Haykal : « ce n’est pas un Printemps arabe mais des révoltes clé en main » !
août 24, 2012
Suite à ses déclarations publiées par le quotidien égyptien Al-Ahram , l’ex-conseiller du président défunt Gamal Abdel Nasser, l’éminent journaliste Mohammad Hassaneyn Haykal s’est vu arrêté sa coopération avec la chaîne satellitaire qatarie alJazira.
Haykal avait affirmé dans son interview que « ce qui se passe dans le monde arabe n’est pas le printemps arabe, mais des révolutions clé en main » dans une référence indirecte à l’implication du Qatar dans le financement des rébellions qui ont lieu dans le monde arabe.
L’éminent journaliste égyptien a indiqué que « la reconnaissance par les Etats-Unis aux Frères musulmans ne s’est pas effectuée par admiration pour eux ou par sagesse; mais plutôt suite aux conseils d’un certain nombre d’orientalistes qui ont estimer qu’il était bon d’exploiter l’accession au pouvoir des Frères musulmans pour alimenter les conflits inter-musulmans selon leurs intérêts ».
ET d’ajouter que » les Frères musulmans, trop épris par la joie d’être reconnu par les Occidentaux, omettront d’étudier les véritables raisons cette reconnaissance américaine! »
Mohammad Hassaneyn Haykal a estimé que » le monde arabe connaît aujourd’hui une nouvelle forme des Accords de Sykes-Picot à travers laquelle le monde arabe est censé être divisé à nouveau pour établir un nouveau partage de ses ressources et un repositionnement de ses forces ».
Il a souligné que « nous assistons aujourd’hui à un changement régional, international et politique qui évolue à une vitesse impressionnante, s’étendant sur une large dimension et ayant des conséquences profondes et dangereuses. Il s’agit d’un projet de fissuration du tissu national … »
Enfin, l’ex-conseiller du président Abdel Nasser a résumé la situation au Moyen-Orient en deux points: le premier est une fissure invisible mais fracassante qui consiste à plonger la région dans un conflit inter musulmans, en particulier entre sunnites et chiites. Ce projet de division a commencé il y a des années quand le régime du Shah en Iran est tombé avec l’avènement de la révolution islamique d’Iran. Et le deuxième est une division parallèle à la première, où la région sera soumise à un nouveau Sykes-Picot avec des variables ajustables selon les circonstances requises ».
Un dernier mot sur la Syrie, où Haykal a considéré qu' »une intervention militaire étrangère en Syrie en ce moment est effrayante, et que » les conséquences d’une conquête étrangère de la Syrie sont très difficile à évoluer surtout après ce qui s’est passé en Irak, au Yémen, au Soudan et enfin en Libye, ajoutant: » ni la région de Bagdad à Benghazi, ni la région d’Alep à Aden ne peuvent supporter ce qui se prépare dans la région à travers l’intervention des armées et des flottilles étrangères ».
ALMANAR