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Nasrallah : Trump veut affamer le Liban et la Syrie, le Hezbollah brisera le siège et tuera les assaillants



Les États-Unis veulent étouffer l’Axe de la Résistance, mais le Hezbollah est prêt à contre-attaquer, et le Liban doit se tourner vers l’Iran & la Chine

Dans un discours télévisé du 16 juin 2020, le Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, a attribué la détérioration de la situation économique au Liban au rôle des États-Unis dans la tentative d’étrangler le pays arabe et de servir les intérêts israéliens. Nasrallah a déclaré que le Hezbollah ne permettrait pas aux États-Unis d’affamer le Liban et son peuple, et que son groupe avait sa propre « équation massive » qu’il pourra activer en réponse à cette guerre économique américaine. Le Secrétaire Général du Hezbollah a également présenté des alternatives très réelles pour le Liban, sous la forme de relations économiques avec des « États orientaux amis », comme l’Iran et la Chine, afin de réduire la dépendance à l’égard du dollar américain et d’extraire le Liban de l’emprise de Washington.

Source : Middle East Observer

Traduction : lecridespeuples.fr

Transcription :

Les vraies causes de la crise économique actuelle au Liban

[…] La raison centrale de l’augmentation considérable de la valeur du dollar (américain par rapport à la monnaie libanaise), très brièvement, est que… Nous connaissons tous la loi de l’offre et de la demande. Tout produit sur lequel la demande est élevée et qui est présent en faible quantité sur le marché verra son prix augmenter. (Au contraire), une offre élevée et une faible demande entraîneront une baisse du prix de la marchandise. Tout le monde le sait. Ce qui nous est arrivé ici au Liban, c’est que la demande pour le dollar (américain) a augmenté… et il y avait un manque d’approvisionnement en dollars. Donc, la demande croissante pour le dollar, et cela ne s’arrêtera pas, parce que… surtout en raison des politiques passées qui ont fortement lié l’économie libanaise au dollar américain [au Liban, les deux monnaies circulent, et partout, les achats et même les salaires peuvent être en livres libanaises et/ou en dollars]. Et toutes les importations ne se font qu’en dollars… Le problème est le manque d’approvisionnement. Pourquoi y a-t-il un manque d’approvisionnement ? Nous sommes sur le point de partager des faits (avérés), nous n’accusons personne ni ne politisons la question :

1) Il y a des informations certaines, qui proviennent de sources officielles —je ne parle pas sur la base de mon opinion—, il y a des informations avérées selon lesquelles les Américains empêchent les quantités suffisantes et requises de dollars d’atteindre le Liban. Nous expliquerons pourquoi (ils font cela).

2) Les Américains interfèrent et font pression sur la Banque centrale libanaise pour qu’elle s’abstienne d’injecter les sommes nécessaires sur les marchés (libanais). Le prétexte que les Américains utilisent —et les Américains eux-mêmes le disent, ce ne sont pas des informations secrètes, cela est connu maintenant dans le pays—, l’excuse que les Américains avancent est qu’ils feraient cela parce que prétendument, lorsque les dollars sont injectés sur le marché libanais, le Hezbollah et d’autres les achèteraient et les enverraient en Syrie et en Iran. La dernière fois, j’ai clarifié ce problème (et j’ai dit que c’était faux), et j’ai réalisé que dans les deux semaines qui ont suivi, personne ne disait plus que (le Hezbollah) prélève des dollars du (Liban) pour les envoyer en Iran. Cependant, ce qui reste, c’est l’affirmation selon laquelle (le Hezbollah) collecte des dollars et les envoie en Syrie.

