Bachar prend à témoin les Turcs de la duplicité d’Erdogan.
juillet 4, 2012
Par Louis Denghien, le 4 juillet 2012
En rendant compte de l’entretien accordé par Bachar au grand quotidien turc Cumhuriyet (voir notre article »Avion turc : Bachar expose ses regrets et ses explications au peuple turc », mis en ligne le 3 juillet), nous nous étonnions que le président syrien n’ait pas profité de la circonstance pour rappeler à es voisins que leur gouvernement soutenait par tous les moyens – sauf la co-bélligérance ouverte – les bandes armées de l’ASL, leur offrant conseils, encadrement et bases de repli et d’entraînement.
Eh bien nous nous étions trompés, n’ayant pas eu connaissance de l’intégralité de l’interview, dont la deuxième partie a été publiée ce mercredi par Cumhuriyet. Et, en effet, clairement le président syrien accuse et déplore : « La Turquie a fourni un soutien logistique aux terroristes qui ont tué notre peuple« . Apparemment, Bachar n’entre pas dans des détails connus à vrai dire de tous les Turcs, pro ou anti-Erdogan, mais tire la morale de cet engagement indirect de son voisin dans la crise syrienne : « La volonté de la Turquie de vouloir s’immiscer dans les affaires intérieures de la Syrie l’a placée dans une position qui a malheureusement fait d’elle une partie prenante dans toutes les activités sanglantes » en Syrie.
Bachar s’en est pris plus directement à Erdogan, l’accusant d’agir contre la Syrie sous l’empire d’ »instincts sectaires« , une allusion transparente à son pan-islamisme militant et pro-occidental et pro-Golfe. Un sectarisme qui ne fait qu(‘attiser le conflit, selon Bachar al-Aassad.
Le Point contre l’OTAN
Dans la première partie de l’entretien, le président syrien avait assuré le peuple turc – et non son gouvernement – de ses regrets- et non présenté des excuses – pour la destruction du F4 turc. Mais il avait expliqué dans quelles circonstances l’incident était survenu, réaffirmant que l’appareil avait survolé l »espace aérien syrien, en utilisant un couloir aérien déjà utilisé par le passé par l’aviation israélienne.
Or, à ce sujet, le site du Point a publié le 3 juillet un article au titre éloquent : »Avion turc : l’OTAN a-t-elle menti ?« . En substance, Le Point commence par… « pointer » les versions contradictoires de l’événement données successivement, ou simultanément, par le Président Gül, le Premier ministre Erdogan et le ministre des Affaires étrangères Davutoglu. Puis, rappelant le communiqué accusateur émis par l’OTAN à l’issue e sa réunion d’urgence du 26 juin à Bruxelles, le magazine français note que la version Otano-turque de l’incident a été immédiatement remise en cause par des experts russes, qui disent tous que le F4 était venu tester, pour le compte de l’OTAN précisément, les systèmes anti-aériens syriens.
Et Le Point cite un expert, français celui-là, qui appuie la version syrienne et russe : « L’avion a été abattu dans l’espace aérien syrien. La DCA de ce pays est très efficace » explique au Point François Géré, directeur de l’Institut français d’Analyse stratégique (FIAS). Et Géré d’ajouter : « L’avion volait évidemment à l’extrême limite de l’espace aérien syrien pour une mission de reconnaissance du système anti-aérien syrien« . Même sorti rapidement de l’espace aérien syrien, il n’a pu échapper aux projectiles de la DCA. Le Point fait état aussi de sources citées par le Wall Street Journal, qui « vont encore plus loin » : d’après celles-ci, l’avion quand il a été touché se trouvait encore dans le ciel syrien.
Dans la deuxième partie de l’article, l’hebdomadaire reprend d’autres thèses, avancées par d’autres experts, qui disent que le F4 espion a été abattu par un missile tiré par une batterie de lanceurs de type Pantsir S1, de fabrication russe, et même actionnée par des militaires russes en la circonstance. À voir : les systèmes ont quand même été vendus à Damas en 2007 et on peut penser qu’en cinq ans les artilleurs syriens ont eu le temps, en stage russe ou syrien, de se familiariser avec ce matériel.
Quoiqu’il en soit, on voit que même de grands médias français ne croient plus aux explications et accusations bredouillées par Erdogan et ses parrains de l’Alliance atlantique.
Ci-dessous, le lien vers l’article du Point :
http://www.lepoint.fr/monde/avion-turc-l-otan-a-t-elle-menti-03-07-2012-1480501_24.php
La Russie doit avertir ces terroristes, le 1er ministre Turc Erdogan, qui va armer l ´opposition turque et les groupes de la Guerrilla Kurde, pour commencer une guerre interne dans la Turquie, payant dans la même monnaie le terrorisme qu´ils font en Syrie.