Les missiles de l’OTAN en Turquie menacent la Syrie
janvier 10, 2013
Par Konstantin Garibov
L’opération de l’OTAN de déploiement en Turquie de batteries de missiles Patriot est entrée dans sa phase active. Les missiles sont transportés par cargos depuis l’Allemagne et les Pays-Bas. Ils arriveront en Turquie fin janvier et seront déployés le long de la frontière syrienne dans un délai d’un mois. Selon l’OTAN, les batteries sont destinées à protéger la Turquie contre d’éventuelles frappes de l’aviation et des missiles syriens.
Les experts affirment qu’utiliser ces batteries pour intercepter les obus de canon ou de mortier reviendrait à faire intervenir la grosse artillerie contre des moineaux. C’est la raison pour laquelle ils supposent qu’il ne s’agit pas de protéger la Turque mais de préparer une éventuelle intervention militaire en Syrie. C’est aussi l’opinion de Victor Baranets, expert militaire de La Voix de la Russie :
« L’OTAN est en train d’enserrer la Syrie dans un anneau antimissile. Pour quoi faire? Mais pour enfermer l’aviation et les missiles syriens et étouffer finalement le régime de Bachar al-Assad. Si ce dernier ne parvient pas à s’entendre avec l’opposition, le dispositif de l’OTAN est fin prêt à intervenir, bien que Barack Obama et les généraux de l’OTAN s’en défendent. Or, ce sont précisément les batteries antimissiles otaniennes qui empêcheront les avions et les missiles d’al-Assad d’opposer une résistance aux forces qui pourraient envahir la Syrie ».
Les batteries de missiles de l’OTAN resteront déployées en Turquie pendant au moins deux ans. Peut-être plus encore, car ce délai est fixé sans tenir compte de l’évolution de la situation en Syrie, relève le politologue Stanislav Tarassov:
« La Syrie n’a aucune intention d’attaquer qui que ce soit, à plus forte raison la Turquie. On prépare vraisemblablement le terrain pour la concentration des troupes de l’OTAN en prévision d’un nouveau repartage du monde au Proche-Orient. C’est l’étape intermédiaire avant le déclenchement d’une opération d’envergure ».
Le politologue fait ressortir que la création d’une tête de pont en Turquie permettra à l’OTAN d’exercer une pression militaire et politique directe sur l’Iran et sur le Kurdistan iranien limitrophe de la Turquie dont les relations avec Bagdad se sont brusquement aggravées ces derniers temps.