Donc avec l’excuse que le dollar serait prélevé des marchés (libanais) par (le Hezbollah) et envoyé en Syrie, les Américains, les AMÉRICAINS, l’administration américaine, le Trésor américain, le Département d’État américain et leurs représentant ici (au Liban), c’est-à-dire l’ambassadeur américain, empêchent les dollars d’entrer au Liban, voici une première raison (de la crise des devises et de l’inflation). Et deuxièmement, ils font pression sur la Banque centrale libanaise pour l’empêcher d’approvisionner le marché (libanais en dollars américains) pour faire face à ce problème. C’est la réalité. (Je le dis) pour que nous sachions où se situe le problème, pour savoir qui est à l’origine de ce problème. Lorsque vous sortez pour protester contre la hausse du taux du dollar, vous devez savoir contre qui vous protestez. Qu’est-ce que ces magasins du centre de Beyrouth que les gens attaquent ont à voir avec cela ? […]

Si le Hezbollah transfère réellement des dollars vers la Syrie et l’Iran (comme certains le prétendent), alors laissez les forces de sécurité enquêter sur la question et nous montrer des preuves. J’ai mentionné à plusieurs reprises que chaque fois que je parle de cette question, cela nuit au Hezbollah (et au Liban), car cela ouvre davantage les yeux des Américains sur nous, mais je dois le répéter : nous (le Hezbollah) apportons des dollars au Liban, nous n’en prenons pas. Nous apportons des dollars au Liban. Je n’entrerai pas dans les détails sur la façon dont nous procédons (le soutien iranien au Hezbollah se ferait largement en dollars américains).

3) (La vérité est qu’) il y a des gens qui prennent des dollars pour les transférer en dehors du Liban, et non en Syrie. Une banque spécifique, que je ne nommerai pas, a fait sortir des dizaines de millions de dollars du Liban en août 2019. Elle ne les a pas emmenés en Syrie ni en Iran. Et cette banque est protégée par certains côtés politiques. Manifestez-vous donc et dites la vérité aux gens ! Lors de séances (gouvernementales) officielles, des responsables libanais ont déclaré —et cela figure donc sur les comptes rendus officiels des réunions— qu’entre septembre 2019, c’est-à-dire juste avant le début du mouvement de protestation d’octobre (2019) —ce qui soulève certaines questions quant à certaines parties prenantes du mouvement de protestation—, entre septembre 2019 et février 2020, 20 milliards de dollars ont été retirés du Liban. Ils n’ont été emmenés ni en Syrie, ni en Iran. Et ils n’ont pas été prélevés par le Hezbollah. Ni par le mouvement Amal. Qui a retiré 20 milliards de dollars des banques (libanaises) et les a emmenés à l’étranger ? Ces (faits) ont été enregistrés lors d’une réunion officielle (gouvernementale). Quand 20 milliards de dollars sont retirés du pays en quelques mois, et qu’une certaine banque achète des dizaines de millions de dollars en espèces, prélève cet argent du (marché), et emmène cet argent à l’étranger, tous ces (faits) sont ignorés (par certaines parties au Liban), (et ils prétendent que) ce n’est pas là que réside le problème ?!

Voir Manifestations au Liban : Nasrallah analyse le mouvement et explique son soutien au gouvernement

(A en croire certains), le problème serait « qu’il y a quelques points d’échange de devises (illégaux ici ou là) qui vendent des dollars aux Syriens aux frontières ». Je ne nie pas que cela existe, mais dans quelle (infime) mesure cela contribue-t-il au problème ? Et peu importe, allez-y et appréhendez ces gens. Avons-nous (Hezbollah) protégé ces personnes ? Nous n’avons protégé aucune de ces personnes. Le problème n’est (évidemment) pas ici, c’est une (forme) de supercherie. C’est un mensonge américain. La question de la (hausse drastique du taux de change des) dollars est en fait un complot contre le Liban, son peuple, son économie et sa monnaie, avant d’être un complot contre la Syrie. La Syrie n’est qu’une excuse. La banque mentionnée n’a pas retiré des dizaines de millions de dollars du Liban pour les emmener en Syrie. Allez demander au gouverneur de la Banque centrale (libanaise), sur les 20 milliards de dollars qui ont été sortis du Liban, y a-t-il ne serait-ce qu’un dollar qui a été emmené en Syrie ? Et si des sommes ont été emmenées en Syrie (par d’autres acteurs), combien ? Par conséquent, il y a un (côté) qui dirige cette opération, faisant en sorte qu’il n’y ait plus de dollars dans le pays, ce qui fait augmenter la parité de cette monnaie, provoquant la chute de la valeur de la livre (libanaise), et une augmentation des prix, nuisant ainsi à l’économie, à la production, à l’agriculture, aux commerces, à l’emploi, etc., et poussant le pays vers l’effondrement. C’est la vérité.

