Revue de Presse du Comité Valmy
août 6, 2013
Revue de presse du Comité Valmy
As Safir (Quotidien libanais proche du 8-Mars)
Elie Ferzli (2 août 2013)
Le président Michel Sleiman a déclaré sans ambages qu’il rejoignait le camp des partisans de la formation d’un gouvernement de fait accompli. Le chef de l’Etat n’a pas dit noir sur blanc qu’il signera demain le décret prévoyant la mise en place d’un tel gouvernement. Il a toutefois fait savoir avoir pris la décision de prendre une telle mesure dans l’éventualité où il serait impossible de changer la donne d’ici l’échéance présidentielle en mai prochain.
As Safir (2 août 2013)
Selon certaines informations, l’ancien Premier ministre Saad Hariri sera de retour au Liban d’ici la fin du mois de septembre. Serait-il possible d’investir ce retour au-delà du Courant du futur (CDF) et du 14 mars qui pataugent. Il est nécessaire de restaurer la confiance entre le Secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et le chef du CDF, Saad Hariri, afin d’ouvrir une nouvelle page entre les deux protagonistes les plus influents sur l’échiquier libanais.
Le torchon a brûlé entre les deux formations, dans le sillage de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, donnant lieu, à l’époque, à l’instauration de l’équation suivante : « Vous aurez la majorité ainsi que le pouvoir et la présidence du Conseil des ministres. En contrepartie, vous accordez à la Résistance la sécurité et la légitimité. Voilà l’essence de l’alliance quadripartite qui a vu le jour durant les élections législatives en 2005. Mais le facteur confiance s’est effondré au fil du temps et les divergences accumulées entre les deux parties ont culminé donnant lieu aux évènements de 7 mai 2008. Le CDF et le Hezbollah faisant partie intégrante des alignements régionaux, toute entente entre les acteurs régionaux, soit Téhéran, Riyad et Damas, se répercutera positivement sur la situation au Liban et vice versa. La participation saoudienne à la cérémonie d’investiture du président iranien réformateur a suscité des sentiments d’optimisme.
Parallèlement, Hassan Rohani a annoncé vouloir entamer sa tournée régionale et internationale en Arabie saoudite, afin de dissiper les craintes des pays du Golfe, notamment de l’Arabie saoudite quant au rôle iranien. Dans ce contexte, que la main tendue par Hassan Nasrallah à Saad Hariri lors de sa dernière intervention télévisée n’était pas fortuite, tout comme l’appel lancé par le président de la Chambre, Nabih Berry, au chef du CDF à rentrer au Liban. Le mutisme de Hariri à l’égard de l’invitation du chef du Hezbollah au dialogue a été interprété positivement.
Le Hezbollah et le Courant patriotique réalisent que le pays ne pourra pas se redresser sans le partenaire sunnite. Saad Hariri et certains de ses alliés sont eux aussi confrontés au même dilemme dans leur quête d’un partenaire chiite influent.
As Safir (2 août 2013)
La Commission des Affaires étrangères au Sénat américain a tenu une audition au cours de laquelle elle a entendu l’ambassadeur David Hill, choisi par la Maison Blanche pour succéder à Maura Connelly à Beyrouth. En réponse à une question, le diplomate a indiqué que « la situation en Syrie est arrivée à une impasse et le défi consiste à imaginer comment serait la Syrie après la fin du conflit ». « Les sociétés libanaise et syrienne sont enchevêtrées et cela est visible sur une simple carte, a ajouté M. Hill. Les Etats-Unis souhaitent que le Liban reste en dehors du conflit syrien et il faut exposer le rôle du Hezbollah en Syrie pour le dénoncer par la suite. Le retour des réfugiés syriens dans leur pays nécessite une solution politique ». Et le diplomate d’ajouter : « Le président Michel Sleiman a fait preuve d’une capacité de leadership en dénonçant l’implication du Hezbollah en Syrie et en la critiquant. Cela s’applique aussi au commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwaji, et à la plupart des hommes politiques qui refusent cette participation (…) Il faut soutenir la politique de distanciation et appuyer les dirigeants qui la défendent. Les Etats-Unis doivent apporter une aide à l’Armée libanaise pour faire face aux menaces terroristes qui pèsent sur le Liban et protéger les frontières du pays. De cette manière, le prétexte du vide sécuritaire, invoqué par le Hezbollah pour s’impliquer en Syrie, ne sera plus de mise. » M. Hill a estimé que « la solution au problème du Hezbollah n’est pas militaire. » « Si l’Armée libanaise n’est pas soutenue, le Liban deviendra une terre fertile pour les groupes terroristes qui menaceront également Israël et les pays voisins », a-t-il conclu.
