Soutien à la résistance maqdisie palestinienne.
novembre 10, 2013
vendredi 8 novembre 2013 – 07h:09
Baladi
AL-Quds est au cœur de la Palestine et de la nation.
- Profanation et destruction du cimetière historique de Ma’minallah
I – Al-Quds occupée : asphyxie et purification ethnico-religieuse
Un nouveau tram éventre les quartiers musulmans : la presse sioniste a dévoilé que l’occupant prépare un nouveau plan pour détériorer et éventrer la vieille ville d’al-Quds. Ce plan conçu par le ministre des transports avec la municipalité sioniste vise à tracer une ligne de chemin de fer qui passerait par le cimetière historique musulman de Ma’minallah, où serait construit une gare souterraine.
Des analystes affirment : l’exclusion de la ville d’al-Quds des négociations en cours entre l’Autorité palestinienne et l’entité sioniste signifie un « feu vert » pour sa judaïsation. Pour eux, l’occupant cherche à s’emparer entièrement de la ville pendant les négociations.
C’est ce qu’affirme Ziyad Hammouri, le directeur du centre al-Quds pour les droit sociaux et économiques : « israël utilise les négociations pour couvrir ses plans coloniaux, il ne veut ni paix ni négociations, mais profite de ce dossier pour gagner du temps », ajoutant que l’occupant prépare à présent de nouvelles lois pour annuler toute souveraineté palestinienne sur la ville occupée, y compris des décisions relatives aux coutumes palestiniennes et aux rites religieux.
Démolition de la maison du prisonnier libéré Amin Shweiky dans le quartier Ashqariye dans Beit-Hanina, al-Quds. Les autorités de l’occupation ont arrêté le propriétaire de la maison et l’ont obligé à assister à la démolition de sa maison, par pur sadisme. Le prétexte de l’occupant est que la maison , construite il y a dix ans, ne bénéficie pas d’une autorisation, sans dire cependant que le propriétaire a fait une demande, a payé les taxes diverses à cause de la construction avant de recevoir l’autorisation. Pour Amine Shweiky, c’est tout le quartier Ashqariyeh qui est visé par la démolition, mais Ziad Hammouri considère que la vague de purification ethnico-religieuse menée par l’occupant concerne toute la partie orientale de la ville, celle qui fut occupée en 1967 car plus de 2000 ordres de démolition attendent leur exécution. Avec la démolition de la maison Shweiky, ce sont vingt personnes qui sont jetées à la rue, dont plusieurs enfants.
Un immeuble composé de trois étages appartenant à la famille Qarsh à Beit Hanina a également été démoli par l’occupation.
L’occupant poursuit la colonisation de la ville d’al-Quds et de la Cisjordanie, en construisant et projetant de construire des milliers de logements pour les colons juifs. Malgré ou à cause des négociations, l’occupant veut créer un état de fait, comme il le fait depuis le début du siècle dernier, depuis que les premiers colons ont débarqué en Palestine. C’est d’ailleurs le sens d’un article écrit par un analyste sioniste (Elie Hazan) qui explique que les sionistes poursuivent la judaïsation de la ville sans tenir compte des critiques qui leur sont adressés, comme cela a eu lieu lors des accords de Camp David avec l’Egypte. A l’époque déjà, les Etats-Unis ont laissé faire et ont accepté l’état de fait.
L’occupation interdit au Maqdisi Khaled Zeer d’aménager la grotte où il vit avec ses enfants après la démolition de sa maison au mois d’août 2013. Il semble que les sionistes aient là aussi découvert des « vestiges » historiques liées à leur histoire mythique. C’est en tout cas le prétexte fourni pour interdire l’aménagement.
Un projet de loi sioniste pour empêcher tout retrait sioniste de la ville d’al-Quds : le comité ministériel de l’occupation a ratifé le projet de loi qui interdit tout retrait de la ville occupée sans avoir été soumis au préalable au vote de deux tiers des députés au parlement sioniste.