Sur cette question, nous devons savoir qui est notre ennemi et avec qui nous avons un problème, afin que nous puissions les tenir pour responsables et ne pas leur sourire (comme certains le font), et que nous sachions que ce sont eux qui nous massacrent et nous exécutent, que ce sont eux qui humilient notre pays et notre peuple, et afin que nous puissions déterminer comment on peut les affronter efficacement… Donc le problème est bien plus important que des échanges de devises (illégaux) ici ou là, c’est une simplification du problème monétaire au Liban. En fait, c’est un écran de fumée pour cacher les énormes bêtes sauvages qui ont collecté des dollars (américains) et les ont fait sortir du pays, ou qui empêchent les dollars d’entrer dans le pays. Quelqu’un pourrait s’exclamer : « Oula, nous avons donc un énorme problème, c’est (directement) avec les Américains que nous avons un problème, et non (simplement) avec des points d’échange de devises ici ou là, ou quelques banques qui doivent être punies » —ce qui doit bien sûr tout de même être fait (les contrevenants doivent être poursuivis en justice). Est-ce que nous devons nous rendre ? Bien sûr que non, nous devons voir comment (faire face et) résoudre ce problème. […]

Comment réduire la pression de la nécessité du dollar ? Comment (les Etats-Unis) tiennent-ils et font-ils pression sur le pays, à partir de quel levier tentent-ils de mettre ce pays à genoux et de l’humilier ? En (exploitant) notre besoin du dollar américain. (Nous en avons actuellement besoin) pour acheter de l’essence, du gaz, du diesel, du blé, des médicaments, nous en avons besoin pour importer du matériel médical, des produits de base pour la production, tout cela nécessite le dollar. La Banque centrale libanaise déclare : « Je n’ai pas assez de dollars pour couvrir l’achat de tous ces (produits) ». D’accord, (le Liban) ne peut pas affronter les Etats-Unis dans le monde entier, c’est compréhensible. D’accord. Mais dans ce cas, pouvons-nous —et je n’apporte pas de nouvelle idée ici, mais je veux dire que nous devons vraiment y travailler sérieusement maintenant—, pouvons-nous essayer de résoudre nos problèmes (économiques) sans utiliser le dollar ? Pouvons-nous essayer de résoudre ces problèmes (économiques) sans utiliser le dollar ?

Commercer avec des pays amis comme l’Iran pour réduire la dépendance à l’égard du dollar américain

Pour dire les choses simplement, pouvons-nous trouver un pays régional ami, comme l’Iran par exemple, qui peut vendre au gouvernement libanais ou à des entreprises (libanaises) du pétrole, du gaz, du diesel, du carburant, des produits pétrochimiques et d’autres produits, sans passer par le dollar ? Pas seulement l’Iran (mais aussi d’autres États). Ces pays, par exemple, accepteraient-ils d’être payés avec notre monnaie nationale, la livre libanaise ? Est-ce possible ? Pouvons-nous explorer de telles pistes ?

