Ils ont construit des laboratoires dans l’espace postsoviétique en menant des recherches sur des armes biologiques. Et ce, à l’encontre de tous les engagements et normes assumés par les États-Unis.

Le 17 janvier 2020, discours du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse sur le bilan de l’activité diplomatique russe en 2019, ce thème est de nouveau soulevé.

Le 17 décembre 2018, interview du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la radio Komsomolskaïa Pravda. Ce thème a été évoqué dans le contexte de l’Ukraine.

L’interview du secrétaire d’État et vice-Ministre russe des Affaires étrangères Grigori Karassine à l’agence de presse RIA Novosti, parue le 19 décembre 2018. Encore ce thème.

Nous soulevions constamment ces thèmes, nous savions ce qui se passe. C’est une menace qui ne peut pas être contrôlée rapidement si elle s’échappe à l’extérieur. Tout l’humanité le comprend probablement à présent.

Sur la garantie de la sécurité des sites nucléaires en Ukraine par la Fédération de Russie

Lors de l’opération spéciale, les forces armées de la Fédération de Russie ont établi le contrôle des centrales nucléaires de Tchernobyl et de Zaporojie et des territoires limitrophes.

Cette démarche a été engagée uniquement afin d’empêcher aux groupes ukrainiens nationalistes ou terroristes ainsi qu’aux mercenaires étrangers (nous en parlerons séparément) de profiter de la situation dans le pays pour organiser des provocations nucléaires, or de tels risques existent effectivement.

La situation dans les centrales nucléaires de Tchernobyl et de Zaporojie est contrôlée par des spécialistes ukrainiens et des militaires russes. Dans les deux centrales le fond radioactif est normal, les dispositifs de la centrale nucléaire de Zaporojie fonctionnent dans un régime technologique normal, par conséquent, il n’y a aucun risque pour la population civile qui vit dans les régions voisines.

En disposant d’un secteur nucléaire développé la Russie est tout à fait consciente des risques potentiels pour l’infrastructure nucléaire et nous faisons tout pour assurer la sécurité des sites nucléaires ukrainiens. Nous sommes indignés par les activités des autorités de Kiev répandant de la désinformation sur le fait que soi-disant les militaires russes agissent contre les centrales nucléaires ukrainiennes. C’est une guerre médiatique. Nous désavouerons tout cela.

Sur les audiences à la Cour internationale de justice à La Haye sur une nouvelle plainte de l’Ukraine contre la Fédération de Russie

Les 7 et 8 mars, des audiences se sont tenues à la Cour internationale de justice à La Haye à la demande de l’Ukraine pour déterminer des mesures temporaires dans le cadre d’une nouvelle plainte fantaisiste contre la Russie – cette fois dans le cadre de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948. Kiev tente ainsi d’adapter à la juridiction de la Cour ses revendications par rapport à l’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine.

Au vu d’une absurdité évidente de la plainte ukrainienne, d’une insuffisance manifeste du temps imparti à la Russie pour adopter une position de réponse ainsi que pour des raisons de sécurité, il a été décidé de s’abstenir de participer à cette réunion de la Cour.

L’Ambassade de Russie aux Pays-Bas a envoyé à la Cour une lettre expliquant la position russe sur l’inconsistance juridique totale des insinuations des autorités de Kiev, tout en demandant de supprimer cette affaire de la liste de la Cour. Un accent a été mis sur le fait que ce n’est pas la Convention sur le génocide qui sert de fondement pour mener l’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine, mais le droit à la légitime défense prévu par l’article 51 de la Charte de l’Onu, ce dont la Fédération de Russie a immédiatement et dûment notifié le Conseil de sécurité des Nations unies.

Les audiences qui ont eu lieu ont montré que Kiev n’avait pas l’intention de renoncer au mensonge cynique. Une nouvelle fois ont été utilisés des manipulations et des fakes habituels pour l’Ukraine dans le but d’accuser de tout la Russie, de faire passer le noir pour du blanc.

Les avocats occidentaux de Kiev ont proféré des accusations mensongères que soi-disant la Russie attaquait sciemment des centrales nucléaires ukrainiennes créant un risque de catastrophe nucléaire. Cela a été illustré notamment par une photo du bâtiment administratif de la centrale nucléaire de Zaporojie, qui a été effectivement incendié par des militaires ukrainiens qui se rempliaient pour « faire de l’effet » afin de discréditer la Russie. Alors que les actions des militaires russes dans cette situation dangereuse étaient dictées par la nécessité de prévenir des provocations de la part des nationalistes ukrainiens, qui n’ont manifestement plus rien à perdre. D’ailleurs, c’est précisément ce qu’ils ont été entraînés à faire. C’est la raison pour laquelle les militaires russes prennent le contrôle des sites nucléaires ukrainiens. Comme l’ont déclaré plusieurs fois les représentants de la centrale nucléaire de Zaporojie et le maire d’Energodar, la centrale fonctionne normalement, la situation dans la ville est calme. Les affirmations des conseillers ukrainiens sur une prétendue hausse de 20 fois du niveau de radiation à la centrale nucléaire de Tchernobyl sont également fausses. Le 2 mars déjà, de telles rumeurs irresponsables ont été réfutées par le Directeur général de l’AIEA Rafael Grossi. À l’heure actuelle, la situation à la centrale nucléaire de Tchernobyl est contrôlée par des militaires russes, des spécialistes, le personnel civil de la centrale et la Garde nationale ukrainienne.

Les déclarations des représentants ukrainiens que la Russie avait annoncé l’ouverture de couloirs humanitaires pour évacuer la population civile de Marioupol afin de « tirer sur les civils quittant cette ville » se distinguaient par un cynisme particulier. L’avocat américain représentant l’Ukraine présentait sans gêne des photos montrant une foule de gens à Irpen, région de Kiev, sous un pont explosé par l’armée ukrainienne, qui ne peut pas quitter la ville. Ces faits ont été présentés de manière mensongère comme des actions russes. Cependant, les avocats américains de Kiev savent mieux que personne que tirer sur des personnes désarmées qui tentent de sauver leur vie est une signature caractéristique des États-Unis. C’était le cas en Afghanistan, en Irak et en Yougoslavie. Allez-vous le contester également? Allez-vous également faire passer les photos de vos terribles actes pour autre chose? Les États-Unis, maîtrisant parfaitement ces méthodes, les apprenaient également au régime de Kiev.

