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Le degré O du journalisme.


http://www.agoravox.fr/actualites/medias/article/le-degre-zero-du-journalisme-109547

 Manon Loizeau est la preuve par l’image de la dérive de la presse dite de reportage ou d’investigation. Son reportage « la Syrie interdite » est une mascarade du journalisme tout aussi inconscient qu’incompétent. Rien de professionnel dans son reportage. Avec la guerre en Irak l’on découvrait les journalistes embedded par l’armée d’occupation. Avec les « révolutions du printemps arabe » l’on découvre les journalistes embedded par les « révoltés et les déserteurs de l’armée ». c’est un phénomène qui marquera les anales du journalisme et sur le quel un jour ou l’autre sera considérer comme une bien grave atteinte à la déontologie du journalisme de se laisser guider sans discernement par des gens auto-proclamés révolutionnaires sans prendre le recul pour vérifier leur véritables identités.

1- Présenter une pièce d’identité de l’armée devant la caméra n’est pas une preuve irréfutable que l’homme appartenait réellement à l’armée syrienne, et à supposer que cela soit vrai, cela ne nous donne pas une une idée sur l’ampleur du nombre de soldats qui ont déserté.

Les dires des personnes, et dont aucun moyen ne permet d’identifier leur identité et de s’assurer de la sincérité et la bonne foi de leur témoignage, je dis les dires de ces personnes ne sont pas estampillés par le sceau de la vérité juste par ce qu’il ont pris le canal d’un journaliste. Nous n’avons qu’une sorte de traduction ni moins ni plus. Les uns parlent arabe, et le journaliste nous traduit les propos, et encore la traduction n’est pas souvent fiable.

2- faire témoigner des enfants (en l’occurrence le témoignage d’une fillette), qui n’ont assisté à aucun événement, et en plus entourés d’adultes qui ont une emprise sur leur personnalité et d’un manque de professionnalisme évident et scandaleux.

3- montrer des blessures (l’enfant blessé par balle et dont la cicatrice est très vieille pour penser qu’elle soit le résultat d’une blessure récente) dont la cicatrisation remonte à des années.

4- la journaliste ne connaît visiblement pas la région et se laisse guider, dans une confiance inappropriée et un abandon total aux indications et aux explications de ses guides. Entre autres, elle demande si elle était proche de Homs, donnant la preuve, s’il en est besoin, d’un amateurisme béat de son attitude.

5- les images ne montrent rien de tangible sur la situation en Syrie. Le caméraman filme le plus souvent le sol ou le dos et les vêtements des gens. Nous n’avons, à aucun moment, vu des militaires ou des miliciens tirer sur la population.

6- quant aux blessés dans de prétendus hôpitaux improvisés, là non plus aucune preuve irréfutable que les blessés sont l’oeuvre de l’armée syrienne ou de tout autre événement.

7- les tireurs embusqués n’ont pas été filmés, et personne ne peut dans le reportage confirmer leur appartenance, et je ne vois pas sur quel critère donner du crédit aux dires des uns plutôt qu’aux autres, sauf parce que certains dires ont fait l’objet d’un reportage et non les autres.

C’est un reportage qui aurait dû ne jamais être diffusé si le monde médiatique est plus professionnel, il comporte de graves insuffisances déontologiques. Pourtant, il a eu une telle opération de communication avant même sa diffusion.

8- lors d’une discussion avec les « déserteurs », l’un d’eux dit que les armes arrivent de l’extérieur de la Syrie, avant que son supérieur ne démente et lui coupe la parole. La journaliste semble ignorer ce point comme s’il s’agit d’un détail sans importance. Pourra-t-elle nous faire un reportage sur le trafic d’armes vers la Syrie pour alimenter une révolte pacifique ?

9- arrivant dans une banlieue non loin de Homs, le conducteur dit qu’il est très dangereux d’y être et qu’il fallait se mettre vite à l’abri. Tout en demandant de ne pas filmer les immeubles pour éviter de reconnaître avec précision les quartiers. Pourtant, nous pouvons voir nettement des gens attablés à l’extérieur devant soit la porte d’une maison soit d’un café, des passants sans affolement, les enfants jouant, bref aucun signe d’une guerre ou d’une guerre civile. Loin de ce que j’ai vu sur la guerre civile au Liban.

 

On peut maîtriser le déclenchement d’une guerre, d’une guerre civile, mais on ne maîtrise guère ses ramifications et encore moins sa fin. La guerre civile au Liban a duré plus de vingt cinq ans.

 

Les populations civiles ont cette caractéristique, où qu’elles soient, à Grosny ou au Gongo, en Angola ou en Palestine, les populations civiles fuient le théatre des opérations militaires et fuient dès qu’elles se sentent menacées. Elles ne cherchent jamais la confrontation les mains nues, au contraire de groupes armés motivés par un objectif ou par l’argent.

 

En tous les cas, le sort des Palestiniens, s’il devait être pris de la même façon que ce qui s’est passé en Lybie et ce qui se passe en Syrie, il y a bien longtemps que les palestiniens auraient eu leur Etat et leur souveraineté

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