As Safir (1er août 2013)
La prorogation, pour deux ans des mandats du commandant en chef de l’armée et du chef d’Etat-major a été présentée comme un précieux cadeau fait à l’armée, mais une mise au point s’impose pour remettre les pendules à l’heure : cette prorogation bénéficie, en partie, au pouvoir politique lui-même, dans la mesure où elle le déleste de certains dégâts causés par le vide qui paralyse aussi bien le pouvoir législatif que le pouvoir exécutif. En reconduisant dans ses fonctions le général Jean Kahwagi, le pouvoir politique expie quelques-uns de ses nombreux péchés qui ont conduit, au total, à une crise nationale dont l’armée s’emploie à limiter les dégâts.
L’armée est en train de combattre sur le plan intérieur sur de nombreux fronts, comme Abra et Tripoli. Elle est confrontée à de nombreux défis en raison des retombées des affrontements qui font rage en Syrie. A cela s’ajoute la nécessité pour l’armée de rester vigilante, présente et constamment prête à la frontière sud, où le danger israélien est permanent. Il est de ce fait impératif de mobiliser tous les efforts pour contrer ce danger, notamment après la décision européenne d’inscrire le Hezbollah sur la liste noire.
Il y a un paradoxe douloureux : L’armée fait face à tous ces défis avec des moyens bien modestes, étant donné l’embargo international imposé à son armement. Cet embargo reflète les objections formulées contre la doctrine de l’armée, qui considère Israël comme un ennemi ainsi qu’à travers la coordination ininterrompue avec la résistance. L’on retiendra également que l’armée n’a pas cédé aux pressions qu’elle subit depuis 2005 pour la détourner de sa doctrine, altérer son positionnement stratégique, et l’amener à croiser le fer avec la résistance. Le commandement du Hezbollah ne pouvait donc qu’appuyer la prorogation du mandat de Kahwagi. Il existe une relation de confiance qui lie à l’armée à la Résistance, bien que le Hezbollah soit conscient de l’impact sur son alliance avec le général Michel Aoun.
La stabilité au Liban est le fruit d’une double volonté, locale et internationale. Cette stabilité n’aurait pas été possible sans une décision américaine de ne pas mettre le feu aux poudres au Liban, et sans une autre, prise par le Hezbollah, de ne pas tomber dans le piège de la fitna communautaire. L’armée a donc pu mettre à profit cette double décision pour couper court à l’aventurisme de certains et préserver la paix civile. Mais la question demeure : cette stabilité précaire sera-t-elle pulvérisée par la décision saoudienne de se venger du Hezbollah après sa participation aux combats en Syrie ? La question se pose avec autant plus d’acuité que l’Arabie saoudite a opposé son veto à la participation du Hezbollah au nouveau gouvernement. Jusqu’à présent, le conseil donné par l’Arabie saoudite et Saad Hariri à Tammam Salam de ne pas brûler les étapes et d’éviter tout faux pas indique que la stabilité libanaise est toujours un impératif régional et international.