La tactique des combattants du bataillon nationaliste Azov indique que les protégés ukrainiens, tels des élèves dociles, maîtrisent l’expérience de leurs mentors Le 6 mars 2022, ils ont ouvert le feu sur des civils circulant dans le couloir humanitaire de Marioupol. Le lendemain, lors des affrontements contre les forces de la République populaire de Donetsk (RPD), avenue Pobeda, dans cette ville les combattants d’Azov faisaient marcher devant eux 150 civils s’en servant comme d’un bouclier humain. Sachant que quatre personnes ont été tuées et quinze blessées. Personne ne le remarque non plus? Les menaces publiques du maire de Soumy Alexandre Lyssenko et du chef de l’administration régionale de Soumy Dmitri Jivitski de fusiller les civils qui tenteront d’emprunter les couloirs humanitaires pour se rendre en Russie sont perfides et inhumaines.

Que voulez-vous s’ils entendent les déclarations de la France au sommet déclarant que l’ouverture de couloirs humanitaires vers la Russie paraît cynique. Regardez les bulletins réels des régions: combien de gens nous accueillons et accueillions pendant toutes ces années, pendant que vous pensiez qu’il n’existe aucun problème. Les gens ne se rendaient-ils pas en Russie en 2014? Ou en 2015? Ou pendant ces sept longues années? Et maintenant cela s’avère « cynique ». Qu’est-ce qui est cynique? Que les gens nous demandent de l’aide? Alors là. La motivation de tels actes est très claire: les radicaux épris d’un nationalisme barbare tentent d’utiliser la population civile comme bouclier humain pour se couvrir et fuir sur le territoire contrôlé par Kiev. Cela pourrait sembler « nouveau » pour ceux qui ne comprennent pas ce qui se passer pendant toutes ces années en Ukraine. Ils ne le comprenaient pas, ne voulaient pas, faisaient semblant de ne pas le savoir. Maintenant c’est une « découverte » pour eux. Mais seulement pour ceux qui ne prennent pas la peine d’examiner les faits, et pas uniquement les images qu’on leur montre en grand nombre. C’est le fond de tout ce qui se passait: l’absence de la compréhension de quelque chose d’humanitaire, la volonté d’éradiquer, de punir la population civile pour son indocilité, puis les achever définitivement sans chercher à comprendre ce qu’ils disent. Ils le faisaient de différentes manières: avec des armements lourds, par la torture, la pression psychologique, les sévices, la violence. Sauf que cela n’a pas commencé en 2022 ni en 2021 ni même en 2020. Cela a commencé bien avant cela. En 2014 dans une phase active. Et avant 2014 ces mêmes combattants étaient formés et ils ont goûté au sang pour la première fois à l’Euromaïdan de 2013-2014. Ils s’aguerrissaient, s’entraînaient à faire pression et à éliminer des civils. C’est là qu’ils ont compris que désormais tout était permis. Que derrière eux ne se trouvaient pas simplement des politiques locaux (qui sont là aujourd’hui, mais disparaissent demain), mais des superpuissances (États-Unis), toute l’Otan qui les inspire. Ils ont alors compris qu’ils avaient le feu vert. Ils en ont profité. Ils ont sévi pendant huit ans. Vont-ils changer leur comportement? Pour quoi faire? La population civile n’a jamais rien représenté pour eux. Ils ne voyaient pas les gens. Quand les combattants extrémistes et terroristes ne voient les gens, il leur est égal si ces gens sont de leur côté des barricades ou du côté opposé. Les superviseurs occidentaux ne l’ont probablement pas pris en compte. Peut-être qu’ils sont allés aussi loin le sachant, mais les couvraient tout de même.

Accusant les militaires russes des bombardements de Kiev et Kharkov, les autorités de Kiev oublient les bombardements quotidiens des républiques du Donbass. Ils ne s’en souvenaient jamais, ne le remarquaient pas. Comme ils disent, des « spécimens » y vivent. L’armée ukrainienne y continue de détruire méthodiquement l’infrastructure civile, notamment des établissements pour enfants et des hôpitaux. Ils taisent le fait que l’artillerie lourde de l’armée ukrainienne tire sans interruption depuis les quartiers résidentiels densément peuplés de Kiev et de Kharkov, se cachant derrière la population civile. Dans la soirée du 7 mars, des lance-roquettes multiples ukrainiens Grad ont tiré depuis le quartier résidentiel Vinogradar de Kiev en direction d’un lotissement de Vychgorod. Voici un autre exemple similaire parmi des centaines d’autres: à Marioupol, expulsant le personnel et les patients d’une maternité, des bataillons nationalistes ukrainiens y ont installé des positions de tir. De nombreuses vidéos démentant les fakes ukrainiens et confirmant les crimes de Kiev contre ses propres citoyens circulent en accès ouvert sur les sites qui luttent contre ces fakes.

En ce qui concerne le positionnement des combattants et des nationalistes ukrainiens dans la maternité. Cela ne rappelle-t-il rien? Peut-être pas aux jeunes. Mais les gens qui ont connu les années 1990 se souviennent de Boudionnovsk. Nous nous souvenons des terroristes qui étaient si appréciés en Occident et qui étaient applaudis par tout le monde occidental comme des combattants pour la liberté. Vous souvenez-vous qui ont-ils pris en otage? C’est impossible à oublier. En l’oubliant, on perd l’humain en soi. Alors qu’ils avaient pris en otage une maternité. Ils y faisaient des reportages, donnaient des interviews arme à la main se cachant derrière des femmes enceintes, celles qui venaient d’accoucher avec des nourrissons, menant leur « bataille pour la liberté », généreusement financée par les pays de l’Otan. Le monde entier avait vu à l’époque des images de notre premier ministre Viktor Tchernomyrdine qui négociait directement par téléphone avec ces salopards qui avaient pris en otage la maternité. Toute la maternité. À l’époque on négociait encore avec eux. Puis Viktor Tchernomyrdine a été ambassadeur en Ukraine. Il y a beaucoup vu aussi. Pensez-vous qu’il faille adopter une autre attitude envers des gens qui peuvent s’installer dans des maternités? Quelles grandes fins doivent justifier de tels actes? Quelle justification doivent-ils avoir? Il ne faut pas en inventer. Il n’y en a pas tout simplement.

