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Syrie : La guerre en trompe l’œil


vendredi 20 juillet 2012

publié dans geopolintel

“Depuis deux jours, l’armée syrienne bombarde plusieurs faubourgs populaires de Damas. Jamais depuis le début de la révolution en mars 2011, les affrontements n’avaient été aussi intenses dans la capitale. Les bombardements de l’armée syrienne ont repris ce lundi sur le quartier populaire al-Tadamone à Damas, au lendemain d’affrontements d’une violence sans précédent dans plusieurs quartiers du sud et de l’ouest de la capitale, qui auraient fait 105 morts“ France 24 lundi 16 juil. 2012

Invention des temps présents, la guerre médiatique – une guerre à part entière avec ses cadavres et son cortèges d’atrocités – se déroule sous nos yeux avec ses tirs nourris au coin des rues, ses quartiers populaires d’où partent les éclairs des explosions et que monte vers le ciel la lueur des incendies… Mais comment aujourd’hui distinguer le vrai du faux dès lors que notre perception des événements est totalement tributaire des images et des commentaires que nous délivrent des médias dont la fonction première est de façonner et relayer une toute puissante tyrannie consensuelle ?

Souvenons-nous, un avant la guerre du Kossovo, le film de l’Américain Barry Lewinson “Des hommes d’influence“- Wag the Dog1 1997 – montrait le déroulement d’un conflit imaginaire dans les Balkans… la guerre virtuelle était née ! Non qu’il n’y ait pas actuellement de combats en Syrie mais en l’occurrence les médias y ont créé et véritablement “monté“ de toutes pièces une “guerre intérieure“ – c’est-à-dire une guerre civile dans la terminologie des institutions internationales – là où il n’y a vraisemblablement qu’une guerre subversive conduite depuis l’extérieure par des troupes formées à cet effet dans l’unique but de renverser l’État existant… Guerre de mercenaires et de fondamentalistes musulmans plu sou moins azimutés – al-qaïdistes, salafistes wahhabites, djihadistes manipulés2 – qui tentent effectivement d’amorcer en Syrie une guerre confessionnelle, Sunnites contres Chiites alaouites, Chrétiens et Druzes… Ce tableau apocalyptique est-il la réalité vraie… ou une réalité “augmentée“ ?

Ces images sont elles celle d'un attentat suicide ?

Ce tableau apocalyptique correspond-t-il réellement à la réalité sur le terrain ? Peut-être bien qu’oui ! Mais peut-être faudrait-il aussi tempérer l’ardeur des médias vendeurs de peau d’ours avant de l’avoir tué. Parce qu’après tout ce ne sont que six cents hommes aguerris, acheminés par les bons soins logistiques de l’Otan et conduits par un djihadiste, Abdelhakim, qui ont fait tomber Tripoli le 1er septembre 2011… Belhadj devenu commandant militaire de la capitale libyenne avant de transporter ses talents et sa ferveur religieuse en Syrie ! Reste qu’apparemment la violence et sa mise en scène – celle de terribles combats mettant aux prises un peuple mû en principe par une puissante dynamique libératoire et des forces gouvernementales ou paramilitaires de répression – n’ont pas suffit en seize mois d’affrontements à détruire un État syrien résistant à l’ouragan de guerre… médiatique. D’un côté la résistance et la bonne tenu des structures d’État – un fait constatable – qui ont su organiser dans la tourmente un référendum de changement constitutionnel et soumettre au suffrage populaire une nouvelle chambre pluraliste, de l’autre un déchainement inouï des médias annonçant quotidiennement la chute imminente d’un régime criminel. Une chute qui tarde cependant à venir.

Car à lire les grands médias étatiques, la chose est déjà acquise. Alors pourquoi vouloir forcer la main aux Russes, exercer sur eux toute sorte de “chantage“ pour qu’ils avalisent une Résolution du Conseil de Sécurité adossée à l’Article 7 de la Charte des NU devant permettre in fine une intervention armée extérieure ? Ainsi « selon un ancien diplomate européen en poste dans la région, contacté par France 24, “la bataille de Damas montre à quel point le régime baasiste est en train de perdre pied “. Et de conclure : “Si le clan Assad ne parvient à reprendre le contrôle de ces faubourgs rebelles, c’est l’ensemble de la capitale qui pourrait lui échapper, et précipiter sa chute“… ». On appréciera au passage le flou artistique entourant la source que cite la chaine publique, parce qu’enfin, en quoi cet “ancien diplomate“ est-il habilité à porter une appréciation sur la situation prévalant dans les faubourgs de Damas alors qu’il n’est apparemment pas sur place ?

