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Hezbollah à Qousseir, les yeux des militaires français braqués sur la bataille.


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Nidal Hamadé

mardi 4 juin 2013, par Comité Valmy

La bataille d’A-Qousseir est suivie avec beaucoup d’intérêt de la part des dirigeants et des experts civils et militaires dans les pays occidentaux.

Ceci est principalement dû à l’entrée annoncée publiquement de la résistance libanaise dans cette bataille. Les opérations militaires font l’objet d’une surveillance quotidienne de la part des satellites américains, français, britanniques et russes. D’autant plus que la France se trouve confrontée à des échéances syriennes et libanaises embarrassantes, dont la bataille de Qousseir n’en est qu’un dernier épisode, depuis l’annonce de Paris de sa décision d’inscrire la branche armée du Hezbollah sur la liste du terrorisme en Europe, contrairement à ses positions précédentes.

Or, cette décision officielle fait toujours l’objet d’un rejet de l’institution militaire française, laquelle anime un débat avec l’Elysée et dont nous fournirons les détails ultérieurement dans notre triplet sur la France et l’opposition syrienne.

Michel Goya

Entretemps, les dirigeants militaires français ont les yeux braqués sur ce se passe dans la bataille de Qousseir, notamment pour l’étudier en termes de plans tactiques militaires adoptés par le Hezbollah. ce dernier s’est vu attribué par les Français l’invention en 2006 de la stratégie du « combat inégal » , et qui a été le titre d’une longue étude présentée en 2007 par le colonel Michel Goya, l’écrivain militaire de l’armée française et auteur sur la guerre en Juillet de « la théorie du Hezbollah ».

Alain CorvezL’ancien colonel de l’armée française

Alain Corvez indique dans une interview avec le site Manar que Qousseir acquiert une grande importance en raison de son emplacement stratégique, lequel contrôle toutes les routes menant à la côte syrienne et à Damas. Elle constitue d’après lui le nœud de communication stratégique entre Tripoli, Homs et la Békaa libanaise d’un côté, et Tripoli et la capitale syrienne Damas de l’autre.

Celui qui contrôle cette ville remporte la bataille du centre de la Syrie, et assure la protection de son dos dans la bataille de Damas et toutes les batailles du nord de la Syrie.

De plus, confie Corvez, cette bataille permettra une étude approfondie pour mieux comprendre les tactiques du Hezbollah pour faire face à la guérilla, surtout concernant les tunnels qu’il a été le premier à inventer dans la guerre moderne. Ce qui constitue tout le contraire de la guerre de juillet 2006, menée par le Hezbollah et suivie attentivement par l’Occident, à travers un grand nombre de moyens.

Des dirigeants de l’armée française ont déclaré lors d’une réunion avec un groupe de journalistes français que le Hezbollah a dépêché de petits nombres de ses troupes d’élites à la bataille de Qousseir. Ces éléments sont chargés de la gestion de la bataille et des opérations d’intrusion. Ils sont soutenus par environ trois mille combattants bien entraînés. Mais ces derniers ne font pas partie de la force militaire de frappe qui est restée dans le sud du Liban et à Beyrouth.

Toujours selon ces commandants français, les militants de l’opposition syrienne engagés dans la bataille ont commis d’importantes erreurs stratégiques et meurtrières, tandis que le Hezbollah a réussi à les vaincre psychologiquement parlant, en les forçant à quitter une colline stratégique dans la province de Qousseir, et qu’ils n’auraient pas dû abandonner si facilement.

Les chefs militaires français ont énuméré les erreurs des miliciens dans la bataille de Qousseir :

1 – Les insurgés se sont répartis sur toute la province de la ville, ce qui disperse leur force et facilité leur défaite dans les villages.

2 – les miliciens ont ouvert contre les chiites de cette région une guerre dont ils n’avaient pas besoin, ce qui a créé un environnement populaire qui leur est hostile.

3 – Les groupuscules de l’opposition sont formés d’anciens contrebandiers et anciens fonctionnaires du régime ce qui les a exposés de point de vue sécuritaire et humain.

4 – L’opposition armée a gardé un grand nombre de ses combattants dans la ville de Qousseir, sachant qu’en sciences militaires ceci relève de l’excédent qui sème la confusion dans les situations de siège.

La Syrie est devenue le centre principal de la guerre dans la région, estiment les chefs militaires français, et le Hezbollah sépare entre son soutien au régime en Syrie et ses intérêts au Liban. Mais pour combien de temps ?, se demandent-ils, constatant également que l’armée syrienne est toujours intacte et combat dans la bataille.

Armer l’opposition, conduirait-il à changer la donne des combats ?, s’interrogent-ils aussi. Rien ne confirme cela, telle est la conclusion des chefs militaires français…

Nidal Hamadé

Source : AlManar

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