An Nahar (Quotidien libanais proche du 14-Mars)
Rosanna Bou Mounsef, (2 août 2013)
Le discours du président Michel Sleiman n’a pas démenti les prévisions des chefs des missions diplomatiques étrangères qui s’étaient dernièrement entretenus avec lui. Ils ont qualifié les propos du chef de l’Etat de forts, considérant qu’ils ont laissé une impression positive, ayant adressé des messages clairs et directs dans plusieurs directions. Des sphères politiques considèrent que c’était une occasion importante pour le président de prouver son éligibilité à un nouveau mandat, à l’ombre du spectre du vide qui pèse sur le pays. Pour ces mêmes sources, la bataille de la présidentielle a d’ores et déjà commencé. Elle reprend ensuite la mention faite par le président Sleiman dans son discours à la possibilité de la formation d’un gouvernement neutre, dans l’hypothèse où le blocage du processus de la mise en place du nouveau gouvernement se poursuivrait, au vu des conditions et contre-conditions posées par les uns et les autres. Selon les estimations de plusieurs sources, le Premier ministre désigné Tammam Salam pencherait en faveur de la composition d’un tel gouvernement après le mois de Ramadan.
Al Akhbar (Quotidien libanais proche de la Résistance, 2 août 2013)
Jean Aziz
Il est horrible, le discours du président Michel Sleiman. Son discours laisse perplexe et constitue une déclaration de guerre pour anéantir la résistance. Celui qui a rédigé ce discours a raisonné de la manière suivante : 1-Il existe une décision occidentale d’encercler la résistance, et avec la démarche européenne, cette décision est en passe d’être mise en œuvre ; 2-Les Arabes se bousculent pour se rallier à cette décision. 3-La Syrie est confuse et prise par les combats qui y font rage, et elle ne connaîtra aucun répit avant plusieurs années ; 4-Michel Aoun s’est démarqué de la Résistance, et il est possible pour nous de creuser davantage ce différend pour en faire un véritable fossé ; 5-Hier encore, nous mettions à l’écart le commandant en chef de l’armée en signant la prorogation administrative de son mandat pour une période de deux ans ; 6-Voici quelques jours, nous étions aux Etats-Unis. C’était pour se rassurer, il est vrai, que nous n’avions pas la vue courte, mais rien qu’en foulant le sol américain, même un aveugle aurait gagné en perspicacité et en prévoyance ; 7-Tout joue donc en notre faveur, et les circonstances sont même idéales, ou peu s’en faut, pour assener notre coup : que le pays tout entier soit sous les ordres des militaires, et que ces militaires eux-mêmes soient sous mes ordres à moi personnellement. Le chef de l’Etat a annoncé que tout, absolument tout sans exception, donc la résistance, l’Etat, voire l’armée elle-même, était soumis au commandement politique suprême qui organise tout et décide.
Qu’entend le président par une telle expression. La réponse ne fait aucun doute : C’est juste une circonlocution qui se réfère, ni plus ni moins, à l’article 49 de la Constitution, lequel stipule que le président de la République est le commandant suprême des forces armées. Mais le discours fait l’impasse sur la suite de cet article, qui assure que ces forces, et leur commandant a fortiori, sont soumises à l’autorité du Conseil des ministres. Cette thèse autocratique absolue se complète donc par une formulation démocratique creuse. Ce discours horrible a passé sous silence des questions autrement plus cruciales, comme la crise du régime qui a permis un jour à un officier syrien de nommer Michel Sleiman à la tête de l’armée, et qui a permis, une autre fois, son élection à la présidence de la République contrairement à la Constitution
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Al Akhbar (2 août 2013)
Ibrahim Al-Amine
Qui réfléchit à la place du président et qui lui rédige ses discours. Qui l’a persuadé qu’il est le premier parmi les hommes d’Etat ? Qui lui a mis en tête que le salut du Liban sera inévitablement l’œuvre de ses mains ? Ou que le pays tout entier est tributaire de ce qu’il dit ou de ce qu’il pense ? Qui lui a fait comprendre que la prorogation de son mandat de président est inéluctable ? Qui lui a fait croire qu’il est le commandant éternel de l’armée libanaise ? Il a décidé, sans qu’on ne le sache, que la Résistance est devenue une action dangereuse pour le pays, et qu’elle a dépassé les bornes. Toute discussion avec le chef de l’Etat est inutile. Tout dialogue avec lui au sujet des idées éclairées et des propositions créatives qu’il pourrait mettre sur la table non plus. Car le seul discours qui puisse avoir une quelconque utilité se résume désormais à un seul mot : Dégage ! Il est temps que vous quittiez votre poste.