La France donneuse de leçons

Alain Juppé, ex-ministre des Affaires étrangères du dernier cabinet Fillion – et maire de la ville de Bordeaux – vitupérait ce lundi 16 juillet sur France Inter, avec de pauvres mots, contre « l’attitude criminelle » de la Russie qui maintient son soutien au régime de Bachar al-Assad en Syrie… La Russie s’entête dans une opposition à une intervention des Nations-Unies Il faut dénoncer cette attitude qui est criminelle, je crois que le mot n’est pas trop fort »… Enjoignant à la Communauté internationale d’« arrêter la mission de Kofi Annan [ancien Secrétaire général des NU], qui est un échec, et mettre la pression au Conseil de sécurité pour faire adopter une résolution sous le chapitre 7, qui permette l’utilisation de la force, pour faire plier ce régime criminel ». On se demande bien à quel titre M. Juppé qui n’est plus rien – il ne s’est d’ailleurs pas présenté au suffrage législatif – se permet de décider de la guerre et de la paix ? À quel titre ? Qui lui donne autorité pour s’exprimer ainsi ?

Pour qui roule donc le second couteau de la guerre de Libye, lequel fut comme chacun sait, une guerre de l’Otan et de son mentor invisible, Israël, par le truchement entre autre de M. Lévy3 éminence grise de M. Sarkozy en matière d’ingérence humanitaire. Car il faut à M. Juppé un aplomb phénoménal pour déclarer que « l’embargo est déséquilibré puisque l’on sait que le régime syrien reçoit des armes, y compris vraisemblablement de la Russie, alors que l’armée de libération nationale n’en reçoit pas. Il faut corriger ce déséquilibre. Il faut qu’aux Nations unies, là aussi, on pose clairement la question de l’embargo sur les armes ». Nul n’ignore pourtant – n’est-ce pas de notoriété publique ? – que les armes affluent vers les poches de “résistance“ depuis la Jordanie, le Liban et la Turquie, financées ou fournies par l’Arabie Saoudite et le Qatar. On aura compris que M. Jupé obéissant à l’on ne sait quelle consigne souterraine veut priver Damas du soutien matériel de la Russie4. Constatons ici que la désinformation ou la sous-information des Hexagonaux est telle que l’ancien factoton du Quai peut falsifier les faits sans vergogne et en toute impunité.

« … Bachar el-Assad ne restera pas au pouvoir. C’est désormais impossible. C’est un criminel, il sera d’ailleurs, je le souhaite, poursuivi devant la Cour pénale internationale. Nous sommes en train de rassembler des éléments en ce sens »… M. Juppé joue sur du velours et peut chanter impunément le grand air de la calomnie, pourtant il n’ignore pas que toute fonction présidentielle – fût-elle celle d’un pays étranger – est en France protégée par la Loi. M. Juppé est à ce titre un “délinquant“ auquel personne, hélas, ne demandera de rendre des comptes… pas même pour le bain de sang libyen – 160 000 morts – dont il s’est rendu co-responsable, au bout de six mois de guerre d’agression sous couvert de protéger les tribus de la Cyrénaïque contre le pouvoir tripolitain. Notons en passant que les Misrati – tribu de la ville de Misrata où le Raïs Kadhafi a trouvé la mort ignominieuse que l’on sait – conservent des liens de mémoire vive, historiquement établis, avec la grande Tribu que représentait dans ce conflit l’ineffable M. Lévy !

Que nous dit le “Renseignement“ américain à propos de la situation syrienne

Parmi les officines d’analyses du renseignement Outre-Atlantique, l’Institut d’études polémologiques5, partant du constat des profondes divisions – voire des antagonismes – existantes au sein de l’opposition syrienne, en a conclu que ce conglomérat de personnalités exilées, coupées de leurs racines syriennes, en conflit permanent et rédhibitoire entre elles, ne peuvent représenter utilement la société civile syrienne proprement dite. Parmi ces groupes disparates et d’intérêts divergents, Ankara – associée par le truchement de l’Otan aux objectifs occidentaux – jouent, à l’instar de Doha, la carte des Frères musulmans, tandis que Riyad – l’Arabie saoudite – manipule les éléments salafistes/takfiristes. Malgré une multitude de rencontres – sous l’égide du Département d’État – les oppositions ne sont en effet jamais parvenues à s’entendre et ne s’entendront vraisemblablement jamais… Pas plus que les tribus libyennes n’entendent désarmer et cesser leurs luttes intestines pour le “partage“ des richesses et du pouvoir.

