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« Les prochaines négociations israélo-palestiniennes finiront dans le vide »


ENTRETIEN AVEC ILAN PAPPÉ*

Pour le professeur Ilan Pappé, les négociations israélo-palestiniennes —dont John Kerry a annoncé la reprise ce soir à Washington, après trois ans d’interruption— ne sont qu’une gesticulation destinée à occuper le temps en empêchant toute initiative palestinienne. Elles ne conduiront nulle part, d’autant que l’opinion publique israélienne a perdu tout contact avec la réalité et ignore désormais la question palestinienne.
RÉSEAU VOLTAIRE | 29 JUILLET 2013

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John Kerry a annoncé avec emphase la reprise des négociations israélo-palestiniennes. Entrevoyez-vous, vous-même, quelque chose de concret à l‘horizon ?

Ilan Pappé : Rien. Je ne crois absolument pas que cette nouvelle tentative nous amène quelque part, tout comme les précédentes, depuis les accords d’Oslo (1983). Parce qu’elle part des mêmes bases selon lesquelles il vaut mieux avoir un processus de paix que ne pas en avoir. Même si ce processus ne produira rien. C’est pourquoi il n’y a aucune impulsion réelle de la part des Israéliens et des Étasuniens à faire davantage pour arriver à des résultats concrets.

Il n’y a rien de nouveau par rapport au passé ?

Ilan Pappé : Aucune nouveauté, du fait aussi qu’il n’y a aucune modification de la base du dit « consensus » qui unit les Israéliens quand ils parlent de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza. C’est la même vision, la même stratégie de toujours et il faut reconnaître à l’actuelle direction politique israélienne d’avoir admis qu’elle n’ira pas aux négociations pour présenter de nouvelles solutions. Je suis par ailleurs convaincu que cette relance des négociations bilatérales, telle qu’elle est décrite par John Kerry, n’aurait pas été possible si n’était pas intervenue la position forte manifestée par l’Union européenne ces derniers jours. Position qui établit de nouvelles directions à l’égard des colonies israéliennes dans les Territoires arabes et palestiniens occupés et qui maintenant, du moins sur le papier, ne pourront jouir d’aucune coopération ni aide de la part de l’Europe. Ces pressions aussi ont convaincu Benjamin Netanyahu qu’il vaut mieux lancer quelque forme de dialogue avec les Palestiniens, pour empêcher que soient adoptées des sanctions contre Israël et ses colonies.

Des décisions fruit de nécessités tactiques et non pas d’une stratégie…

Ilan Pappé : Exact. Le paradigme est toujours le même, il n’a pas changé et ne changera pas. Et il n’y a aucune raison de penser que ces négociations, en admettant qu’elles se développent dans les semaines qui viennent, puissent amener à quelque solution.

On approche du rendez-vous de septembre de l’Assemblée générale de l’Onu, que les Palestiniens ont utilisé ces dernières années pour annoncer des pas en avant vers leur indépendance, du moins sur la carte ou de façon symbolique. L’insistance étasunienne à reprendre les tractations sans rien avoir en main sert-elle aussi à empêcher de nouveaux développements unilatéraux du côté palestinien ?

Ilan Pappé : Sans doute. Israéliens et Étasuniens veulent développer ce que j’appelle le « Plan A » et empêcher qu’on ne réalise un « Plan B ».
Le « Plan A » prévoit que les entretiens avec les Palestiniens avancent avec un Israël maître de la situation dans les Territoires occupés et libre d’étendre ses colonies, et l’Autorité palestinienne d’Abu Mazen engagée à empêcher le développement de toute forme de résistance, pas seulement armée, à l’occupation militaire.
Le « Plan B » par contre est celui où les Palestiniens s’adressent aux autorités internationales pour obtenir la réalisation de leurs droits et demandent que soient sanctionnés l’occupation et les crimes qu’elle commet. Le « Plan B » inclut une Europe plus consciente des droits des Palestiniens, et, peut-être, une nouvelle révolte populaire palestinienne contre l’oppression.
Pour empêcher que démarre le « Plan B », Washington et Tel Aviv relanceront toujours le « processus de paix », c’est-à-dire le « Plan A », qui est celui du dialogue pour le dialogue sans perspective de solution fondée sur la légalité internationale.

Nous sommes à quasiment 20 ans de la signature des accords d’Oslo et de la poignée de main entre Yasser Arafat le président palestinien décédé et le Premier ministre assassiné Yitzhak Rabin. Vingt ans après quelqu’un écrit que la direction israélienne de 1983 était pacifiste alors que l’actuelle direction israélienne serait ultranationaliste et intéressée seulement à étendre les colonies. Qu’en pensez-vous ?

