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Washington et Ankara passent au plan «B»


Washington et Ankara passent au plan «B»

Washington et Ankara ont à l’évidence convenu d’intervenir directement dans le conflit syrien sans rechercher le feu vert du Conseil de sécurité de l’ONU.

Kharroubi Habib

 

 

Washington et Ankara ont à l’évidence convenu d’intervenir directement dans le conflit syrien sans rechercher le feu vert du Conseil de sécurité de l’ONU. Sous prétexte qu’ils ne peuvent rester sans réagir à la détérioration de la situation humanitaire en Syrie par la faute des exactions du régime, le président Obama et le Premier ministre turc Recep Tayyib Erdogan ont convenu d’intervenir pour «accélérer la transition politique». C’est dit en langage diplomatique qu’ils donnent leur aval pour que dans leur soutien à la rébellion Washington et Ankara fassent plus qu’aider financièrement et diplomatiquement la rébellion dont les tentatives de porter la guerre dans la capitale Damas et de «libérer» Alep, la seconde ville du pays, sont mises en échec par l’armée régulière.

La visite qu’effectuera à Ankara, samedi prochain, la secrétaire d’Etat Hillary Clinton sera consacrée à sceller l’entente des deux capitales sur la forme à donner à leur plus grande implication dans le conflit. A n’en point douter, celle-ci sera de nature militaire et a déjà eu un début d’exécution sous la forme de fourniture à la rébellion d’armements lourds et antiaériens. Américains et Turcs semblent néanmoins déterminés à aller plus loin au constat que leurs protégés syriens sont en sérieuses difficultés face aux offensives lancées contre eux par l’armée du régime. La semaine dernière, le président américain a signé une directive autorisant les services secrets de son pays à monter des opérations secrètes en Syrie, tandis que l’armée turque a opéré le déploiement d’unités blindées à la frontière avec la Syrie.

Autant d’indices qui font présager que le conflit va entrer dans une phase critique. Et la situation ainsi créée justifiera pour les alliés du régime syrien, les Iraniens notamment, qu’ils interviennent alors eux aussi directement à ses côtés. Téhéran l’a clairement signifié d’ailleurs il y a quelques jours en avertissant que l’Iran volera au secours du régime de Damas en cas de signe d’une intervention étrangère contre lui.

Si pour l’heure il semble que militairement le régime de Damas arrive à contenir la rébellion, c’est de l’intérieur qu’il est en train de donner des signes de délitement qui se traduit par des défections et désertions qui affectent le haut personnel de l’appareil tant civil que militaire. La plus spectaculaire a été celle du Premier ministre récemment nommé par Bachar El-Assad. Ce pourrissement de l’intérieur qui travaille l’unité du régime est sans conteste le résultat du travail de sape que mènent l’Arabie Saoudite et le Qatar dont les promesses politiques et financières viennent apparemment à bout des fidélités au régime prétendument inentamables.

Définitivement et inexorablement militarisé, le conflit syrien va aller en s’aggravant et le chaos dont la Syrie est la proie en cette phase de son déroulement atteindra son paroxysme quand il ne sera plus uniquement « une guerre par procuration» dès lors que les alliés étrangers de l’un et l’autre camp syrien s’y impliqueront ouvertement. La démission de Kofi Annan prouve que le conflit a été engagé sur cette pente dont la seule issue est la solution de force que chacun est déterminé à imposer, peu leur importe le drame humain dans lequel est plongé le peuple syrien.

http://www.lequotidien-oran.com/?news=5171675

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