Al-Qaida mieux qu’el-Assad pour Israël .
décembre 12, 2012
Depuis le déclenchement des hostilités, les responsables israéliens ont pris le soin d’éviter d’exprimer leur soutien à l’insurrection syrienne. Non pas qu’ils ne la soutiennent pas. Bien au contraire, elle menace un de leurs ennemis les plus acharnés, en l’occurrence le président syrien Bachar el-Assad. Mais ils craignent surtout que leur soutien solennel n’ait un effet inverse sur les rebelles, en confirmant les doutes émis sur ses véritables intentions.
Certains dirigeants israéliens ont parfois laissé échapper des déclarations utiles, révélant leur véritable position.
C’est le cas de l’ambassadeur israélien aux États Unis Michael Oren. Lundi, il a assuré lors d’un entretien pour la chaine américaine Fox News que la crise syrienne sert les intérêts d’Israël et révélé que Tel Aviv préfère « les djihadistes » au président syrien Bachar el-Assad.
Le diplomate israélien va encore plus loin en révélant que l’entité sioniste a toujours soutenu le départ de Bachar el-Assad, et que « cette demande a été formulée plusieurs fois dans le passé à l’administration américaine ».
Et d’ajouter : « Nous avons toujours encouragé le départ du président syrien pour empêcher des actes d’hostilité et avons dit à l’administration américaine depuis plusieurs années que Bachar est irresponsable et téméraire,qu’il doit s’en aller et constitue un danger pour toute la région ».
Oren explique également que le départ du président syrien sera une évolution positive dans la région, surtout qu’il est l’allié du Hezbollah et de l’Iran : « nous comprenons que les djihadistes viennent en Syrie, ce n’est pas quelque chose de bien, mais la situation ne sera pas pire que ce qu’elle est actuellement », conclut-il.
(Voir l’article en anglais sur Ynet :
http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4317792,00.html ).
Le soutien d’Israël
Cette déclaration israélienne intervient au lendemain d’une déclaration faite par une opposante syrienne, selon laquelle les « révolutionnaires » syriens voudraient obtenir le soutien militaire d’Israël pour renverser le président syrien Bachar el-Assad.
Cette opposante n’est autre qu’un membre de la milice « Sokour el-Sham » (les aigles du Levant), Swayba Kanafani qui vivait en exil au Canada avant de rejoindre les rangs des rebelles le mois de juin dernier. Dans un entretien accordé au quotidien israélien Yediot Aharonot, elle assure avoir rencontré aussi bien des dirigeants de la milice de l’Armée syrienne libre que des miliciens œuvrant au nord de la Syrie, et qui lui ont tous fait part de leur volonté de vivre avec Israël en paix.
« Nous ne sommes pas contre les Israéliens. Nous ne rentrerons pas en conflit avec l’État hébreu», a-t-elle affirmé dans l’entretien traduit par le site arabophone saoudien Elaph. Selon elle, tous les « révolutionnaires qu’elle a rencontrés durant ses quatre voyages en Syrie, via la frontière turque, partagent ce point de vue et disent qu’ils n’ont rien contre Israël ». Plus encore, affirme-t-elle, « tous ces « révolutionnaires syriens béniront tout soutien militaire venant de la part d’Israël».
Estimant qu’Assad a trompé les Syriens, sur sa propagande au sujet du plateau du Golan durant 41 ans, alors qu’il n’a tiré aucune balle en direction d’Israël, elle rassure les Israéliens:
« Nous voulons vivre en paix. Que chacun ait sa maison, et de quoi vivre pour éduquer ses enfants. Nous ne voulons en aucun cas entrer en guerre contre Israël, plus jamais ».
Et de conclure : « l’opposition syrienne est prête à pactiser avec le diable pour renverser le régime d’el-Assad ».
En revanche Mme Kanafani ,qui a reconnu pour la BBC subir des entrainements en Turquie, reproche au gouvernement israélien son inertie et ce qu’elle considère être comme « un manquement à son devoir », concernant la crise syrienne. Là-dessus, les « révolutionnaires » sont tout à fait d’accord avec elle et ont eux aussi « l’impression qu’Israël préfère le régime d’el-Assad et lui accorde un soutien non justifié », selon ses termes.
(Voir l’article en arabe sur le lien suivant :
http://www.elaph.com/Web/news/2012/12/779075.html?entry=arab
Oui pour le Front, non aux USA
Sur le terrain, 83 milices et coordinations de l’insurrection syrienne ont affiché leur soutien au Front Al-Nosrat (Jabhat Nusrat), et condamné l’ingérence des États-Unis.
Selon le site Syria Politics, cette position est une réplique au refus de la Coalition nationale des révolutionnaires et des opposants syriens (CNROS) et du Conseil militaire de faire adhérer dans leurs rangs la milice djihadiste, en raison de ses liens avec Al-Qaïda.