Sur les déclarations de représentants occidentaux concernant une participation de « volontaires » aux activités militaires en Ukraine

Nous avons remarqué les communiqués que des mercenaires étaient recrutés par des ambassades d’Ukraine dans certaines capitales européennes, notamment à Copenhague, à Londres et ailleurs. Nous nous souvenons du comportement de Londres et de Copenhague pendant les événements dans le Caucase du Nord dans les années 1990. Nous nous souvenons où ensuite ont fui les terroristes nord-caucasiens qui se proclamaient combattants contre le régime pour la liberté d’expression qui n’avaient pas été achevés. Nous nous souvenons où ils ne devenaient pas simplement des réfugiés, mais des victimes de persécutions politiques: c’était bien là. C’est très simple. C’est là que les ambassades d’Ukraine recrutent des mercenaires. Cela ne date pas d’aujourd’hui ou d’hier. Les tendances sont flagrantes. Je comprends que pour le ministère britannique des Affaires étrangères, comme le disait leur ministre des Affaires étrangères, « c’est de l’histoire ancienne, il ne faut y regarder, il faut regarder vers l’avenir ». Bien sûr, il faut regarder vers l’avenir. Mais il faut connaître et se souvenir de l’histoire. Ils y ont lancé un travail de recrutement de « volontaires » pour participer aux activités militaires contre la Russie. C’est directement ce qui est écrit.

Sachant que ce sont des représentants officiels de ces États qui incitent leurs citoyens à participer aux opérations punitives des nationalistes ukrainiens contre la population civile ainsi qu’à œuvrer au profit de Kiev contre les militaires russes qui mènent l’opération militaire spéciale.

Comment le font-ils? Simplement par leur silence ou par le fait qu’ils n’attirent pas l’attention de l’ambassade ukrainienne sur la Convention de Vienne et ne leur rappellent pas ce que les diplomates doivent faire? Bien sûr que non. Pendant une conférence de presse, le 1er mars, la Première ministre danoise Mette Frederiksen a déclaré que les citoyens du pays exprimant la volonté de prendre part à de telles activités ne seront pas poursuivis pénalement. Car les ambassades ukrainiennes à l’étranger ne font pas tant appel aux citoyens ukrainiens sur le territoire de ces pays. Non, ils s’adressent aux citoyens du pays hôte. De telles déclarations russophobes de la cheffe du gouvernement danois ne tiennent pas debout et font penser au « recrutement volontaire » de Danois dans les unités SS (Légion danoise, Viking, Nordland) qui sévissaient sur le territoire de l’URSS pendant la Seconde Guerre mondiale. Nous connaissons bien leur sort.

De telles déclarations irresponsables ont également été faites par la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss. Le 27 février 2022, elle a annoncé le droit des Britanniques de décider eux-mêmes s’ils devaient participer aux activités militaires en Ukraine. L’objectif de ces propos est évident. D’un côté, justifier la participation de sociétés militaires privées britanniques aux événements en Ukraine. Je sais que les représentants britanniques n’aiment pas répondre aux questions, mais c’est une bonne occasion: pouvez-vous dévoiler les informations sur la participation de vos SMP et structures aux événements en Ukraine cette année, l’année dernière et ces quinze dernières années? Ou allez-vous dire que les sociétés privées et le gouvernement du Royaume-Uni n’y ont rien à voir? Alors vous n’avez rien à voir non plus avec les « volontaires » probablement, alors pourquoi vous en parlez? De l’autre côté, utiliser leur élimination inéluctable pour attiser l’hystérie antirusse et la russophobie au Royaume-Uni.

Nous demandons aux pays, à leurs gouvernements et ministres des Affaires étrangères et d’autres représentants qui appellent et soutiennent cette initiative de recruter des « volontaires » pour combattre contre la Russie sur le territoire ukrainien de ne pas téléphoner ensuite à Moscou et ne pas demander de l’aide pour connaître le sort de leurs citoyens. Nous vous répondrons de la même manière que vous parlez aujourd’hui – « c’est leur choix », et vous les avez aidés dans ce choix.

Verbatim de la déclaration de ce mercenaire au bord des larmes: « Pour ceux qui se demandent ce qui se passe, on faisait partie de la Légion internationale géorgienne de la 102e Défense territoriale ukrainienne, ok ? Notre base a été détruite. La base juste à côté de nous a été…

— Le Cri des Peuples (@lecridespeuples) March 16, 2022

À en juger par la réaction qui a suivi au Royaume-Uni, la tentative cynique de Liz Truss de « marquer des points politiques sur le sang » a suscité le rejet même chez les collaborateurs du Parti conservateur, qui se sont empressés de la désavouer. Le 28 février, le gouvernement britannique a publié un communiqué soulignant qu’il n’était pas recommandé aux citoyens du Royaume de se rendre en Ukraine et que la participation aux activités militaires ou l’aide aux combattants dans ce pays pouvait être assimilée à un crime conformément à la législation antiterroriste britannique et entraîner des poursuites pénales. Le désaveu de la déclaration de Liz Truss est devenu une autre tradition anglaise.

Nous attirons une nouvelle fois l’attention de nos partenaires sur le fait que nous ne sommes pas responsables de la vie de vos citoyens qui ont décidé de participer à une activité armée illégale en Ukraine. Je ne vais pas énumérer les documents que vous avez enfreint en déclarant un tel soutien. Des documents que vous-mêmes avez signés. Je les trouverai, mais pas maintenant. Sinon, l’énumération prendra beaucoup de temps. Toute activité armée contre les militaires russes sera immédiatement réprimée, et les groupes armés de « volontaires » et mercenaires étrangers seront éliminés.

Sur la réaction de l’Occident aux événements en Ukraine

Nous condamnons fermement la campagne antirusse lancée en Occident. La franche propagande russophobe des médias mainstream et les déclarations de politiciens occidentaux très éloignées des principes de tolérance et d’humanisme conduisent aux conséquences les plus destructives pour eux-mêmes.