Mais d’abord, sur la base des expériences passées, nous devons convaincre les Libanais (eux-mêmes) d’accepter cela avant de prendre la peine d’aller en parler aux Iraniens et à d’autres. Je ne suis pas encore allé demander cela à quiconque, je prends l’initiative en ce moment sur la base de ma responsabilité personnelle. Peut-être même que si les Iraniens me regardent en ce moment, ils vont être surpris que je parle de questions si importantes sans leur avoir parlé au préalable. Je vous le dis franchement. Parce que dans le passé, lorsque notre frère Mohammad Fneish était ministre de l’électricité, je suis allé en Iran pendant 15 jours et j’ai rencontré des responsables là-bas pour essayer d’élaborer des projets d'(infrastructures) électriques (pour le Liban). Nous avons ramené des plans (officiels) aux Libanais, mais l’idée (même de cette coopération avec l’Iran) n’a pas recueilli les suffrages requis pour aller de l’avant. […]

Autre exemple : nous pouvons peut-être utiliser un système de troc, c’est-à-dire échanger des marchandises contre des marchandises. Peut-être qu’ils n’accepteront pas la livre libanaise, mais en échange de leur pétrole, ils accepteraient des produits libanais, industriels, agricoles ou quoi que ce soit de ce genre. Le Liban a certaines capacités, même si elles sont limitées. Existe-t-il de telles possibilités, pouvons-nous potentiellement explorer de telles voies ? Et cela pourrait fonctionner avec l’Iran ou d’autres États, (le système de troc) est plus facile. […]

Si nous ouvrons une telle porte, cela stimulera la production libanaise, la production agricole, l’activité économique dans le pays, cela créera des opportunités d’emploi, cela augmentera encore la valeur de la monnaie nationale libanaise, parce que la demande pour le dollar sera réduite… Il y aura toujours une certaine demande de dollars (américains), mais la demande diminuera (considérablement) et la valeur de la monnaie nationale augmentera à nouveau. Cela présenterait de grands avantages (pour le Liban). Et nous ne resterions pas assis les bras croisés devant les Américains, en les attendant, en nous demandant s’ils auront pitié de nous ou non, s’ils permettront ou non aux dollars de parvenir au Liban, s’ils permettront à notre Banque centrale d’injecter des dollars sur notre marché (ou pas). Je vous le dis en toute franchise. […]

Ce serait une immense porte de salut qui s’ouvrirait pour le Liban. Je m’adresse au peuple libanais pour lui dire de ne pas se sentir impuissant, parce qu’il y a des options, et j’appelle le peuple libanais à nous aider à faire pression sur les responsables libanais s’ils répondent « non » (aux suggestions d’ouverture à l’Orient), parce qu’ils ont peur des Américains par exemple. Faut-il donc toujours avoir peur des Américains ? (Comme dit le proverbe) : « Ils ne font preuve d’aucune miséricorde à notre égard, et ils ne permettent pas non plus à la miséricorde de Dieu d’embrasser ce pays et son peuple. » Ceci est inacceptable. C’est inacceptable.

C’est une option sur laquelle on peut travailler. Nous aborderons (ces options) sérieusement avec les responsables libanais, et si nous voyons une certaine acceptation, nous enverrons une délégation de nos frères pour aller parler avec les Iraniens ou d’autres États. Je ne nommerai pas ces autres pays afin de ne pas les mettre sous pression en ce moment, je parle de l’Iran car ça ne le dérange pas que je les mentionne explicitement. Nous explorerons de telles voies (si nous constatons que le gouvernement libanais n’ y est pas opposé). […]

Ouverture des relations économiques avec la Chine pour transformer le Liban

Aujourd’hui, j’ai des informations avérées —quand je ne suis pas absolument certain de quelque chose, je n’en parle jamais— selon lesquelles les entreprises chinoises sont prêtes à apporter de l’argent (au Liban), sans toutes ces complications que nous connaissons habituellement. Ce ne sera pas nous qui leur donnerons de l’argent. Ils apporteront de l’argent dans ce pays. Un projet est le train à grande vitesse de Tripoli à Naqoura, pas seulement de Tripoli à Beyrouth, mais jusqu’à Naqoura. Si cela se fait, cela injectera de l’argent et des investissements dans le pays, créera des emplois et stimulera l’économie, la société, les conditions de vie, etc. Imaginez un train à grande vitesse de Tripoli à Naqoura. Je vous le dis parce que les informations sont officielles, les entreprises chinoises sont prêtes à venir dès maintenant. Donc il faut y aller.