« Nous les révolutionnaires du Levant sur la terre d’Islam, et comme le prophète l’avait prédit, nous sommes solidaires de nos frères du front Al-Nosrat. Eux et nous ne font qu’un. Nous avons décidé de baptiser les manifestations de vendredi prochain « non à l’ingérence américaine. Nous sommes tous le Front al-Nosrat », pour nous solidariser avec ceux qui sont venus nous aider », est-il écrit dans le communiqué signé de 29 représentations, dont « Les libres de l’Euphrate », « réseau islamique de Deir Ezzor », « Réseau islamique du Levant », « les Libres »,…
La caserne 111 entre les mains du Front
Sur le terrain, les exploits militaires de cette milice ainsi que d’autres milices islamistes sont imposants.
Selon plusieurs médias arabes et syriens, elle sont parvenues à avoir raison, après deux semaines de batailles, de la caserne militaire de l’armée régulière à Cheikh Sleimane, connue sous le nom « contingent 111 », situé à l’ouest d’Alep.
La milice des « Mouhajirine el-Sham » (Les immigrés du Levant ) et les Jound el-Sham (les soldats du Levant) l’ont assisté dans la bataille. Sans oublier la milice « les libres de Dar Ezzat », dont le rôle a été décisif. L’AFP évoque également le Conseil des moujahidines.
L’agence rend compte de 36 soldats tués, d’une soixantaine qui ont été blessés ou faits prisonniers, de 40 à 50 soldats qui en ont échappé.
Selon un journaliste de l’AFP qui a assisté à une partie de l’assaut, un grand nombre des combattants islamistes sont des étrangers, arabes ou originaires du Caucase. L’un de leurs chefs est un Ouzbek se faisant appeler Abu Talha, que le journaliste avait déjà croisé dans la région.
Aucun armement chimique n’a été trouvé sur place, ni aucun missile anti aérien.
« Avec la prise de ces 7km2, la totalité de la province ouest d’Alep est désormais entre les mains des milices armées, et des services de renseignements étrangers», conclut Syria Truth.
Al-Qaida partout en Syrie
Le constat revient à la correspondante de la télévision libanaise New TV, Ghadi Francis, qui s’est rendu dans la province de Damas et à Homs. Selon elle, de plus en plus de syriens gonflent désormais les rangs des djihadistes lesquels adoptent la bannière d’Al-Qaïda.
Sans tourner en rond, ils lui ont confié leurs véritables positions, que leur combat ne s’arrêtera pas en Syrie.
Ghadi Francis rapporte que : »Certains d’entre eux veulent même aller à Burma pour y combattre les Bouddhistes ».
Sanctions américaines
Après l’avoir inscrit sur la liste des organisations terroristes, les autorités américaines ont annoncé mardi avoir pris des sanctions financières contre deux chefs du Front al-Nosra, Maysar Ali Moussa Abdallah al-Joubouri et Anas Hassan Khatab. Il découle de cette décision un gel des actifs que ces deux hommes pourraient détenir aux États-Unis et exposer les ressortissants américains qui viendraient à commercer avec eux à des poursuites pénales.
Sur les forums internet jihadistes, plusieurs groupes ont félicité Al-Nosrat pour cette inscription
USA: Pas d’armes chimiques
Parallèlement, Washington s’est résigné au fait que Damas n’ait pas recouru à l’armement chimique.
« A ce stade, les renseignements dont nous disposons semblent indiquer une stabilisation (…) nous n’avons pas vu d’élément nouveau indiquant des mesures agressives pour aller de l’avant vers un recours aux armes chimiques », a déclaré mardi le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, aux journalistes dans l’avion l’emmenant au Koweït.
La semaine dernière, des responsables américains s’exprimant sous le couvert de l’anonymat ont assuré que l’armée syrienne avait chargé avec du gaz sarin des bombes destinées à être larguées par avion.
La France a également affirmé savoir où étaient stockées les armes chimiques syriennes et assuré qu’elles étaient actuellement sous la protection des forces du régime.
Terrain
Sur le terrain, les miliciens tentent de s’emparer d’une école d’infanterie située à l’entrée nord d’Alep, et dans laquelle se trouvent trois mille soldats.
Dans la ville d’Alep, 11 kurdes ont été tués lundi, et 13 autres ont été blessés, dans des tirs d’obus de mortier contre leur quartier Cheikh Maksoud, (habité par une majorité kurde). Parmi les tués figurent deux femmes et trois enfants, assure le site Arabs-Press. Des activistes ont indiqué à l’AFP que l’origine des tirs est une position des miliciens de l’insurrection syrienne.
Lundi, l’armée régulière a bombardé plusieurs attroupements de miliciens dans plusieurs localités du nord d’Alep, et détruit 7 véhicules équipés de mitrailleuses et trois voitures transportant des armements. Selon Arabs-Press, les forces gouvernementales ont traqué les miliciens dans plusieurs quartiers de la ville dont Kadi-Askar, Chaar, Bani-Zeid, et Zabadiyyé en leur infligeant de lourdes pertes.
A Damas, les localités du sud de la province sont le théâtre de combats et de pilonnage intenses. Syrian Documents a répertorié 24 tués dans les rangs des miliciens qui ont péri dans des accrochages dans la localité Harane-Awamid, 4 autres qui ont été identifiés dans le village de Rankous et 6 autres dans la localité de Akraba.
Dans la localité de Douma, bastion de l’ASL, des repaires de miliciens ont été bombardés.
Il préfère Al qaïda parce que cette organisation terroriste suit les commandements américains, pour faire le sale boulot.