Avant-hier, un camion a enfoncé le portail de l’Ambassade de Russie en Irlande. Récemment, un cocktail Molotov a été lancé dans le bâtiment du Centre russe pour la science et la culture à Paris. Un engin explosif a été également lancé sur le territoire du service consulaire de l’Ambassade à La Haye. Aucune victime à déplorer.

Sachant que rien ne prouve que l’atmosphère de psychose et de haine créée en Europe ne poussera pas les nationalistes locaux à commettre des actes irréparables. Comprenez-vous comment votre hystérie spécialement créée et diffusée par les médias impactera des extrémistes et des radicaux? La Russie est loin pour eux, mais vous êtes à proximité. Votre population civile en souffrira. Parce qu’il est facile d’éveiller ce bacille du nazisme, du nationalisme et de l’extrémisme, mais il est impossible de le maîtriser. L’Europe a déjà connu des expériences, avec des marches « sacrés » se tenant la main, ils disaient « non à l’extrémisme, au terrorisme ». C’est vous qui provoquez et incitez. Il y a des preuves de votre « incitation » affreuse sur le territoire d’autres pays, qui peut être s’expliquer par l’éloignement, mais maintenant cela se retournera contre vous. Hélas, combien de fois nous prédisions des choses pour y revenir en citant nos avertissements. Et ce sera une nouvelle fois le cas.

Les années difficiles de Covid ont détruit en grande partie les liens économiques, plusieurs groupes de population ont à peine survécu à la crise économique provoquée par la pandémie. Vous venez de l’aggraver par des sanctions qui vous ont déjà infligé un immense préjudice, sachant que nous n’avons pas encore lancé de contremesures. Vous l’avez fait vous-mêmes. Dans ces conditions, la situation dans vos pays se dégradera de manière dramatique. Et dans ce contexte, vous incitez les gens à devenir des combattants? Vous permettez ainsi de détruire l’Europe depuis l’autre côté de l’océan? Quand vous arrêterez-vous?

Les ambassades d’Ukraine en Europe occidentale recrutent ouvertement, notamment sur les réseaux sociaux, des volontaires et des mercenaires pour participer aux activités militaires en Ukraine du côté des forces armées ukrainiennes. Ce n’est pas prouvé qu’ils s’y rendront. Mais ils se sont déjà éveillés. Vous le comprenez? Cela suscite chez les gens les sentiments les plus bas. Qu’en ferez-vous ensuite? Qui appellerez-vous à l’aide après cela? Il y aura nulle part pour les expulser. Ce sont les citoyens de vos États qui s’enrôlent dans ces « listes ukrainiennes ». Nous savons que les États-Unis se trouvent derrière l’Ukraine. Tout cela se déroule avec la complaisance et même le soutien des autorités locales, bien que ces actions soient passibles de poursuites pénales dans beaucoup de pays. Mais personne ne s’empresse de saisir le Code pénal. Au contraire, c’est encouragé, dans le meilleur des cas « on ne le voit pas ». Mais ce meilleur cas est le pire. Parce qu’il ne fait que stimuler le nationalisme et l’extrémisme.

De nombreux citoyens de notre pays et simplement des habitants russophones de l’Europe occidentale sont devenus une cible d’attaques de radicaux et d’hooligans à cause de l’incitation à la haine par les médias et les politiciens étrangers envers certaines classes, nationalités, personnes d’un certain groupe civil, un peuple. Or ces hooligans et radicaux ne font pas distinction entre le russe, l’ukrainien et le biélorusse, il est difficile de leur expliquer la différence entre les peuples d’Europe de l’Est, c’est la même chose pour eux. Alors que vous lancez un rouleau-compresseur meurtrier qui passera dans vos pays et provoquera beaucoup de malheur.

À l’heure actuelle, les Russes sont expulsés des transports en commun, des restaurants mettent des affiches « Nous ne servons pas les Russes. Mangez des cailloux ». Vous les avez sorties des placards où ils prenaient la poussière depuis les années 1930-1940? Vous ne les avez toujours pas brûlées? Dans les capitales dites culturelles de l’Europe on verse de la peinture sur des voitures diplomatiques, des voitures de consommateurs de magasins russes sont incendiées. Des enfants sont intimidés dans les écoles. Nous connaissons des faits qui, sans être révélés, ont été rapportés aux journalistes étrangers en attirant leur attention. Les diplomates, les journalistes russes et les citoyens locaux travaillant avec des compagnies russes ou sympathisant à notre pays reçoivent des menaces. Quand les gens qui n’ont rien à voir avec la prise de décisions politiques reçoivent de telles menaces, avec des exemples concrets, cela montre que quelque chose arrive aux pays, à leur société. Des comptes sont gelés dans les banques européennes pour que les gens soient financièrement punis pour leur position civile indépendante.

Une xénophobie agressive commence. Elle n’a pas de nationalité, ne comprenez-vous pas? Elle peut commencer par un prétexte, et ensuite elle ne pourra plus être maîtrisée. Si quelqu’un estime que le représentant d’une autre nationalité est pire apriori, vous ne pourrez jamais le dissuader. Il continuera de chercher dans d’autres nationalités l’explication de ses malheurs et échecs. Nous savons parfaitement à quoi cela peut conduire.

La xénophobie agressive barbare dont les manifestations dans d’autres pays était toujours condamnée et poursuivie par l’Occident. Dans des cas isolés cela faisait toujours l’objet de débats publics, de la culture d’échange. Une personne appartenant à telle ou telle race n’a pas été correctement montrée, filmée sous le bon angle, n’a pas prononcé la bonne phrase. Et cela lançait tout un mécanisme de poursuite des gens. On ne s’est pas adressé correctement à quelqu’un, on a entendu une mauvaise note dans les paroles d’une chanson, même s’il n’y a aucune agression. Et qu’en est-il maintenant? Y a-t-il un tableau général pour savoir quelles vies comptent et quelles vies de comptent pas?