Al Akhbar (2 août 2013)
Amal Khalil
Les habitants des régions libanaises situées au sud du Litani tiennent à faire la distinction entre FINUL et FINUL renforcée. Par FINUL, ils entendent la force intérimaire des Nations Unies pour le sud du Liban, créée en vertu des résolutions 425 et 426 du Conseil de sécurité de l’ONU suite à l’invasion israélienne en 1978, et dont les premiers contingents sont arrivés au sud le 23 mars de la même année. La FINUL renforcée, elle, a vu le jour conformément à la résolution 1701 des Nations Unies, et s’est distinguée par la participation massive des pays européens, en tête desquels l’Espagne, l’Italie et la France. Les habitants de ces régions ont la nostalgie de la FINUL dans sa première version. Certains d’entre eux indiquent que depuis la décision européenne d’inscrire la branche militaire du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes, les patrouilles se font plus rares et les Casques bleus limitent leurs sorties et leurs déplacements, ayant reçu la consigne de faire preuve de vigilance pendant quelque temps. La municipalité de Khyam, acquise au Hezbollah, a hissé avant-hier des banderoles condamnant la décision européenne, et estime que cette mesure pourrait contraindre la FINUL européenne à rester vigilante pour une période beaucoup plus longue que prévu. Dans cette région, la FINUL européenne est vue comme étant provocatrice et hostile, à l’instar des Etats-Unis et d’Israël parfois, et les habitants en rejettent la responsabilité sur les Italiens, les Espagnols et les Français. L’hostilité aux Européens de la FINUL est particulièrement palpable dans les régions tenues par le Hezbollah et le Mouvement Amal. L’un des notables de Srifa, Hassan Ramadan, a considéré que les Français de la FINUL étaient nettement meilleurs que ceux de la FINUL renforcée. Il se remémore les initiatives de certains officiers qui ont pris parti pour la population locale contre l’occupant israélien. Mais, ajoute-t-il, les Français sont les mêmes. Ils ne changent pas. Il fait ainsi référence à un parti pris général et automatique des Français pour Israël. « Les Français sont les pires, du point de vue des habitants, après les Italiens, qui ont reconnu leurs erreurs assez tôt et ont rectifié le tir. Mais les Français insistent toujours à provoquer les habitants en pénétrant dans les quartiers résidentiels pour prendre des photos. De plus, ils s’approvisionnent à l’intérieur de leurs casernes plutôt qu’auprès des commerces locaux, et s’ils veulent sortir le soir ou se divertir, ils se rendent à Beyrouth.
Al Akhbar (31 juillet 2013)
L’un des participants à ‘La rencontre de Saydet el-Jabal’, qui a tenu hier sa réunion annuelle à l’hôtel Alexandre, assure que « la rencontre et le document final n’apportent rien de nouveau. Chaque année, nous nous réunissons pour discuter, mais en fin de compte, le dossier est relégué au fond d’un tiroir ».
Le véritable débat qui a eu lieu cette année a porté sur le dialogue avec l’autre. Mais le camp du 14-Mars n’est pas disposé à établir un dialogue avec le Courant patriotique libre (CPL) ou le Hezbollah, parce qu’il veut juste communiquer avec des gens qui lui ressemblent. Quel sera l’intérêt du dialogue s’il n’a pas pour objectif de s’ouvrir à l’autre ?