Ilan Pappé : Je pense qu’il n’y a pas de différences significatives entre le leadership de 1983 et l’exécutif de Netanyahu. Tous les gouvernements israéliens de 1967 à aujourd’hui (depuis l’occupation des Territoires) ont développé la même stratégie :
– 1. Jérusalem appartient entièrement à Israël et il n’y aura aucun compromis sur la ville ;
– 2. les réfugiés palestiniens ne rentreront jamais dans leurs villes d’origine ;
– 3. Israël ne peut pas exister sans la Cisjordanie. Le cœur de la politique israélienne était et reste l’idée sioniste que la Cisjordanie est une partie d’Israël, avec la nuance que quelques représentants politiques israéliens apparemment plus flexibles par rapport aux autres prévoient quelque « concession » de plus à faire aux Palestiniens.
Bien sûr il y a (entre les différents gouvernements) quelques différences sur la façon de contrôler la Cisjordanie. Par exemple, l’annexer entièrement ou la diviser en une zone israélienne et une palestinienne ? Concéder ou pas l’autonomie aux Palestiniens ? Concéder ou pas une semblant d’indépendance aux Palestiniens en continuant à avoir le contrôle de la souveraineté réelle ? Mais ce n’est qu’une tactique.

Donc, nous sommes toujours arrêtés au même point.

Ilan Pappé : Oui. S’il existe une différence entre la direction israélienne des accords d’Oslo et l’actuelle, elle se limite à quelques aspects tactiques. Le gouvernement actuel, par exemple, vise un plus grand contrôle sur la Cisjordanie, à cause de ses liens avec le mouvement des colonies.
Et il faut ajouter une donnée centrale. Aujourd’hui, par rapport à 1983, il n’existe plus pour l’opinion publique israélienne un problème palestinien, la question palestinienne est invisible, elle a disparu de tout horizon. Le peuple occupé, tout simplement, a disparu de l‘esprit de millions d’Israéliens.

Traduction Marie-Ange Patrizio Source Il Manifesto (Italie)

Ilan Pappé* est un historien israélien. Il fait partie des « nouveaux historiens »qui ont réexaminé de façon critique l’histoire d’Israël et du sionisme

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Le FPLP: la reprise des négociations est le début des concessions
30/07/2013

Le Front Populaire pour la Libération de la Palestine a affirmé que la reprise des négociations avec l’occupation de la part de l’AP exprime sa volonté de faire des concessions et ceci dépasse dangereusement la position du consensus national et les décisions des institutions de l’OLP.

Le Front a déclaré dans un communiqué publié hier, dont une copie a été reçue par le « Centre palestinien de l’information», que la direction de l’OLP a pris une grave décision contraire à la position du consensus national, des institutions palestiniennes et du Conseil Central.

Il a estimé que la reprise des négociations avec le gouvernement israélien est le résultat de la pression américaine, sans tenir compte de la position populaire ni la position des factions et ceci implique une volonté de faire des concessions en dépit des droits du peuple palestinien et des constantes nationales.

Le Front a renouvelé son refus de la reprise des négociations et des solutions bilatérales, soulignant la nécessité d’annuler cette décision qui viole la décision du Conseil central de ne pas reprendre les négociations sauf avec certaines conditions comme l’arrêt de colonisation, soumettre ces négociations à des résolutions de la légalité internationale et libérer les prisonniers.

Le Front populaire a appelé les masses de notre peuple, les forces politiques, communautaires et diverses à faire un pas populaire et public pour exprimer le rejet des négociations, mettre la pression afin de ne pas se rendre à Washington et renoncer à ces négociations absurdes qui présentent des risques pouvant affecter les constantes palestiniennes.

http://www.palestine-

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info.cc

Le Jihad islamique rejette les négociations avec le régime sioniste
samedi, 27 juillet 2013

IRIB- Un membre du haut rang du Jihad Islamique palestinien a annoncé l’opposition de ce mouvement aux négociations avec le régime sioniste.

Fouad Ar-Razem, qui est lui-même un prisonnier libéré des geôles israéliennes, a déclaré vendredi à l’agence de presse Quds Net que le Jihad Islamique s’opposait à la tenue des négociations avec le régime de Tel-Aviv et estime que s’il y avait d’autre choix, il faudrait que les prisonniers palestiniens soient libérés auparavant. Il a indiqué que les négociations avec le régime Usurpateur n’avaient aucun résultat et que la poursuite du blocus de la Bande de Gaza, un blocus qui contredit toutes les valeurs humaine, l’occupation de la Cisjordanie, l’expansion des colonies et la judaïsation de la Noble Qods figuraient parmi les résultats des négociations de l’Autorité palestinienne avec le régime de Tel-Aviv. Fouad Ar-Razem a également souligné que les relations du Jihad islamique avec l’Iran et la Syrie étaient profondes. « Les évolutions régionales n’ont aucune influence sur ces relations, a-t-il ajouté. Ce haut cadre du Jihad Islamique a critiqué les propagandes des médias égyptiens au sujet de la Bande de Gaza et a espéré que la paix et la stabilité seront établies le plus tôt possible dans ce pays. Fouad Al-Razem a réitéré que les Palestiniens ne s’ingéraient pas dans les affaires égyptiennes.

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gilles
gilles
10 années il y a

Négocier avec Bibi Netanyahu, c’est comme négocier avec les télétubbies! Mais… En noir et blanc…

thierry
thierry
10 années il y a

pourquoi ne pas crée un etat sioniste aux usa ça resoudrait le probleme des négoces et les américains seraient heureux d’avoir leurs » »alliés » » » »a la maison????????????????????????????????????ça leur ferait de sacrées économies……

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