La Russie a déjà été confrontée à une telle agression paneuropéenne dans l’histoire. Que vous le vouliez ou non, mais nous ne nous écarterons pas de l’histoire. En 1941, plusieurs États européens ont attaqué avec l’Allemagne l’URSS en rejoignant le Troisième Reich. 1,5 million de volontaires de tous les pays de l’UE actuelle ont participé à la « croisade » contre l’Union soviétique au sein de la Wehrmacht et de la SS. L’histoire se répète, car on assiste à la même chose. Des Soviétiques étaient tués avec des armes créées par des ouvriers volontaires des usines militaires qui avaient rendu leur pays pratiquement sans combat – la France, la Tchécoslovaquie, le Danemark, la Belgique… Il existe de nombreux autres exemples quand des pays européens se faisaient de l’argent sans gêne sur les commandes militaires pour la Wehrmacht. En fait, l’URSS ne se battait pas seulement contre l’Allemagne nazie, mais également contre l’Europe fasciste. Nous nous en souvenons! L’Occident se déshumanise de nouveau.

Les capitales européennes qui font un concours de loyauté envers le suzerain s’efforcent de manifester leur russophobie. Un flash mob infernal.

Nous espérons que les forces saines d’esprit dans les pays européens ne permettront pas aux politiciens et médias irresponsables de semer dans l’esprit des locaux une haine aveugle envers les gens d’autres nationalités et opinions. Nous savons comment cela se terminait. Je comprends que trop de monuments ont été détruits sur le territoire des pays européens. Le monument vient du terme « mémoire ». C’est pourquoi ils ne se souviennent pas apparemment. Cela fait longtemps qu’ils ne lisent pas, alors que les émissions montrent autre chose. Alors souvenez-vous comment ce genre de chose se terminait pour l’Europe. Nous espérons qu’ils pourront se ressaisir à temps, préserver les restes de dignité. Et que la question ne se posera pas pour nous d’évacuer nos concitoyens d’une Europe soi-disant tolérante et démocratique.

Sur la xénophobie dans la Fédération internationale de l’automobile

J’ai déjà vu beaucoup de choses, des arbres punis (le chêne de Tourgueniev) ou des chats privés de participation aux expositions. C’est ridicule, c’est une abomination occidentale. Mais il existe des choses qui dépassent toutes les limites de l’acceptable.

La Fédération internationale de l’automobile a demandé aux pilotes russes et biélorusses qui voulaient participer aux compétitions, de signer une déclaration de l’attachement à la paix et à la neutralité politique de l’organisation qui contenait une interdiction d’utiliser le mot « russe ».

Il s’agit donc non seulement de l’oubli des principes de pureté du sport et de refus de sa politisation, mais du racisme qui frôle le nazisme. C’est comme ça que ce dernier commence. Comment peut une personne signer un renoncement à sa nationalité? Comprenez-vous ce qui se passe chez vous là-bas? N’avez-vous pas exclu des individus de la vie sociale en raison de propos « incorrects »? Une personne a pu être lynchée publiquement à cause d’un seul mot. Mais le renoncement à sa nationalité devient aujourd’hui la nouvelle norme? Où sont la morale, le droit, les ententes et accords internationaux, les droits de l’homme, les conventions? Un renoncement écrit à sa propre identité nationale… En Europe, en Occident…

Nous condamnons résolument ces manifestations de racisme et de xénophobie. Nous constatons que la complaisance criminelle de l’Occident par rapport aux manifestations des mêmes sentiments en Ukraine depuis huit ans – il ne s’ agit que de la phase active de ces tendances apparues il y a bien longtemps – a contribue à la propagation du virus d’intolérance ethnique sur les organisations internationales.

Sur le renforcement de la présence militaire de l’Otan sur le « flanc oriental »

Nous avons souligné à maintes reprises que le renforcement du contingent de l’Otan sur le « flanc oriental », notamment en Estonie, en Lettonie, en Lituanie, en Pologne, en Roumanie et en Bulgarie, revêt un caractère absolument provocatoire et ne favorise en aucune façon la sécurité européenne. Il est évident que l’endiguement de la Russie constitue de nouveau l’objectif principal de l’Alliance. L’Otan a augmenté depuis quelques jours les effectifs de ces bataillons multinationaux en Europe de l’Est, a élargi le nombre d’avions participant aux patrouilles de l’espace aérien etc.

Les ministres des Affaires étrangères de l’Alliance ont annoncé lors de leur rencontre extraordinaire du 4 mars le déploiement de plus de 130 avions et de 200 navires sur le « flanc oriental ». Toutes ces actions s’expliquent par une « menace » imaginée de la part de la Russie. Les autorités et les médias estoniens participent activement à l’aggravation de l’hystérie antirusse. N’ayez pas peur, la Russie n’a jamais menace l’Alliance et ne la menace pas aujourd’hui.

En même temps, la Russie ne peut pas ignorer la politique de confrontation de l’Otan vis-à-vis de Moscou. C’est la raison pour laquelle la Russie a présenté son initiative prévoyant des garanties du non-élargissement de l’Otan à l’est, du non-déploiement de systèmes offensifs sur le territoire des pays voisins de la Russie et du retour de la configuration de l’Alliance aux positions de 1997, date de la signature de l’Acte fondateur Russie-Otan.

Sur l’utilisation de serveurs néerlandais par des hackers dans des cyberattaques contre l’Ukraine

Dans le contexte de l’horreur médiatique propagé notamment par la Haye et portant sur des « traces russes » dans les cyberattaques contre l’infrastructure ukrainienne en février dernier, nous avons constaté une publication des médias néerlandais évoquant l’utilisation de serveurs situés dans ce pays dans les attaques susmentionnées.

Il est à noter que ce n’est pas pour la première fois que des moyens informatiques des Pays-Bas sont utilisés afin d’effectuer des activités nocives dans l’espace médiatique. Les Pays-Bas rejettent toute la responsabilité sur ceux qui n’ont rien à voir avec ces faits, et ils propagent des désinformations au sein du pays. Les Néerlandais veulent visiblement profiter de l’occasion et prendre leur revanche des événements du décembre 2016, où ils n’avaient pas empêché une cyberattaque massive contre le système bancaire russe depuis le territoire ukrainien. Les serveurs et les centres de gestion de cette attaque se trouvaient eux-aussi sur le territoire néerlandais. Le Service fédéral de sécurité de Russie a publié le 2 décembre 2016 un communiqué à ce sujet.

