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Guerre en Syrie, ingérences et désinformation…


 
 

La guerre en Syrie s’accompagne d’une guerre de désinformation impitoyable destinée non seulement à justifier l’offensive du dispositif international contre la Syrie mais aussi à masquer tant bien que mal les ingérences étrangères croissantes dans ce conflit.

On parle beaucoup de l’intervention du Hezbollah, du soutien russo-iranien à l’Etat syrien, du soutien des monarchies du golfe à « l’opposition » djihadiste  ou du rôle de la Turquie, mais on oublie que la guerre concerne aussi directement l’entité sioniste qui espère qu’une chute du présdident Al Assad permettra l’affaiblissement, voire la disparition du Hezbollah.

Depuis le début de cette année 2013, l’entité sioniste était ainsi déjà intervenue militairement au moins trois fois en Syrie. En janvier tout d’abord, pour détruire un convoi d’armes destinées au Hezbollah, puis par deux fois en mai contre un centre de recherches scientifiques, un dépôt de munitions et une unité de la défense anti-aérienne.

Au sein de cette guerre totale de l’information, certaines nouvelles passent relativement inaperçues alors qu’elles sont sans aucun doute d’une importance capitale puisqu’il semblerait qu’e l’entité sioniste ait frappé une quatrième fois la Syrie.

Le 5 juillet, une série de fortes explosions sont entendues par les résidents de la ville d’Eilat, en Palestine 1948 occupée. Les forces de sécurité dépêchées sur place ne vont pourtant trouver aucune trace de missiles ou de roquettes. Quelques heures plus tard, de nouvelles explosions sont entendues autour des bases militaires de Qassi et Samiya, situées à proximité de la ville côtière de Lattaquié, en Syrie.

Le lendemain, 6 juillet, la radio « israélienne » annonce qu’un de ses F-16I s’est abîmé en mer Méditerranée suite à une défaillance technique du moteur mais que le pilote et son pilote ont été secourus. Le commandant de la force « israélienne », le général amir eshel a alors annoncé l’immobilisation au sol de tous les F-16I et Boeing F-15 jusqu’à ce que les circonstances sur la perte de ce F-16I soient éclaircies.

Selon CNN, l’opération a été menée par l’entité sioniste pour détruire des installations contenant une cinquantaine de missiles anti-navires Iakhont P800 de fabrication russe.

Toujours selon la presse américaine, l’attaque aurait bien été menée par un raid aérien alors que la presse britannique affirme au contraire que l’attaque aurait été menée par un sous-marin « israélien » de la classe Dolphin, tandis que des sources proches de la chaîne Russia-Today affirment ,elles ,que l’attaque aurait eu lieu via l’utilisation de bases turques, ce qui a été démenti par Ankara.

Le 14 juillet 2013, la presse syrienne affirme détenir des informations prouvant que le F-16I « israélien » n’a pas été victime d’un dysfonctionnement mais aurait bel et bien été abattu par la défense syrienne. Pour les analystes syriens, cette attaque serait en fait une réponse à la destruction par l’axe Syrie-Hezbollah de missiles fraîchement livrés à l’entité sioniste et stockés non loin de la ville d’Eilat.

Cette  affaire opaque n’est pas sans rappeler la très étrange histoire de la cargaison du porte-conteneur japonais Mol Comfort, suspecté de transporter des armes à destination des djihadistes et qui a mystérieusement coulé le 17 juin 2013, alors qu’il était en provenance de Singapour et à destination de Jeddah, en Arabie Saoudite.

Alors que « l’opposition » syrienne semble plus divisée que jamais, les combats entre rebelles et islamistes s’intensifient et les Talibans pakistanais viennent d’annoncer l’envoi de centaines de supplétifs pour combattre l’armée arabe syrienne, devenant ainsi, dans un retournement historique et politique sans doute sans précédent, les alliés directs de l’Occident dans la guerre contre la Syrie .

Alors que l’Armée syrienne semble reprendre du terrain, il semble de moins en moins probable que le gouvernement syrien s’effondre, surtout maintenant que l’Occident (Amérique et Angleterre en tête) semble refuser définitivement l’armement des « rebelles ». Des « rebelles » dont, du reste ,plus personne ne pense aujourd’hui qu’ils puissent ni renverser le président Al Assad, ni faire face à la colonne Islamiste radicale qui vient de leur déclarer la guerre.

A n’en pas douter, la guerre de la désinformation va fortement s’accentuer  dans les prochains mois.

 

Alexandre Latsa

Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un « autre regard sur la Russie ». Il collabore également avec l’Institut de Relations Internationales et Stratégique (IRIS), l’institut Eurasia-Riviesta, et participe à diverses autres publications.

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