Toutes les raisons sont bonnes pour tuer. Il y a quelque jours, à Raq’aa, il a suffi que le jeune adolescent de 15 ans, Mohammad Kattaa tienne ces propos aux mercenaires:«  même si le prophète Mohammad en personne intervenait, je ne te prêterai pas », pour  qu’il soit fouetté puis exécuté de deux balles devant ses parents, frères et soeurs.

Les raisons confessionnelles font éclater les violences les plus hystériques.

Mardi, les Chiites du village de Hatlah dans la province de Deir Ezzor en ont  fait les frais. Femmes, enfants et hommes ont été massacrés de sang froid dans cette bourgade située sur le bord de l’Euphrate dont les habitants, aussi bien  sunnites que  chiites, appartiennent à une même tribu : les Al-Bakarat.

Les auteurs de la tuerie, des centaines d’étrangers,Tunisiens et Koweitiens, (on les voit très bien dans les vidéos postées) ont lancé l’assaut dans la soirée de mardi  qu’ils ont poursuivi dans la matinée de ce mercredi. Armés de mitrailleuses et de mortiers, ils avaient auparavant marqué les maisons des chiites pour les distinguer de celles de leurs proches sunnites, avant de passer aux massacres et d’incendier les maisons.

Selon l’agence Ibna, les miliciens venus durant ces trois derniers jours des différentes régions de Deir Ezzor dont Bouknayel et Kouriyyé ont pilonné les maisons et tué des dizaines d’habitants.

ils ont ensuite exécuté le religieux Sayed Ibrahim, sa femme et ses deux filles de 4 et 2 ans. Ils ont aussi enlevé des dizaines d’habitants dont le sort reste inconnu. Dans une vidéo diffusée sur la Toile,  l’un des miliciens répétait hystériquement aux cris d’Allah-ou Akbar : « Les héros et les braves moudjahidines de Deir Ezzor ont brulé les maisons de tous les renégats chiites et chrétiens ».

Contrairement à leurs habitudes,dans cette vidéo, ils n’ ont montré qu’une seule exécution  où la victime, un homme barbu, est tué d’une balle dans la tête.

L e cheikh du village, Sayyed Hussein, figurent parmi les victimes. 

Par la suite, toujours dans la vidéo, l’un des miliciens s’ adresse à la camera « au peuple koweitien, aux sunnites koweitiens »,pour lui intimer de se révolter contre les koweitiens chiites, accusant ces derniers de soutenir les chiites syriens. «  Révoltez-vous pour soutenir votre religion… et non pas le peuple syrien … comme nous sommes en train de le faire, non parce que nous avons faim, …., révoltez-vous pour votre religion », a-t-il lancé.

Dans une autre vidéo, on voit des miliciens montrer le portrait de l’Imam Ali  et insulter le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah jurant de  le tuer pour venger la chute d’Al Qousseyr.

Chafi’ au Hezbollah 

Une vidéo postée sur la Toile a montré  un religieux koweitien, Chafi’ Ajami et quelques partisans  rassemblés devant l’ambassade du Liban a Koweït en train de se réjouir de la mort « de Sayyed »

«  Aujourd’hui,  nous avons égorgé l’un de vos symboles, Sayyed Hussein qui était à Deir Ezzor. Nous l’avons égorgé et nous avons égorgé son fils avec lui. Demain, nous aurons rendez-vous avec Noubbol et Zahraa (deux villages chiites au nord d’Alep) , pour lesquels les membres du Hizbou Chaytane ( Hezbollah) ont été dépêchés par les avions ».
 

Chafi’ fait partie de la douzaine des religieux salafistes takfiris qui ont lancé au Koweït une campagne énorme « pour armer 12.000 conquérants » pour la Syrie. 

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L’information du massacre a été relayée par l’Observatoire syrien des droits de l’homme, (OSDH) instance pro-insurrection siégeant à Londres qui alimente les agences internationales de façon arbitraire. Il a signalé que le nombre des victimes s’élève à 60 alors que Syria Truth en évoque une centaine.

Pour sa part, le journal libanais Ad-Diyar a signalé que le religieux dont la mort a été annoncé s’appelle Sayyed Hussein Raja et qu’il jouait  un rôle important  dans la réconciliation les familles de Deir Ezzor .

A noter que l’OSDH a tenté de justifier l’assaut du village en représailles à une attaque menée par des habitants contre un poste des mercenaires où deux « insurgés » ont péri. Alors que les miliciens semblaient farouchement en colère pour la défaite des leurs camarades à Qousseir.

Et un massacre de sunnites

Un autre massacre aurait aussi été perpétré dans le village sunnite  de Jaraboulus  situé à la frontière turco-syrienne.

Selon l’agence de presse Asia,  les milices du front al-Nosra ont attaqué les maisons de cette localité de la province d’Alep, dont les habitants sont proches de la milice de l’Armée syrienne libre, et en particulier du bataillon Youssef Aljader.

Ils ont abattu certains de ses habitants dont des femmes et des enfants, Zaki AlJader AlOmar (12 ans), Mahmoud-Kazkaz AlOmar (13ans), et Cheikh Jawish AlOmar (15 ans).. Une trentaine d’habitants ont été arrêtés et ,selon l’agence Asia, à l’heure actuelle, le front al-Nosra assiège le village.