En 2016, les Néerlandais étaient gênés quand les diplomates russes attiraient leur attention sur ce sujet en marge des réunions du Groupe d’experts gouvernementaux de l’ONU pour les acquis de l’informatisation et des télécommunications dans le contexte de la sécurité internationale et du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’OSCE à Hambourg. Les hauts responsables néerlandais n’ont pas pu présenter à l’époque de réponse claire et ont souligné que ce comportement « incorrect » de hackers ukrainiens sur le territoire des Pays-Bas était hors de leur contrôle. Aujourd’hui, ils se sont brusquement « avisés » en affirmant que la Russie utilisait leurs serveurs pour attaquer l’Ukraine. Sans aucune preuve, comme d’habitude. Ils n’ont présenté aucun fait à personne, y compris à leur propre opinion publique.

Quant à nous, nous soulignons encore une fois que la Fédération de Russie s’oppose résolument à toute utilisation du cyberespace à des fins criminelles.

En conclusion, je voudrais rappeler les premières consultations intergouvernementales russo-néerlandaises en matière de sécurité de l’information internationale, qui se sont déroulée à la Haye du 16 au 17 septembre 2021. Cette rencontre a permis aux experts des deux pays d’évoquer de manière confidentielle un large éventail de questions relatives à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication. Ils ont également établi un plan de coopération, de renseignement mutuel et, à terme, de coopération pratique directe en cas d’incidents cybernétiques.

C’est dommage qu’au lieu de développer les ententes existantes et de combattre les hackers, notamment sur leur propre territoire, les Pays-Bas multiplient des fake news sur la Russie dans le contexte de la solidarité pseudo-occidentale.

Sur la profanation de mémoriaux de guerriers soviétiques en Slovaquie

Nous sommes indignés par l’acte de vandalisme survenu dans la nuit du 2 au 3 mars 2022 à Bratislava visant le monument Slavin construit en hommage aux guerriers de l’Armée rouge tombés dans les batailles pour libérer la capitale slovaque pendant la Seconde Guerre mondiale. 6.845 combattants reposent sur le territoire du mémorial. Peut-être que ceux qui l’ont fait en offensant leur mémoire ne savaient même pas qu’il y avait différentes nationalités parmi eux. Leurs descendants vivent aujourd’hui dans différents pays. Et les nationalités se sont probablement mélangées depuis tant d’années. Il y avait également des Ukrainiens. Il s’agit d’une deuxième profanation survenue récemment en Slovaquie: un crime similaire a été commis à Kosice le 27 février.

Nous considérons ces actions comme des provocations illégales et amorales. Nous espérons que les autorités slovaques mèneront rapidement une enquête sur ces crimes, que les monuments seront remis en état et que les coupables seront traduits en justice. Nous espérons que toutes les mesures nécessaires seront prises pour empêcher que de tels incidents se reproduisent.

Nous appelons la Slovaquie à respecter rigoureusement les engagements découlant de l’Accord sur les relations d’amitié et la coopération entre la Fédération de Russie et la République de Slovaquie de 1993 et de l’Accord entre le gouvernement de la Fédération de Russie et le gouvernement de la Slovaquie sur les cimetières des victimes militaires et civiles de la guerre de 1995.

Nous connaissons et apprécions l’attachement du gouvernement slovaque à une vision pesée et objective de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Nous remercions la population slovaque pour la protection traditionnelle de la mémoire des guerriers libérateurs, pour l’entretien de leurs cimetières sur tout le territoire du pays. D’autant plus sont révoltantes les tentatives des vandales de ternir l’exploit immortel des combattants contre le nazisme!

Sur la profanation d’un cimetière militaire soviétique en Pologne

Nous sommes également indignés par l’information sur un acte de vandalisme au Cimetière des guerriers de l’Armée soviétique dans le parc Kosciuszko à Katowice (Pologne). Les vandales ont profané le monument et neuf pierres tombales avec des inscriptions outrageantes.

Le Ministère russe des Affaires étrangères avait attiré plusieurs fois l’attention des autorités polonaises sur les violations du droit international, des principes de respect mutuel et de bon voisinage, l’inadmissibilité et l’amoralité du point de vue humain de la campagne de « vandalisme d’État » – le démantèlement de monuments aux guerriers libérateurs soviétiques, la complaisance envers les actes d’hooliganisme.

Les communiqués de Pologne sur ce genre de délits surprennent par leur cynisme. Cette fois, les médias ont rapporté que certains habitants locaux soi-disant s’indignaient que des Ukrainiens puissent se trouver dans les tombes profanées. Je ne sais pas comment le qualifier. C’est de la déshumanisation, je n’ai pas d’autre mot.

Le degré d’hystérie antirusse attisée par les autorités polonaises surprend. Les habitants du pays autrefois connu pour son attachement aux traditions chrétiennes, dont le respect des défunts, aujourd’hui, dans le cadre d’une psychose de masse, tirent des conclusions absolument absurdes et inhumaines comme quoi il est possible de profaner les tombes des Russes et d’autres peuples de l’URSS, mais pas des Ukrainiens. D’où vient tout cela? Cela n’arrive pas en un jour. Ces fleurs du mal sont engendrées par des graines semées il y a bien longtemps. D’où vient tout cela? Je comprends qu’en arrosant quotidiennement avec des publications comme celles-ci dans les médias, il y aura effectivement des récoltes. Dans ce cas, quelqu’un a semé tout cela. D’où vient cette logique animale? Que dire. Je peux « féliciter » les propagandistes de l’Otan. C’est votre « victoire » réelle. C’est vous qui l’avez fait.

Après les tentatives d’élimination au sein de la société polonaise du « faux sentiment de gratitude », disaient-ils, « envers l’Armée rouge » pour avoir sauvé le peuple polonais pendant la guerre, vient une déshumanisation totale.

Nous appelons les autorités polonaises à revenir dans le cadre du droit international et humanitaire, des normes morales.

Réponses aux questions:

Question: Que pensez-vous du plan d’action de Boris Johnson appelé à unir la communauté internationale autour de l’Ukraine?