Par conséquent, bloqués par les deux doubles vétos russo-chinois au Conseil de sécurité, la diplomatie armée américaine comme celle de leurs supplétifs européens – au premier rang desquels la France qui espère, une fois de plus revenir sur la scène Proche-Orientale, manne gazière oblige ! – va de sorte mettre le paquet sur le soutien des forces mercenaires en augmentant sans limites leurs capacités offensives, leurs télécommunications et moyens logistiques6.

Pragmatiques et réalistes, les Centres d’analyses et de prévisions satellite du Pentagone considèrent que l’expérience libyenne « s’est soldée par un échec puisqu’il aura fallu sept mois à la coalition » Otan et islamistes salafistes réunis “pour venir à bout de l’armée d’un pays de 6 millions de citoyens. Les É-U se trouvent, en 2012, dans une situation budgétaire inextricable en raison d’un déficit public désormais non maîtrisable… cette situation est celle du Japon en novembre 1941 et de l’Union soviétique en août 1988, le premier forcé à la guerre par Roosevelt en raison d’un insoutenable blocus pétrolier, la seconde entraînée dans une course aux armements ruineuse pour son économie, la conduisant finalement à la dissolution du Pacte de Varsovie“. Le secrétaire à la Défense américain – depuis le 1er juil. 2011 – et ancien directeur de la CIA, “Léon Panetta doit donc jongler avec d’une part la nécessité de maintenir l’avance technique et militaire acquise par rapport à la Chine et la Russie, d’autre part privilégier les conflits de basse intensité – low intensity – parce que “low cost“. Il s’agira enn tout état de cause de toujours davantage privatiser la guerre en recourant à des armées de mercenaires hautement professionnalisées, tels ceux de Blackwater ou de Dyn Corp, ou encore à des combattants ayant gagné leur galons sur différents fronts de guerre djihadistes, de la Bosnie à la Libye en passant par le Kossovo, l’Afghanistan, l’Irak et la Libye, tous rémunérés grâce à la profusion des pétrodollars dont la source n’est pas encore prête de se tarir“.

“… Ceci explique la crise qui s’est développée en mars 2012, au lendemain notamment de l’écrasement début mars à Homs de l’Émirat islamique de Baba Amr, entre Washington et Tel-Aviv, Léon Panetta ayant à cette époque de convaincre ses homologues israéliens d’intégrer dans leurs plans certains paramètres aussi défavorables qu’incontournables alors que ceux-ci exigeaient une intervention immédiate contre l’Iran et la Syrie“7.

Les massacres s’enchainent et se ressemblent, surtout dans le pathos médiatique

Les massacres à l’arme blanche se suivent, se ressemblent et bénéficient toujours du même traitement médiatique… mais la “sauce“ a du mal à prendre. À croire que la Communauté internationale, douchée par deux décennies de mensonges8 destinées à justifier des guerres d’agression, fait de plus en plus la sourde oreille, traîne les pieds et refuse d’accabler le régime de Damas… Après tout, le “deux poids, deux mesures“ qui considère que les bombardement de Tsahal sur la bande de Gaza9 sont de la pure légitime défense, mais que réduire les poches tenues par des commandos étrangers à la périphérie damascène relève du crime contre l’humanité ! C’est un point de vue, que beaucoup cependant ont du mal a accepter tel quel… brut de décoffrage !