La ville arabo-musulmane d’al-Quds transformée en « ville juive » lors d’un festival organisé par diverses institutions sionistes dans la ville, pour attirer les touristes férus non seulement de la prétendue histoire juive de la ville, mais de la présence européenne croisée dans la ville sainte. Ce festival devrait débuter début novembre et s’étendre sur un mois.
Une nouvelle fois, les prisonniers palestiniens de la ville d’al-Quds et des territoires occupés en 1948 sont exclus de l’accord de libération des anciens prisonniers. Cet accord conclu sous l’égide des Etats-Unis devrait permettre la libération des anciens prisonniers, ceux qui furent détenus avant les accords d’Oslo en 1993. Dix prisonniers maqdisis font partie de ces anciens prisonniers.
L’occupation a prolongé l’arrestation de 8 Maqdisis, dont des enfants de 14 ans. La prolongation de l’arrestation signifie que les Palestiniens détenus ne sont pas traduits devant les tribunaux, et peuvent être emprisonnés plusieurs mois sans charge et sans « condamnation ».
Les réfugiés de Lifta et le retour : le retour des habitants du village de Lifta, dévasté par les bandes sionistes et occupé en 1948, est de nouveau en discussion. Alors que les sionistes libéraux réclament que ses maisons soient rénovées et que les habitants palestiniens y reviennent en coordination et dans le cadre d’un projet sioniste de gauche (partage de l’espace), les réfugiés de Lifta réclament leur retour au village sans être supervisés par les associations sionistes de gauche.
Dans une étude récente, le professeur Azmi Baha’Eddine Abu Saoud a souligné que 86% des Maqdisis ont subi au cours de ces dernières années diverses entraves à leur vie quotidienne (obtention de documents, barrages, incursions, arrestations) et 55% ont été exposés à des agressions de la part des autorités de l’occupation (violences verbales ou physiques, agressions et destructions de leurs biens, coups, vols). L’étude insiste sur la politique suivie par l’occupation pour priver les Maqdisis d’étudier et de travailler dans leur ville.
II – Al-Quds occupée : les lieux saints
Les autorités de l’occupation volent les chaises des salles de cours dans la mosquée al-Aqsa pour empêcher les étudiants d’assister au cours. La police de l’occupation a mené 5 incursions au moins dans la mosquée al-Aqsa pour voler les chaises et saccager les locaux dans lesquels se tiennent des cours auxquels assistent différentes catégories d’étudiants (jeunes, âgés, enfants, femmes ou hommes) pour assurer une présence permanente dans la mosquée. Elle a interdit de faire entrer de nouvelles chaises. Les étudiants et élèves ont assisté aux cours, assis par terre.
Une association féminine juive réclame la construction d’un lavoir purificateur pour les femmes à la place d’un site historique musulman, près de la mosquée al-Aqsa. Des sources palestiniennes affirment qu’une partie des excavations faites par l’occupant dans la partie sud-ouest de la mosquée al-Aqsa risque d’être consacrée à ce lavoir, ou alors ce serait le site des excavations menées à l’extrême partie ouest de la zone d’al-Bouraq.
Le cimetière historique de Ma’minallah est ciblé par la judaïsation : depuis que l’occupant s’en est emparé en 1947, il n’a cessé de le profaner. Il détruit d’abord les murs qui l’entourent afin de pouvoir le transformer à sa guise, sans aucune considération pour la sacralité historique du lieu. En 1967, il transforme une partie du cimetière en « parc de l’indépendance » après avoir creusé et profané les tombes et déterré les ossements. Entre 1985 et 1987, il creuse encore et fait passer des canalisations et y installe un parking en détruisant des dizaines de tombes. En 2004, il prétend vouloir y construire le « musée de la tolérance », poursuivant son acte de vandalisme. Pour les sionistes qui occupent la Palestine, les vestiges millénaires de la Palestine n’existent pas : seule la prétendue présence juive dans ce pays compte. C’est également une « purification historique » de la Palestine qui est en cours.
