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Syrie : Ecartée des pourparlers américano-russes, la France fait le forcing !


Le ministre français des Affaires Étrangères, Laurent Fabius a appelé à la levée du blocus européen  sur l’envoi d’armes aux opposants terroristes syriens parce que, dit-il, « nous refusons que soit maintenu le déséquilibre des forces. L’Iran et la Russie livrent des armes à Bachar al-Assad d’une part, et les résistants sont incapables de se défendre, d’autre part » !

De plus, une délégation militaire syrienne se trouve à Moscou pour remettre une liste des aides militaires nécessaires, alors que la Russie entame la livraison de 36 avions d’entrainement du type YAK, capables d’exécuter des opérations de combat.

En premier lieu, l’appel du ministre s’inscrit dans le contexte des polémiques russo-françaises à propos de la légitimité de l’armement russe au régime syrien souverain et constitue une riposte à la déclaration du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a dit qu’armer l’opposition syrienne était une violation de la loi internationale.

En second lieu, les faucons de l’Union européenne : Français, Britanniques et Italiens, œuvrent pour accorder leur appui militaire à un bras militaire modéré de la « révolution syrienne », représenté par « le Conseil militaire unifié » ,lequel dirige cinq fronts militaires, censé combattre sous les ordres de la Coalition syrienne. Les Français avaient parrainé la présentation du commandant de ce Conseil, le général Selim Idriss, au Parlement européen à Bruxelles, la semaine dernière, à l’issue d’une visite effectuée à Paris où il avait discuté des détails du soutien militaire escompté.

Cependant, les Européens , notamment l’Allemagne, n’affichent pas un grand enthousiasme à l’égard de l’armement de l’opposition syrienne. En effet, les armes sophistiquées envoyées à l’opposition syrienne par la France et la Grande-Bretagne risquent de tomber entre les mains de « jihadistes », groupes salafistes devenus les acteurs dominants de l’opposition sur le terrain, grâce au flux d’armes et aux dollars provenant de l’Arabie saoudite, du Qatar et de la Turquie…

Sur le terrain, la France, la Grande-Bretagne, la Turquie, le Qatar et l’Arabie saoudite rivalisent dans le parrainage des groupes rebelles ! Ces pays veulent consolider leurs forces régionales dans le commandement du conflit pour les préparer à la confrontation avec le courant « jihadiste» », après la chute supposée de Bachar al-Assad…

A la question de savoir si les récentes déclarations franco-britanniques étaient une riposte à l’entente émergeant entre la Russie et les États-Unis dans le dossier syrien, la porte-parole de la Haute-représentante [Catherine Ashton, ndlr] des Affaires étrangères de l’Union européenne, Maya Koniceancic, a répondu : « Nous poursuivrons le travail avec nos partenaires internationaux pour parvenir à une solution politique ».

Il s’avère que les déclarations du russe Lavrov et les positions américaines concordent quant à la participation de Bachar al-Assad au processus politique en Syrie. Lavrov avait déclaré, à la suite de John Kerry : « Nous convenons que la période transitoire en Syrie est une nécessité et que la base en est la déclaration de Genève. Nous appelons les opposants à former une délégation pour participer aux négociations le plus tôt possible ». De plus, un groupe d’opposants syriens avait révélé que Sergueï Lavrov avait promis que la Russie proposerait une initiative coordonnée avec les Américains avant le sommet de Doha –prévu les 27 et 28 mars- afin d’acculer les Qataris…

Il apparaît donc que les deux puissances internationales ont écarté la totalité des Européens des pourparlers en cours dans le dossier de la Syrie. Ceci expliquerait les craintes françaises d’une initiative politique du duo Russie/États-Unis avant le sommet de Doha et le forcing de Laurent Fabius pour revenir sur le devant de la scène syrienne…

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