Haytham Mannaa : les Etats régionaux ont imposé la militarisation de la contestation.
novembre 10, 2013
L’opposant syrien Haytham Mannaa a violemment critiqué « l’opposition syrienne de l’étranger » lui reprochant de s’être inféodé aux puissances régionales qui se sont fixées comme objectifs de militariser le mouvement de contestation en Syrie, de sectariser le conflit et de détruire ce pays Dans un article publié dans le journal qatari ar-Raya (la bannière), cet opposant en exil depuis 35 ans a révélé que le front al-Nosra s’est fixé comme objectif d’éliminer les Chi’ites. Il a indiqué tenir cette information d’un enregistrement sonore du fondateur du front en personne, le surnommé Abou Omar el Quraychi el Baghdadi, lequel a désigné Abou Mohammad el Joulani à la tête de cette milice. Celui-ci a consacré l’un des 19 points de son allocution pour exhorter ses partisans à combattre les Chi’ites et à détruire leurs maisons, sous prétexte qu’ils sont des apostats et des polythéistes. Dans son article, l’opposant syrien accuse les parties régionales, dont entre autre la Turquie, l’Arabie (yahoudite,ndlr) et le Qatar d’avoir entrainé la contestation syrienne vers la militarisation et la guerre. « Ils ne voulaient rien d’autre que la guerre et pourtant le mouvement pacifique aurait pu servir la Syrie et réaliser ce à quoi le peuple syrien aspirait », a-t-il écrit. Selon lui, la guerre planifiée par les gouvernements du Golfe et la Turquie visait à détruire la Syrie et à l’engouffrer dans le labyrinthe de la violence et de la destruction. Il évoque aussi les pressions et les menaces dont il a été lui-même victime de la part des monarchies du Golfe qui ont tenté de l’enrôler dans les rangs des milices armées. Mannaa a aussi fustigé le rôle joué par les deux chaines de télévision satellitaire, qatarie et yahoudienne, Al-Jazeera(Al Khanzeera,ndlr) et al-Arabiyya pour attiser la violence dans son pays. L’opposant syrien poursuit en ajoutant que dès le mois de juin 2011, les assistances financières, politiques et médiatiques étaient exclusivement accordées à « l’opposition de l’extérieure » pour être l’unique porte-parole du peuple et de la contestation. C’est aussi à partir de cette date que les accusations étaient proférées contre l’opposition pacifique et que son image a été ternie. En aout 2011, les sites des frères musulmans et des salafistes ont publié un article qui appelait « à prendre les armes sous la bannière du jihad contre le gouvernement du communautarisme, à mobiliser les sunnites et à exiger l’ingérence militaire », rapporte Mannaa. « Quelle est la position de cette « opposition d’Istanbul » lorsque les infrastructures syriennes sont détruites, lorsqu’un avocat de Harasta est assassiné parce qu’il est Chi’ite puis décapité. Pourquoi personne de la coalition ne condamne ces actes ? Lorsque des civils et des militaires sont tués pour des raisons communautaires, est-ce que la coalition condamne ces crimes ? Son cheikh n’a-t-il pas dit que les kidnappings sont des moyens efficaces et a légitimé l’assassinat d’un Russe ? Cette opposition n’a-t-elle pas réclamé l’intervention de l’Otan ? » Mannaa a tenu à mettre en garde que tous ces crimes ne s’effaceront jamais de la mémoire du peuple syrien et que tous ceux qui ont collaboré avec les régimes étrangers despotiques et régionaux pour enterrer l’unité nationale et la dignité du peuple syrien seront tenus pour responsables et auront un jour à lui rendre des comptes.
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