Exemple de journalisme dans lequel le “narratif“ – le story telling – l’emporte sur le sérieux et la rigueur de l’information en dépit de la charte qui lie et cadre la grande Agence nationale de presse en tant que service public… AFP – Treimsa 15 juillet : « Un homme ouvre une armoire et s’y accroupit : “Ici, un homme s’est réfugié. Lorsque les soldats l’ont découvert, ils l’ont abattu de sang froid“. Dans les maisons de Treimsa encore maculées de sang, les habitants de cette localité syrienne racontent l’horreur. Au pied de l’armoire, une mare de sang noirci par la suie d’un incendie. Entre une vingtaine et une trentaine d’habitations ainsi que l’école de cette localité du centre du pays ont été incendiées lors de l’attaque perpétrée jeudi par l’armée, qui a fait 150 morts selon une Ong syrienne. “Ici, des gens ont été égorgés“ explique l’homme qui fait visiter la maison de la famille Shada Al Younes Al Mostafa, connue pour son soutien aux rebelles syriens »… De son côté le Département d’État américain nous explique doctement que les victimes sont exclusivement celles de bombardements « massacrés à l’arme lourde jeudi dernier dans le village de Treimsa, dans le centre de la Syrie » – AFP 16 juil.

Il serait naïf de croire (et dans les faits il serait étonnant…) que le journaliste qui a rédigé cette description accablante se soit rendu sur place. Il s’agit d’un “récit“ de récits… Non que ce type d’horreur n’existent pas, mais que l’on vienne nous expliquer en quoi la trop complaisante accumulation de cadavres et de leur descriptif relève de l’Information et peut contribuer à faire avancer un dialogue radicalement impraticable ? Ou à réconcilier des parties dont l’une d’entre elles refusent catégoriquement et a priori tout compromis ? Il s’agit bien évidemment ici de ces oppositions représentées par des personnalités en exil depuis si longtemps qu’elles ne représentent – déjà par leur caractère sectaire – plus que des intérêts extrinsèques aux besoins réels de leur communauté nationale d’origine.

Quant aux “défections“ annoncées ces derniers jours à grand bruit, celle d’un diplomate en poste à Bagdad, et l’autre, l’un des fils – un playboy – de l’ancien ministre de la Défense Mustapha Tlass, elles ne révèlent qu’une chose, à savoir que la technostructure diplomatique et militaire syrienne tient bon.Qu’elle est apparemment et jusqu’à présent insensible aux chants des sirènes qui doivent leur promettre monts et merveilles : des postes dans le futur gouvernement de transition, des valises de dollars, la mirobolante citoyenneté américaine and so and… Il est aussi vrai que tout ayant un prix, leurs familles pourraient avoir à pâtir d’une telle trahison. Cela est vrai, il n’en reste pas moins que l’édifice syrien, administratif et gouvernemental, résiste remarquablement bien au séisme en cours. À telle enseigne qu’une “confrontation aiguë sur le dossier syrien“ est en passe d’opposer Russes et Occidentaux suivant les grands titres de la presse russe ce 17 juillet 2012 – AFP.

Le quotidien d’opposition Vedomosti rappelle que la Russie , échaudée par l’épisode libyen, a changé depuis son fusil d’épaule… « Il y a exactement un an, quand la guerre civile faisait rage non en Syrie mais en Libye », le ministre russes des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, pouvait dire alors « Kadhafi doit partir, il n’a pas sa place dans la nouvelle Libye ». Mais à présent le ton a changé. Le président russe affirme péremptoirement que « les dirigeants ont le droit de garder le pouvoir par tous les moyens possibles, quoi qu’en pense la communauté internationale ». Qu’on se le dise !

« À la veille des entretiens entre l’émissaire des Nations Unies Kofi Annan, la Ligue arabe et le président Poutine, le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov a fait une série de déclarations d’une dureté sans précédent » écrit de son côté “Kommersant“. M. Lavrov y accuse les Occidentaux de « chantage », réitérant le refus catégorique du Kremlin de toute ingérence pouvant aboutir un changement de régime à Damas, cela en s’appuyant sur les dispositions du Droit international. Ce fut la posture adoptée en 2003 par Paris, avec le succès que l’on sait. Quant à la Russie, elle pèse aujourd’hui, sous la férule d’un Poutine, d’un tout autre poids que celle d’une France durement chahutée par tous les ressacs de l’histoire… Une histoire dont elle est sortie pour le moment sauf à y rentrer dans les fourgons du malheur, ceux de l’étranger !