Presque tous les jours, les colons en vêtements civils ou militaires, appartenant aux services de sécurité ou aux associations para-militaires, femmes ou hommes, profanent la mosquée al-Aqsa, en menant des incursions sous la protection de la police sioniste. La recrudescence de ces incursions vise à légaliser la présence juive dans la mosquée, en prétendant que c’est le lieu où était bâti le temple juif, alors toutes les fouilles menées par les sionistes n’ont apporté aucune preuve à ces allégations. L’assaut répété contre la mosquée al-Aqsa prépare son partage, dans le temps et dans le lieu, comme ce fut le cas de la mosquée al-Ibrahimi dans la ville d’al-Khalil.
III – Al-Quds occupée : résistance palestinienne
Les maqdisis ont boycotté les élections municipales dans la ville d’al-Quds organisées par l’occupant. Moins de 1% de participation des Palestiniens, selon les estimations des sionistes, qui pensaient ou espéraient, à cause de la crise inter-palestinienne, pouvoir attirer les Maqdisis dans leur giron. Depuis que l’occupant a annexé la partie orientale d’al-Quds, occupée en 1967, à la colonie fondée en 1948, il cherche à entériner cette annexion en réclamant une participation formelle des Palestiniens à la gestion de la ville. Mais les Palestiniens maqdisis votent plutôt aux élections organisées par l’Autorité Nationale Palestinienne, en risquant d’être arrêtés et expulsés, pour affirmer leur identité et leur désir de libération.
Affrontements entre les jeunes maqdisis de Abu Diss et les forces de l’occupation, le 22 octobre. Les jeunes protestaient contre la démolition d’un immeuble, sous prétexte qu’il est construit sans permis. 4 jeunes ont été arrêtés par l’occupant.
L’institution al-Aqsa pour le waqf et le patrimoine a annoncé que 1000 étudiants ont participé ces dernières semaines aux cours dispensés dans la mosquée al-Aqsa, en tant que geste de résistance à sa judaïsation.
Al-Quds occupée : solidarité
Des milliers de Jordaniens ont assisté au festival « le cri d’al-Aqsa » organisé par le mouvement islamique jordanien à Amman, pour la soutien à la mosquée al-Aqsa et dénoncer les tentatives de sa judaïsation.
L’université jordanienne a décidé d’inclure la matière sur la ville d’al-Quds dans son cursus.
La Ligue arabe proteste et dénonce le projet de loi sioniste réclamant l’interdiction de négocier à propos d’al-Quds. Elle a jugé que ce projet de loi menace « le processus de paix ».
Le Parlement Arabe a conclu ses travaux en dénonçant les dangers qui menacent la ville sainte, l’expulsion de sa population et la destruction de ses lieux saints, chrétiens et musulmans.
Le mouvement Hamas appelle l’Organisation de la coopération islamique et la Ligue arabe à agir rapidement et à assumer leurs responsabilités pour protéger la mosquée al-Aqsa.
Un livre récent « al-Quds et l’Islam » est paru à l’Institut d’Etudes Palestiniennes, rédigé par le chercheur Khalil Athamna. Il explique comment la ville d’al-Quds a acquis, même avant l’Islam, son caractère de ville sacrée. Les tribus arabes chrétiennes y étaient attachées et ont préparé le terrain à l’Islam et aux musulmans, qui ont accordé une place primordiale à la ville sainte, tout au long de leur histoire. Le caractère sacré de la ville tient à la doctrine de l’Islam, mais aussi à sa place politique aux premiers temps de l’Islam. L’auteur consacre un chapitre à chacun des éléments qui ont contribué à sa sacralité, ainsi qu’un chapitre pour analyser l’importance du « jihad » (lutte) pour libérer al-Quds lorsqu’elle fut occupée par les Croisés.
N°2 – Novembre 2013 – Diffusé par Baladi