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Syrie – ONU : la Chine et la Russie cassent la doxa occidentale.


Par Allain Jules

Publié le6 février 2012

New-York – Lors du dernier Conseil de sécurité de l’ONU, certains pays ont copieusement trahi la Syrie, pour des intérêts inavoués. Mais, pas seulement. Ils ont, encore une fois, comme lors de l’agression libyenne par une coalition de prédateurs, trahi l’idéal onusien, qui ne s’appuie pas, contrairement  aux idées reçues ou véhiculées ici et là, sur le bruit et la fureur. Mais, face aux diplomates, aux politiques et aux journalistes faussaires, il est important de rétablir d’une part, la fonction de l’ONU, et d’autre part, prouver que la Russie et la Chine ont cassé la doxa occidentale ou la falsification, et terminer par le vote moutonnier des trois pays africains faisant parties du Conseil de sécurité, le Maroc, l’Afrique du sud et le Togo.

Dis papa  c’est quoi l’ONU ?

L’Organisation des nations unies (ONU), est née en 1945, après la Seconde Guerre mondiale pour remplacer la Société des Nations, afin d’arrêter les guerres entre pays et de fournir une plate-forme de dialogue. Ses objectifs sont de faciliter la coopération dans les domaines du droit international, de la sécurité internationale, du développement économique, du progrès social, des droits de l’homme et la réalisation à terme de la paix mondiale. Vouloir donc intervenir dans un conflit interne n’est pas dans ses attributions, qui plus est, en prenant parti pour l’un des protagonistes. C’est faire preuve de faux et usage de faux. “Sous mandat de l’ONU” est devenue la phrase bateau pour mener des guerres de prédations.

Or, quand certains pays mettent sur la table du Conseil de sécurité des résolutions qui sont en filigrane des déclaration de guerre, ce sont simplement des violations honteuses du droit international. Tout d’abord, en excluant de facto une partie tout en prétextant vouloir régler un conflit, c’est une falsification. Les pays occidentaux n’ont fait que ça depuis 65 ans. Et pourtant, l’article 26 de la Charte onusienne explique les attributions exactes et les modalités d’action du Conseil sont précisées dans le chapitre V, dans les chapitres VI (Règlement pacifique des différends) et VII (Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte d’agression), et dans certains articles du chapitre VIII (Accords régionaux). Il n’est dit nulle part qu’il faut condamner un régime ou agresser un pays et par conséquent, l’indignation que provoque le double véto russo-chinois et nulle et non avenue. .

Le double-véto qui rend fou les prédateurs.

L’habitude est une seconde nature et l’indécence et l’hystérie s’installent. L’Occident s’est quelque peu cru le “roi du monde” pour qui, chaque caprice doit être satisfait. La Russie et la Chine viennent magistralement de casser cette doxa. Au 6 février 2012, le veto a été utilisé 258 fois avec, par ordre d’importance : 123 fois par l’Union soviétique/Russie, 81 fois par les États-Unis, 32 fois par le Royaume-Uni, 18 fois par la France et 6 fois par la Chine (dont 1 fois par Taiwan lorsqu’il avait un siège au Conseil de sécurité). Combien de pays s’indignent lorsque les États-Unis mettent leur véto uniquement quand il s’agit de résolutions contre Israël ?

A partir du moment où le fonctionnement du Conseil de sécurité le permet, les cris d’orfraie et l’hypocrisie des petites phrases telles celle-ci : “La Russie et la Chine ont abandonné le peuple syrien”, ne sont qu’un chantage abscons et ridicule, et surtout un mensonge abyssal. Le peuple syrien ? Quid des supporters de Bashar al-Assad ? L’Occident est prêt à toutes les compromissions, même avec des terroristes. Peut importe donc le flacon, pourvu qu’ils aient l’ivresse. Les spécialistes du choc des civilisations qui font croire au monde entier que le président syrien crée ou transforme une révolution populaire en guerre confessionnelle font fi d’oublier que la chute de ce régime entraînera indubitablement ce pays laïc vers un islamisme radical en supprimant le christianisme sur place…

Ces pays africains qui ont honteusement trahi la Syrie à l’ONU.

C’est d’autant plus choquant car, quand on dénombre les 15 pays qui siègent à ce Conseil, il y a trois pays africains. Alors comment peut-on se laisser ainsi berner une deuxième fois après le cas libyen ? On se souvient de la sortie du président sud-africain Jacob Zuma, qui pestait d’avoir été trompé par la France, les Etats-Unis et l’Angleterre qui avait rendu élastique les résolutions 1971 et 1973. La dernière concernant la soi-disant révolte libyenne de 2011, et permettant des frappes aériennes en Libye pour protéger la population civile des forces de Mouammar Kadhafi sur demande de la France. Un faux grossier.

Les leçons du passé ne servent visiblement pas les Africains. Il n’y a pas pire aveugle que celui qui refuse de voir dit le dicton. En effet, comment le Togo, l’Afrique du sud et le Maroc ont-ils pu voter en faveur des sanctions contre la Syrie ? C’est à perdre son latin, après ce qu’il y a eu en Libye. Kodjo Menan  du Togo, Mohammed Loulichki du Maroc et Baso Sangqu de l’Afrique du sud ont donc voté contre la Syrie. C’est aussi surprenant que cette demande idiote du premier ministre tunisien Hamadi Jebali qui, par mimétisme sans doute pour plaire aux Occidentaux, veut que les ambassadeurs syriens soient expulsés des pays arabes. 


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