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Syrie : la résistance d’Assad, l’échec des Etats-Unis et le cauchemar des Saoudiens


Syrie : il y a opposition et opposition

IRIB- les dirigeants saoudiens ont dépensés des milliards de pétrodollars pour créer des groupes takfiris qui ont commis des crimes impardonnables en Syrie.
Ces groupes n’ont pourtant pas réussi à renverser le gouvernement du président Bachar al-Assad. Par ailleurs les Etats-Unis ont échoué à unifier les opposants au gouvernement de Damas. Les rêves de Riyad se transforment alors en un véritable cauchemar.

Dès le début de la crise en Syrie, le régime saoudien a accordé son soutien financier et militaire aux groupes d’opposition syriens, et en coordination avec le Qatar et la Turquie et certains pays occidentaux, il a formé des groupes terroristes très dangereux de tendance salafiste et takfiri, qui ont semé la terreur et le chaos en Syrie. En y consacrant des sommes colossales, les dirigeants saoudiens et leurs alliés croyaient pouvoir renverser le gouvernement du président Bachar al-Assad en trois mois de six mois. Mais la crise a duré plus de trois ans, et la résistance des Syriens a jeté à l’eau tous les projets de Riyad. Depuis quelques mois, la donne a changé de manière significative en Syrie où l’armée et le gouvernement ont pris le dessus, mettant dans une situation très difficile les mercenaires étrangers qui commettent des crimes inhumains les plus barbares contre le peuple syrien.

Cependant, l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie continuent à soutenir les terroristes takfiris, et mettent des entraves devant toutes les initiatives régionales et internationales qui visent à trouver une issue pacifiques pour mettre fin à la guerre civile en Syrie. Il est curieux de les voir aussi verser avec hypocrisie des larmes de crocodile pour les souffrances des Syriens.

Récemment, Omar al-Sabaileh, analyste arabe, a écrit un article lequel estime que la poursuite de la résistance de l’armée et du gouvernement syriens aux exactions de l’axe régional et international qui s’est formé contre le président Bachar al-Assad, a transformé les rêves des dirigeants saoudiens en un véritable cauchemar.

L’auteur évoque aussi le rôle très important de la Russie dans les événements qui se produisent en Syrie, et estime que grâce à sa diplomatie très subtile, Moscou a réussi à faire de la crise intérieure de la Syrie et de ses conséquences régionale, une véritable affaire internationales. Cette réussite diplomatique du Kremlin se manifeste sous forme de la formation de la conférence internationale de Genève 2 pour montrer que le règlement de la crise en Syrie est bel et bien une affaire internationale qui nécessiterait la réorganisation de tous les dossiers et les problèmes du Moyen-Orient restant insolubles depuis longtemps.

Dans ce cadre, Moscou estime que le règlement de la crise en Syrie doit passer par le Conseil de sécurité de l’ONU et du projet mondial de la lutte contre le terrorisme, ce qui justifie l’intervention des grandes nations dans le règlement de la crise syrienne. La position du Kremlin a été d’ailleurs renforcée par le partenariat qui a pris forme entre les Etats-Unis et la Russie pour mettre fin aux violences en Syrie.

Cet analyste arabe fait allusion ensuite aux divergences accrues parmi les groupes terroristes takfiris soutenus par l’Arabie saoudite. Il estime que dans le même temps, les efforts des Etats-Unis pour trouver une formule acceptable pour unifier les groupes d’opposition au gouvernement syrien ont tous échoué. Selon des sources diplomatiques, l’ambassadeur des Etats-Unis à Damas, Robert Ford, a été chargé de demander clairement aux opposants syriens de créer une délégation de douze membres avec une composition très précise : deux représentants de l’opposition intérieure, deux représentants de l’opposition extérieure, deux représentants des groupes armés, un représentants alaouite, un Kurde, et quatre représentants de la société civile syrienne. Selon Omar al-Sabaileh, l’objectif des Etats-Unis d’imposer la composition de cette délégation aux opposants syriens est d’empêcher Moscou de dicter sa vision à la conférence internationale de Genève 2, notamment en ce qui concerne la demande du Kremlin portant sur la présence de l’Iran à cette réunion internationale.

Cela intervient alors que toutes les grandes puissances dont les Etats-Unis, savent que la participation iranienne au processus de Genève 2 est nécessaire, et qu’il serait impossible de régler les problèmes du Moyen-Orient en l’absence de la république islamique d’Iran. Pourtant plusieurs pays réunis autour de l’Arabie saoudite, s’opposent à une telle solution, et critiquent les Etats-Unis pour les changements qu’ils ont introduits dans leur politique moyen-orientale.
Lors d’une conférence internationale qui a eu lieu récemment à Monaco, le prince saoudien, Torki al-Fayçal a exprimé clairement cette inquiétude des Saoudiens et de leurs alliés. Selon Omar al-Sabaileh, la question de l’Iran et de son statut régional et international est déjà devenue un élément du rapprochement entre l’Arabie saoudite et le régime israélien. Pour les dirigeants saoudiens, la résistance du gouvernement syrien est un cauchemar. Ils ne peuvent plus imaginer l’idée d’une coexistence avec le gouvernement du président Bachar al-Assad dans la région.