(Un autre projet est) la construction de centrales électriques. Des entreprises chinoises —nous avons leurs noms et adresses spécifiques— sont prêtes à venir construire des centrales électriques. Elles le feraient au format BOT [Build–operate–transfer : l’entreprise finance & construit tout et se rembourse ensuite en opérant le système]. On ne vous demandera pas de payer un seul centime. Il y aura une entente avec le gouvernement libanais sur la façon dont cet argent sera remboursé. De plus, il y a quelques jours, je me suis renseigné sur le tunnel pour lequel une décision avait été prise, entre Beyrouth et Chtoura dans la Beqaa. Bien sûr (un tel projet) aurait de grands impacts sur le Liban et son économie et la société, et il aiderait les gens à se déplacer d’une zone à l’autre, permettrait d’économiser de l’argent, etc. Il y a énormément d’analyses sur l’importance de ce tunnel. (J’ai demandé ? « Êtes-vous prêtes ? » Les entreprises chinoises sont prêtes à mener à bien ce projet, également au format BOT. Alors allez-y (ô Libanais, et agissez). Nous n’avons pas de temps à perdre, je souhaiterais pour ma part que cela soit finalisé rapidement et définitivement. Avancez donc, ô Libanais et agissez (sur ces projets avec les Chinois) ! Pourquoi devrions-nous continuer à attendre les Américains ? […]

Le peuple libanais ne peut pas continuer de cette manière, en restant simplement assis ici à attendre (le bon vouloir) des Américains. Il y a des négociations en cours (entre le gouvernement libanais) et le FMI, mais on ne sait pas combien de temps elles dureront, un mois, deux mois, certains disent que cela pourrait prendre une année entière. Le pays peut-il attendre aussi longtemps (dans l’immobilisme) ? C’est un premier point.

Deuxièmement, la France et l’UE attendent l’autorisation américaine pour reprendre le CEDRE (Conférence Économique pour le Développement par les Réformes et avec les Entreprises, visant à lever des fonds pour moderniser les infrastructures du pays). Les États arabes, en particulier les États du Golfe, et ce indépendamment de leur état de préparation ou non, ont besoin de l’autorisation américaine (avant de soutenir le Liban). Les Américains utilisent l’économie libanaise pour garantir leurs propres intérêts, et non les intérêts du Liban. Dans les calculs et l’esprit des Etats-Unis, les intérêts libanais n’existent même pas. En fait, je peux vous dire qu’il n’y a pas même d’intérêts américains au Liban. La seule chose qui existe dans le calcul américain (vis-à-vis du Liban) est les intérêts d’Israël, c’est-à-dire la sécurité d’Israël, les frontières terrestres avec Israël, les frontières maritimes avec Israël, le pétrole et le gaz à l’intérieur du territoire maritime (libanais et comment cela peut être accaparé) par Israël, l’avenir d’Israël, etc. C’est ce à quoi les Américains travaillent au Liban. Sinon, que le peuple libanais vive ou meure, mange ou non, ait accès aux médicaments, à l’éducation et au travail ou pas, tout cela est complètement indifférent aux yeux des Américains, qu’il s’agisse de leur Président ou de leur ambassadeur ici (au Liban). Cela ne signifie rien pour eux.