Réponse: Nous considérons l’initiative annoncée par le Premier ministre britannique Boris Johnson sur la création d’un « groupe international de soutien à l’Ukraine » comme une nouvelle confirmation des revendications de Londres d’un rôle de leader dans les efforts antirusses de l’Occident collectif. Sachant qu’en positionnant cette structure comme une sorte d’alliance de solidarité avec l’Ukraine dans les questions humanitaires, le gouvernement britannique dit directement que les objectifs « humanitaires » des alliés seront la poursuite de l’alimentation en armes du régime de Kiev, le renforcement de la pression économique sur Moscou et la lutte contre la « normalisation rampante de ce que la Russie fait en Ukraine ». Il fallait inventer une chose pareille. « La normalisation rampante de ce que la Russie fait en Ukraine ». Vous vous imaginez? Une normalisation, mais elle « rampe ».

Dans l’ensemble, l’annonce de récents plans par Londres pour lutter contre les efforts de démilitarisation et de dénazification de l’Ukraine n’a pas été une révélation, et « l’asphyxie économique » de notre pays depuis récemment est ouvertement déclarée comme objectif officiel de la politique étrangère britannique. Auparavant ils le cachaient et camouflaient. Et ce, depuis des siècles. Cela a commencé il y a longtemps. Lisez les lettres d’Ivan le Terrible à ses partenaires anglais. C’est la même chose. Rien n’a changé. Depuis tant de siècles. Maintenant ils ont formulé ce qu’ils veulent. Cela s’appelle « asphyxie » maintenant. Avant cela ils avaient inventé les « droits de l’homme », la liberté, la démocratie, les standards que nous devons respecter. Et maintenant tout est clair et succinct: « asphyxier l’économie russe. »

Il est évident que la pression des russophobes n’apporte pas les résultats escomptés: les sanctions se retournent contre ses auteurs. Je souligne ce que j’ai dit aujourd’hui: la Russie n’a pas encore réagi. La Russie n’a pas encore élaboré les mesures qui devaient être appliquées à titre de réaction. Mais ils l’ont déjà senti. Quel niveau d’analyse. Il est évident que la pseudo-solidarité s’effondre. Parce que ce n’est pas de la solidarité.

C’est ce qui explique les craintes de Londres concernant la « normalisation rampante » – l’élimination au plus vite du foyer de tension dans les relations entre la Russie et l’UE ne fait clairement pas partie des plans de l’establishment politique britannique. Nous espérons que tôt ou tard les dirigeants européens comprendront que le suivi aveugle des consignes en politique étrangère des agents politiques anglo-saxons comportent d’importants risques directs non seulement pour la sécurité régionale, ce qui est déjà évident, mais également pour le bien-être et la prospérité de l’Europe. Le Royaume-Uni a fait son choix. Il a montré son attitude envers le continent européen. Il a commencé à s’associer à une autre région du monde. Et cela fait probablement partie de l’ignorance de la géographie par plusieurs de ces représentants officiels. Un plan plutôt moyen.

Question: Que pouvez-vous dire sur la déclaration d’Audrey Azoulay, Directrice générale de l’Unesco, que les parties au conflit en Ukraine devaient assurer la protection des sites du patrimoine culturel? D’après vous, pourquoi a-t-elle était faite seulement maintenant? Pourquoi l’Unesco gardait le silence pendant huit ans?

Réponse: Alors ça, c’est un chef-d’œuvre. Là où l’Unesco doit vraiment parler, où c’est son champ d’activité, où cela concerne les problèmes de préservation de l’identité culturelle, l’aide pour préserver les langues des minorités nationales, soutenir, lutter contre la xénophobie, où cette organisation doit être présente, c’est évidemment le Donbass, l’Allée des anges, les enfants qui vivaient pendant huit ans sous les bombes – l’organisation n’y était pas et n’y est pas. C’est inconfortable, désagréable, cela ne s’inscrivait pas dans le contexte général. Voilà ce qu’il fallait constater et raconter. Ils comprenaient qu’ils n’ont pas l’intention de pousser Kiev à régler la situation pacifiquement, en remplissant les Accords de Minsk. Ils savaient qu’il faudrait travailler pendant longtemps dans cette région, pas un mois ou deux, mais des années, et ce fut le cas. Qui voulait s’en occuper? Mais maintenant ils peuvent parfaitement se dérouler. Et pas seulement l’Unesco. L’OSCE s’est soudainement réveillée. Alors qu’avant il était impossible de faire parler les représentants de l’OSCE sur l’agenda.

Nous avons noté la déclaration politiquement engagée et unilatérale de l’Unesco publié le 3 mars sur la situation en Ukraine. C’est probablement la première fois dans l’histoire de l’Organisation que le dirigeant de son Secrétariat a enfreint de manière aussi ouverte les termes de la Charte aux profit des pays de l’Occident collectif. La Directrice générale de l’Unesco, la Française Audrey Azoulay a clairement abusé de ses fonctions en oubliant que l’intégrité territoriale et la souveraineté ne font pas partie du mandat de l’Unesco. Rappelons que conformément à la Charte « les obligations du Directeur général et du personnel sont purement internationales. En remplissant leurs fonctions ils ne doivent pas demander ou recevoir des consignes d’un quelconque gouvernement ou établissement sans rapport avec l’Organisation. Ils doivent s’abstenir de toute actions pouvant se refléter sur leur position en tant que personnalités internationales ».

En d’autres termes, le Secrétariat de l’Unesco a préféré une position politisée au moment où il aurait pu s’en distancer.

D’autant que l’Unesco sait garder le silence. Pendant huit ans, le Secrétariat ne remarquait pas les persécutions des habitants russophones de l’Ukraine, il n’a pas trouvé ne serait-ce qu’un mot de compassion envers les victimes de la terreur nationaliste ukrainienne dans le Donbass. La Russie appelait plusieurs fois l’Organisation à s’exprimer publiquement sur les grossières violations par l’Ukraine des termes de la Convention sur la lutte contre la discrimination dans l’éducation de 1960, la privation d’une grande partie de la population de la possibilité d’utiliser sa langue natale, le nettoyage de l’espace médiatique national ukrainien de médias russophones et les nombreux cas de poursuites des journalistes. Pas seulement les nôtres, les russophones, il y avait aussi des journalistes ukrainiens et étrangers qui y travaillaient. Certains ne revenaient parce qu’ils avaient été tués. En réponse, sans surprise, nous recevions seulement des réponses bureaucratiques vides et sans contenu.