Al Joumhouria (Quotidien libanais proche du 14-Mars)
(2 août 2013)
Des sources proches du palais de Baabda ont affirmé en réponse aux reproches exprimés par le Hezbollah et les milieux proches de lui à l’égard du discours du président de la République, que l’objectif de cette intervention était de protéger la résistance et d’empêcher à ce qu’elle soit entraînée là où elle n’a aucun rôle à jouer en tant que Résistance libanaise. Les mêmes sources ajoutent que les propos de Michel Sleiman conduiront les acteurs arabes et occidentaux à mettre le Liban à l’écart des conflits régionaux et à alléger les sanctions qui pourraient être infligées aux Libanais.
Al Joumhouria (1er août 2013)
Johnny Mnayyar
Le commandement de la Finul est profondément inquiet après la décision de l’Union européenne d’inscrire « le bras militaire » du Hezbollah sur sa liste des organisations terroristes. En dépit des assurances fournies par le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, qui a déjeuné à la table du chef de la Finul, le général Paolo Sierra à Naqoura, les craintes subsistent pour deux raisons : 1-Selon certaines informations, le Hezbollah aurait décidé de suspendre toute coopération sécuritaire avec les Casques bleus, ce qui met la région à découvert sur le plan de la sécurité. En dépit de l’état d’alerte décrétée dans les rangs de la Finul, la force internationale sait que le Liban-Sud est une jungle sécuritaire, où sont actifs toutes sortes de groupes et de cellules terroristes. Dans ce contexte, Paris aurait informé son contingent déployé au Sud que des ordres seraient parvenus à des groupes extrémistes terroristes basés dans un camp palestinien de la région de lancer des attaques contre les Casques bleus, notamment les unités françaises et contre les Centre culturels français, et, en second lieu, contre les forces italiennes et d’autres contingents européens. Le but de ces agressions est de faire accuser le Hezbollah. Des informations sûres indiquent que la France aurait lancé une mise en garde à des pays arabes qui pourraient avoir une relation indirecte avec ces groupes, et a ordonné à ses troupes de faire preuve d’une plus grande vigilance et de renforcer leurs capacités d’écoute et de surveillance. 2-Des informations sont parvenues à des services sécuritaires libanais et européens sur l’intention d’organisations palestiniennes hostiles à la reprise des négociations avec Israël de tirer des roquettes contre l’Etat hébreu à partir du Liban-Sud. Ces informations ont été échangées entre l’Etat libanais et le commandement de la Finul. Des capitales occidentales ont également été prévenues.
Al Joumhouria (29 juillet 2013)
Des observateurs ont révélé que le cheikh Othman Hneiné a commencé à réorganiser les rangs des partisans du cheikh Ahmad al-Assir à travers la prière des Tarawih, après la rupture du jeune. Dans ses prêches, il assure qu’il poursuivrait le parcours d’Assir, utilisant les mêmes expressions que le cheikh en fuite concernant son soutien à la révolution syrienne et son hostilité au régime syrien, à l’Iran et au Hezbollah.
Les mêmes sources indiquent que la mosquée Bilal Ben Rabah connait tous les soirs une forte affluence des partisans d’Assir, qui viennent pour prier et pour écouter le discours de cheikh Hneiné. Par ailleurs, des sources informées ont indiqué que les services de sécurité ont à nouveau arrêté certains partisans d’Assir pour les interroger au sujet de sa cachette après les aveux de son garde du corps Ali Abdel Wahed et des rumeurs sur sa présence dans le quartier de Tawarek, dans le camp d’Aïn el-Héloué. L’adjoint d’Assir, l’ancien chanteur Fadel Chaker, a été aperçu en train de se promener dans ce quartier à plusieurs reprises, tandis que des sources palestiniennes ont confirmé la présence du cheikh dans la région.
AFP (Agence France-presse, 3 août 2013)
Deux frères libano-suédois, qui avaient quitté la Scandinavie pour combattre avec les rebelles islamistes, ont péri vendredi en Syrie, ont affirmé samedi à l’AFP un homme de religion et leur cousin. Moatassem Dib, 18 ans, s’est fait exploser dans un attentat suicide à la voiture piégée contre un poste de contrôle de l’armée à Qalaat al-Hosn (Homs), près de la célèbre forteresse croisée, le Krak des Chevaliers. Son frère Hassan, 21 ans, est mort lors de l’assaut « victorieux » qui a suivi, a déclaré cheikh Mohammed Ibrahim.
