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Une parlementaire américaine dénonce l’establishment qui «pousse au changement de régime en Syrie»



© Mike Segar Source: Reuters

Mardi 27 juin 2017
Tulsi Gabbard, démocrate siégeant pour Hawaï à la Chambre des représentants, a dénoncé les grands médias et l’establishment américains qui, selon elle, poussent au changement de gouvernement en Syrie tout en en ignorant les conséquences.

«Je pense qu’il y a eu un effort concerté, d’une part de certains médias, d’autre part de beaucoup de politiciens et d’individus issus de l’establishment diplomatique afin de poursuivre ces guerres de changement de régime. Le tout en ignorant totalement les conséquences de ces guerres dans des pays comme l’Irak, la Libye et la Syrie, où, à chaque fois, les résultats ont été le renforcement des groupes terroristes comme Al-Qaïda ou la création du groupe Etat islamique. Cela a engendré de terribles souffrances et fait d’innombrables victimes dans ces pays.» Tulsi Gabbard va droit au but. La démocrate, membre de la Chambre des représentants des Etats-Unis peu habituée à pratiquer la langue de bois, répondait ainsi à une question d’un journaliste de RT lors d’une conférence de presse.
Un projet de loi à la Chambre des représentants et au Sénat

Les déclarations de Tulsi Gabbard vont dans le sens du Stop Arming Terrorists Act que cette ancienne de la guerre d’Irak a introduit au Congrès en janvier. S’il était voté, le texte interdirait au Pentagone d’armer des «rebelles» qui entretiennent des liens avec des groupes terroristes tels que Daesh, Al-Qaïda et Al-Nosra. Gabbard s’est appuyée sur une loi des années 1980 qui stipulait que la CIA avait interdiction de fournir des armes aux rebelles Contras durant la guerre civile au Nicaragua.

«Nous devons mettre un terme à cette folie», s’est emportée Tulsi Gabbard avant d’ajouter une nouvelle fois : «Il faut cesser d’armer les terroristes.»

Le texte a, sans surprise, très peu de chance d’être appliqué un jour. Jusqu’ici, seuls 14 autres parlementaires ont apporté leur soutien au projet de loi : huit républicains et six démocrates. Tulsi Gabbard peut également compter sur le soutien du sénateur républicain du Kentucky Rand Paul. Ce dernier a introduit au Sénat un «companion bill», équivalent du projet de loi de la députée d’Hawaï, dans l’autre chambre du Congrès.
Enquête de terrain

En janvier, Tulsi Gabbard s’est lancée dans une mission en Syrie afin de voir la réalité du terrain de ses propres yeux. Durant son séjour, qui l’a conduit à Damas et Alep, elle a rencontré des étudiants, entrepreneurs, universitaires et humanitaires syriens. D’après elle, certains lui ont confié que les manifestations anti-gouvernementales de 2011 avait été «accaparées par des djihadistes soutenus et financés par l’Arabie saoudite, la Turquie, le Qatar et les Etats-Unis».

«Leur message au peuple américain était puissant et clair : « Il n’y a pas de différences entre les rebelles dits modérés et Al-Qaïda ou Daesh, ce sont tous les mêmes »», a écrit la parlementaire sur son blog avant de décrire le conflit syrien comme «une guerre entre les terroristes sous commandement de groupes comme Daesh et Al-Qaïda d’une part et le gouvernement syrien d’autre part».

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