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Syrie : à Idleb, des messages pro-Ukraine au 11e anniversaire de la révolution


Publié par Gilles Munier sur 18 Mars 2022, 08:29am

Catégories : #Syrie, #Ukraine, #Poutine

Des manifestants syriens, le 15 mars 2022 à Idleb, tiennent une banderole faisant le parallèle entre l’intervention russe en Syrie et en Ukraine et sur laquelle est écrit à propos de la Russie : « le même assassin ». © Omar Haj Kadour, AFP

Texte par France 24 (16/3/22)*

Le 11e anniversaire du soulèvement des Syriens contre le régime de Bachar al-Assad a été marqué mardi par des manifestations dans lesquelles le parallèle a été fait entre l’intervention russe en Syrie et en Ukraine.

Des milliers de manifestants syriens antirégime, galvanisés par le tollé général que suscite l’invasion russe en Ukraine, se sont rassemblés, mardi 15 mars, à Idleb et d’autres villes du nord-ouest de la Syrie, pour marquer le 11e anniversaire du début du conflit qui a ravagé leur pays.

Déclenché le 15 mars 2011 par la répression de manifestations prodémocratie et opposant initialement armée et rebelles, la guerre en Syrie s’est complexifiée au fil des années, avec des interventions étrangères dont celle de la Russie en soutien à Damas, laissant un pays ravagé et divisé.

Rassemblées sur la place principale d’Idleb, plus de 5 000 personnes ont pris part à l’un des rassemblements les plus importants depuis des mois dans cette dernière enclave résistant au régime de Bachar al-Assad malgré des années d’offensives meurtrières soutenues par la Russie. Idleb compte actuellement environ quatre millions d’habitants, dont au moins la moitié sont déplacées.

« Cela fait 11 ans que la révolution syrienne a débuté, mais aujourd’hui, c’est comme si c’était le premier jour », témoigne pour l’AFP Salwa Abdelrahmane, dans la foule de manifestants dont certains brandissaient des drapeaux ukrainiens ou des pancartes avec des messages exigeant une intervention contre le président russe.

« Nous avons oublié nos blessures, les déplacements forcés, les massacres et les arrestations. Nous avons renouvelé notre promesse de poursuivre notre révolution », a ajouté la manifestante de 49 ans, appelant les Ukrainiens à continuer de résister. « Mon message au peuple ukrainien est de ne pas abandonner ! »

« Ce qu’il se passe aujourd’hui en Ukraine est identique à ce qu’il se passe ici »

Nombre de manifestants espèrent que l’invasion lancée en Ukraine le 24 février par Moscou, soutenue ouvertement par Bachar al-Assad, suscite un nouvel intérêt pour leur propre cause.

« Ce qu’il se passe aujourd’hui en Ukraine est identique à ce qu’il se passe ici, l’ennemi est le même et le but est le même », affirme Radwane Atrach, un autre manifestant.

Des milliers de personnes ont également manifesté dans d’autres localités du nord-ouest de la Syrie, comme à al-Bab, dans la province d’Alep.

L’intervention militaire de la Russie en faveur du régime de Damas en 2015 a changé le cours de la guerre anéantissant les espoirs de millions de Syriens de renverser le régime. Le conflit, impliquant rebelles, jihadistes, puissances régionales et internationales, a fait un demi-million de morts.

« Fortifiez vos hôpitaux avec des blocs de ciment, l’ennemi Poutine ne fait pas de distinction entre civils, blessés et combattants », recommande Ali Hamouch, médecin dans un hôpital d’Idleb, solidaire avec les Ukrainiens.

Au cours du conflit en Syrie, l’aviation russe a ciblé à plusieurs reprises des hôpitaux, selon des témoins, des médecins et des ONG.

En Ukraine la semaine dernière, un hôpital pédiatrique a été touché par une frappe supposément russe dans la ville assiégée de Marioupol, suscitant un tollé et des accusations de crimes de guerre à l’encontre de Vladimir Poutine.

Pas de levée des sanctions en Syrie sans « progrès irréversibles »

Les tactiques de guerre adoptées en Ukraine ressemblent à celles éprouvées par Moscou en Syrie, où les Russes ont testé la plupart de leurs armes. Par ailleurs, Moscou recrute actuellement des milliers de combattants en Syrie, de l’armée régulière et des milices, pour les déployer en Ukraine.

Alors que le conflit entame sa 12e année, le secrétaire général de l’ONG Norwegian Refugee Council (NRC), Jan Egeland, a exhorté la communauté internationale à ne pas oublier la Syrie. « Tandis que nous constatons avec choc et horreur ce qui se passe en Ukraine, cela nous rappelle les souffrances intenses endurées par la population syrienne, qui s’aggravent », a-t-il déclaré.

Pour leur part, la France, l’Allemagne, l’Italie, les États-Unis et le Royaume-Uni ont dénoncé les interventions de Moscou en Syrie comme en Ukraine. « L’anniversaire (du déclenchement de la guerre en Syrie) coïncide cette année avec la terrible agression de la Russie contre l’Ukraine (…), mettant en lumière le caractère brutal et destructeur des agissements de la Russie dans ces deux conflits », ont-ils affirmé dans une déclaration conjointe.

Les cinq pays ont d’autre part dit « ne pas soutenir les efforts de normalisation » entrepris par certains pays avec Damas, prévenant qu’ils ne lèveront pas les sanctions sans « progrès irréversibles vers une solution politique » en Syrie.

La Syrie est confrontée à une grave crise économique, marquée par une dépréciation de la monnaie nationale, une explosion de l’inflation et aggravée par les sanctions occidentales et la pandémie de Covid-19.

La Commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie a appelé la semaine dernière à « évaluer la mise en œuvre et l’impact des sanctions » imposées au pays, soulignant une détérioration des conditions de vie de la population.

*Source : France 24, avec AFP
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