Allons-nous attendre les Américains ? Cela signifierait attendre la famine, l’humiliation et la soumission. Regardez comment les Américains traitent leurs alliés dans le monde. Ils les dépouillent, les traitent comme des vaches à lait, les humilient et les insultent chaque jour. […]

Nos armes resteront entre nos mains, nous ne mourrons pas de faim et nous imposerons nos propres équations

Si quelqu’un essaie de faire en sorte que la base populaire de la Résistance cesse de nous soutenir, ses efforts sont d’avance voués à l’échec et il perd son temps, qu’il s’y évertue pendant un, deux ou même cent ans. Laissez tomber. Si vous misez sur le fait de nous affamer, ou si vous pensez que nous permettrons au pays de mourir de faim, je vous affirme que nous ne mourrons pas de faim, ni ne laisserons le pays mourir de faim. Je suis certain de ce que je dis. Si vous pariez aux, ô Américains, sur l’idée que par la famine, nous viendrons à vous avec soumission et abjectement, et vous livrerons notre pays et sa sécurité (sur un plateau), que nous nous mettrons à la merci des Israéliens, (vous devez savoir) que c’est absolument impossible pour nous.

Maintenant, que font certaines personnes au Liban ? Elles disent : « Oui, franchement, le Hezbollah n’a rien à voir avec la corruption (généralisée), ni les politiques économiques passées (du pays), et n’a rien à voir avec (tous les problèmes actuels), etc. etc., mais nous sommes maintenant dans une situation telle que ô Sayed (Nasrallah), pour que nous puissions obtenir du pain, vous devrez renoncer à vos armes. Vos armes en échange de pain, vos armes contre de la nourriture ». Quand ils souhaitent nous mettre devant une telle équation, ils doivent savoir que nous avons (notre propre) équation qui est beaucoup plus grande, plus importante et plus grave, dont je ne parlerai pas maintenant. Et vous (ô ennemis), essayez donc d’interpréter ce que je veux dire. Nous avons notre propre équation à cet égard, mais quant à votre équation, nous ne l’accepterons jamais.

Je veux simplifier la question pour les Libanais : c’est comme si quelqu’un était assis dans un verger, et qu’autour de lui, il y avait des loups ; cet homme possède des armes qui empêchent ces loups d’entrer dans son verger et de tuer sa femme et ses enfants. Et cet homme survit et vit tant bien que mal. On vient alors lui dire : donnez-nous vos armes ou nous vous ferons mourir de faim. D’accord, s’il leur donne ses armes et qu’ils lui donnent du pain à manger, puis que les loups et les bêtes se jettent sur lui, que fera-t-il alors ? Comment protégera-t-il sa femme et ses enfants ? C’est comme si vous disiez : je vais vous tuer (de toute façon), soit (en prenant) vos armes, soit par la famine. C’est l’équation dont on parle aujourd’hui au Liban.

Le Liban n’est protégé ni par des résolutions internationales, ni par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Voyez ce qui se passe Yémen : j’avais l’intention de laisser cela pour la fin (de mon discours), mais le Secrétaire général de l’ONU, cet individu abjectement soumis à la politique américaine, a retiré « l’agression américano-saoudienne » de la liste des tueurs d’enfants (dans le monde). Le même jour, des avions de guerre saoudiens ont perpétré un massacre dans la province de Sa’ada, tuant des femmes et des enfants. C’est ainsi que Dieu démasque cet être faible, vil et soumis (qu’est le Secrétaire général de l’ONU).

Qu’est-ce qui protège (vraiment) les gens ? Qui protège le Liban d’Israël ? Regardez le peuple palestinien. (Les Israéliens) vont annexer (toute) la Cisjordanie ou des parties de celle-ci. Le peuple palestinien crie (d’indignation). la Jordanie crie (d’indignation). Les Européens disent que c’est illégal. Et alors ? Si le peuple palestinien ne descend pas lui-même (dans les rues) en Cisjordanie et à Gaza, à l’intérieur et à l’extérieur (de la Palestine), et s’il ne prend pas la responsabilité (de son sort), alors personne dans la communauté internationale ne fera rien pour le peuple palestinien. Et nous, au Liban, après une expérience datant de 1948, (nous avons bien compris que) ce qui protège notre pays, notre souveraineté, notre eau, notre pétrole, notre gaz, nos habitants, notre dignité, notre sécurité, notre honneur, nos femmes et nos enfants, ce sont nos armes.