En Suède, Hassan avait entamé des études universitaires et Moatassem devait faire de même quand les deux frères, qualifiés de « très pieux », ont décidé de « tout lâcher pour rejoindre leurs parents », installés à Mankoubine, un quartier pauvre de Tripoli, dans le nord du Liban, a expliqué leur cousin Jihad Dib.
Les habitants de ce quartier sont souvent impliqués dans les combats qui opposent régulièrement les sunnites de Bab el-Tebbaneh, favorables aux rebelles syriens, aux alaouites de Jabal Mohsen, partisans du régime de Bachar el-Assad. Il y a 18 mois, Rabih, un des frères de Hassan et Moatassem a été tué dans un de ces combats. En 2007, un jeune oncle avait trouvé la mort en combattant au côté d’islamistes radicaux contre l’armée libanaise dans le camp palestinien de Nahr el-Bared. Un autre oncle est en prison en Allemagne en raison de ses liens avec el-Qaëda. A leur retour de Suède, les deux frères ont rapidement décidé de partir en Syrie rejoindre Jund al-Sham, une organisation jihadiste constituée en décembre par un cheikh radical. « Moatassem s’est rendu le premier en Syrie et a gagné Qalaat al-Hosn il y a 8 mois. Son frère l’a rejoint deux mois plus tard. Ils étaient convaincus que les sunnites devaient se battre là-bas », a expliqué Jihad Dib.
Midi Libre (Quotidien français, 2 août 2013)
Neuf pays de l’UE, dont la France et la Belgique, ont demandé jeudi la création d’un fichier européen de données personnelles des passagers des compagnies aériennes pour empêcher les départs de jeunes Européens vers les zones de conflit et lutter contre le terrorisme. « Un des outils les plus efficaces pour assurer le suivi de ces personnes, à la fois quand elles se rendent en Syrie, voire dans d’autres zones de conflit, mais également lorsqu’elles reviennent dans leur pays, serait de pouvoir disposer d’un système dit de PNR (« passenger name record ») européen », ont expliqué dans un communiqué commun le ministre français de l’Intérieur Manuel Valls et son homologue belge Joelle Milquet. Leur demande adressée au Parlement européen où le dossier est actuellement bloqué, est soutenue par l’Allemagne, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Pologne, le Royaume Uni et la Suède, ont-ils précisé. Ce fichier « permettrait aux autorités compétentes de détecter et de suivre les déplacements de ces personnes, afin de repérer et d’empêcher ceux, souvent jeunes et vulnérables, qui pourraient être tentés de risquer leur vie en se rendant dans cette zone de conflits, mais également, le cas échéant, de prévenir la commission d’attentats sur le sol européen ou lutter contre certaines infractions graves », ont souligné les deux ministres.
La France et la Belgique sont deux des pays de l’UE les plus concernés par les « jihadistes européens » partis combattre en Syrie et qui pourraient « représenter une menace » une fois rentrés. Entre 400 et 500 Européens sont partis en Syrie dont 120 originaires de France, selon les données fournies par Manuel Valls au cours d’une réunion en juin avec ses homologues européens à Luxembourg. « Tous ne sont pas des jihadistes et des terroristes, mais nous avons suffisamment d’éléments qui suscitent l’inquiétude », avait précisé le ministre français. Le coordinateur européen de la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove, évalue pour sa part à « 600 ou plus » le nombre des jihadistes européens. Il souligne les difficultés rencontrées pour empêcher les départs dans le cas de jeunes ayant une double nationalité, ce qui leur permet de gagner un pays d’Afrique du Nord d’où ils partent ensuite pour la Turquie, pays de transit sur la route de la Syrie. Le même itinéraire sert pour les retours.