Léon Camus 17 juillet 2012

Notes :

1 – “To wag the dog“ signifierait détourner l’attention, ici leurrer l’opinion. Expression issue d’une autre : “a dog is smarter than its tail“ le chien est plus finaud que sa queue. Cependant si la queue est plus maline que le chien, c’est la queue qui en réalité “wag the dog“. Ce n’est pas le chien qui remue la queue mais l’exact contraire. La formule est lancée en 1997 par le film de Lewinson au titre éponyme, ayant depuis été popularisée dans et par le débat opposant ceux qui se déclarent convaincus qu’Israël dicte sa conduite aux É-U et ceux qui dénigrent cette thèse grâce à cette pirouette sémantique : la queue ne saurait remuer le klebs ? Une ironie qui s’est rapidement retournée contre ses instigateurs, une grande partie des Américains étant désormais convaincus que c’est bien la queue qui agite l’animal et non l’inverse.

2 – http://www.youtube.com/watch?v=3ha9… Enchères macabres dans hôtel de Jeddah, en Arabie saoudite pour le financement d’un “shahid“ – martyr – destiné à se transformer en bombe humaine en Syrie. Le père du sacrifié se voit octroyer à l’issue des enchères la somme d’1,5 million de Riyals soit 400 000 $. Vidéo diffusée en mai 2012 sur Al Alam chaine iranienne en langue arabe.

3 – Un Sayan en Libye http://www.youtube.com/watch?v=DNgw…

4 – La Russie est aujourd’hui le deuxième exportateur mondial d’armes – derrière les É-U – ayant, au cours du premier semestre 2012 exporté pour 6,5 milliards de dollars – en 2011, ses exportations avaient atteint 13,2 mds de $ selon le président selon Poutine lui-même. Celui-ci réaffirmait le 2 juil. 2012 – AFP – que la Russie ne livre à la Syrie aucun équipement militaire pouvant enfreindre les dispositions internationales restrictives en la matière (embargo)… « Je tiens à souligner que nous remplissons toujours toutes nos obligations, que nous suivons rigoureusement les exigences du droit international, du régime de non-prolifération et du contrôle sur les armements ». M. Poutine serait-il moins crédible que M. Juppé ?

5 – “Institue for the Study of War“ 11jul 2012 http://www.slideshare.net/ISWPress/…

6 – Une dépêche de l’AFP nous apprenait le 11 juillet qu’une centaine de Libyens avaient mis le feu dans la capitale jordanienne Amman à des installations sportives. Anecdote sans intérêt si elle n’avait été l’occasion d’apprendre que la Jordanie avait accueilli en avril quelque 10.000 ex rebelles libyens supposés recevoir “une formation leur permettant d’intégrer ultérieurement le ministère libyen de l’Intérieur“ ! En fait pour participer à des “manœuvres“…Inutile d’être grand clerc pour deviner la destination finale de ces vaillants combattants – ou d’une partie d’entre eux – en cours de recyclage.

7 – Colloque 6 juillet 2012 Paris Institut du Monde Arabe. Extraits condensés de l’intervention de Jean-Louis Duvigneau pour le Centre de documentation et d’analyse stratégiques de Caracas.

8 – Les vieilles ficelles ne s’usent jamais… le 17 juil. 2012 le magazine “L’Express“ titrait « Bachar el-Assad va-t-il utiliser ses armes chimiques ? ». Le serpent de mer du Loch Ness fait ici une réapparition appréciée des chancelleries occidentales : Naouaf Farès, ambassadeur syrien en Irak qui vient de “faire défection“, déclare à la BBC que « Bachar el-Assad, un loup blessé pris au piège, n’hésitera pas à faire usage de ses armes chimiques contre sa population… Il l’aurait peut-être même déjà fait… des armes chimiques auraient été utilisées à Homs » ! Il aurait également « demandé de l’aide à Al Qaïda » ! On croit rêver, bis repetita placent. Un scénario identique mot pour mot, pourtant dénoncé comme ultra mensonger, avait été utilisé naguère contre Saddam Hussein, ressort aujourd’hui à point nommé.

9 – Trois jours de bombardements mi mars 2012, 21 morts ; 20 juin 2012 72h de bombardements sur Gaza, 7 Palestiniens tués, dont 3 enfants dans l’indifférence générale d’un monde dont les yeux sont alors braqués sur une compétition footballistique…12 juillet reprise des attaques et des meurtres par voies aériennes, bombes guidées et drones de combat… État des lieux non exhaustif, qui permet au demeurant de montrer l’asymétrie du traitement médiatique entre les crimes controversés des uns et les exactions vérifiables des autres.

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