Quant à celui qui souhaite nous mettre devant deux options, soit nous tuer par les armes, soit par la famine, je lui réponds : nos armes resteront entre nos mains, et nous ne mourrons pas de faim, et c’est nous qui vous tuerons ! Nous vous tuerons ! Nous vous tuerons !

(Votre équation) est complètement hors de question en ce qui nous concerne. Les options sont entre nos mains. Quand nous appelons (le Liban) à se tourner vers l’Est, nous ne disons pas qu’il faut couper (toutes les relations) avec l’Amérique, la France, l’Occident et les Arabes. Non. Nous disons qu’il faut ouvrir toutes les portes, Est et Ouest. Sauf pour Israël. Même les Etats-Unis, qui sont notre ennemi, et avec qui (nous le Hezbollah) n’avons aucune relation, si cela vous aide vraiment (Nasrallah s’adresse ici à certains partis libanais), alors acceptez leurs offres. Sauf pour Israël.

Quiconque est prêt à nous aider dans le monde et à nous aider à libérer notre dépendance au dollar américain, en nous vendant du gaz, de l’essence, du carburant, des denrées alimentaires, des médicaments, du matériel de fabrication, etc., en échange de la livre libanaise, nous devons ouvrir des relations avec lui. Et nous ne devons attendre personne, ni son approbation ni sa permission. Quel que soit l’État ou l’entreprise dans le monde qui soit prêt à venir investir au Liban (dans le cadre d’un accord) BOT et à réaliser des projets (d’infrastructure) dans le pays, nous devons les embrasser sur le front et les accueillir chaleureusement, et nous ne devons attendre (l’accord de) personne. Sinon, ils souhaitent affamer ce pays à mort et (le plonger) dans un état abject. Et nous ne laisserons jamais cela arriver à notre peuple au Liban, jamais !

Les alliés de la Syrie ne lui permettront pas de tomber face à la guerre économique américaine

La Syrie a remporté la victoire dans la guerre mondiale contre elle, (que ce soit aux niveaux) militaire, sécuritaire, politique ou psychologique. Ils n’ont pas pu la diviser, ni par des moyens militaires, ni par la sécurité, ni par des moyens politiques, ni par la guerre psychologique.

Aujourd’hui, la loi (américaine) César, qui déclenche ce siège sévère contre l’État et le peuple en Syrie, cette mesure est la dernière arme américaine. Aujourd’hui, si je veux prouver que la Syrie a remporté la victoire dans la guerre militaire, sécuritaire, politique et morale (contre elle), je peux le faire en montrant comment Washington recourt à cet acte César. Si la Syrie subissait une défaite, elle n’aurait pas besoin de la loi César. […]

Voir Guerre alimentaire : les Etats-Unis incendient les champs de blé syriens pour affamer la population

Je souhaite rappeler aux gens que les 1-2 premières années des événements en Syrie, j’ai fait une apparition à la télévision et prononcé un discours, et j’ai utilisé une expression que certains pensaient plus tard être une exagération et qui ne l’était pas. Ce jour-là, la ville de Damas était dans une situation (très) dangereuse. La bataille était à un point critique. J’ai dit à l’époque : « Assurément, les alliés de la Syrie ne permettront pas que Damas tombe ». Et cela s’est en effet produit par la suite.

Aujourd’hui, je voudrais affirmer au peuple syrien et à tous nos frères en Syrie —et à tous ceux du Liban et de la région qui se soucient du sort de la Syrie— que les alliés de la Syrie, qui l’ont soutenue dans la guerre militaire, la guerre sécuritaire et la guerre politique, même s’ils sont eux-mêmes dans des situations difficiles, n’abandonneront pas la Syrie face à cette guerre économique. Ils ne permettront pas la chute de la Syrie face à cette guerre économique. J’en suis certain. Le Hezbollah et moi faisons partie de la machine qui travaille à cela. […]

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lecridespeuples | 22 juin 2020 à 15 h 00 min | Catégories : LE CRI DES PEUPLES | URL : https://wp.me/pb3JpA-22l

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