La voix de l’Unesco ne se fait pas non plus entendre pour protéger la culture russe. D’autant que parmi les personnalités de l’éducation, de la science, de la culture, du sport, de la communication et de l’information touchées par la « chasse aux sorcières » lancée en Occident il y a des personnes directement liées à l’Organisation, notamment l’Artiste de l’Unesco pour la paix Valeri Guerguiev.

Nous appelons les fonctionnaires des organisations internationales à cesser de complaire au nationalisme, à la russophobie, à la xénophobie déployée par l’Occident. L’Unesco doit se concentrer sur l’objectif écrit dans sa Charte qui consiste à « contribuer au renforcement de la paix et de la sécurité en élargissant la coopération entre les peuples en matière d’éducation, de science et de culture ». Et il y avait un champ d’activité dans le Donbass. Huit ans.

De son côté, la Fédération de Russie prend toutes les mesures possibles pour protéger les sites du Patrimoine mondial de l’Unesco, les établissements culturels, éducatifs et autres de l’infrastructure civile sur le territoire de l’Ukraine, ainsi que pour assurer la sécurité des journalistes.

Combien de médias (nous ferons absolument une synthèse) russophones, russes ou agissant en tant que partie de holdings médiatiques associées à la Russie ont été fermés et sous quels prétextes? Avec quelles accusations? Où est l’Unesco? Au moins un mot? Cas il ne s’agit d’une source, de deux ou de cinq. Il s’agit de centaines de sources, notamment des chaînes de télévision, des sites, des réseaux sociaux, des messageries. Ce processus a commencé bien avant aujourd’hui. Il a simplement connu aujourd’hui une importante évolution. Combien nos journalistes ont été intimidées à l’étranger? Alors que chaque jour nous appelions à la paix et à la mise en œuvre des Accords de Minsk. Je disais pendant chaque conférence de presse que Donetsk et Lougansk faisaient également partie de l’Ukraine. Nous partons du principe qu’ils doivent être réintégrés, qu’ils doivent vivre comme un pays uni, que le régime de Kiev devait garantir leur coexistence. Nous disions tout cela.

Dans ce contexte, nos médias étaient évincés de l’espace mondial. Comment est-ce possible? Maintenant ils sont évincés parce que nous menons une opération spéciale. En d’autres termes, quoi qu’on fasse, le résultat est toujours le même.

Question: Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont complètement renoncé à l’achat du pétrole et du gaz russes et ont appelé les autres à suivre leur exemple. Certains pays occidentaux, au moins verbalement, discutent de cette possibilité. La Russie a-t-elle un plan en cas de perte partielle du marché européen, et dans quelle mesure la Russie est-elle capable de réorienter ses flux d’exportation ?

Réponse: Je voudrais attirer votre attention sur la déclaration du vice-Premier ministre de la Fédération de Russie Alexandre Novak. Il est également disponible sur nos sites. Par conséquent, je ne voudrais pas analyser cette situation. Ce n’est pas exactement une question du ministère des Affaires étrangères – tarification, diversification, production, transport, logistique des ressources énergétiques – cela concerne toujours nos spécialistes. Le vice-Premier ministre Alexandre Novak a clairement décrit toutes les perspectives dans sa déclaration.

Question: Est-il prévu d’élargir la composition des ambassades et consulats généraux dans les pays d’Asie-Pacifique, y compris l’Amérique du Sud, dans le cadre de la rupture des relations avec l’Europe et les États-Unis ?

Réponse: Aucune information pour le moment sur ses plans. Quant à la ruprure des relations, même la réduction des relations nécessite beaucoup plus d’efforts de la part des diplomates qu’un simple travail de routine.

Nos diplomates travaillent. Ne pensez pas que pendent que cette hystérie de masse se produit en Occident, ils ne font rien. Rien de tel. Un énorme travail est mené maintenant pour aider nos citoyens à travers le monde, protéger leurs intérêts, faciliter le retour ou la relocalisation dans les pays, compte tenu de ce qui a été fait à l’industrie aéronautique. Je ne parle pas de logistique. C’est vraiment l’affaire de l’industrie aéronautique. C’est comme un arbre avec une énorme couronne ramifiée. C’est une énorme infrastructure. Il y a beaucoup de travail et ils ne restent certainement pas les bras croisés.

Pour l’insant il est difficile de comprendre ce que disent les dirigeants de ces pays occidentaux, leurs ministres, les représentants de leurs entreprises. Dans notre pays, ils ne peuvent même pas identifier leurs décisions. Est-ce une décision, est-ce une déclaration d’intention, est-ce une décision définitive, est-ce une solution temporaire, n’est-ce pas une décision, mais juste une déclaration indiquant une position, est-ce leur position ou est-ce une position collective imposée ou leur a-t-il été proposé ? S’il s’agit d’une solution temporaire ou d’une déclaration, combien de temps durera-t-elle ? Maintenant, il est impossible de comprendre quoi que ce soit. Même par les actions des entreprises : parfois elles disent qu’elles partent, puis qu’elles partent, mais provisoirement, puis qu’elles reviennent. Je n’imagine rien – c’est comme ça. C’est tout simplement impossible à comprendre. Pourquoi? Je vais vous expliquer. Ces décisions leur sont imposées. Lorsque vous prenez une décision, vous pouvez douter – soit vous la prenez après réflexion, soit, en la prenant, vous précisez à quoi vos doutes étaient liés et quelles sont vos conditions. Vous pouvez parler calmement de ce sujet, c’est votre décision, vous en êtes responsable. Et vous savez comment la situation évoluera si les circonstances changent. Ils ne peuvent pas expliquer ce qu’ils veulent dire – c’est évident. Ce n’est ni leur décision, ni leurs entreprises, ni les secteurs économiques, ni les corporations, etc. C’est une politique imposée par le chantage, ne laissant d’autre choix que d’accepter ce point de vue et seulement ce point de vue. C’est une sorte d’attaque.

Voir également notre dossier sur la situation en Ukraine.

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