Pour empêcher un règlement diplomatique de la crise syrienne, l’Arabie saoudite et le régime sioniste tentent de propager la crise dans d’autres pays du Moyen-Orient, dont le Liban. Tel-Aviv et Riyad s’accordent à présent à viser de nouveau le Hezbollah libanais dans leur propagandes et leurs prises de positions politiques. Leur but est d’empêcher le règlement de la crise syrienne et son transfert au Liban où ils souhaitent mettre le Hezbollah dans une situation difficile.

Pour la réussite de la Conférence de Genève 2 :

Heitham Mana, membre de l’opposition syrienne, a écrit que l’annonce de la date de la conférence internationale de Genève 2, le 22 janvier 2014, par le secrétaire général de l’Onu, ban Ki-moon, indique que le retard des Etats-Unis et de la Russie pour se mettre d’accord sur la tenue de cette conférence, s’est traduit par 18 mois de souffrances supplémentaires pour le peuple syrien, la mort de plus de 70.000 personnes et la destruction des infrastructures de la Syrie dont le coût s’élève à 200 milliards de dollars, tandis que le nombre des réfugiés dépassent les 3 millions. Pendant ce temps, certains partis d’opposition à l’intérieur du pays ont adhéré à la position du gouvernement de Damas et ont accepté l’idée de la tenue de la conférence de Genève 2, tandis que le Conseil national de l’opposition syrienne a rejeté la déclaration de Genève.

Heitham Mana a ajouté que le Conseil de coordination national de l’opposition croit comme avant que le seul espoir qui existe pour mettre fin aux violences, passe par le dialogue et le processus politique. Or, les pays occidentaux et les pays arabes du sud du golfe Persique ont des positions contradictoires en ce qui concerne la tenue de la conférence de Genève 2. Lors de la Conférence de Genève 1 (2012), seize pays et organisation, dont l’Union européenne, étaient présents à la table des négociations. Cependant, la plupart des participants ont soutenu l’option militaire et ont imposé à la Syrie une longue guerre d’usure.
Ces pays ont fermé les yeux sur les activités des groupes terroristes salafistes et takfiris, et ont condamné les milices chiites, le Hezbollah libanais et la république islamique d’Iran en les qualifiant d’éléments de l’aggravation de la situation en Syrie. « Nous avions dit plusieurs fois que ceux qui ferment les yeux sur l’arrivée d’une centaine de guerriers tchétchènes en Syrie, ne pourront jamais empêcher un millier de combattants libanais d’entrer sur le territoire syrien », a écrit Heitham Mana.

« Nous avons appris dès mai 2013 que les Russes et les Américains s’étaient mis d’accord sur la répartition des rôles et des missions dans le dossier syrien. Cependant, nous sommes témoins malheureusement du silence et de la complicité de certains groupes d’opposition avec le massacre des moins chrétiens et le conflit interconfessionnel. Cela intervient alors que les Etats-Unis tentent de convaincre ces groupes radiaux à prendre part au processus de Genève 2 », a-t-il ajouté.

En enfin, le célèbre journaliste égyptien, Mohamed Hassanein Heikal, a écrit récemment les accusations proférées par les Etats-Unis concernant l’usage d’armes chimiques par le gouvernement syrien n’étaient que de purs mensonges. Il estime que les victoires du président Bachar al-Assad et de l’armée syrienne sur le terrain, et le changement de la position des puissances occidentales qui craignent la montée au pouvoir d’al-Qaïda en Syrie, permettront à Assad de gagner la prochaine élection présidentielle sans qu’il y ait aucune fraude.

Alors que l’Arabie saoudite et ses alliés libanais ont déclenché une véritable campagne contre le Hezbollah, en permettant aux terroristes takfiris de multiplier leurs attaques contre les leaders et les commandants de la Résistance, Mohamed Hassanein Heikal insiste sur le fait que le Hezbollah libanais reste comme avant un acteur décisif des événements de la région. « Personne n’a réussi à prétendre que le Hezbollah soit une organisation terroriste. Même l’Onu n’a pas pu le faire. Le Hezbollah est un parti politique libanais qui lutte contre l’expansionnisme israélien au Liban », a-t-il souligné.

LEMONDE.FR | 25.04.06 | 15h18 • Mis à jour le 03.05.06 | 23h50

Jacques Henno, journaliste nouvelles technologies, auteur de « Tous fichés » , mercredi 03 mai 2006

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